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écrivain anarchiste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri Poulaille, Henry Poulaille en littérature, est un écrivain[1] français né le à Paris (11e arrondissement)[2] et mort le dans le 14e arrondissement de Paris[3].
Naissance | |
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Henri Poulaille |
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Éditions Grasset (à partir de ) |
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Créateur du courant de la littérature prolétarienne, il est l'auteur de nombreux romans, d'essais sur le cinéma, les lettres, les traditions populaires. Il a fondé une dizaine de revues libertaires dans lesquelles il faisait la promotion de la littérature d'expression populaire et des utopies sociales.
Fils d'Henri, un charpentier anarchiste originaire de Nantes, et d'Hortense Roulot, une canneuse de chaise de Ménilmontant, il se retrouve orphelin à 14 ans. Autodidacte (il obtient seul le certificat d'études primaires, à l'âge de 12 ans), passionné par les livres, il fréquente les milieux libertaires. Il rencontre ainsi Jean Grave, Paul Delesalle, Victor Serge (Kilbatchich)[4]. Mobilisé au sein du 5e Bataillon de chasseur à pied, il rejoint le front le avant d'être blessé au Chemin des Dames par éclat d'obus (). Il racontera son expérience de guerre dans Pain de soldat.
Il est embauché en 1923 aux éditions Grasset, comme directeur du service de presse. Il exercera jusqu'à sa mise à la retraite en 1956 un rôle de conseiller littéraire sans jamais en posséder le titre.
C'est néanmoins aux éditions Valois (dirigées par Georges Valois) qu'il mène son combat pour la littérature prolétarienne avec un livre manifeste (Le Nouvel âge littéraire), une revue (Nouvel âge littéraire puis Nouvel âge), une collection (Les romans du Nouvel âge).
Il consacre toute son énergie à la promotion de la littérature prolétarienne, fait découvrir de nombreux auteurs issus du monde du travail. Nouvel Âge littéraire (1930), son livre manifeste retrace l’histoire de cette littérature. "C'est cela, selon nous, la littérature prolétarienne : le fait d'utiliser la 'chose écrite' pour se mettre debout"[5].
Durant les années 1920 et 1930, il fonde et anime de nombreuses revues, souvent éphémères, telles Nouvel Âge, Prolétariat, À contre-courant ; il participe à de nombreuses autres publications : Monde, Esprit, Le Peuple (où il est directeur littéraire à partir de 1925[6] ), La Flèche, Le Libertaire, La Revue anarchiste, L'Insurgé ; il publie ou fait publier de nombreux écrivains français et étrangers : Henri Barbusse, Lucien Bourgeois, Blaise Cendrars, Eugène Dabit, John Dos Passos, José Maria Ferreira de Castro, Jean Giono, Panaït Istrati, Andreas Latzko, Constant Malva, Marcel Martinet, Charles-Ferdinand Ramuz, Victor Serge, Franz Werfel. En 1935, il crée avec Marcel Martinet Le Musée du soir, cercle prolétarien, à la fois bibliothèque et lieu de débat, considéré comme le véritable ancêtre des maisons de la culture[7] et qui fonctionne jusqu'en 1939. Il en est de même pour L’Équipe qu’il développe avec le peintre Joseph Lacasse (conférences, expositions, théâtre, puis en 1939 revue) dans un local situé 79/81, boulevard du Montparnasse.
À la Libération et jusqu'en 1948, il publie la revue prolétarienne Maintenant, dont le dernier numéro est un numéro spécial consacré à la révolution de 1848.
Il s'attire l'hostilité du Parti communiste pour son refus de tout embrigadement, puis en raison de son soutien à Victor Serge. Proche de Marcel Martinet et de Henri Barbusse dans les années 1926-1928, il a toujours refusé d'adhérer au parti communiste. Son œuvre et ses écrits ont été bien accueillis à cette époque en Union soviétique. Mais, après le congrès de Kharkov, au moment où les soviétiques définissent l'esthétique officielle de l'Union des écrivains – le réalisme socialiste –, il est l'objet d'attaques virulentes qui atteignent leur point culminant en 1932[8].
Pourtant son engagement humanitaire, pacifiste et antimilitariste a pu se manifester à bien des reprises :
Sur le plan littéraire, il a cherché à promouvoir la littérature prolétarienne, en la distinguant du populisme et de la littérature des prolétariens communistes. Se réclamant de l'œuvre de Jules Michelet, de Charles Péguy, de Georges Sorel, mais aussi de Ramuz, il appelait de ses vœux une littérature faite par le peuple et pour le peuple, c'est-à-dire qui soit l'œuvre d'écrivains véritablement issus du peuple. Constant Malva, mineur du Borinage ou Rose Combe, garde-barrière auvergnate, qu'il publie dans sa série "Les romans du Nouvel âge" en sont deux exemples. Pour être « authentique », l’écrivain se doit de connaître à fond le milieu qu’il veut peindre. L’écrivain qui veut dépeindre la classe ouvrière doit donc y être né. « Pour parler de la misère, il faut l’avoir connue » déclare Poulaille[12]. À partir des années 1940, il se tourne vers d’autres manifestations de la culture populaire, comme les « noëls », les « chansons de toile » et s’intéresse aux nouveaux médias (disque et cinéma).
Un groupe de la Fédération Anarchiste porte aujourd'hui son nom, le groupe Henry Poulaille, de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Dans le cadre de l’activité éditoriale de Vent du Ch’min, Henry Poulaille avait préfacé l’ouvrage Delannoy, un crayon de combat et avait prêté une multitude de documents pour une exposition à la Bibliothèque municipale de Saint-Denis.
Il est enterré au cimetière de Cachan.
Il est l'auteur de plusieurs romans, d'inspiration autobiographique[13]. Les trois premiers volumes du cycle « Le Pain quotidien » sont publiés en feuilleton dans Le Peuple, quotidien de la CGT entre 1931 et 1937 :
Pendant et après la guerre, Poulaille s'est consacré à des anthologies de contes, de noëls ou de chansons qui restent encore de nos jours des outils de référence (notamment ses trois volumes sur les noëls) :
Les éditions Plein Chant (16120 Bassac), spécialisées dans la littérature prolétarienne, éditent les Cahiers Henry Poulaille.
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