Abbaye Notre-Dame de Gercy
abbaye située dans l'Essonne, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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L'abbaye Notre-Dame de Gercy (ou abbaye Notre-Dame de Jarcy) était une abbaye augustinienne de 1260 à 1515, puis bénédictine de 1515 à 1791. Elle était rattachée au diocèse de Paris, dans l'archidiaconé de Brie, au doyenné du Vieux Corbeil, située sur l'actuelle commune de Varennes-Jarcy, dans l'Essonne.
Ancienne abbaye Notre-Dame de Gercy | ||||
Louis Boudan, Vue de l'abbaye de Notre-Dame de Gercy (1704), Paris, BnF. | ||||
Présentation | ||||
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Nom local | Abbaye Notre-Dame de Jarcy | |||
Culte | Catholique | |||
Rattachement | Ordre de Saint-Augustin (1260-1515) Ordre de Saint-Benoît (1515-1791) |
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Début de la construction | 1260 | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Île de France | |||
Département | Essonne | |||
Ville | Varennes-Jarcy | |||
Coordonnées | 48° 41′ 02″ nord, 2° 32′ 37″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : Essonne
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L'abbaye fut fondée en 1260 sur la terre de Gercy[Note 1], un écart du hameau de Varennes, par Jeanne de Toulouse (1220-1271), comtesse de Toulouse et marquise de Provence, avec son époux Alphonse de France (1220-1271), frère du roi Louis IX (1214-1270), dit Saint Louis, quelque temps avant leur départ pour la huitième croisade.
L'abbaye est confiée à l'origine à quarante chanoinesses régulières de la stricte observance de l'abbaye Saint-Victor de Paris, de l'ordre de Saint-Augustin. En 1270, le couple s'engage dans la huitième croisade, mais le roi, malade, meurt à Tunis. Pendant le retour, le couple également malade, s'arrête au château de Corneto, près de Sienne. Alphonse y meurt le , et Jeanne, de dysenterie le [Note 2]. Sa dépouille est rapportée d'Italie pour être inhumée dans le chœur de l'abbaye. Le temps du départ pour la croisade fit que les fondateurs négocièrent avec Étienne Tempier (1210-1279), évêque de Paris de 1268 à sa mort, ainsi qu'avec l'archidiacre de Brie et le curé de Gercy pour que le monastère soit construit près de l'église, et que celle-ci devienne celle de l'abbaye. Pour faciliter la négociation, ils firent édifier plus loin une église qui devint celle de la paroisse. Le curé Pierre consentit à ce transfert car il reçut 20 livres de rente assignées sur les offrandes de son ancienne église, devenue abbatiale[1]. Alexis Martin mentionne que cela représentait le produit ordinaire des cures et que cela équivaudrait à la fin du XIXe siècle à l'équivalent de 400 livres. Les fondateurs assignèrent une somme de 500 livres de rente par an pour pourvoir à l'entretien de 30 religieuses. Au bout de 10 ans les religieuses étaient au nombre de 40.
Entre 1260 et 1265, Jeanne de Toulouse avait réussie à obtenir de l'abbaye Saint-Sernin de Toulouse des reliques de saint Barthélemy — son crâne et un os de son bras droit —, enchâssé dans un reliquaire de vermeil, qui feront l'objet d'un pèlerinage au cours des siècles. À réception de ces reliques, Saint Louis donna à l'abbaye un droit de foire et de marché pour le jour du , jour de la fête de ce saint apôtre[2]. Louis XII (1462-1515) étendit ce droit au lendemain de cette fête[3].
Philippe III le Hardi (1245-1285) confirma la fondation de l'abbaye, ainsi que ses droits, dans des lettres de Saint-Germain-en-Laye datées du mois de [4].
En 1515, à la suite des relâchements des mœurs dans l'enceinte du monastère et à la demande de la reine Claude de France (1499-1524), l'abbaye fut réformée et devient bénédictine avec la venue de douze religieuses de l'abbaye de Montmartre le . Depuis ce temps-là le gouvernement de l'abbaye changea, l'abbesse ne fut plus triennale.
Les différentes inondations en 1625 et 1665 provoquèrent d'importantes destructions dont une étable, le pont de bois, et une partie du mur du monastère.
En 1652, pendant la Fronde, elle est mise au pillage par l'armée de Lorraine et de Turenne.
En 1751 , l'abbaye royale Sainte-Anne d'Issy, près de Paris de bénédictines , qui avait été fondé par Françoise Henriette de la Fontaine, qui en fut la supérieure. Nicolas Legendre (1619-1671), un sculpteur reconnu dans le milieu religieux, ami de Charles Lebrun, premier peintre du Roi-Soleil, réalisa pour la porte de l'abbaye royale deux grandes figures en pierre représentant saint Benoît et sainte Scholastique. Mais la communauté fut dispersée en 1751 et ses biens attribués aux religieuses de l'abbaye de Gercy en Brie[5]. À sa place, s'installèrent deux ans plus tard les prêtres de Saint François de Salles, une communauté massacrée en 1792. En 1751 et 1759, l'abbesse Julie Lenorman donne à baux pour une durée de 9 ans des biens pour un loyer de 600 livres payable par trimestre[6]
C'est le qu'est posée la première pierre de la reconstruction du logis abbatial par Monsieur le comte de Provence, qui régnera plus tard sous le nom de Louis XVIII. Son épouse Marie-Joséphine de Savoie (1753-1810), donc belle-sœur du roi Louis XVI, donne procuration à l'abbesse pour la représenter au baptême des cloches de la paroisse de Varenne qui eut lieu le [7]
Il ne reste au XXIe siècle qu'une tour dite Tour des cloches, en bordure de route, faisant peut être partie de la reconstruction de l'édifice si toutefois la disposition du clocher avait été modifiée. Car les deux tourelles sur la gravure de 1704 ne permettent pas d'accéder au clocher. De plus elles sont rondes et ici nous avons une tour octogonales. Quelques caves, et départs de souterrains, ainsi que quelques pans de murs. Il reste toutefois le moulin et l'église abbatiale.
C'était une grande église gothique dont les verrières furent posées à la fin du XIXe siècle dans l'église paroissiale de Varennes-Jarcy. Elle était selon Chastelain et Lebeuf construite en deux parties. La plus ancienne montrait un style de transition tel que la tour octogonale construite en pierre de petit appareil, et qui renferme l'escalier qui menait à la tour des cloches. C'était à l'origine l'église paroissiale de Gercy, sous le vocable de saint Barthélemy, qui depuis est sous celui de la Vierge. Les religieuses ont rapporté d'autres reliques, dont celles de saint Marc et saint Marcellien. Cette église était de style gothique et de grandes dimensions avec un avant chœur, à l'extrémité duquel sont placés deux autels, un de chaque côté de la grille. Vis à vis de chaque autel, contre le dernier pilier du chœur de chaque côté sont placés deux épitaphes de marbre symétriques, à droite celui de Saint-Gelais Lansac Lusignan, et à gauche celui de M. de Pérefixe, archevêque de Paris, avec son cœur en haut.
Ces vitraux datent de 1225-1230 et forment un des plus importants ensembles de l'art du vitrail gothique dans l'Île-de-France avant la réalisation de ceux de la Sainte-Chapelle (1244-1248). Parmi eux :
À la fin du XVIIIe siècle une fois l'abbaye détruite, les pierres tombales furent conservées et servirent à remplacer le pavage du moulin voisin, sur les bords de l'Yerres, qui avait appartenu à l'abbaye et que l'on voit sur la gravure de l'abbaye datant de 1704, conservée à la Bibliothèque nationale de France. Au XXIe siècle il ne subsiste dans ce moulin que 4 pierres tombales : Perceval de Pommeuse et son épouse Marguerite de Blainville, et celle de Françoise de Péréfixe de Beaumont. La quatrième n'étant pas identifiée.
L'abbaye était décimateur sur la paroisse de Varennes, avec les religieuses de l'abbaye Notre-Dame d'Yerres, le prieur de Saint-Jean-en-l'Isle de Corbeil, et au prieuré de Marolles près de Grosbois [1].
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