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magistrat, historien, linguiste et écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles de Brosses, comte de Tournay, baron de Montfalcon, seigneur de Pregny et Chambésy, de Vezin et de Prevessin, dit « le président de Brosses », est un magistrat, historien, linguiste et écrivain français né à Dijon le [2] et mort à Paris le .
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(à 68 ans) Paris |
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La famille de Brosses est originaire de la Haute-Savoie et tire son nom d'un fief de Faucigny. Sa filiation est établie depuis l'an 1400[3]. D'autres sources mentionnent que la famille de Brosses, anoblie en 1530 par le duc de Savoie, est originaire de la Bresse, autrefois province du duché de Savoie[4]. La Bresse est rattachée au royaume de France en 1601, au cours du règne du roi de France Henri IV, par le Traité de Lyon. Gustave Chaix d'Est-Ange écrit que la famille de Brosses appartient à la noblesse de robe[5]. Il ajoute que, selon un auteur, elle serait d'origine italienne au XVe siècle[5] mais selon Régis Valette son principe de noblesse prouvé remonte à 1530[6].
Charles de Brosses nait le à Dijon (au palais d'Orange, aujourd'hui 8, place Bossuet) ; il est baptisé en l'église Saint-Jean de Dijon le même jour. Il est le fils de Charles de Brosses seigneur baron de Montfalcon, conseiller au parlement de Bourgogne et de Pierrette Fevret de Saint Mesmin. Son parrain est Charles Fevret de Saint Mesmin, seigneur de Fontette, conseiller au parlement de Metz, son aïeul maternel et sa marraine Françoise Moisson du Bassin, veuve de Messire Pierre de Brosses, baron de Montfalcon, seigneur de Tournay, conseiller au parlement de Bourgogne, son aïeule paternelle.
Il fait ses humanités chez les jésuites de sa ville natale où il a notamment pour condisciple Buffon, qui reste son ami sa vie durant. Il étudie ensuite le droit. Il est nommé, à vingt-et-un ans, conseiller à la grand-chambre du parlement de Bourgogne.
En 1739-1740, il effectue un long périple en Italie, en compagnie de Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Palaye (1697-1781)[7], du frère jumeau de celui-ci, Edmond de Lacurne (1697-1779), de Bénigne Le Gouz de Gerland, grand bailli dijonnais (1695-1774), Germain-Anne Loppin de Montmort, marquis de La Boulaye (1708-1767)[8], et d'Abraham-Guy de Migieu, marquis de Savigny[9] (1718-1749)[10]. À son retour, il épouse le Françoise Castel de Saint-Pierre (-Église), petite-nièce de l’abbé de Saint-Pierre, l’auteur de la Paix perpétuelle, fille du marquis de Crèvecœur (-sur-Eure), écuyer de la duchesse d’Orléans, parent du maréchal de Villars. Celle-ci mourut le . Il épouse en secondes noces Marie-Jeanne Le Gouz de Saint-Seine (1747-1778) en . Il devient président à mortier au parlement de Bourgogne, puis premier président en 1775.
Cédant aux incitations de Buffon, lecteur des Petites Lettres de Maupertuis, il rédige l’Histoire des navigations aux terres Australes, compilation de tous les voyages alors connus dans les mers du Sud, précédée d’un plaidoyer en faveur d’une campagne de voyages d’exploration dans ces eaux afin d’y découvrir et exploiter le continent Austral qui, pour des raisons mécaniques, ne pouvait manquer de s’y trouver. Charles de Brosses entretient une correspondance avec l’Écossais Alexander Dalrymple, futur premier Hydrographe de sa Majesté Britannique et concurrent malheureux de James Cook à la tête du voyage de découverte finalement entrepris par ce dernier.
C’est à Charles de Brosses que l’on attribue la paternité des mots « Polynésie » (1756[11]) et « Australasie ». Il fournit des articles de critique littéraire à l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert.
Passionné par l’œuvre de l’historien romain Salluste, c'est pour rechercher le livre perdu de sa grande histoire de la République romaine qu’il part en Italie. Cette recherche s’étant avérée infructueuse, il occupe trente années de sa vie à composer une Histoire de la République Romaine dans le cours du VIIe siècle (1777), dans laquelle, après avoir traduit tous les morceaux conservés du travail de Salluste, il s’efforce d’en combler les lacunes.
De son voyage en Italie, il ramène cependant l’ouvrage qui contribue à établir sa réputation, les Lettres écrites d’Italie, publiées pour la première fois sous le titre Lettres historiques et critiques écrites d’Italie (1799) d’après une mauvaise copie tombée entre les mains d'Antoine Sérieys, puis rééditées par Romain Colomb d’après le texte authentique sous le titre L’Italie il y a cent ans, ou Lettres écrites d’Italie à quelques amis en 1739 et 1740 (1836), avant d’être enfin édité et annoté par Hippolyte Babou sous le titre le plus usité Lettres familières écrites d’Italie (Poulet-Malassis et De Broise, 1858)[12].
De Brosses est reçu associé libre à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1750. Il fait également partie de l’Académie de Dijon. Des démêlés qu’il a avec Voltaire l’empêchent d’entrer à l’Académie française.
Charles de Brosses meurt dans les bras de sa fille après une maladie de trois jours à Paris le ; il est inhumé à Paris dans l'église Saint-André-des-Arts, depuis démolie.
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