Bresse
région naturelle de France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La Bresse est une région naturelle de France et une ancienne province, située à cheval entre les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté. Les habitants de la Bresse sont appelés les « Bressans ».
Bresse | ||
Un paysage bressan (Montpont-en-Bresse, Saône-et-Loire). | ||
Subdivision administrative | Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes | |
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Subdivision administrative | Ain, Saône-et-Loire et Jura | |
Villes principales | Bourg-en-Bresse Louhans |
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Coordonnées | 46° 25′ 01″ nord, 5° 15′ 00″ est | |
Superficie approximative | ~4 000 km2 | |
Géologie | marnes, sables et argiles plio-quaternaires | |
Relief | plaine vallonnée, entre 180 et 240 m | |
Production | Volailles Maïs |
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Régions naturelles voisines |
Revermont Dombes Bugey Mâconnais Chalonnais |
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Régions et espaces connexes | Bresse jurassienne et Pays dolois, Bresse bourguignonne, Bresse savoyarde | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : France
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La Bresse occupe une superficie de près de 4 000 km2. Elle est délimitée à l'ouest par la Saône et au nord par le Doubs. À l'est elle est limitée par les premiers contreforts et collines du massif du Jura, soit le Revermont jusqu'à la hauteur de Lons-le-Saunier (Coligny et Saint-Amour se situent sur cette limite), puis le vignoble du Jura plus au nord. Au sud, sa limite, avec la Dombes, est floue ; la plus communément admise part de la confluence de la Chalaronne avec la Saône à l'ouest et finit dans la commune de Saint-Martin-du-Mont à l'est[1].
L'expression géographique « Bresse » est composée de trois parties différentes :
La plaine bressane correspond à un graben, fossé d'effondrement du Massif central, qui fait 200 km de long et 30 à 60 km de large[2]. Ce graben fait partie d'un système plus vaste, le rift ouest-européen, ensemble de grabens qui traverse l'Europe occidentale. Le fossé bressan, appelé aussi fossé de la Saône est une dépression tectonique située entre le fossé rhénan au Nord et le fossé rhodanien au Sud. Ces grabens orientés SSO-NNE (direction N15-20) se sont formés durant le Cénozoïque à l'avant de la chaîne alpine qui est spatialement et temporellement connectée au rift, une grande partie des grabens étant disposés concentriquement autour du front alpin. L'orogenèse alpine a réactivé d'anciennes fractures varisques, découpant la Bresse en sous-bassins séparés par deux seuils de direction NNE / SSW[3] : au nord, le bassin chalonnais séparé du bassin louhannais par le seuil de Sennecey-la Serre, au sud le bassin méridional séparé du bassin du centre par le seuil de Cormoz[4].
Au cours de ce rifting lent qui dure près de 25 millions d'années et induit une extension moyenne de 0,1 mm/an[5], les trois grands fossés parallèles du Massif central (le fossé de la Limagne, le fossé de Roanne-Montbrison et le fossé de la Bresse) sont envahis par un lac alimenté par un système d'écoulement fluviatile ou torrentiel d'escarpements de failles bordières[6].
L'histoire géologique de la Bresse est ainsi marquée par le dépôt de sédiments lacustres et fluvio-lacustres, s'achevant par des cycles alluviaux exclusivement fluviatiles[7].
Dès 1266, à la suite de l'héritage de Philippe Ier de Savoie de Renaud V de Baugé ou Bagé, la Savoie a autorité sur toute la Bresse (la principale héritière Sibylle de Baugé étant déjà la pupille de Philippe)[8]. De la fin du règne de Philippe Ier au traité de Paris de 1355, les comtes de Savoie n'ont cessé, comme en Bugey, pendant une période de guerre, de mettre en place sur l'ensemble de leur territoire une politique administrative, financière, sociale et architecturale, affermissant les réformes initiées par Pierre II de Savoie (1263-1268)[9].
La Bresse est annexée au comté de Savoie lorsque Sibylle de Baugé, seule héritière, l'apporte en dot lors de son mariage en 1272 avec le futur comte de Savoie Amédée V. Bâgé en sera la capitale jusqu'à cette date avant que Bourg (devenu officiellement Bourg-en-Bresse seulement en 1955[10]), place également fortifiée, de 3 400 habitants, lui ravisse le rôle de centre administratif et devienne en 1321[11] le centre du bailliage de Bresse.
À partir du [12], la Bresse sera remise en apanage aux héritiers du comté de Savoie.
Après 1350, en l’absence des comtes de Savoie et de leurs enfants, la Bresse et le Bugey sont administrés par des gouverneurs et lieutenants généraux, qui y commandent en temps de guerre et de paix. Ceux-ci devaient rendre compte de leurs actions au chancelier et au conseil de Savoie. Leurs charges étaient révocables au bon vouloir du prince. Parmi eux, on compte Jacques de La Baume, lieutenant général de Bresse de 1438 à 1440[13] et Jean de La Baume en 1536[14].
Le , par le traité de Lyon signé entre le duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie et le roi Henri IV, la Bresse est rattachée au royaume de France, ainsi que le Bugey, le pays de Gex et le Valromey, en échange du marquisat de Saluces qui entre dans le giron des États de Savoie.
La Bresse est une région dont le vocable est issu de brixia mot vraisemblablement d'origine gauloise et de la même famille que bracu ou braco qui a donné brixia, bray et bresse, cette dernière forme désignant au XIe siècle le marécage. Autre forme bricia, braye, brai en vieux français qui veut dire « boue ». Le nom Bresse trouve son origine dans le nom donné à la région par les Romains lors de la Guerre des Gaules menée par César. Ce nom est Saltus Brixiae[15]. Cette dénomination comprenait Saltus signifiant région boisée qui peut évoquer un espace non cultivé ou sauvage. Saltus fait donc référence aux vastes forêts recouvrant auparavant le territoire.
Grâce à une situation géographique privilégiée, ses 4 000 entreprises sont très dynamiques. Leur activité est principalement centrée sur les domaines suivants : l'agroalimentaire, la métallurgie, la carrosserie industrielle, la mécanique, le transport et la santé.
Elle est réputée pour les 1,2 million de volailles de Bresse élevées chaque année en plein air par 330 éleveurs.
Plusieurs mines de lignite ont existé dans la Bresse et les environs[16], notamment dans le gisement au nord-ouest de Lons-le-Saunier, dans le bassin dit « de Chaumergy »[17]. Ces lignites sont datées du Plio-quaternaire et s'intercalent au sein d'autres formations sableuses ou argileuses[17].
Pays essentiellement rural, la société bressane, par le passé, était organisée au rythme de l'activité agricole. L'habitat en Bresse est dispersé, de type bocager, soucieux d'individualisme au sein de la communauté organisée autour de la paroisse et de la commune. La structure sociale se définit donc par un mélange de conservatisme, d'attachement aux valeurs ancestrales et de participation démocratique directe à la vie communautaire.
Les Bressans étaient surnommés par leurs voisins les « ventres jaunes » :
Le costume traditionnel de fête de la Bresse, est conservé par des associations folkloriques. Il comporte, pour les femmes, un chapeau large, en forme de plateau, surmonté d'un cône noir. Pour les hommes, il s'agit d'une tunique bleue, d'un bonnet long, de culottes longues et de sabots. À Coligny, limite de l'Ain et du Jura, est organisée le premier mardi d'août de chaque année une foire bressane à l'ancienne où tout le monde est en costume bressan. Les Bressans suspendent des épis de maïs, appelés « panouilles », aux poutres des avant-toits des fermes bressanes.
La fête des conscrits très ancrée dans cette région concerne les jeunes gens de 20 ans, ayant ses racines dans la période de la « conscription » instaurée par le général Jourdan en 1798 et qui imposait que chaque homme âgé de 20 à 25 ans pouvait être appelé au service de la nation. Les jeunes paysans, pour beaucoup, remplaçaient contre certains avantages matériels les jeunes gens de familles plus aisées. Avant leur départ, de grandes fêtes s'organisaient alors. Elles existent aujourd'hui encore, malgré la fin du service militaire obligatoire, et sont très prisées des populations locales qui voient là un maintien d'un lien social très fort.
Ces fêtes se déroulent en général entre janvier et mars de l'année. Elles permettent aux personnes du village dont l'âge correspond à une décennie de se rassembler autour d'un grand banquet au cours duquel se joue « le rigodon », musique traditionnelle jouée par deux musiciens, un à la clarinette, l'autre au tambour.
L'organisation de ce banquet incombe en totalité aux jeunes gens âgés de 20 ans qui mettent un point d'honneur à inviter personnellement chaque convive lors d'une visite à leur domicile (les habitudes ont changé dans certaines communes, un courrier remplaçant la visite domiciliaire). C'est alors l'occasion de leur remettre une cocarde, signe distinctif correspondant à leur âge. Les fêtes de conscrits coïncident souvent avec les fêtes patronales lorsque celles-ci se situent entre janvier et mars. Elles sont l'occasion de la venue de la vogue pour la durée d'une fin de semaine. Le banquet des conscrits est suivi le lendemain ou la semaine suivante des matefaims. Les conscrits invitent la population du village et des environs à déguster des crêpes et à danser.
Des fêtes patronales appelées vogues sont organisées traditionnellement chaque année dans chaque village.
Le dialecte bressan, ou patois bressan, relève de la langue francoprovençale[18] ; il n'est plus guère pratiqué au-delà des cercles « patoisants », a été la langue principale de communication informelle, jusqu'aux années 1970 dans les campagnes bressanes, comme peuvent encore en témoigner tous ceux qui y ont vécu à cette époque.[réf. nécessaire].
Il ne faut pas confondre le bressan du domaine francoprovençal et du domaine d'oïl[19].
La Bresse possède son propre style en termes de mobilier. Issu d'un habitat rural, les meubles que l'on retrouvait dans les fermes étaient souvent composés d'un ensemble type : une armoire bressane (la pièce la plus célèbre et la plus recherchée), une horloge, un vaisselier, un lit à baldaquin. Ces pièces sont caractérisées par le style bressan largement défini dans bon nombre d'ouvrages[réf. souhaitée]. Les meubles étaient bâtis par des « huchers », souvent adroits, et bénéficiant d'une large gamme d'essences de bois dans la région.
D'autres éléments sont aussi répertoriés : le berceau, la chaise à sel, tables et bancs. Souvent accommodés dans une pièce unique, l'hutau, le mobilier rural d'antan a connu un vif renouveau et les prix, pour les pièces d'époque, ont connu une courbe ascendante fulgurante. Ces pièces, autrefois délaissées au profit de meubles « modernes », ont retrouvé de nos jours leur place, de choix, dans les salons, chambres et cuisines, autour de Louhans ou de Bourg-en-Bresse[réf. souhaitée].
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