Cette page concerne l'année 44 av. J.-C. du calendrier julien. En 1883, le chercheur allemand Matzat la considère comme bissextile, selon un cycle triannuel achevé en 4 ap. J.-C. par la réforme d’Auguste. Son modèle est corroboré par un papyrus égyptien découvert en 1999[1].
1erjanvier: début à Rome du consulat de Jules César (pour la cinquième fois) et de Marc Antoine (premier consulat). Suffect: Publius Cornelius Dolabella[2]. César obtient la libre disposition des gouvernements provinciaux, l’introduction dans tous les collèges religieux, le droit de porter le costume des anciens rois, le remplacement du siège curule par un trône d’or, l’institution de prières et de vœux pour son bonheur, la création en son honneur d’une troisième confrérie de Luperques, les Luperques Juliens, l’attribution au mois de sa naissance du nom de Julius, la dédicace d’un temple sous le nom de Jupiter Julius avec un flamine chargé d’en desservir le culte[3].
15 février: aux Lupercales, Antoine présente publiquement à César le diadème royal, mais il n’ose pas l’accepter, craignant la réaction de l’opinion publique[2].
17 mars: le consul Antoine obtient avec l'aide de Cicéron un accord politique de réconciliation qui entérine les actes de César tout en amnistiant ses assassins[2].
19 mars: ouverture du testament de César. Octave est désigné comme héritier principal[5].
Printemps: Sittius, gouverneur romain de Cirta, est assassiné par Arabion, fils du roi de MaurétanieMassinissa II, qui repousse Bocchus II vers l'ouest mais ne peut prendre Cirta[6]. Les partisans de Sittius, les Sittiani, restent pourtant dans la capitale numide et ses environs, et sont à l’origine de la colonie de Cirta («Colonia Julia Juvenalis Honoris et Virtulis Cirta»), qui associé aux cités de Chullu, Rusicade et Milev, forme une confédération[7].
8 mai: Octave accepte l’héritage de César. Il prend le nom de Caius Julius Caesar Octavianus (Octavien) à la suite de son adoption par son oncle défunt Jules César[9].
12 juillet: Octavien distribue de l’argent à la populace pour la célébration de l’anniversaire de César[2].
20-30 juillet: Octavien préside les jeux en l’honneur de César (Ludi Victoriae Caesaris). Le passage d’une comète fait dire que c’est l’âme de César qui est allée rejoindre les dieux[5].
19 septembre: Marc Antoine riposte à la Première Philippique en accusant Cicéron d’avoir commandité l’assassinat de César[14].
9 octobre: Cicéron, qui a quitté Rome, compose la Deuxième Philippique, en réponse aux accusations d’Antoine[14]. D’octobre à décembre, il écrit De Officiis avant son retour à Rome en décembre[15].
20 décembre: troisième et quatrième Philippiques prononcées, l'une au Sénat, l'autre devant le peuple: Cicéron dénonce Antoine comme un ennemi public et demande le ralliement à Octavien[5].
En Judée, après le meurtre de César, Antipater et son fils Hérode Ier le Grand se rallient au gouverneur de Syrie, Caecilius Bassus, ex-partisan de Pompée le Grand. Celui-ci s’empresse de demander un tribut de 700 talents qu’Antipater répartit entre les notables du royaume. Hérode Ier le Grand s’acquitte de son tribut de 100 talents. Comme Malichus, chargé de la région de Gophna (Jifna), Emmaüs, Lydda et Thamna tarde à verser le tribut, Cassius commence à marcher sur ce district, mais Antipater le prévient par un versement de 100 talents. Antipater lui-même tombe victime de la jalousie de Malichus qui l’empoisonne. Hérode Ier le Grand, appuyé par Cassius qui l’a nommé intendant de Syrie, venge son père en faisant assassiner Malichus près de Tyr (43 av. J.-C.)[16].
Chris Bennett, «The Early Augustan Calendars in Rome and Egypt», Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, vol.142, , p.221-240 (présentation en ligne)
Perrine Galand-Hallyn et Carlos Lévy, La villa et l'univers familial dans l'antiquité et à la Renaissance, Paris, Presses Paris Sorbonne, , 292p. (ISBN978-2-84050-538-9, présentation en ligne)
si l'on retient cette date, il ne peut pas être le fils naturel de Jules César (en Espagne environ le 20 juillet 45, date supposée de la conception) et serait celui de Marc Antoine. Voir Jean Pernoud et Jérôme Carcopino, Cléopâtre, Julliard, (présentation en ligne)