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naturaliste et océanographe roumain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Alexandru Marinescu, né le et mort le à Bucarest, est un naturaliste, océanographe et historien des sciences roumain, auteur de travaux scientifiques et de livres de diffusion de la culture scientifique, membre correspondant des Académies des sciences de Roumanie et de Belgique, ayant participé à certains travaux de l'Équipe Cousteau en Mer Noire et Méditerranée, et participé à l'élaboration de films documentaires.
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Fils unique d'un ouvrier typographe, il est confronté dès sa petite enfance, avec sa famille, aux convulsions des régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste, ainsi qu'aux ravages de la Seconde Guerre mondiale, mais il est remarqué et aidé par ses professeurs, qui encouragent sa vocation naissante pour les sciences, la biologie et la mer. Grâce à eux, et parce qu'il avait le statut de « soutien de famille » il peut à 22 ans, en 1958, alors que la déstalinisation desserre un peu l'étau de la dictature, commencer des études à la Faculté de Biologie de Bucarest, tout en travaillant comme technicien au muséum national d'histoire naturelle « Grigore Antipa ». En 1963, il est doctorant au Muséum, dans la section de Biologie marine, et étudie les crustacés phyllopodes et amphipodes corophiides de la Mer Noire, puis les espèces invasives comme le gastéropode marin Rapana venosa.
Dans les années 1960-1970 il rédige les guides, cartels, affiches et autres documents du muséum national d'histoire naturelle « Grigore Antipa » et des expositions temporaires, donne des conférences et, en 1968 devient le traducteur et commentateur attitré de la télévision roumaine pour les films documentaires étrangers à sujets naturalistes, qui passent dans une des rares émissions non-politisées de cette époque : Télé-encyclopédie, ce qui le rend assez connu dans le pays même s'il n'apparaît jamais à l'écran. Il est aussi responsable des archives du Muséum, en grande partie inexploitées. Il y découvre, trie et classe de nombreux carnets, dessins et photographies des anciens voyageurs et explorateurs roumains d'avant les dictatures, dont la censure interdit la publication car leurs récits contredisent la version officielle de l'histoire selon laquelle le pays, avant le régime communiste, aurait été une « prison du peuple, arriérée et sous-développée ». Parmi ces documents, il y a le récit complet et l'ensemble des photos de l'expédition « Belgica » par le naturaliste du bord, Emil Racoviță.
Alexandru Marinescu organise plus de 30 expositions temporaires au Muséum et en 1977 il y rencontre Jacques-Yves Cousteau, explorateur et cinéaste français alors en mission en Mer Noire et aux bouches du Danube. Ce dernier apprécie ses compétences et pour le remercier, il lui obtient une bourse UNESCO pour l'histoire naturelle qui lui permet d'aller visiter les grands Muséums des pays « impérialistes » : Londres, Paris, Nantes, Toulouse, Marseille et Monaco. De Monaco, il participe à une mission de la Calypso de Jacques-Yves Cousteau en mars 1978. En 1981, il fait partie du Comité d'organisation du 16e Congrès international d'Histoire des sciences à Bucarest.
Durant cette période, il est apprécié par ses collègues étrangers et plusieurs lui rendent visite à Bucarest, sans se douter que dans un état communiste, un citoyen ordinaire (c'est-à-dire non-membre de l'appareil d'état) ne peut pas avoir librement des contacts non autorisés avec des ressortissants des « pays impérialistes ». Ces visites, parmi lesquelles celle d'un journaliste du « Monde », Jan Krauze en 1985, attirent sur Marinescu l'attention de la Securitate, police politique communiste, qui enquête sur lui, perquisitionne son domicile, saisit des livres en langues étrangères et l'interroge durant cinq jours en le privant de sommeil. L'enquête ne donnant rien, il est relâché, mais rétrogradé professionnellement et interdit de voyages à l'étranger et de contacts avec des étrangers; ses collègues d'outre-rideau de fer s'étonnent alors de son silence. Quant à ceux du Muséum de Bucarest, ils sont obligés de l'éviter pour ne pas devenir suspects à leur tour.
Heureusement, quatre ans plus tard, lors de la « Libération de 1989 », selon sa propre expression, Alexandru Marinescu retrouve son poste et, comme tous les roumains, bénéficie désormais de la plénitude de ses droits démocratiques, dont ceux de communiquer et de voyager. Il est invité à rejoindre la direction du Muséum aux côtés de Mihai Băcescu, il devient rédacteur-chef adjoint du périodique Noésis de l'Académie roumaine, puis du magazine de vulgarisation scientifique Terra Magazine, et professeur d'éthologie animale à l'Université Titus Maiorescu. Entre 1991 et 1997 il est élu président du comité roumain de l'ICOM (Conseil international des musées, partie de l'UNESCO) et conseiller, entre 1994 et 1996 du ministre roumain de la Culture pour les Musées scientifiques. Il renoue avec Jacques-Yves Cousteau, qui tourne alors quatre films dans le bassin du Danube, dont un en Roumanie. Il représente la Roumanie dans divers congrès qui le mènent jusqu'en Californie et participe à la première expédition du Muséum Grigore Antipa depuis 1938, en Indonésie. Enfin il est élu vice-président de la section d'Histoire des Sciences de l'Académie roumaine. En 1997 il organise le centenaire de l'expédition « Belgica » au Muséum Grigore Antipa et en 1998 au Muséum des sciences naturelles de Belgique à Bruxelles.
Il prend sa retraite en 2002 à 66 ans mais reste rédacteur-chef du magazine de vulgarisation scientifique Terra Magazine, car à l'exception des anciens de l'appareil d'état communiste, aucun retraité roumain ne pourrait vivre uniquement de sa retraite[1].
Entre 1968 et 2007, Alexandru Marinescu a écrit environ deux cents articles scientifiques et/ou biographiques dans différentes publications et dans différentes langues (surtout français et roumain)
Travaux du Muséum d'Histoire Naturelle "Grigore Antipa", Il: 481-490. (avec E. Rojankovski).
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