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type de moteur à combustion interne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un moteur à deux temps comporte un ou des pistons qui se déplacent dans les cylindres et effectuent un cycle complet de combustion en seulement deux mouvements linéaires. Le déplacement du piston dans le cylindre, par l’intermédiaire des conduits des lumières[1] entre la partie basse du carter et la partie haute du cylindre, permet d’évacuer les gaz brûlés et de remplir le cylindre de gaz (vapeur de carburant et comburant) frais au moyen de la boîte à clapet. Une autre technique de moteurs à deux temps repose sur des admission et échappement par soupapes, comme les moteurs Diesel de marque Cummins. Aucun gaz ne passe dans le carter, le balayage est fait directement dans le cylindre, l'injection se fait une fois les soupapes fermées.
S'inspirant des travaux de Pierre Hugon, le premier moteur à deux temps a été conçu par l'ingénieur belge Étienne Lenoir en 1859[2]. Ce moteur a été amélioré par l'ingénieur écossais Dugald Clerk en 1878.
Le moteur à deux temps dans une forme à peu près identique à ce que nous connaissons aujourd'hui a été conçu par un autre ingénieur anglais, Joseph Day, en 1889.
Le moteur Ixion est inventé en 1897 par Léon Cordonnier[3] et marque les débuts du moteur à deux temps à distributeur rotatif[4].
Le cycle deux temps d’un moteur à combustion interne diffère du cycle de Beau de Rochas en ayant un cycle de seulement deux mouvements linéaires du piston au lieu de quatre, bien que les mêmes quatre opérations (admission, compression, combustion/détente et échappement) soient toujours effectuées. On a ainsi un cycle moteur par tour au lieu d'un tous les deux tours pour le moteur à quatre temps. Le cycle se décompose ainsi[5] :
Les différentes étapes sont les suivantes[5] :
Le moteur à deux temps n'a pas toujours eu les performances qu'on lui connaît aujourd'hui. Il s'agissait même auparavant d'un moteur capricieux, poussif et au rendement désespérément faible. Très tôt, les ingénieurs apportent des évolutions pour contrecarrer le principal problème du moteur à deux temps, le fait que les lumières d'admission et d'échappement ne soient pas totalement fermées lors de la phase montante du piston provoque deux phénomènes :
Plusieurs évolutions sont donc développées au fil du temps. Certaines sont aujourd'hui répandues, d'autres plus marginales.
Les évolutions majeures sur les moteurs grand public sont les suivantes :
Le distributeur rotatif à l'avantage de ne pas générer de pertes en charge et ainsi de permettre un remplissage optimum sur une plage de régime donnée.
Au contraire des boites à clapet, la plage d'utilisation est plus restreinte. Néanmoins, il reste possible d'utiliser ce dispositif pour des régimes importants (avec des temps d'ouvertures élevés) et il a été très utilisé dans le milieu de la vitesse.
Cela permet d'augmenter le temps d'échappement à haut régime. Rare sur les cyclomoteurs mais répandus sur les machines de plus grosses cylindrées[N 6]. Toutefois, ce système est très répandu dans le domaine des jet-sky, sky-doo (très connu chez Bombardier), mais aussi dans le milieu de la compétition motocycliste puisqu'il est devenu indispensable. Ainsi, un système d'ouverture (électronique ou centrifuge) permet de faire varier la hauteur de la lumière d'échappement.
Avantages :
L'ouverture de la valve d'échappement doit coïncider avec la résonance du pot de détente.
L'allumage à avance variable permet d'avoir le maximum de performances à différents régimes (facilité par l'arrivée des allumages électroniques). Arrivent[Quand ?] des allumages numérisés permettant de mieux adapter l'avance en fonction des conditions. Contrairement à la majorité des moteurs à quatre temps, l'avance doit considérablement baisser lors de la montée en régime du fait de l'amélioration du remplissage avec la montée en régime.
L'amélioration de la qualité des huiles au fil des années a énormément contribué à l'amélioration de la robustesse et du rendement des moteurs à deux temps. Jusqu’à la fin des années 1980 et même au début des années 1990, les moteurs étaient lubrifiés par des huiles minérales de mauvaise qualité, au film fragile, cassant facilement entraînant des serrages de moteurs. La quantité d'huile à utiliser devait être importante pour pallier ce problème, et la proportion d'huile-essence être de 4 % minimum.
Avec les huiles de synthèse ou semi-synthèse actuelles, une proportion huile-essence de 2 à 3 % est largement suffisante, la consommation d'huile est donc nettement diminuée, la longévité des moteurs accrue, et la pollution réduite.
Le graissage séparé améliore également le rendement et la lubrification du moteur (pourcentage huile essence variable en fonction du régime et de la charge) tout en supprimant la contrainte du mélange directement dans le réservoir, peu pratique (utilisation d'un mélangeur de station service avec des huiles pouvant être de bas de gamme, mélange effectué par l'utilisateur directement dans le réservoir, « secouage » de la machine avant chaque départ, etc.). Le graissage par mélange n'est pratiquement plus utilisé que sur les machines de course ou encore sur des machines type tronçonneuse, débroussailleuse, tondeuse, souffleur de feuilles, etc.
Ce type de moteur est courant surtout dans les plus petites cylindrées, notamment les cyclomoteurs et certains scooters. Il a les avantages de la simplicité, d’un poids et d'un encombrement réduit ainsi que de fonctionner dans toutes les positions sans nécessiter de lubrification par carter sec. Il est également utilisé sur des moteurs marine de forte puissance comme celui du porte-conteneur CMA CGM Jules Verne, un moteur à 14 cylindres en ligne, d'alésage 960 mm, de puissance 108 000 ch. Certains gros navires méthaniers plus récents utilisent des moteurs à deux temps aux gaz et fioul, dont le gaz provient de l'évaporation du méthane liquide des réservoirs ce qui évite de rejeter dans l'atmosphère du méthane gazeux, et également de diminuer les rejets de polluants contenus naturellement dans les combustibles liquides qui sont alors utilisés en faible quantité. Cependant, s'il s'agit là aussi de moteurs à deux temps, ce sont des moteurs Diesel fonctionnant au fioul lourd, équipés de compresseur(s), à injection indirecte ou même directe, et pour certains de soupapes contrôlant la phase d'échappement. Ces moteurs n'ont évidemment que peu en commun avec ceux de nos deux roues de petite ou moyenne cylindrée.
Dans les années 1970, le moteur à deux temps était très utilisé du fait de sa légèreté, sa simplicité et ses performances, et aussi de son moindre coût de fabrication. À cette époque, beaucoup de constructeurs de motos ont développé des modèles avec des moteurs à deux temps, y compris de grosse cylindrée, comme la Kawasaki 750 H2. En France, la Motobécane 125 de 1970 est le reflet même de cette époque. Mais l'augmentation du prix du pétrole et surtout les normes antipollution de plus en plus contraignantes ont progressivement limité l'usage de ce type de moteur.
Toutefois, pour des raisons de coût, de fiabilité et de poids, les motos à moteur à deux temps dotés d'un système d'injection d'essence sont de plus en plus présentes au départ des compétitions en tout-terrain (moto-cross, enduro et trial).
En 2017, l'injection directe apparut sur les KTM 250 et 300 TPI EXC (motos d'enduro homologuées pour la voie publique et Euro 4[7]). La pulvérisation de l'essence se faisant à l'aide de deux injecteurs disposés au niveau des transferts gauche et droite. La lubrification est assurée par une pompe de graissage séparée, ce qui permet de faire le plein de carburant directement à la pompe. En 2020, ce fut le tour de TM Racing d'utiliser un système très similaire également sur leur 250 et 300 d'enduro.
La technologie des deux temps a l'avantage de la légèreté et de la simplicité, c'est ce qui l'a fait adopter dès les débuts pour les moteurs hors-bord (la traditionnelle Motogodille dont la partie thermique était produite par la firme Buchet, et l'ELTO américain développé par l'ingénieur américano-suédois Ole Evinrude.) Ce type de moteur était considéré comme l'équivalent mécanique d'un aviron et devait pouvoir être démonté et transporté facilement pour le mettre à l'abri des voleurs.
L'industriel nantais Goïot, également fabricant d'accastillage, et coureur motocycliste durant ses loisirs, préférait parler de « propulseur détachable » pour les moteurs hors-bord qu'il développa avant la Seconde Guerre mondiale en utilisant un alliage d'aluminium de sa composition, parfaitement insensible à la corrosion marine.
Par rapport aux moteurs de motos, avec lesquels il partage bon nombre de caractéristiques (certains constructeurs comme Yamaha, Suzuki, Tohatsu, Honda, Sunbeam-British Seagull, Tomos, sont, ou ont été présents sur les deux marchés), le moteur hors-bord à deux temps a quelques caractéristiques spécifiques.
À l'exception de l'antique Motogodille (en oblique), le vilebrequin et l'arbre de transmission principal sont disposés à la verticale (pour des raisons de compacité), le volant moteur tout en haut, mettant, autant que faire se peut, les délicats organes électriques : bobine(s), rupteurs (vis platinées) à l'abri des projections d'eau éventuellement salée. Le (ou les) carburateur(s) (les bicylindres sont souvent équipés d'un seul carburateur pour éviter les complexes réglages de synchronisation) sont vers l'avant du bateau, les cylindres et les bougies vers l'arrière (parfois vulnérables lorsque le bateau ralentit et que sa vague de sillage le rattrape).
La solution adoptée de façon quasi universelle est le refroidissement par eau (les motos à deux temps ont longtemps été refroidies par air, du déplacement ou forcé par une turbine) sans aucun radiateur. Sur les hors-bord, l'eau est puisée directement dans l'eau (mer ou rivière), sous la ligne de flottaison par des évents raccordés à une pompe rotative clavetée sur l'arbre vertical. Le rotor de cette pompe (en caoutchouc nitrile) affecte la forme d'une étoile de mer et doit être changé très régulièrement.
C'est un des points les plus cruciaux de ce type de moteur : l'utilisateur doit se méfier des algues, des sacs plastiques entre deux eaux, et des sédiments en suspension. Il doit contrôler la dérivation-témoin du circuit d'eau (la « pissette ») et être attentif au bruit du moteur, s'il se fait sec et métallique : en effet l'eau de refroidissement sert aussi a atténuer le bruit de l'échappement.
Suivant ses applications, comme les autres moteurs, la boîte de vitesses (ou boîte d'inverseur) peut être réduite à sa plus simple expression : marche avant, point mort et marche arrière ou même totalement absente sur les plus petits moteurs. La démultiplication finale peut être adaptée en changeant d'hélice pour trouver le pas le plus adapté au bateau. Située sous la flottaison dans l'embase du moteur, elle est vulnérable aux chocs sur les rochers et l'utilisateur doit faire preuve de sens marin.
De rendements spécifiques plus faibles que les moteurs de moto (une cylindrée de 250 cm3 pour seulement 10 ch de puissance est courante) et conçus avec des impératifs de sécurité et de fiabilité, les moteurs hors-bord à deux temps on néanmoins connu des évolutions techniques parallèles à leurs « cousins » motocyclistes : clapets d'admission, allumage électronique CDI (en général scellé à la résine dans un boîtier totalement étanche), graissage séparé (sauf pour les petites puissances), et plus récemment remplacement des carburateurs par des systèmes d'injection pour se conformer aux nouvelles règles anti-pollution (norme européenne dite « Bodensee »).
Depuis le début du XXIe siècle, les moteurs à quatre temps ont progressivement supplanté les deux temps pour les fortes puissances (qu'on ne démonte quasiment jamais du bateau) mais les firmes Evinrude, Tohatsu et Kiekhafer Mercury ont continué à produire des moteurs à deux temps à injection répondant aux normes antipollution modernes. Un autre point fort du moteur hors-bord à deux temps est la facilité avec laquelle il peut être remis en route après submersion (chavirage de l'embarcation, chute à l'eau lors d'une manutention, paquet de mer), un simple rinçage à l'eau douce, une purge du carburateur et une pulvérisation de dégrippant suffisent alors qu'un moteur à quatre temps nécessite des opérations bien plus complexes et coûteuses pour être remis en service.
La plus connue des automobiles à moteur à deux temps est la série des véhicules Trabant, fabriqués alors en RDA par l'entreprise VEB Sachsenring Automobilwerk Zwickau.
La firme DKW (en Allemagne de l'Ouest) et sa consœur Est allemande Wartburg ont produit des automobiles à moteur tricylindre à deux temps nettement plus performantes et positionnées plus en haut de gamme que la très basique Trabant qui se contentait d'un bicylindre.
En Pologne, la société FSO a produit de 1957 à 1983 une voiture à moteur à deux temps : la FSO Syrena.
Le constructeur suédois Saab a utilisé des moteurs à deux temps pour motoriser ses modèles 92001, 92, 93, ainsi que les premières 96.
Des micro-citadines ont également utilisé un moteur à deux temps comme l'Isetta conçue par la firme italienne ISO Rivolta, et la très originale Vespa 400, concurrente de la Fiat 500 Topolino, qui utilisait un moteur bicylindre à deux temps de 400 cm3 équipé d'un mélangeur automatique, un dispositif astucieux qui, sans être un véritable graissage séparé comme l'Autolube de Yamaha qui en a été le précurseur.
On utilise aujourd'hui les petits moteurs à deux temps dans toutes sortes d'engins demandant légèreté et vitesse de rotation élevée, comme les tronçonneuses ou les souffleurs de feuilles, et sur des véhicules comme le karting, ou de nombreux scooters (lesquels disposent d'un système d'embrayage).
Le cycle à deux temps reste très exploité dans les moteurs Diesel énormes à régime lent[8] (quelques centaines de tours par minute), comme ceux propulsant des navires porte-conteneurs (exemple : Wärtsilä-Sulzer 14RT-flex96C). L'échappement s'effectue souvent par une ou des soupapes et l'admission par des lumières.
Historiquement, il a été utilisé sur des moteurs assez exotiques comme :
Le moteur au cycle à deux temps est simple dans sa construction mais d'une dynamique complexe pour son fonctionnement.
Le moteur à deux temps traditionnel présente aussi des inconvénients.
Les problèmes majeurs sont, dans sa version « classique », avec admission et échappement par lumières (ces inconvénients ne s'appliquent pas aux moteurs à admission / échappement par soupapes - comme les Diesel) :
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