L'Alpenkorps («corps alpin») est une unité de l'armée allemande créée en 1915 qui combat lors de la Première Guerre mondiale. Formé pour le combat en montagne dans le Tyrol, l'Alpenkorps développe une forte capacité offensive et est le précurseur des divisions d'attaque de l'armée allemande. Cette unité est considérée comme une des meilleures unités de l'armée allemande.
En 1915, l'Alpenkorps est engagé dans la campagne de Serbie. En 1916, l'unité est employée durant les mois de juin et de juillet dans la bataille de Verdun, puis au cours de l'automne dans les combats de Roumanie. En 1917, l'unité est transférée en Italie et participe à la bataille de Caporetto. En 1918, l'Alpenkorps est engagée dans la bataille de la Lys, puis dans des combats défensifs sur la Somme, puis en octobre et novembre sur le front serbe. L'unité est dissoute au cours du mois de .
Composition
Sauf précision contraire, cette section de l'article a pour source: US Army 1920, p.8.
6ebataillon d'artillerie de montagne (état-major, 1re, 2e et 17ebatteries)
3 escadrons du 4erégiment de chevau-légers bavarois
Historique
1915
mai - : regroupement de bataillons de jägers, mouvement par Innsbruck dans le Tyrol. Puis à partir du , mouvement de rocade vers le Trentin dans la région de Campitello di Fassa pour bloquer les incursions italiennes des alpinis; nombreuses actions locales (violent combat le ).
- : retrait du front, transport par V.F. sur le front roumain.
26 - : engagée dans la région de Sibiu en association avec la 187edivision d'infanterie, le corps occupe le col Turnu Roșu bloquant la retraite de troupes roumaines; combats très violents.
- : attaque et progression en direction de Brașov pour atteindre le monte Sule.
- : progression dans la plaine de Valachie. Engagée dans la bataille de l'Argeș qui entraine la prise de Bucarest. Le corps participe ensuite à la capture des champs de pétrole de Ploiești.
- : progression et combat le long de l'Ialomița. À partir du , bataille autour de Râmnicu Sărat, le corps alpin occupe le flanc gauche de la 9earmée allemande en liaison avec le groupe d'armée de l'archiduc Joseph. Progression vers les rives de la Siret, puis vers Odobești.
1917
- : occupation et organisation de positions le long de la Putna le long de la frontière avec l'Empire russe.
- : retrait du front, repos dans la région de Karlsburg.
: franchissement de la Piave, attaques violentes et couteuses vers le monte Grappa et Pederobba, puis organisation et occupation des positions conquises[2].
: action locale vers le Monferana. À partir du , retrait du front et repos et instruction dans la région de Porderone. Au cours du mois de janvier, mouvement vers Spilimbergo et San Daniele del Friuli.
24 - : en première ligne, attaques violentes et meurtrières sur Locre, sur le mont Kemmel et sur le village de Kemmel. À partir du , organisation des positions conquises.
29 - : nouvelle attaque en direction du mont Rouge[n 2].
- : retrait du front, concentration du corps dans la région de Tourcoing; puis repos et instruction dans la région d'Audenarde.
- : transport par V.F. de la région de Tourcoing à la région de Ham.
8 - : mouvement vers le front, occupation d'un secteur entre Puzeaux et Hattencourt, actions locales de part et d'autre. Le corps repousse les tentatives de percées des troupes canadiennes et françaises. À partir du , repli des unités derrière le canal de la Somme à l'est de Épénancourt et Béthencourt-sur-Somme.
- : mouvement de rocade, occupation d'un nouveau secteur vers Péronne. À partir du , engagé pour renforcer la ligne de front lors de la bataille du mont Saint-Quentin en occupant une ligne entre Moislains et Bussu. Les jours suivants, attaques des troupes britanniques, les unités de l'Alpenkorps sont contraintes de se replier sur une ligne Épehy - Ronssoy; organisation des nouvelles positions.
18 - : engagé dans la bataille d'Épehy, combats extrêmement violents avec de lourdes pertes. Devant la pression des troupes britanniques, les unités se replient entre Villers-Guislain et Haute-Bruyère. Le , relève par la 8edivision d'infanterie.
9 - : repli successif par Kruševac tenu jusqu'au , par Paraćin le . Le , les unités sont au nord de Kragujevac; le l'Alpenkorps est à Belgrade et franchit le Danube.
1er - : placé en seconde ligne. Après l'armistice, les unités traversent avec difficulté la Hongrie pour atteindre l'Allemagne qu'elles atteignent à la fin novembre. En , l'Alpenkorps est dissous.
Lors des combats de la bataille de Verdun, les pertes à l'Alpenkorps atteignent 78% de l'effectif de départ, correspondant à 274 officiers dont 102 tués et environ 12 500 hommes dont 3 655 tués ou disparus[1].
Durant les combats de la bataille de la Lys, les pertes de l'Alpenkorps sont lourdes. Au moment de sa relève, l'Alpenkorps n'a un effectif que de trois bataillons.
(en) United States Army, American Expeditionary Forces, Intelligence Section, Histories of Two Hundred and Fifty-one Divisions of the German Army which Participated in the War (1914–1918), Washington, Government Print Office, (ISBN5-87296-917-1, lire en ligne)
(de) Gunter Wegner, Stellenbesetzung Der Deutschen Heere, 1815-1939 Die Hoheren Kommandostellen, vol.1, Osnabruck, Bibliophile Books, (ISBN3-7648-1780-1)
Jean-Claude Laparra, «L'Alpenkorps, pion tactique, outil stratégique», 14-18 Le magazine de la Grande Guerre, no57, , p.6-42