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archéologue d'origine italienne sous le Premier Empire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Ennio Quirino, dit Ennius-Quirinus Visconti ( à Rome - à Paris), est un archéologue d'origine italienne sous le Premier Empire.
Ministre des Affaires étrangères |
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Marquis |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture |
Cimetière du Père-Lachaise, tombe de Louis Visconti (d) |
Nom de naissance |
Ennio Quirino Visconti |
Nationalité |
française (à partir de ) |
Domicile | |
Activités | |
Famille | |
Père |
Giovanni Battista Visconti (en) |
Fratrie |
Filippo Aurelio Visconti Alessandro Visconti (d) |
Conjoint |
Angela Theresa Doria |
Enfant |
Membre de | |
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Distinctions |
Fils de Jean Baptiste Antoine Visconti (en) (en italien Giovanni Battista (Giambattista) Antonio Visconti (it) (1722 ✝ ), également archéologue italien de renom et fondateur du Musée du Vatican, il naît à Rome en 1751. Sa famille descendait d'un fils naturel de Barnabé Visconti.
Le « goût des vers » le domine toute sa jeunesse. Il l'occupe à la traduction des auteurs classiques grecs (Euripide, Pindare) et à la production d'œuvres personnelles : louanges (telles celles qu'il écrivit à l'occasion de la visite de Joseph II à Rome en 1769 qu'il composa en grec, latin et italien), sonnets et autres petits poèmes.
Son père qui visait pour lui le cardinalat lui fit « faire son droit ». Ennio Quirino fut reçu docteur en droit canonique et en droit romain le . Peu de temps après, le Pape l'agrégea au nombre de ses camériers d'honneur et le nomma sous-bibliothécaire du Vatican (1771).
Déjà épris de sa future femme, il refusa de s'engager dans les « ordres sacrés » et entra ainsi en opposition avec son père. Le Pape, pour favoriser les vues de Jean-Baptiste, retira à son fils le titre de sous-bibliothécaire et supprima deux pensions qu'il touchait sur différents revenus de l'état, ceci afin de hâter son avancement. Soutenu par son ami Sigismond Chigi, ce dernier le désigna son bibliothécaire, le logea dans son palais, le nourrit et lui octroya un secrétaire afin qu'il puisse poursuivre ses travaux habituels.
Rappelé en 1778 par son père afin de composer les textes destinés à accompagner les gravures du Musée Pio-Clementino (publiés en 1782), le succès de cet ouvrage lui fit sa renommée. Ennio Quirino publie seul le deuxième tome en 1784, son père étant mort la même année. Il fut presque aussitôt nommé conservateur du musée du Capitole à Rome (1784) et ses pensions lui furent rendues.
Il se maria à la demoiselle Doria en 1785, union bénie par son père avant sa mort.
C'est à cette époque, et ce, jusqu'à la fin de sa vie, que la plume de Visconti fut la plus prolifique : une multitude d'écrits parurent, qui ont autant contribué à l'avancée de l'archéologie qu'à la célébrité de leur auteur.
À la suite de la découverte du tombeau des Scipions, il rédige Monumenti degli Scipioni où il offre des recherches curieuses sur la langue et l'orthographe latines des temps anciens, motivées par l'inscription du tombeau de Scipion Barbatus, consul l'an 456 de Rome.
Les cippes, des vases, des tables de marbre, rassemblées dans la collection d'antiquités formée par Thomas Jenkins furent une nouvelle occasion pour Visconti d'exercer son art et partager sa connaissance en expliquant tous les objets d'art, en rétablissant et en interprétant toutes les inscriptions.
Le quatrième volume du Musée Pio-Clémentin, parut en 1788, devint une référence des productions de ce genre : tous les dieux et tous les héros y furent nettement reconnus, les restaurations et les dénominations trompeuses mises à l'écart.
En 1788, il fait paraître une Dissertation au sujet d'un bas-relief transporté d'Athènes en Angleterre, représentant Jupiter et Minerve qui reçoivent les hommages d'une foule d'Athéniens (elle fut imprimée à Londres, dans le Muséum Worstlianum.
La tête en marbre, casquée, trouvée en 1772 dans les fouilles de la Villa Adriana, donna naissance à une des découvertes les plus « piquantes » de Visconti. Il la compara à celles de plusieurs figures plus ou moins altérées par le temps, qui sont toutes des copies d'un même original et s'aperçut qu'elles étaient semblables, les unes et les autres, à celles de la figure principale d'un groupe exposé sur une place de Rome, appelé Pasquino, composition dont on n'avait jamais reconnu le sujet, à cause des mutilations du marbre.
Les parties saines de chacune des figures subsistantes en divers lieux, et notamment d'un groupe conservé à Florence, expliquèrent les parties frustes des autres fragments, et dans le groupe mutilé du Pasquin, si souvent confident des mordantes satires du peuple de Rome contre les grands, se retrouva Ménélas soulevant, au milieu des guerriers troyens, le corps mort de Patrocle. En recomposant ce groupe, selon les conseils de Visconti, grâce au moulage des plus belles parties existantes à Rome et à Florence, on le reconstitua en entier dans sa forme originale, on y reconnut une des productions les plus énergiques et les plus achevées de la sculpture antique.
Un grand camée, de belle facture, représentant le buste de Jupiter, l'épaule gauche couverte d'une portion de cuirasse, la tête ceinte de laurier, et que le chevalier Zulian, noble vénitien, avait acquis à Smyrne, devint l'occasion d'une dissertation aussi curieuse que savante. Visconti y reconnut Jupiter Ægiocus (ou armé de l'égide), sujet extrêmement rare. Ce savant, généralement très méfiant lorsqu'il s'agit de remonter aux origines de la mythologie, et de développer le sens des mythes primitifs, fut entraîné dans cette occasion par la grandeur d'une image poétique, et par l'évidence de la signification : il démontra que, dans le langage énigmatique de l'antiquité, l'égide de Jupiter était le fracas des tempêtes par lesquelles ce dieu épouvante les mortels, et que l'égide ou la cuirasse bruyante, forgée par Vulcain avec des plaques d'airain était une imitation de cette égide naturelle, un emblème des orages qui obscurcissent les airs, et des sifflements qui accompagnent la pluie et le tonnerre.
Les deux inscriptions grecques de Triopium, dites les Marbres triopéens, lui offrirent une nouvelle occasion d'exercer son érudition et sa critique en rétablissant et expliquant les-dites inscriptions. Ces marbres, découverts au commencement du XVIIe siècle, sous le pontificat de Paul V, achetés à cette époque par le cardinal Scipione Borghese, furent publiés une quinzaine de fois entre 1607 et 1773. Commentés par Casaubon[Lequel ?], Saumaise, Maittaire, Brunk entre autres, les marbres venaient d'être mis honorablement en lumière en 1793, par le prince Marc-Antoine Borghese, dans sa Villa Pinciana.
En 1794, il publie ses observations sur les peintures d'un beau vase grec trouvé dans la Campanie, et appartenant au prince Stanisłas Auguste Poniatowski puis en 1796 sa lettre au cardinal Étienne Borgia, sur la Tessère de spectacles de la ville de Velletri, déjà illustrée par l'abbé Sestini (it).
Le général Duphot, de l'ambassade de France, est tué lors une rixe. En représailles, les troupes françaises, le général Berthier à leurs têtes, envahissent les États pontificaux et s'emparent de Rome le (23 pluviôse an VI).
Berthier convoque alors auprès de sa personne les notables romains, dont Visconti, et le nomme ministre de l'Intérieur de la République romaine en 1798.
Le savant, obligé de renoncer à ses travaux accoutumés, remplit pendant deux mois ces fonctions politiques.
Lorsque des commissaires de la première République française veulent instituer à Rome un consulat, Visconti est choisi pour être un des cinq membres de ce nouveau gouvernement. Il en remplit les fonctions avec autant de courage que de sagesse et d'intégrité.
La modération dont les nouveaux consuls romains firent preuve était, dans ces temps de désordre, considérée comme un tort irrémissible. Au bout de sept mois, de nouveaux commissaires français nommèrent d'autres consuls, à la suite des démissions de quatre d'entre eux, dont Visconti qui retourna avec joie à ses travaux. Les raisons de ces démissions restent encore aujourd'hui assez obscures. Des journaux de l'époque[1] attaquèrent l'intégrité de Visconti mais semblent avoir été ordonné par certains membres du Consulat, et en sous main par Jean Bassal qui était déjà soupçonné de dilapider les caisses publiques de Naples. Visconti commença par se défendre auprès d'autres consuls qui démissionnèrent, puis auprès des pères de la République romaine de 1798 : Daunou, Monge et Florens.
Un Institut fut établi à Rome, eu 1798, et Visconti, alors consul, y lut une dissertation en forme de lettre, adressée à l'illustre Zoega, qui en était membre. Cette dissertation avait trait à deux monuments relatifs à Antonia, fille de Marc Antoine et mère de Germanicus. L'un était une médaille de plomb, qu'il crut reconnaître pour une Tessère, ou jeton, donnant droit à l'entrée d'une cérémonie funèbre, célébrée à Velletri, en l'honneur d'Antonia. L'autre était une inscription grecque, sur un temple consacré à Vénus, près des bains de Sinuesse. Il traduisit cette inscription en prose latine et en vers italiens, et l'accompagna d'un commentaire linguistique. Il détermina aussi l'auteur de l'inscription (Marcus Pompeius Theophanes). Cet écrit, daté de l'an VI, fut imprimé à Rome, en l'an VII (in-4°).
Un homme d'un si haut mérite ne pouvait pas avoir rempli impunément des places éminentes. Lorsque vers la fin de , une armée napolitaine s'empara de Rome, Visconti, accompagné de sa famille, se réfugia à Pérouse. La contre-offensive française, menée par Championnet, lui permit de rentrer dans ses foyers, après vingt-six jours d'absence.
Sa tranquillité ne fut pas de longue durée. Au mois de , une autre armée napolitaine surprit Rome, gardée par un corps de troupes trop faible pour la défendre. Les Napolitains pénétrèrent le soir dans la ville ; Visconti fut obligé d'en sortir. Fuyant sur la route de Civitavecchia, séparé de sa femme et de ses deux fils, il quittait Rome, et ne devait plus la revoir.
Lui et les nombreux fugitifs auxquels il associa sa fortune frétèrent en commun un bâtiment qui devait les transporter en France. Alors qu'il charmait la tristesse du voyage en lisant à ses compagnons des odes d'Horace, une frégate russe aborda le bâtiment, et prétextant d'être en droit de le capturer, le reconduisit par accommodement à Civitavecchia. Là, heureusement pour les passagers, se trouva un commodore britannique, qui les prit sous sa protection et leur permirent de poursuivre leur voyage jusqu'à Marseille.
Le nouveau régime consulaire n'avait pas perdu de vue l'illustre fugitif. À peine foula-t-il le sol français, qu'il reçut, sans l'avoir demandé, un brevet, en date du , qui le plaçait au nombre des administrateurs du Musée des antiques et des tableaux, que l'on formait alors au Louvre. Un emploi ne devant lui donner que de très faibles revenus. Le ministre de l'Intérieur, M. François de Neufchâteau, chargea le chef du bureau des beaux-arts auprès du ministère, de lui proposer un moyen d'attribuer à l'ancien conservateur du Musée du Capitole des honoraires, dignes de son mérite. Celui-ci, M. Amaury Duval, proposa de nommer Visconti professeur d'archéologie auprès du Musée. Ce projet fut adopté, et l'exilé se trouva presque en même temps investi de deux emplois, avant d'en avoir sollicité aucun.
Sa piètre connaissance de la langue française le fit dispenser du soin de professer, mais, dès son arrivée, il s'occupa de la muséographie du Musée des antiques, où se trouvèrent bientôt réunis les chefs-d'œuvre de Rome, de Florence, puis tous les trésors des Palais Borghese, ce qui forma la plus riche et la plus magnifique collection qui ait jamais existé dans le monde.
À la fin 1803, Denon fut nommé directeur général du Musée, Dufourny, conservateur des tableaux, Visconti, conservateur des antiques.
L'Institut de France, se devant de compter Visconti parmi ses membres, il fut nommé le à la classe des beaux-arts et placé dans la section de peinture (que l'on venait de porter à huit membres au lieu de six, afin d'y faire entrer Denon et lui). L'année suivant, le 20 juillet, il intègre la classe d'histoire et de littérature ancienne (ancienne Académie des inscriptions et belles-lettres).
Ainsi les honneurs vinrent au-devant de lui en France, sans qu'il eût fait aucune démarche pour les obtenir.
Son premier travail fut la composition du Catalogue descriptif et explicatif des richesses exposées au Musée des antiques (livret du Musée), publié en 1801. Les éditions de ce catalogue se sont multipliées, toujours avec quelques additions, la dernière, donnée en 1817, sous le titre de Description des antiques du Musée royal, et composée après l'enlèvement des objets réclamés par différentes puissances, devint le modèle à tout livret de musée publié dans l'avenir.
Eu 1802 il fit paraître une Description des vases peints du Musée, puis en 1803, Explication de la tapisserie de la reine Mathilde (que l'Empereur avait fait venir à Paris depuis Bayeux à des fins de propagande contre l'Angleterre qu'il projetait d'envahir).
En 1804, Napoléon Ier, désirant employer Visconti d'une manière plus digne encore de ce savant et de lui-même, lui demanda de rassembler grand nombre de portraits d'hommes illustres, grecs et romains, pour en former une collection. Sur-le-champ fut ordonnée l'exécution aux frais du gouvernement de l'Iconographie grecque et romaine. L'Iconographie grecque, a été publiée en trois volumes, tous sous la date de 1808. Le premier volume de l'Iconographie romaine a été donné en 1817, peu de temps avant la mort de l'auteur.
L'Empereur le fit Chevalier de l'Empire le , Chevalier de la Légion d'honneur et Chevalier de l'Ordre de la Réunion. Il fut fait Marquis Visconti (retour d'un titre ancien) par la Restauration française.
Le Saint-Siège reconnaissait toujours Visconti comme un de ses ressortissant. Pendant le « séjour » de Pie VII à Paris, plusieurs des cardinaux qui formaient le cortège du Saint-Père (Albani, Ruffo, Zondadari, Dugnani, Vincenti, entre autres) et d'autres notables italiens venaient fréquemment passer des soirées à son domicile, s'entretenir avec lui de sciences et d'arts.
Néanmoins, on pouvait lire, dans le Bulletin des lois d' :
« (N° 660.) Ordonnance du Roi qui accorde des Lettres de déclaration de « naturalité » (le ), Au Sieur Ennius Quirinus Visconti, chevalier de la Légion d'honneur et de l'Ordre de la Réunion, antiquaire et conservateur du Musée royal du Louvre, et membre de l'Institut de France, né à Rome[2] »
Le moment le plus glorieux de la vie de Visconti est celui où il fut appelé à Londres, pour mettre un prix aux sculptures du Parthénon, enlevées d'Athènes par Lord Elgin, et transportées en Angleterre en 1815. Ces sculptures étaient les précieux et uniques restes des productions de Phidias et de ses disciples. D'après le vœu du parlement, Visconti fut appelé en Angleterre, et invité à prononcer sur leur valeur archéologique. Du mérite des monuments, il fut d'avis que le ciseau de Phidias avait touché aux bornes de l'art ; et il avoua cependant que des artistes postérieurs à ce maître, tels que Pasitélès et Cléomènes[Lequel ?], avaient ajouté à leurs ouvrages de nouvelles finesses ; quant à leur valeur pécuniaire, il prit pour base de son évaluation la somme déboursée par lord Elgin, et fixa l'indemnité à la rentrée du capital. De retour en France, Visconti publia ses observations sur les sculptures qu'il venait d'apprécier dans son Mémoire sur des ouvrages de sculpture du Parthénon et de quelques édifices de l'Acropole à Athènes, et sur une épigramme grecque, etc. (Paris, Dufart, 1818, in - 8°). Il y démontra que l'ensemble des bas-reliefs du Parthénon représentait la marche sacrée des Panathénées. Chaque groupe de cette longue série reçut son explication. Il distingua également les figures qui enrichissaient les deux [fronton]s du temple par leurs caractères mythologiques : à l'est Du côté, était représentée la naissance de Minerve, à l'ouest, sa dispute avec Neptune. Il fut enfin reconnu que toutes ces figures des frontons étaient en ronde-bosse et l'usage général des Grecs d'orner de cette manière les frontons se trouva définitivement constaté. Ce brillant ouvrage fut le dernier éclat d'un flambeau qui s'éteignait.
Depuis l'année 1816, Visconti souffrait d'une maladie organique qui devait le conduire au tombeau. Sa tête conservait son énergie, mais sa main refusait d'obéir.
Il expira, le après de longues souffrances et fut inhumé le surlendemain au cimetière du Père-Lachaise.
Ses obsèques furent encore pour lui un jour de triomphe. Il semblait que chacun des États de l'Europe eût formé une députation pour y prendre part. L'Italie, la Grèce, l'Allemagne, la Suède, le Danemark, l'Angleterre, l'Espagne, le Portugal, s'y trouvèrent représentés par des hommes illustres.
Il y a une médaille pour Visconti dans le cadre de la "Galerie métallique des grands hommes français"[3].
Il épouse le Angela Theresa Doria (✝ - Paris, au Cimetière du Père-Lachaise). De ce mariage naîtront :
Figure | Blasonnement |
Armes de Chevalier de l'Empire :
Tiercé en bande, d'argent, de gueules et de sable. L'argent, à la guivre de sinople engoulant un enfant de gueules. Le gueules, au signe des chevaliers légionnaires. Le sable, au sphynx ailé d'argent tenant une roue d'or.[5] | |
Armes de marquis :
D'argent, à la guivre d'azur couronnée d'or, ondoyante en pal, engloutissant un enfant de gueules[5]. |
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