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avion militaire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’Alphajet[1],[2] ou Alpha Jet est un avion militaire de conception franco-allemande (Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation (AMD-BA) - Dornier), destiné à l'entraînement ou à l'attaque au sol. Il a été construit à 512 exemplaires, utilisés par 16 pays différents.
Alpha Jet E de la Patrouille de France à l'atterrissage le 17 juillet 2010. | ||
Constructeur | / Dassault Aviation-Dornier | |
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Rôle | Avion d'entraînement, d'attaque au sol et Avion de la Patrouille de France | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Nombre construits | 512 exemplaires | |
Équipage | ||
2 (biplace) | ||
Motorisation | ||
Moteur | Snecma-Turbomeca Larzac 04C6 | |
Nombre | 2 | |
Type | Turboréacteurs à double flux | |
Poussée unitaire | 14,2 kN | |
Dimensions | ||
Envergure | 9,16 m | |
Longueur | 11,85 m | |
Hauteur | 4,19 m | |
Surface alaire | 17,05 m2 | |
Masses | ||
À vide | 3 345 kg | |
Carburant | 1 960 kg | |
Maximale | 7 250 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 1 062 km/h (Mach 0,86) | |
Vitesse de décrochage | 204 km/h | |
Plafond | 15 000 m | |
Vitesse ascensionnelle | 3 660 m/min | |
Rayon d'action | 1 230 km | |
Facteur de charge | +7.5/-3 g | |
Armement | ||
Interne | Aucun | |
Externe | • 1 canon DEFA de 30 mm ou Mauser de 27 mm en pod ventral • 2 500 kg de charges maximum sur 5 points d'ancrage : missiles air-air d'autodéfense, missiles antichar, bombes et roquettes |
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Avionique | ||
(selon versions) Radar Doppler, GPS, centrale de navigation inertielle, Système d'attaque Sagem Uliss 81, télémètre laser Thomson-CSF, HUD... | ||
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En France, où il est surnommé « Gadget », il équipe la Patrouille de France depuis 1981.
En 1965, alors que l'Armée de l'air française, la Luftwaffe allemande et la Royal Air Force britannique cherchent toutes les trois à remplacer leurs Fouga Magister, Lockheed T-33A, AMD-BA Mystère IVA, Fiat G.91R ou Hawker Hunter utilisés pour l'entraînement de leurs pilotes, la société Breguet remporte avec son projet Br-121 le concours français d'avion école combat et d'appui tactique (ECAT) lancé début 1964[3]. En octobre 1964, les Britanniques établissent de leur côté une fiche-programme[4] pour un appareil d'entraînement supersonique. Les deux projets se rapprochent début 1965 jusqu'à l'accord de coopération franco-britannique de validant la construction d'un avion école en commun : le Jaguar, présenté conjointement par Bréguet et British Aerospace Corporation et équipé de deux turboréacteurs Rolls-Royce plc/Turbomeca Adour de plus de 2 000 kg de poussée à sec. L'Armée de l'air demande deux versions : une d’entraînement, une d’appui tactique, la Royal Air Force ne désire que la version d’entraînement. En mai 1966, la Société européenne pour la production de l'avion-école de combat et d'appui tactique (SEPECAT) est créée par Bréguet et British Aerospace Corporation. De droit français, elle est chargée de gérer le projet et recevoir les contrats. Un mois plus tard a lieu la fondation de la Rolls-Royce plc/Turbomeca Ltd (RRTM), de droit britannique, responsable de la mise au point et de la production des turboréacteurs Adour. La fabrication des prototypes du Jaguar est lancée en octobre 1966 et en mars 1967, l'Adour fait ses premiers tests au banc d'essai. Le , le ministre français des Armées et le ministre britannique de la Défense signent à Londres une commande de quatre cents appareils pour les besoins à parts égales de l'Armée de l'air française et de la Royal Air Force. La sortie d'usine du Jaguar a lieu le . Courant d'année, alors qu'il effectue son premier vol[5], le programme Jaguar d’avion école est modifié et la RAF diminue sa commande d’avions d’entraînement au profit de la version d’appui tactique. En 1970, le programme Jaguar est une nouvelle fois modifié : la RAF ne veut plus d’avion d’entraînement, ce qui aboutit à l'avion d’appui tactique alourdi Jaguar[6].
Entre-temps, les constructeurs Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation (AMD-BA) et Dornier se sont déjà rapprochés en juillet 1969 pour répondre au besoin d'avion d'entrainement subsonique. Trois projets sont proposés :
Le , à l'issue d'une compétition acharnée, les deux gouvernements sélectionnent le TA501, qui prend alors le nom d'Alpha Jet. La version d'entraînement est désignée « E » tandis que celle d'attaque porte la lettre « A ».
Issu des études menées de chaque côté, le premier prototype de l'Alpha Jet s'envole le . La France reçoit ses premiers avions en 1977 tandis que l'Allemagne, qui souhaitait plutôt une version d'attaque au sol attend 1978.
L'Alpha Jet peut être armé d'un canon de 27 mm ou 30 mm en pod ventral, et emporter 2 500 kg de charge offensive. Le système d'armement et de navigation de la version de combat est efficace et précis, et permet une grande flexibilité dans les missions d'attaque. Ce système devient obsolète depuis l'apparition des avions de combat de 4e génération (Mirage 2000, F-16, etc.).
L'Alpha Jet a été construit jusqu'en 1991 à un peu plus de 500 exemplaires (504 ou 512 suivant les sources) et a connu un certain succès à l'export. Les pilotes des armées de l'air française et belge font leur apprentissage du pilotage d'avion à réaction jusqu’en 2020[10] et en 2018 respectivement, grâce à cette machine.
Depuis 1981, 12 Alpha Jet sont affectés comme avions de présentation de la Patrouille de France, basée à Salon-de-Provence. Ils sont huit à être intégrés à la démonstration en vol, modifiés pour les besoins de la patrouille (fumigène en lieu et place du pod canon, démontage du viseur, phare de nez) et repeints aux couleurs nationales Bleu Blanc Rouge. L'Alpha Jet s'installe aussi dans le visuel de la patrouille, notamment le patch de la combinaison de ses pilotes et de ses mécaniciens.
En 1975, l'US Naval Air Development Center (NADC) engage des études puis lance en le concours VTX-TS (VTX : indiquant un avion à ailes fixes. TS : pour « training system »)[11],[12] visant à remplacer ses North American T-2 Buckeye et Douglas Aircraft Company TA-4F Skyhawk par un avion d'entraînement avancé. Associé à Lockheed le , le groupement AMD-BA/Dornier propose une version peu modifiée de l'Alpha Jet A (train d'atterrissage renforcé et doté d'un diabolo, allongement du nez, etc). Après l'élimination d'une version améliorée du North American T-2 Buckeye, de l'Aermacchi MB-339, de projets de General Dynamics, Grumman/Beechcraft et Northrop/Vought, l'Alpha Jet est opposé au BAe Hawk.
Il est prévu qu'en cas de victoire Lockheed construise l'avion aux États-Unis avec AMD-BA et Dornier à raison de 350 exemplaires. Les réacteurs Turboméca/SNECMA Larzac doivent également être construits aux États-Unis par Teledyne CAE de Toledo (Ohio). Le projet est dirigé par Jacques Bonnet et Pierre Lasala pour AMD-BA et Peter Kania pour Dornier. La coordination avec Lockheed est assurée par Raymond Derimay (AMD-BA) et Steve Myers. Le concept de programme d'entraînement proposé par Lockheed prévoit la production de deux cent soixante et un avions, de trente neuf simulateurs et d'un système automatisé de gestion de la formation.
Du 8 au , l'Alpha Jet A 58 (F-ZVAB), revêtu pour l'occasion d'une livrée spéciale jaune, bleue et blanche, effectue une tournée aux États-Unis. L'appareil est convoyé de France par Patrick Experton et Brad Spahr, pilote d'essais de Lockheed. Il vole sur les bases aéronavales de Pensacola (Floride), Meridian (Mississippi), Corpus Christi (Texas), Kingsville (Texas), et Beeville (Texas) ainsi que les bases aériennes d’Andrews (Maryland) et Randolph (Texas). L'appareil est présenté devant les membres du Congrès, du gouvernement, des officiers de haut rang, des spécialistes de l'entraînement et des pilotes instructeurs de la marine et de l'armée de l'air américaine. Le programme serré de démonstrations comprenait quatre à cinq vols quotidiens de présentation.
L'A 58 a effectué 88 vols en dix-huit jours ce qui représente un total d'environ 100 heures de vol. Soixante-sept pilotes américains ont pu essayer l'appareil à cette occasion. Le programme n'aboutit pas. Bien que la fiche programme de l'US Navy ait spécifié son exigence d'un biréacteur, c'est finalement le BAe Hawk produit sous licence par Mc Donnell Douglas sous le nom de T-45A Goshawk, mono-réacteur, qui est choisi en pour des raisons de politique industrielle. En 2005, l'US Navy utilise 75 exemplaires du T-45A et 86 du T-45C, à l'avionique améliorée, pour la formation de ses pilotes, ceux de l'US Marine Corps et ceux de certaines marines étrangères comme la Marine nationale française.
L'Alpha Jet 2, initialement l'Alpha Jet NGEA (Nouvelle Génération École/Appui), est une version d’entraînement et d’attaque dérivée du Mirage 2000 (désignateur laser, VTH, centrale inertielle de navigation) compatible avec le missile air-air Matra Magic 2 et dotée d'un turboréacteur Turbomeca Larzac 04-C20 plus puissant (10% de poussée supplémentaire). Il est supposé que l'unique prototype de l'Alpha Jet 2 NGEA qui a volé est l'un des quatre prototypes originels ayant été mis à jour avec les nouveaux équipements[13].
Il s'agit d'une version d’attaque tout temps dérivée du NGEA et pourvue d’équipements infra-rouge FLIR ainsi que d'une capacité en armement étendue.
L'Alpha Jet 3 « Lancier » devait avoir un cockpit tandem équipé d'affichages multifonctions (MFD). Il devait pouvoir porter les systèmes AGAVE ou le radar Anemone, un système de vision infra-rouge FLIR, un système d'acquisition laser de cibles et un ensemble de contremesures modernes.
Confrontée à l'usure du Fouga CM.175 Zéphyr utilisé par la flottille 59.S depuis 1960 pour l'entraînement à l'appontage, la Marine nationale étudie avec bienveillance[14] les projets de 1986 et 1988 de Dassault Aviation. Des approches par un Alpha Jet sont simulées du 18 au , au moment des essais du Super-Étendard Modernisé (SEM) et de l'Étendard IV P modernisé, sur le Clemenceau (R98). Cette version M, qui serait produite à quarante exemplaires, comporterait un train d'atterrissage renforcé, une crosse d'appontage et serait motorisée par deux Snecma/Turbomeca Larzac 04-C6/20 délivrant 13 % de poussée supplémentaire. En juin 1991, la Marine nationale étudie également l'acquisition du McDonnell Douglas T-45 Goshawk comprenant un nouveau cockpit à deux écrans cathodiques, un capteur laser, un GPS, un canon de 20 mm en nacelle et qui serait motorisé par un Rolls-Royce plc/Turbomeca F405/401, version navalisée de l'Adour Mk871. Finalement, après le retrait des Zéphyr en 1994, l'État-major convient d'entraîner ses pilotes aux États-Unis à la Naval Air Station Meridian (Mississippi).
Entre 1982 et 1990, la Luftwaffe a perdu un total de 7 Alpha Jet dans des accidents en vol. 2 pilotes allemands et 2 pilotes britanniques ont péri au cours de ces accidents.
Depuis 1980, la Composante Air Belge a perdu un total de 4 Alpha Jet provoquant la mort de 3 pilotes belges.
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