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abbaye située à Paris, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'abbaye royale Notre-Dame de Montmartre est une abbaye de moniales bénédictines fondée par le roi Louis VI en 1133-1134 à la place d’un prieuré clunisien relevant de Saint-Martin-des-Champs[1] rue des Moines à Paris.
Abbaye de Montmartre | ||||
Abbaye d'en haut, abbaye d'en bas et galerie couverte les reliant. Vue vers la fin du XVIIe siècle. | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique romain | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Île-de-France | |||
Département | Paris | |||
Ville | Paris | |||
Coordonnées | 48° 53′ 03″ nord, 2° 20′ 23″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : France
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Le monastère de femmes établi en 1136 et abandonné en 1686 était un ensemble de 13 hectares à l'est, au sud et au sud-ouest de l'église Saint-Pierre. Une partie de l'enclos est aliénée en 1635 par la communauté religieuse. La place du Tertre et le tronçon de l'actuelle rue du Mont-Cenis, compris entre le parvis de l'église Saint-Pierre et la rue Azais (successivement nommée cour du Pressoir, rue du Pressoir et rue Saint-Éleuthère), ont été formés sur ce terrain.
L'entrée du monastère était située sur le parvis de l'église. Les bâtiments conventuels reconstruits après un incendie de 1559 entouraient un cloître dont la partie nord longeait l'église jusqu'au niveau du chœur. La salle du chapitre longeait le côté est du cloitre perpendiculaire à l'église, le réfectoire était sur le côté sud, les dortoirs et les cellules à l'étage.
Une porte au rez-de-chaussée du cloître communiquait avec le chœur de l'église et une autre porte à l'étage reliait les dortoirs aux tribunes de la nef.
Une cour perpendiculaire à l'église était longée par des bâtiments, logements des domestiques, écuries, etc.
L'ensemble englobait l'emplacement du square Nadar, du réservoir et de la rue Azaïs jusqu'à la partie sud de la rue Saint-Éleuthère, ancienne « rue de l'Abreuvoir »[2].
L'abbaye, établie à partir d'un prieuré construit en 1622 puis agrandi, remplace en 1686 l'abbaye d'en haut abandonnée et en grande partie détruite à l'exception du « chœur des Dames », abside et deux absidioles au chevet de l'église Saint-Pierre, utilisé pour des cérémonies et la sépulture des abbesses. Le chœur des Dames, désaffecté à la Révolution, fut surmonté en 1794 d'une tour comportant un télégraphe Chappe, première des seize stations de la ligne Paris-Lille. Ce bâtiment disparut en 1866. Les matériaux de l'abbaye du haut furent en partie réutilisés pour la construction de la nouvelle abbaye[3].
Son entrée se trouvait à l'est de l'emplacement de l'actuelle place des Abbesses. On y accédait également par la rue des Martyrs, qui se prolongeait à l'ouest par un chemin longeant le mur du monastère, à l'emplacement de l'actuelle rue des Abbesses. L'église était située à l'emplacement de la rue Yvonne-le-Tac, au croisement avec la rue des Martyrs. Les bâtiments conventuels se trouvaient au nord à l'emplacement de la rue des Martyrs et du croisement avec la rue La Vieuville. Les jardins de l'abbaye s'étendaient jusqu'à l'actuel marché Saint-Pierre à l'est[4].
L’abbaye de Montmartre a compté deux implantations successives, l’abbaye d’en haut établie en 1133 par le roi Louis VI le Gros, abandonnée en 1686, et l’abbaye d’en bas qui la remplace, détruite en 1794.
Un hameau existait au VIIe siècle autour d'une chapelle. En 835, on doit changer les poutres de la chapelle qui sont mangés par les vers. En 1096, les moines du prieuré Saint-Martin-des-Champs ont reçu cette chapelle au sommet de la butte et la petite chapelle du martyrium établie vers le IXe siècle à mi-pente, sur le lieu présumé de la décapitation de Saint-Denis, approximativement à l'emplacement du croisement des actuelles rue des Martyrs et Yvonne Le Tac.
En 1133, Louis VI fonde, à la demande de sa femme la reine Adélaïde de Savoie, un couvent de femmes, par échange avec les moines du prieuré Saint-Martin-des-Champs de leurs biens à Montmartre contre l'église Saint-Denis-de-la-Chartre. Il fait construire au sommet de la butte une église et un monastère desservi par des bénédictines de l'abbaye Saint-Pierre-les-Dames de Reims qui venait d'y être fondé. Adélaïde de Savoie s'y retire après la mort de Louis VI et y meurt le . Elle fut inhumée devant le maître autel de l'église Saint-Pierre[5].
L'acte de fondation commence par : « Au nom de la sainte et indivise Trinité, Amen. Moi, Louis, porté à la royauté des Francs par la miséricorde de Dieu. Nous voulons faire savoir à, tous nos fidèles, tant futurs que présents, que, pour le repos de notre âme et de celle de nos prédécesseurs, sur les prières et conseils de notre très chère épouse la reine Adélaïde, nous avons construit, avec l'aide de Dieu, une église et une abbaye sur le mont dit Mont des Martyrs »[6].
Sise à Montmartre, elle fut dotée à sa création de terres agricoles dans les environs, d'un hameau, de vestiges paléochrétiens, de l'église Saint-Pierre de Montmartre, d'une antique nécropole à mi-pente de la butte et d’une petite chapelle consacrée au martyre de Saint-Denis, le Sanctum Martyrium[7]. Ses bâtiments formaient avec les jardins et les vignobles un ensemble de 13 hectares.
Composée d'une abbesse, Dame du lieu, et d'environ 55 religieuses, y compris les sœurs converses, elle jouissait de 30 000 livres de rente. Cette seigneurie avait haute, moyenne et basse Justice jusqu'à la suppression par Louis XIV en 1674 de l'ensemble des juridictions particulières de Paris. Jusqu'à cette date, l'abbesse disposait d'un bailli, de prévôts de procureurs, de tribunaux et d'une prison. À partir de cette date, le droit de justice de l'abbaye ne s'est plus exercée qu'à l'intérieur de son enclos.
La chapelle du martyrium est refaite en 1134. Elle se compose alors d'une crypte sous lequel se trouvait un caveau auquel on accédait par un escalier de 60 marches mais qui avait été rendu inaccessible à la suite d'un effondrement. À la demande du roi Louis VI le Gros (1081-1137), et de son épouse Adélaïde de Savoie (v.1100-1154), le pape Innocent II confirme la règle et les possessions de ce monastère en . Le lundi de Pâques , le pape Eugène III (v.1080-1153), accompagné de nombreux prélats et personnalités comme Bernard de Clairvaux et Pierre le Vénérable, consacre l'église de Saint-Pierre de Montmartre.
Devant l'attirance des jeunes femmes à vouloir intégrer ce monastère, le roi Louis VII le Jeune est contraint en 1175 à en limiter le nombre à 60[8].
Le , c'est dans cette chapelle qu'Ignace de Loyola, alors professeur de philosophie au collège de Beauvais, Pierre Favre, prêtre savoyard, le Navarrais François Xavier, les Espagnols Alfonso Salmeron, Jacques Lainez, Nicolás Bobadilla et le Portugais Simão Rodrigues, y ont fait un « vœu de pauvreté, de chasteté, de s'embarquer pour Jérusalem et, au retour, de se consacrer avec l'aide de Dieu au salut des infidèles, non moins qu'à celui des fidèles par la prédication, la confession, et l'administration de l'Eucharistie sans recevoir aucune rémunération » avant la communion. Ils ont appelé cet ordre Compagnie de Jésus en 1537, approuvé par une bulle de Paul III, en 1540.
L'abbaye est pour la plus grande partie reconstruite après un violent incendie de 1559[9].
Lors du siège de Paris en 1590, le relâchement moral de l'abbaye était tel qu'elle fut surnommée par les Parisiens, le « magasin des putes de l’armée, les religieuses ayant peut-être suivi l'exemple des relations entre l'abbesse Claude de Beauvilliers et le roi de Navarre[10] ».
Marie de Beauvilliers, sœur de Claude de Beauvilliers, nommée abbesse en 1598, remit de l'ordre dans la communauté.
En 1611, on redécouvrit lors de travaux dans la chapelle du martyre de Saint-Denis à mi-pente de la butte, un escalier en bas duquel se trouvait un caveau vouté avec quelques inscriptions gravées. On estima qu'il s'agissait du lieu du martyre de saint Denis[11]. La chapelle devint un lieu de pèlerinage de grand ampleur. L'abbesse Marie de Beauvilliers en profite pour recueillir des dons qui lui permettent de transformer en 1622 la chapelle en prieuré où s'établissent dix religieuses. Une galerie couverte de 400 mètres est construite approximativement à l'emplacement de l'actuelle rue Drevet pour relier le prieuré à l'abbaye du haut.
Dans Le Cœur admirable de la très sacrée mère de Dieu publié en 1681, Jean Eudes indique que l'abbaye est consacrée à Marie « puisqu'elle s'appelle Notre-Dame de Montmartre », et que l'abbesse Françoise-Renée de Lorraine y a fait établir la « fête du très saint cœur de la glorieuse Vierge » célébrée chaque [12].
En 1686, toute l'abbaye se transporta dans de nouveaux bâtiments établis autour de ce prieuré. Le cloître de l'abbaye d'en haut fut abattu et les bâtiments très délabrés ne servirent que de dépôts de grain et de fourrage. Les religieuses continuent de venir prier dans la partie de l'église Saint-Pierre qu'elles se réservent, le chœur et les trois premières travées, le « chœur des Dames », l'autre partie étant affectée au culte paroissial. Le chemin de cloître (galerie couverte) est conservée.
L'abbaye d'en bas comprenait une chapelle sous une coupole, où étaient exposées des reliques, un morceau de la robe du Christ, des ossements de plusieurs saints et un cloître en direction du sommet la butte[14].
L'abbaye est fermée en 1790. L'ensemble de ses biens, comprenant l'abbaye d'en bas, les vestiges de celle d'en haut, la galerie couverte qui les reliait, les jardins, les carrières et les terres agricoles qui s'étendaient sur le versant sud de la butte, sont vendus en mai 1794 en dix lots, la plupart des acheteurs étant des maçons, des entrepreneurs et des carriers. Un entrepreneur de bâtiment acquiert le lot n°1 comprenant et les bâtiments du monastère d'en bas autour de la crypte du « Sanctum Martyrium » et rase l'ensemble pour creuser une carrière de gypse ensuite comblée pour tracer des rues, principalement la place des Abbesses, la rue Antoinette, actuelle rue Yvonne Le Tac, et la partie nord de la rue des Martyrs et construire des maisons. La galerie entre les deux abbayes est également détruite par les carriers.
L'église Saint-Pierre, église paroissiale non comprise dans la vente de 1794, est le seul vestige de l'ancienne abbaye[15].
À Paris, la place des Abbesses et la station de métro du même nom ont été ainsi dénommées en souvenir des 46 abbesses qui dirigèrent l'abbaye, ainsi que les voies accédant à l'ancienne abbaye, comme la rue Catherine-de-La-Rochefoucauld, ou proches de l'abbaye, tels le boulevard Marguerite-de-Rochechouart et la rue Marie-Éléonore-de-Bellefond.
La prison de l'abbaye était située dans la rue de la Heaumerie et dans le cul-de-sac nommé For-aux-Dames. Les religieuses y avaient leur auditoire et leur prison, laquelle était légale[16].
L’histoire ancienne de Montmartre remonte aux origines de Paris. Certaines œuvres appartenant à la Société du Vieux Montmartre viennent témoigner de ce passé. En 2007, cette société fait l’acquisition de la cloche qui surmontait la chapelle de l’abbaye d’en bas, soit le Sanctum Martyrium[17]. La cloche, qui date de 1623, fut commandée par l’abbesse Marie de Beauvilliers pour la chapelle des Martyrs (enfouie dans la carrière creusée à son emplacement puis recréée en 1880). Elle ponctuait les événements importants de la vie de Montmartre. Déposée, la cloche est aujourd’hui devenue un témoin muet du passé religieux quotidien de la Butte. Dans le cadre d’un partenariat avec la paroisse Saint-Pierre, la cloche a été déposée dans le chœur de l’église Saint-Pierre de Montmartre.
Dans les deux abbayes, l'abbaye d'en Haut et l' abbaye d'en Bas furent inhumées des abbesses et des religieuses, pour les premières sauf exceptions sous le dallage du chœur, et pour les religieuses soit dans le jardin (actuel jardin du Calvaire), dans l'église ou dans le caveau qui se trouvait sous l'abside. Pour libérer de la place, les sépultures les plus anciennes étaient relevées et les ossements étaient placés dans les combles de l'église ou sous les toits des bas-côtés.
La paroisse de Montmartre s'étendait bien au-delà de la butte,
Elle englobait ainsi les quartiers des Porcherons et de la Nouvelle France et, depuis 1669, la seigneurie de Clignancourt[34].
L'abbaye était en outre propriétaire de biens à l'extérieur de sa paroisse.
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