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Voici une liste des comtes de Roucy.
L'une des sept pairies du duché de Champagne, il en formait la limite nord-ouest. Le comte de Roucy portait aussi le titre de comte de Reims, et a un temps possédé le château de la Porte de Mars, le château épiscopal de Reims.
Le comté, bien que variant au fil du temps et des querelles seigneuriales s’étendait le long de l'Aisne de Pargnan en aval à Évergnicourt en amont. Au nord limité par le tracé de l'Ailette et au sud par celui de la Vesle. Il jouxtait les terres du Laonnois au nord, du domaine royal par l'ouest et la Braine, du duché de Champagne avec la ville de Reims et les terres du Rethelois à l'est.
Les terres propres du comté sont assez restreintes, elles comprenaient les villages de Roucy, Bouffignereux, Berry-au-Bac, Pontavert, Concevreux, et pour partie ceux de Blanzy-les-Fismes, Courlandon, Chaudeude.
Le comte de Roucy avait pour vassaux les seigneurs de Bouffignereux, de Mazure à Bouffignereux, de Gernicourt, de Berry-au-Bac, de la Ville-au-Bois en Laonnois, de Pontavert, Thony et Beaumarais, de Juvincourt le-Grand, Juvincourt-le-Petit et Mauchamps, du Feuillet près Berry-au-Bac et de Saint-Etienne-sur-Suippe, de Maizy, de Revillon, d'Assonville, des Hautes-Rives dites d'Aventure, de la petite Pêcherie à Maizy, des fiefs du bois Gobert et du grand Etang, d'Oeuilly et de Pargnan, de Vassogne, d'Oulches, de Pancy, de l'Epine, de Saint-Julien-Royancourt, Chailvel, Bas-Chailvet, de Saint-Paul, de Roucy à Chavignon, de Merval, de la Corbranche à Merval, de Blanzy, Chazelle de Roucy, ou du Bloc à Blanzy-lès-Fismes, de Baslieux-lès-Fismes, des faubourgs de Courlandon, de Vendière à Breuil, de Magneux et d'Ormont, d'Unchères, Chailly et Grandes Fontaines, de Vendeuil, d'Irval, de Bas-Irval, de Branscourt, de Mont-Saint-Pierre et Thillois, du fief des Chevaliers à Prosnes, de Grivry et de Vauriennes, du Meudon ou la Hocqucterie à Vauriennes, de Radonnay, de Prouilly, de Pévy, de Cramaille à Hermonville, de Bourgogne-Ventelay, Longvoisin, Loche fontaine, Breuil et la Ville-au-Bois, de Condé-sur-Suippe, d'Aizelles, de Montigny-sur-Vesle, de Merfy, de Chenay, de Romain, de Trigny, de Chamouille, de Colligis, de Mailvail, de Braye, de Craonnelle, de Tours-sur-Marne, de Muscourt, de Meurival, du grand et du petit Fayet, de Boursault, de Pouilly-les-Bétheny, de Sept-Saulx, de Lirval et de Beaune[3].
Les vassaux des comtes de Roucy devaient les suivre dans les guerres ; la plupart leur devaient aussi la garde du château de Roucy pendant quelques jours de l'année, ou devaient fournir un homme pour les représenter. Pendant ce même temps, le comte était obligé de les nourrir et de les héberger eux et leurs gens et leurs chevaux. Cet usage tomba peu à peu en désuétude dans le cours du XVIe siècle[3].
Un autre usage, qui subsista jusqu'en 1789, obligeait officiellement les vassaux du comte de Roucy à lui rendre foi et hommage avec dénombrement de leurs biens lorsqu'ils entraient en possession de leur seigneurie. Ceux du pays rémois ne se soumirent guère à cet usage féodal après l'annexion de la Champagne à la France, puis qu’à partir de cette époque la plupart commencèrent à relever directement de la couronne, comme les plus grands vassaux du royaume. Ils devaient néanmoins assister, avec leurs officiers, aux assises ou plaids généraux lorsqu'ils se tenaient à Roucy, pour publier les ordonnances de police, corriger les abus, punir les délinquants et reconnaître les droits dus au comte leur suzerain[3].
Jean-Baptiste Blavier (1705-1775) a dressé vers le milieu du XVIIe siècle, le sommaire des propriétés, seigneuries, fiefs et bois relevant de l'ancien comté de Roucy. Ce manuscrit commence par un état de la famille de la Rochefoucauld de Roye, au XVIIIe siècle, propriétaire du comté de Roucy, suivent des détails sur les mesures en usage dans le comté de Roucy, les baux de pêche et les justices seigneuriales de Roucy, Pontavert, Maizy, Berry-au-Bac, Boisgobert, Bourgogne, etc. Roucy était un bailliage dont les appellations relevaient de Châtillon-sur-Marne[4].
Elle relevait de la coutume de Vitry pour la plus grande partie, et de celle du Vermandois ou du bailliage de Châtillon-sur-Marne pour le reste. Elle était rendue aux fourches de justice situées près du moulin à vent sur la colline de Roucy pour ce qui était des fustigations ou pendaisons.
Le bailliage de Roucy fut supprimé par décret du concernant l'organisation de l'ordre judiciaire et qui traite de la suppression des anciens officiers et tribunaux[3].
Le premier sire de Roucy devient l’allié du roi de France, Louis IV d'Outremer, avec lequel il s’empare de Reims. Le roi lui donne en fief la terre de Roucy sur laquelle il fait construire le premier château, une motte féodale, en 948. Converti au christianisme, Ragenold (Renaud) est enterré dans l’église Saint-Remi à Reims[5],[6].
v.950-963 : Renaud (Ragenold) de Roucy, comte de Roucy et de Reims († 963)[1]:p861
963-v.1000 : Gislebert de Roucy, comte de Roucy et vicomte de Reims († v.1000), fils du précédent[1]:p862. C'est le premier à avoir porté le titre de « comte de Roucy »[7]. → Sa fratrie : Ermentrude ci-dessous ; Gerberge x Fromond II de Sens ; Brun évêque de Langres en 980-1016.
v.1000-1033 : Ebles Ier de Roucy, comte de Roucy puis archevêque de Reims (1021-1033). Ce fut le dernier comte de Roucy à porter également de titre de comte de Reims.
Alix de Roucy (ou Aléïde, ou Adélaïde) épouse Hildouin IV de Montdidier[1]:p862,[2]
1033-1063 : Hild(o)uin IV, comte de Montdidier, d'Arcy et de Ramerupt († 1063), gendre du précédent.
1063-1103 : Ebles II, comte de Roucy et de Rameru, fils du précédent, mena une armée en Espagne contre les Sarrazins, il meurt en 1103.
1104-1160 : Hugues Ier dit Cholet, comte de Roucy, dont le blason est "De gueules au chou d'or", troisième fils du précédent après Guiscard/Guichard et Thomas. → Les autres membres de la fratrie : Ebles ; Manassès ; Ermengarde, x Gervais, seigneur de Bazoches (parent de Gervais de Galilée) ; Mabile/Mabel, x 1° Hugues II-Ier du Puiset comte de Jaffa et x 2° Albert de Namur comte de Jaffa ; Agnès, x 2° Simon II de Clefmont d'où les Choiseul de Clefmont et de Lanques.
1160-1180 : (Robert) Guiscard, comte de Roucy, fils du précédent. → Sa fratrie : Ebles ; Hugues de Thosny et du Bois (La Ville-aux-Bois-lès-Pontavert) : cf. à la fin de l'article, le dernier comte de Roucy ; Guillaume ; Ade, fille du premier mariage d'Hugues Cholet, x Gaucher II de Châtillon < Guy II, x Alix de Dreux ; Clémence, x 1° Renaud de Rozoy-en-Thiérache (fils de Clarembaud x Elisabeth de Namur ou de Rethel), et x 2° Guermond de Savigny (-sur-Ardres ?) ; Sara/Agnès, x Guy de Soupir ; Avoye ; Sibylle ; Agnès.
1180-1196 : Raoul Ier, comte de Roucy, fils du précédent
1196-1200 : Jean Ier, comte de Roucy, frère du précédent
Eustachie de Roucy (1170 - 1221), sœur des deux comtes précédents, fille du comte Robert Guiscard et femme de Robert de Pierrepont, hérite du titre de comtesse de Roucy après la mort de ses frères[1]:p865, mais elle ne peut s’opposer aux ambitions d’Enguerrand III de Coucy, lequel prend le titre de Roucy en 1200, en épousant la veuve Béatrice de Vignory[5].
1200-1204 : Enguerrand III de Coucy († 1243), fils de Raoul Ier et seigneur de Coucy, comte de Roucy
1204-1221 : Eustachie de Roucy, (1170 - †1221) fille de Robert Guiscard de Roucy, comtesse et héritière de Roucy après la mort de ses frères.
1221-1251 : Jean II de Pierrepont, fils des précédents[1]:p866(sa sœur Elisabeth, vicomtesse de Mareuil, x le maréchal Robert de Coucy-Pinon, sans postérité)
1251-1271 : Jean III de Pierrepont, fils du précédent et de Marie de Dammartin (→ une sœur de Jean III, x Jean de Garlande sire de Possesse)
1271-1304 : Jean IV de Pierrepont, seigneur de Pierrepont et vicomte de Mareuil (tué à la bataille de Mons-en-Pévèle), fils du précédent.
1304-1346 : Jean V de Pierrepont (tué à la bataille de Crécy), fils du précédent. Jean V abandonne les armes de la maison de Pierrepont pour le lion d’azur sur champ d’or[5]. Aussi comte de Braine par sa mère : désormais, les deux titres comtaux sont réunis jusqu'à la mort d'Amé III en 1525.
→ Fratrie : Béatrice de La Suze, x Amaury III de Craon ; et Marie, x Jean II de Châteauvillain.
1346-1364 : Robert II de Pierrepont, fils du précédent
1364-1370 : Isabelle de Pierrepont, fille du précédent
1370-1384 : Louis Ier d'Anjou, duc d'Anjou, fils de Jean II le bon, roi de France
1384-1390 : Louis II d'Anjou, fils du précédent
1390-1392 : Simon de Pierrepont, fils de Jean V, comte de Braine et de Roucy après la mort de son frère Robert II et de sa nièce Isabelle.
→ Fratrie des comtes Simon et Robert II : Hugues de Pierrepont vidame de Laon par son mariage avec Marie de Clacy ; Béatrice, x Louis II comte de Sancerre < Jean III, et Louis maréchal et connétable de France ; Jeanne de Blaison et Chemillé, x le grand-panetier et maréchal de France Charles Ier de Montmorency.
1392-1395 : Hugues II de Pierrepont, fils du précédent
→ Fratrie : Jean de Roucy évêque de Laon en 1386-1419 ; Marguerite x 1° Gaucher V de Nanteuil-la-Fosse (en la Montagne de Reims) et x 2° Robert III de Coucy-Pinon arrière-petit-fils du maréchal Robert ci-dessus (par un autre x qu'avec Élisabeth de Roucy vicomtesse de Mareuil) ; Marie, x Jacques d'Enghien-Havré : grands-parents maternels de Dunois.
→ Leurs filles Marguerite dame d'Encre, et Blanche de Roucy-Pierrepont, épousent respectivement : en 1403 Thomas III de Vasto marquis de Saluces (d'où Giovanna dame d'Encre, femme de Guy IV de Clermont-Nesle) ; et en 1414 Louis Ier de Bourbon-Vendôme, comte de Vendôme, Grand Maître de la Maison du Roi[1]:p868,[13]
1395-1415 : Jean VI de Pierrepont, seigneur de Montmirail (tué à la bataille d'Azincourt), fils du précédent. → Sa sœur Jeanne, x François d'Albret sire de Ste-Bazeille († 1435), cousin germain du connétable Charles Ier d'Albret[14].
1415-1459 : Jeanne de Pierrepont-Roucy, fille du précédent
1459-1492 : Jean VII de Sarrebruck-Commercy, fils des précédents, fut comte de Roucy par la donation que lui fit sa mère à condition pour lui de porter le nom et les armes de Roucy[1]:p535
1492-1504 : Robert II de Sarrebruck-Commercy (Robert IV), neveu du précédent, fils d'Amé II de Sarrebruck-Commercy et de Guillemette de Luxembourg-Ligny fille de Thibault seigneur de Fiennes[1]:p536 ; petit-fils de Jeanne de Pierrepont x Robert Ier/III ci-dessus.
1504-1525 : Amé III de Sarrebruck-Commercy, fils du précédent[1],:p536
À la mort d'Amé III, ses trois sœurs se partagent son héritage : Philippe/Philippine (x Charles de Silly) obtient Commercy-Château-Haut, Einville, Montmirail, Louvois ; Catherine : Roucy et Pierrepont ; Guillemette (x Robert III de La Marck) : Braine, Pontarcy, La Ferté-Gaucher, Neufchâtel.
1525-1542 : Catherine de Sarrebruck, sœur d'Amé III de Sarrebruck-Commercy et fille de Robert II de Sarrebruck-Commercy,
1542-1551 : Charles Ier de Roye, fils des précédents
1551-1572 : Charlotte de Roye (1537-1572), fille du précédent et sœur d'Éléonore de Conti
1572-1589 : Josué de La Rochefoucauld-Roye, † 1589, fils aîné des précédents, sans alliance
1589-1605 : Charles II de La Rochefoucauld-Roye[16] (1560-1605), frère cadet du précédent
1605-1680 : François II-Ier de La Rochefoucauld-Roye (1603-1680), fils du précédent.
marié en 1627 à Julienne Catherine de La Tour d'Auvergne, fille d'Henri de La Tour d'Auvergne et d'Élisabeth de Nassau fille du Taciturne
1680-1690 : Frédéric-Charles de La Rochefoucauld-Roye (vers 1633-1690), fils du précédent
1690-1721 : François III-II de La Rochefoucauld-Roye (1660-1721), fils du précédent. → Son frère cadet Charles comte de Blanzac (1665-1732), x 1691 Marie-Henriette d'Aloigny fait les ducs d'Estissac, puis de Liancourt, puis de La Rochefoucauld depuis 1792 ; leur frère puîné Louis (1672-1751) fait les marquis de Roye et de La Ferté-sous-Jouarre, ducs d'Anville, puis de La Rochefoucauld en 1762-1792
1721-1725 : François IV-III de La Rochefoucauld-Roye (1689-1725), fils du précédent
1725-1784 : Marthe-Elisabeth de la Rochefoucauld, Mlle de Roucy (1720-1784), fille aînée du précédent
1784-1789 : Armand-Joseph de Béthune (1738 † 1800), marquis de Chârost
Il est le dernier à porter le titre héréditaire de comte de Roucy. En 1767 il vend son titre de comte de Roucy à un très lointain cousin, Jacques Henri Salomon Joseph de Roucy (1747-1814)[18], seigneur de Manre (sa famille a aussi possédé Termes et Marvaux dans les environs), issu d'Hugues de Thosny et du Bois frère cadet du comte Robert Guiscard ci-dessus, dit le comte de Roucy, maréchal de camp et colonel du régiment de cavalerie de la Reine, époux de Marie Perrine de Scépeaux, mais mort sans postérité en 1814[5].
Après ce sont des possesseurs du château, des biens mobiliers et des terres, qui jouent un rôle important dans la vie, politique, économique, caritative du village.
1800-1837 : Henriette Adélaïde du Bouchet de Sourches de Tourzel. Elle devient duchesse de Charost par son mariage en 1783 avec Armand Joseph de Béthune, hérite du domaine de Roucy à la mort de son mari en 1800, mais meurt sans postérité[5].
1837-1843 : Joséphine (1769-1838), sœur de la précédente, marié en 1788 à Louis de Sainte-Aldegonde-Noircarmes[19].
1843-1872 : leur fille Albertine de Sainte-Aldegonde (1789-1843) épouse en 1808 Charles-Gédéon de Vassinhac d'Imécourt, comte d'Imécourt (1781-1872) (→ un de leurs petits-fils, Ferdinand Charles Marie Maxime de Vassinhac d'Imécourt, sera un gendre du duc Gaston d'Audiffret-Pasquier, et donc un oncle par alliance de Gérard Henri Gaston de Néverlée : cf. ci-dessous).
1872-1890 : Charles Louis Xavier, fils cadet, oncle paternel de Ferdinand Charles ci-dessus, marié à Marguerite Marie Louise Joséphine de Galliffet sœur de Gaston de Galliffet, bienfaitrice à Roucy.
1890-1924 : Madeleine de Vassinhac d'Imécourt (1863-1924), leur fille, cousine germaine de Ferdinand Charles ci-dessus, épousa en 1885 Victor Hugo Kraft Friedrich Willhelm Moritz prince de Hohenlohe-Öhringen (1861-1939 ; neveu de Hugo), divorcée en 1901 ; remariée à Jules Othon/Julius Otto de Wangenheim, chambellan et grand-maréchal de Brunswick.
En 1908, Marguerite de Galliffet met en vente le domaine de Roucy : il est acheté par Gérard Henri Gaston de Néverlée (1881-1917) petit-fils maternel du duc Gaston d'Audiffret-Pasquier et neveu par alliance de Ferdinand Charles de Vassinhac d'Imécourt ci-dessus[5],[21]
mai 1917 : mort de Gaston de Néverlée sur le plateau de Craonne, époux de Madeleine Picot de Vaulogé[5]. Veuve, cette dernière fit détruire le château alors qu'il avait assez peu souffert des dégâts de la Grande Guerre.
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