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catégorie d'eau dont les caractéristiques sont définies réglementairement. De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'eau minérale naturelle est une appellation qui désigne une catégorie d'eau dont les caractéristiques sont définies réglementairement dans certains pays dont la France [1]: obligatoirement d'origine souterraine (qu'on la capte via un forage ou qu'elle jaillisse d'une source), elle doit avoir une composition chimique stable et ne pas avoir besoin d'être désinfectée pour être consommée. Elle peut cependant recevoir des traitements visant à la débarrasser de certains composés toxiques ou non souhaitables (comme les sulfures d'hydrogène)[2]. En France, l'exploitation et le conditionnement d'une source d'eau minérale nécessitent des autorisations administratives spécifiques[3].
En Europe, les eaux minérales naturelles sont définies par la Directive européenne 80/777 du , transposée dans le droit national de chaque pays[4]. La Commission européenne publie au Journal officiel de l'Union européenne la liste des eaux minérales naturelles reconnues comme telles par les États membres. Au , la France reconnaissait ainsi 82 eaux minérales naturelles sur son territoire, contre 30 pour la Belgique, 25 pour la Bulgarie ou 342 pour l'Italie[5].
En France ou en Tunisie[6], elle se caractérise en plus d'une origine souterraine, par des qualités thérapeutiques, qui doivent être reconnues par l'Académie de médecine. En Suisse cette qualité n'est pas obligatoire. La teneur en minéraux, à elle seule, ne définit pas une eau minérale.
Aux États-Unis[7], « une eau minérale doit contenir au moins 250 ppm de résidu sec et avoir pour origine une source souterraine géologiquement et physiquement protégée. L'eau minérale doit avoir des taux constants et des proportions relatives en minéraux et éléments en trace à la source. Aucun minéral ne doit être rajouté.
Au Canada, une eau minérale doit contenir au moins 500 ppm de minéraux dissous[8]. En dessous c'est une eau de source.
On peut donc remarquer qu'en Amérique du Nord, certaines eaux minérales naturelles françaises ne peuvent pas obtenir l'appellation eau minérale (cas de l'eau de Volvic par exemple[9]).
Beaucoup d'eaux minérales naturelles font l'objet d'une exploitation sous forme de cures thermales. Mais c'est surtout sous forme d'eau vendue en bouteille qu'elles sont aujourd'hui utilisées.
En France, les eaux de boisson destinées à la consommation humaine répondent à diverses appellations :
Ces 3 qualités peuvent être vendues en bouteilles :
Les eaux minérales naturelles se caractérisent donc :
Les eaux minérales présentent souvent des teneurs en magnésium importantes et des teneurs en nitrates généralement faibles. Leur dureté en calcium est très variable, leur intérêt provient de la présence de substances plus rares comme le fluor ou des oligo-éléments.
En dehors des eaux très peu minéralisées (telle celle de Volvic qui, de fait, est plutôt une eau de source, et c'est d'ailleurs ainsi qu'elle est autorisée aux États-Unis), il existe principalement cinq catégories d'eaux minérales[10] :
En 2006, face à l'envolée de la consommation de l'eau minérale, l'Académie de médecine a rappelé que « plusieurs eaux minérales ont cependant une composition telle qu'elles ne devraient pas être proposées comme boisson de consommation courante »[11]. Si l'eau de Volvic n'a que 11,5 mg/L de calcium (0,46 mg/L pour la moins riche en calcium « rosée de la reine » ), la plus riche possède 596 mg/L de calcium « Talians » proposée par Danone[12]. Et l'excès de calcium (recommandation journalière de 700 à 1 200 mg en fonction de l'âge) peut entrainer une hypercalcémie débouchant sur l'apparition de calculs rénaux ou biliaires. Les résidus secs à 180 °C sont de 18,1 mg/L pour les moins minéralisées à 2 590 mg/L pour les plus minéralisées[12].
L'OMS met en garde : « Quelques consommateurs attribuent à certaines eaux minérales naturelles des propriétés médicinales ou d’autres bénéfices sanitaires. […] Leur utilisation a souvent une longue tradition et elles sont acceptées parce qu’elles sont considérées comme des aliments plutôt que comme des eaux de boisson en tant que telles. Bien que certaines eaux minérales puissent être utiles pour fournir des micronutriments essentiels, tels que le calcium et le magnésium, les présentes directives ne font pas de recommandations concernant des concentrations minimales d’éléments essentiels en raison des incertitudes relatives à l’apport minéral de l’eau de boisson » (Directives de qualité pour l’eau de boisson de l’OMS, 2017, p. 111.) Le test en 2000 était encore plus clair : « À la connaissance de l’OMS, les effets bénéfiques de la consommation de ces eaux minérales n’ont jamais été sérieusement prouvés. » L'homme est en effet hétérotrophe, c’est-à-dire incapable d’assimiler correctement des substances non organiques tels que les minéraux des eaux. Nous ne léchons pas de cailloux[13].
Si on appliquait la réglementation de l'eau potable aux eaux minérales, de nombreuses eaux ne seraient pas conformes et seraient donc qualifiées « non potables »[14].
Elle n'est pas forcément potable au sens règlementaire (on ne pourrait pas la distribuer au robinet). En effet, elle contient des substances minérales en quantités trop importantes pour pouvoir servir de boisson exclusive. Les eaux minérales font donc l'objet d'autorisations spécifiques, après analyse de leurs effets thérapeutiques.
Certaines eaux minérales ne remplissent pas les critères de potabilité (en 1995, sur 74 eaux minérales analysées par le Réseau national de santé publique, 24 dépassaient des teneurs en arsenic à 10 µg/L soit le critère de potabilité de l'eau du robinet, 4 excédaient 50 µg/L, et 2 plus de 100 µg/L).
En janvier 2024 est révélé le recours en France pendant de nombreuses années à des traitements interdits pour purifier des eaux minérales vendues en bouteille, notamment par Nestlé Waters. FoodWatch, association de consommateurs non satisfaite d'un accord judiciaire intervenu début septembre car met "sous le tapis toute action publique" à l'encontre de la multinationale "en sortant le chéquier", annonce déposer plusieurs plaintes le 25 septembre 2024 avec constitution de partie civile afin de voir nommé un juge d'instruction[15].
En , la France reconnaissait 82 eaux minérales naturelles sur son territoire[5].
L'eau minérale de Velleminfroy, déclarée « eau minérale naturelle » par décret de l’Académie impériale de médecine en 1859, est exploitée à nouveau depuis 2016.
Telwa, eau minérale naturelle embouteillée à la réserve naturelle de girafes a Koure par la société nigérienne de rafraîchissements.
Les eaux portant le label « eau minérale naturelle »
Parmi les eaux minérales naturellement gazeuses
Parmi les eaux minérales naturelles plates
Dans la catégorie eaux de source naturelles
Les eaux de table traitées et minéralisées sont :
Aïn signifiant « source » (ou l'œil) en langue arabe.
Cette liste est issue de la catégorie espagnole des eaux en bouteilles (Agua embotellada).
La législation suisse s’applique aux eaux provenant d’une source souterraine bien spécifique et microbiologiquement irréprochable pour avoir la dénomination «eau minérale naturelle». Les minéraux qu’elle contient doivent être présents naturellement (sans quoi elle prend l’appellation «eau minérale artificielle ») et leur teneur doit être constante, ou du moins dans la limite des variations naturelles.
(nom commercial nom de la source lieu d'exploitation (département / "judet")
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