4e division marocaine de montagne
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La 4e division marocaine de montagne (4e DMM) est une division française d'infanterie de l'armée d'Afrique, ayant existé entre 1943 et 1946, qui participe à la Seconde Guerre mondiale.
4e division marocaine de montagne | |
Tirailleurs du 1er RTM de la 4e DMM avec des soldats américains dans leur jeep, à Rouffach le . | |
Création | |
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Dissolution | |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Division d'infanterie de montagne |
Rôle | Infanterie |
Ancienne dénomination | 3e division d'infanterie marocaine |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
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Formée à la suite de la libération de l'Afrique du Nord française, elle s'illustre particulièrement en Italie en 1944 au sein du Corps expéditionnaire français du général Juin, puis, à la suite du débarquement de Provence, lors de la libération de la France puis de la campagne d'Allemagne au sein de la Première Armée française du général de Lattre de Tassigny.
« Par le djebel, à la victoire »
La 4e DMM comptait 615 officiers et 1668 sous-officiers français pour 8 officiers et 500 sous-officiers marocains[1].
Alors qu'en 1943 la campagne de Tunisie n'est pas encore achevée, de nouvelles divisions françaises se forment déjà dans le cadre du plan de réarmement de l'armée française, en collaboration avec les Américains. Au début de cette année est mise sur pied la 3e DIM à Marrakech qui deviendra le la 4e division marocaine de montagne.
À cette époque elle possède la même puissance de feu que les autres divisions mais elle est dotée de véhicules US et d'équipages muletiers français.
À partir du la 4e DMM passe en Algérie et s'entraîne en zone montagneuse près de Tlemcen et d'Oran. Le elle constitue un groupe de combat, le groupement Louchet, qui participe, aux côtés du bataillon de choc et des Tabors marocains aux combats de reconquête de l'île de la Corse du 22 septembre au .
À partir du , la 4e DMM débarque à Naples et rejoint les 2e DIM et 3e DIA.
Après avoir pris position au sud-ouest de Cassin elle forme, avec les Tabors marocains, le « corps de montagne » qui franchit les monts Aurunces au mois de mai. Elle ouvre le chemin de Rome dans laquelle elle défile le . En poursuivant les Allemands, elle enlève San Gimignano le 13 juillet, Certaldo le 19 et Castelfiorentino le 22. Elle se regroupe ensuite autour de Sessa Aurunca.
La division perd 74 officiers et 1538 sous-officiers et hommes de troupe tués durant cette campagne. À la suite de lourdes pertes, le 2e RTM est dissous et remplacé par le 1er RTA.
À partir du , la 4e DMM débarque en Provence. Elle est intégrée dans la Première Armée française du général de Lattre de Tassigny. Un de ces groupements file alors vers la vallée de Thann en Alsace tandis que le reste de la division vient relever la 2e DIM dans les Alpes face aux Gebirgsjäger.
Fin novembre, la 4e DMM se porte sur Mulhouse, en Alsace. Dans la forêt de la Hardt la lutte est ardente. Le 1er régiment de tirailleurs soutient une longue série de combats meurtriers pour arrêter toutes les actions ennemies visant à repasser le canal de Huningue afin de reprendre Mulhouse qui soutient un véritable siège. Au plus fort de l'hiver, elle participe à la réduction de la poche de Colmar en progressant sur l'axe Thann-Cernay-Soultz-Rouffach du 20 janvier au . Une fois l'Alsace entièrement libérée, la division se voit confier la défense du Rhin entre Bâle et Sélestat.
Après avoir été dirigée vers Strasbourg, la 4e DMM franchit le Rhin et pénètre en Allemagne le . Sa mission est alors de contourner la Forêt-Noire par sa lisière Est et de gagner au plus vite la frontière Nord de la Suisse. Bousculant les dernières résistances de la Wehrmacht, elle atteint le lac de Constance après être passée par Freudenstadt, Schwenningen et Donaueschingen. Elle entre alors en Autriche le et termine la guerre dans le Vorarlberg. Durant les trois semaines de cette campagne elle capture à elle seule 22 000 soldats ennemis.
Depuis le débarquement en Provence ses pertes s'élevèrent à 28 officiers et 565 sous-officiers et soldats.
Après quelques mois d'occupation de l'Autriche, la division rentre en France jusqu'à sa dissolution le dans la région lyonnaise.
Débarquée en Italie en , ses effectifs étaient alors de 20 450 hommes dont environ 65 % de Maghrébins et 35 % d'Européens [2].
Commandants de l'infanterie divisionnaire : général Louchet puis général Bondis à partir de mai 1944 (avec interruption du 25 novembre 1944 au 12 janvier 1945)
Un régiment d'infanterie type montagne comporte près de 4 000 hommes (dont près de 600 officiers et sous-officiers) et 170 véhicules. La proportion de Maghrébins atteint 77 % pour le régiment, 79 % pour le bataillon, 82 % pour la compagnie de fusiliers-voltigeurs et 77 % pour la compagnie motorisée[4].
Les régiments de spahis et de chasseurs comprennent entre 900 et 1 000 hommes dont d'environ 15 % de Maghrébins chez les spahis et 25 % chez les chasseurs[5].
La division a été citée deux fois à l'ordre de l'armée et ses principaux régiments ont obtenu la fourragère récompensant au moins deux citations à l'ordre de l'armée[6].
« Magnifique Division, qui après avoir participé à la libération de la Corse, en , s'est illustrée sur les champs de bataille d'Italie. Débarquant en France en , elle monte la garde sur les Alpes et achève le nettoyage des hautes vallées avant de venir prendre part à la bataille d'Alsace, menant de très durs combats dans les Vosges et dans la Hardt. Placée sous les ordres du général Hesdin, elle joue, à partir du , un rôle capital dans la réduction de la poche de Colmar, prenant pied sur les hauteurs Nord de la Thur, malgré des circonstances atmosphériques extrêmement dures et une résistance acharnée, puis s'emparant de Cernay dans la nuit du 3 au et réalisant en faisant sa jonction à Rouffach à l'aube du avec le 21e C.A.US l'encerclement de tous les éléments ennemis demeurés dans les Vosges. Maintenue jusqu'au à la garde de Rhin, de Bâle à Strasbourg, elle franchit alors le fleuve, et en 48 heures traverse la Forêt-Noire. Poussant alors rapidement vers le Sud, dans le sillage d'une Division Blindée dont elle assure les communications, elle verrouille successivement tous les débouchés du Massif montagneux. Elle se distingue tout particulièrement, du 24 au , en brisant les très nombreuses et très violentes tentatives des divisions allemandes, qui, encerclées dans la Forêt Noire, s'efforcent de se frayer un passage ver l'est; en quatre jours, elle anéantit le XVIIIe Corps d'Armée allemand détruisant ou capturant la totalité de ses éléments. Ce résultat brillamment obtenu, elle repart à marches forcées vers l'Autriche et, malgré les obstacles accumulés par l'ennemi, les difficultés du terrain de haute montagne et la résistance farouche de l'ennemi, nettoie le Vorarlberg de ses derniers défenseurs. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée à la 4e DMM, décision n° 1245, le 9 octobre 1945, général de Gaulle
1re Armée française Etat-Major - 1er Bureau N° 3483 CH/DC
P.C le Le Général d'Armée de Lattre de Tassigny Commandant en Chef de la 1re Armée Française Cite à l'ordre de la Division La Compagnie Mixte de Transmissions 88/84
Unité d'élite qui, depuis le début de l'attaque sur le garigliano, le , et durant la percée des lignes " Gustav et Hitler " , a pris une part glorieuse à tous les combats qui menèrent la 4e DMM jusqu'aux avances de Florence
Par l'allant de ses monteurs et de ses radios, a permis une liaison constante entre les éléments avancés d'infanterie et le Commandement.
Travaillant dans des terrains minés, sous les feux de l' artillerie et parfois de l'infanterie ennemies, Officiers, sous-Officiers et Télégraphistes ont rivalisé d'ardeur et d'abnégation pour suivre au plus près les unités et les PC tactiques.
La C.M.T. 88/84 a continué à manifester son esprit de dévouement et son sens du devoir durant les deux combats d'Alsace, à Cernay, Soultz et durant l'Avance en Allemagne, qui mena la 4e DMM après les traversées du Rhin et du Danube jusqu'au Tyrol Autrichien
P.O le Lieutenant Colonel Pernot du Breuil Sous chef d'Etat-Major
Pour copie certifiée conforme Le Chef de Bataillon Delestrée Commandant les Transmissions de la 4e DMM
« Régiment Marocain animé d'un esprit offensif et d'un allant remarquable qui, sous les ordres du Lieutenant Colonel Brissaud-Desmaillet, a, sans arrêt pendant trois semaines, du au , en région montagneuse, poursuivi et attaqué un ennemi qui tentait de s'installer défensivement sur des positions successives organisées antérieurement. Grâce à ses manœuvres et malgré les tirs violents d'artillerie et de mortiers a conservé constamment l'ascendant sur l'ennemi ; en particulier le au Fragotoso, le à Modane et le à la Madone Monte Vetro, a chassé l'ennemi de ses positions, repoussant ses contre-attaques et l'obligeant à de nombreux morts sur le terrain. Le sur l'Appiolo et le sur le Chiarello, par des attaques répétées, a obligé l'ennemi à se replier en laissant entre ses mains un matériel de guerre important. Les 29, 30 et , au cours de plusieurs actions de vive force a occupé les villages de San-Stephano, San-Giullano, s'emparant du col de la Palombara et du Monte Cacume, obligeant l'ennemi à fuir en désordre. Au cours de cette période, a capturé 233 prisonniers dont 16 officiers, 24 mitrailleuses et 5 canons anti-chars. Reprenant sa marche en avant au nord de Rome, a, à partir du , pendant 15 jours, poursuivi et attaqué l'ennemi qui tentait de ralentir notre avance, enlevant les villages de Monte Latterone et Montenero par des actions de surprise et se maintenant sur ses positions malgré les réactions violentes de l'ennemi. Soutenant ensuite l'action du détachement blindé et attaquant sans répit les nombreuses résistances ennemies, a réussi après plusieurs jours de combat à le chasser de toutes ses positions, en particulier à Santo, Pescini, San Lorenzo, La Getinale. A puissamment aidé à la prise de Sienne. »
— Décision n° 85 du 22 septembre 1944 - Charles de Gaulle
« Régiment marocain d'une haute valeur combative qui, depuis son arrivée en France sous les ordres du colonel Deleuze, n'a cessé d'affirmer ses qualités exceptionnelles. Enlevé du front des Alpes où il s'est illustré lors des affaires de Clavières et de l'observatoire du Chenaillet le , le 1er R.T.M. est engagé sur le front de la Haute-Alsace. Ses trois bataillons participent, du au , aux opérations de dégagement de Mulhouse, puis de débordement par la forêt de la Hardt des positions ennemies au nord de cette ville et ont à faire face à de furieuses contre-attaques. Au cours de ces opérations : les 1er et 2e Bataillons Bastiani et Lenormand se distinguent le en enlevant dans un élan irrésistible l'objectif délimité par le canal de Huningue, à la suite de combats sous bois violents et meurtriers contre un ennemi retranché et abrité dans des casemates bétonnées. Le 2e Bataillon, commandé par le chef de bataillon Girard et renforcé de la 4e Compagnie du 1er Bataillon, s'illustre du au aux combats du Pont du Bouc, Grunhutte, carrefour 232 « (4,5 km de Sausheim), au cours desquels son avance audacieuse le porte à moins de 10 km du pont de Chalampé sur le Rhin. Résistant héroïquement à une puissante contre-attaque allemande appuyée par au moins 30 chars lourds, a réussi, épaulé par le 1er Bataillon, à contenir l'ennemi au nord du canal de Huningue. Le 1er RTM a perdu, en sept jours de combat, 11 Officiers et 760 hommes, (total : 771 victimes) mais a causé à l'ennemi de très lourdes pertes parmi ses meilleures troupes, a capturé 187 prisonniers et rempli sa mission de dégagement de Mulhouse. A réalisé un exploit digne des traditions Marocaines. »
— Décision n° 704 du 14 mai 1945 - Charles de Gaulle
« [..] Les 28, 29, 30 et , par le sacrifice de ses derniers éléments, il arrêtait, par des combats de rues, à Loos-sous-Lille, la progression allemande jusqu'à ce qu'il fut réduit à quelques officiers et une poignée de tirailleurs privés de munitions [...] »
— Extrait de la 1re citation à l'ordre de l'armée décernée au 2e RTM après les combats à Lille fin mai 1940
« Ardemment animé et instruit par le colonel Buot de l'Épine, le 2e R. T.M. s'est, dès son premier contact avec l'ennemi, montré une magnifique unité guerrière. Entré en secteur défensif devant Terelle, a repoussé plusieurs attaques, rejetant l'adversaire et lui faisant des prisonniers. A tenu et organisé un large sous-secteur dans la tête de pont du Garigliano préparant l'offensive, puis s'est résolument lancé au combat de rupture contre une position puissamment organisée. Fixant l'ennemi, refoulant ses contre-attaques puis le manœuvrant et nettoyant sa position, a annihilé sa défense, lui capturant en grande quantité personnel et matériel canons, mortiers, mitrailleuses et lance-flammes. Lancé en poursuite, a, par ses éléments intégrés successivement dans des groupements tactiques, pris pied le premier sur la falaise du Fammera, participant à la conquête du massif montagneux des monts Aurunci, occupé les monts Del Lago et Rotondo, conquis les monts Pastenese et Castello, assuré en dépit des contre-attaques ennemies devant Castro dei Volsci le passage des éléments motorisés de la Division; a enlevé de haute lutte les agglomérations de Lenola, Vallecorsa, Montelanico et contribué enfin largement à la chute de Carpineto. Malgré ses fatigues et ses pertes, au cours de vingt jours de combat et d'efforts, le 2e R. T.M. a rompu les organisations ennemies, progressé de 75 km sous le feu de l'adversaire, lui infligeant de sanglantes pertes, lui capturant environ 700 prisonniers dont un chef de bataillon et 17 officiers, lui prenant ou lui détruisant un matériel considérable. »
— Extrait de la 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 2e RTM après la bataille du Garigliano en Italie en mai 1944
« Magnifique Régiment de Tirailleurs Marocains, toujours égal à soi-même, ardent et manœuvrier, animé du plus bel esprit de sacrifice. A, sous le commandement du colonel CHERRIERE, joué sur le front d'Italie, dans la bataille de rupture engagée le , un rôle prépondérant; attaquant entre l'Ornito et le Feuci, a, en 36 heures, bousculé et rompu les résistances ennemies, malgré de nombreuses contre-attaques de front et de flanc, lui coûtant des pertes sévères, puis a poussé à travers le dispositif adverse une pointe profonde qui, par le développement de la manœuvre a permis les succès ultérieurs de notre Armée. Au cours de ces combats couronnés le 13 par la conquête du col de Crisano, a causé à l'ennemi des pertes très lourdes, lui capturant plus de 300 prisonniers dont 9 officiers et un matériel de guerre important. Intégré du 19 au dans un Groupement opérant a l'aile du Corps de Montagne, a, dans la période d'exploitation et de poursuite, surmonté toutes les résistances rencontrées, participant notamment avec ses éléments le a l'enlèvement du village de Lenola s'emparant ensuite de haute lutte des massifs du Petrella et du Vona, des cimes del Nibbio et del Piglioro, conquérant en une seule journée les 10 kilomètres de crêtes jalonnées par les monts Campo di Lupino et Siserno, puis le col de la Palombara, ajoutant a son tableau initial près de 150 nouveaux prisonniers, un grand nombre d'armes automatiques et de canons. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 6e régiment de tirailleurs marocains (6e RTM) après la bataille du Garigliano en Italie en mai 1944, Ordre général n° 130, 22 juillet 1944. général Juin
« Magnifique régiment de tirailleurs qui, sous les ordres du colonel BAILLIF, vient de se couvrir d'une gloire nouvelle, au cours de la bataille de la Haute-Alsace. Après avoir mené de durs combats dans les Vosges, au Haut du Faing, le , ou il a enlevé d'un seul élan cette position organisée de longue date et s'y est maintenu en dépit de contre-attaques renouvelées, menées jusqu'au corps à corps et appuyées par des feux très puissants d'artillerie et de mortiers. Le 6e R. T.M., momentanément rattaché a la 1re division blindée, a participé, du 20 au , a la délivrance de Mulhouse, puis dans le cadre de la 4e division de montagne jusqu'au , assuré la conservation de cette ville malgré les attaques ennemies. Du 20 au , le 1er bataillon (commandé par le capitaine LORENZI), conquiert de haute lutte Uberstrass, Largitzen et Friesen, que l'infanterie allemande défendait en contre-attaquant avec l'appui de 7 chars Tigre Royal dont quatre ont été mis hors de combat. Pendant la même période, le 2e bataillon (commandé par le capitaine COTHIAS) arrive aux portes de Mulhouse, nettoie la ville et pousse la 5e compagnie jusqu'au Rhin à Kembs. Du 20 au , le 3e bataillon (commandé par le commandant DIEBOLD) dégage dans la région de Suarce et de Lepuix Delle la ligne de communication sérieusement menacée de la 1re division blindée et, ramené à Mulhouse, conquiert Heimsbrunn et Pont d'Anspach. Regroupé sous les ordres de son colonel à Mulhouse, maintient à Lutterbach notre unique tête de pont au nord de la Doller, en repoussant les assauts furieux de l'ennemi et en contre-attaquant brillamment les 1er et . A perdu au cours de cette période du au , 22 officiers et 767 de ses tirailleurs. A largement vengé ses morts, en infligeant à l'ennemi des pertes sévères et en lui capturant 510 prisonniers dont 10 officiers. »
— Citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 6e régiment de tirailleurs marocains (6e RTM) après la campagne de France en Alsace en novembre 1944, Ordre général n° 704, 22 mai 1945. Charels de Gaulle
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