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Le 110e régiment d'infanterie (110e RI), est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment colonial du Port au Prince, régiment français d'Ancien Régime.
Le ministère de la Défense annonce le sa dissolution courant 2014, mettant ainsi fin à près de 50 ans de présence dans la ville de Donaueschingen. Il est donc dissous le [2].
En 1791, les soldats du régiment du Port au Prince s'étaient insurgés. Ils furent rejoints dans la révolte par les 2e bataillons des 9e, 32e et 48e régiment d'infanterie qui avaient été envoyés de Brest pour Saint-Domingue et participer à stopper la Révolution haïtienne.
Les 2e bataillons des 32e et 48e régiment d'infanterie furent supprimés tandis que le 2e bataillon du 9e et le régiment du Port au Prince furent embarqués fin mars et arrivèrent en juillet à l'île de Ré pour y être réorganisés[6].
Il reste en garnison sur l'île de Ré.
En 1792, après une période révolutionnaire tumultueuse, en application de l'ordonnance du 1er janvier 1791 qui fait disparaître les diverses dénominations, le régiment du Port au Prince est renommé 110e régiment d'infanterie et il est rappelé en métropole. A la fin de cette année, il est réorganisé : le 1er bataillon est envoyé l'île de Ré et le 2e bataillon à Carhaix.
En 1793, il participe à la guerre de Vendée dans la région des Sables-d’Olonne[7] et participe à la Bataille de La Garnache, à la bataille de Bouin et à la bataille de Noirmoutier.
Lors de l'organisation des premières demi-brigades :
Le 14 floréal an II (), lors du premier amalgame la 110e demi-brigade de première formation est formée à Longwy avec les :
S’ensuit une période de luttes aux frontières à laquelle participe farouchement le 110 contre les armées des monarchies européennes, notamment durant la campagne de Sambre-et-Meuse à Fleurus (1794), première inscription au Drapeau. Il combat également à la Bataille d'Aldenhoven (1794).
La 110e demi-brigade de deuxième formation est formée à Grenoble le 20 nivôse an VII () par l'amalgame de :
Elle est engagée dans la campagne d'Helvétie et celle d’Italie, avec une deuxième inscription au drapeau : «ZURICH (1799) ».
Enfin, la campagne de l’été 1800 en Allemagne du Sud permet aux troupes françaises d’obtenir un retentissant succès politique contre les Autrichiens à la bataille d’Hohenlinden, troisième inscription au Drapeau de la 110e demi-brigade de ligne. Mais la situation dans les colonies s’est dégradée depuis le départ du régiment en 1791. La révolte du général de division Toussaint Louverture a ensanglanté la colonie de Saint-Domingue et une expédition de 30 000 hommes est montée en 1801 par Napoléon pour en reprendre possession. Les 2e et 3e bataillons du régiment y sont renvoyés en renfort en 1802.
En 1803, le 1er bataillon est incorporé dans la 55e demi-brigade de deuxième formation. Le 110e régiment d'infanterie de ligne n'a pas été formé, les 2e et 3e bataillons étant aux colonies. Le no 110 reste vacant jusqu'en 1870.
En 1809, toutes les troupes envoyées aux colonies, ont progressivement été englouties par les combats et les maladies. Les 2e et 3e bataillons de la 110e demi-brigade disparaissent ainsi faute de renforts, loin de la métropole et des gloires impériales.
Le , le 10e régiment de marche est formé avec les
provenant de leurs dépôts et dont les soldats sont pour la plupart de nouveaux arrivants qui n'avaient jamais tiré à la cible avec le Chassepot et ignoraient totalement le service en campagne, pour constituer la 1re brigade de la 2e division du 13e corps d'armée[4]
Au 8 novembre 1870, le 110e régiment d'infanterie fait partie de la 2e armée de l'Armée de Paris sous les ordres du général Ducrot .
Avec le 109e régiment d'infanterie du Colonel Miquel de Riu, le Modèle:110 forme la 1re brigade aux ordres du colonel Valentin (gendarmerie). Cette 1re brigade avec la 2e brigade du général Blaise, deux batteries de 4 et une de mitrailleuses, une section du génie constituent la 2e division d'infanterie commandée par le général de Maudhuy. Cette division d'infanterie évolue au sein du 1er corps d'armée ayant pour commandant le général de division Blanchard.
Durant la Commune de Paris en 1871, le régiment participe avec l'armée versaillaise à la semaine sanglante.
marque le renouveau du régiment dans sa nouvelle garnison de Dunkerque, où il restera jusqu'en 1940. En 1880, une quatrième inscription « SAINT DOMINGUE 1802 » est ajoutée au Drapeau en souvenir des luttes passées du 110. La présence du régiment permet de maintenir le calme durant les périodes de grèves de 1880. Le 2e bataillon participe à la campagne de Tunisie de 1881 à 1883, mais la principale activité réside dans la préparation de la revanche grâce à d’incessantes manœuvres. Cette période stable permet au régiment de s’enraciner profondément dans sa belle garnison du Nord ; la répartition géographique de ses bataillons se fait à Dunkerque même, dans la Caserne Jean Bart, mais aussi à Gravelines et à Bergues.
Dès Septembre 1914 Sarlat en Dordogne devient le dépôt, la base arrière du régiment où les appelés de 14-18 furent incorporés et firent leurs classes avant de monter au front[8]. C’est la Grande Guerre qui donne enfin au 110 la reconnaissance de ses sacrifices passés.
Sa valeur au feu de 1914 à 1918 le place parmi les régiments d’élite car il est de toutes les grandes batailles comme à Verdun, en , où il relève le glorieux 95e à Douaumont et absorbe au prix d’effroyables pertes le raz-de-marée ennemi au plus fort de l’offensive allemande. L’année 1916 est terrible car l’offensive sur la Somme vient engloutir durant les combats pour Combles les magnifiques combattants rescapés de Verdun.
Puis c’est le front de Champagne, avec l’offensive sur Craonne le où les trois bataillons du régiment sont décimés en plein assaut par les mitrailleuses embusquées. Après des permissions bien méritées, c’est le front des Flandres qui attend nos enfants de Jean Bart, où ils s’illustrent en s’emparant de tous leurs objectifs le .
Ils participent à l’arrêt de l’ultime offensive allemande généralisée en défendant âprement les bords de l’Ourcq au sein de la 6e armée du général Degoutte, puis en contre-attaquant avec succès dans la profondeur du dispositif ennemi. Enfin à partir d’, le 110 participe victorieusement aux violents combats pour franchir l’Ailette au sein de la 10e armée du général Mangin.
À la fin de la guerre, le régiment stationne à Mayence, et c’est à Wiesbaden que lui est remis solennellement par le Maréchal Pétain, la fourragère de la médaille militaire en récompense des 5 citations à l’ordre de l’Armée obtenus durant le conflit. C’est l’hommage rendu aux 108 officiers, aux 250 sous-officiers et aux 2 369 caporaux et grenadiers tombés au Champ d’Honneur.
Quatre inscriptions nouvelles ornent désormais le Drapeau : « Belgique 1914 », « Verdun 1916 », « La Somme 1916 », « La Marne 1918 ».
En 1919, le Régiment retrouve sa garnison de Dunkerque, mais retourne à trois reprises en Allemagne, à Trèves, à Düsseldorf et à Bonn dans le cadre de l’occupation. En 1928, le régiment établit son 2e bataillon à Calais et le 3e à Boulogne-sur-Mer, le 1er bataillon restant avec le PC à Dunkerque. En 1933, il devient 110e régiment d’infanterie motorisé et fait partie des meilleurs éléments de l’armée française.
Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le régiment est rattaché à la 1re division d'infanterie motorisée de la 1re armée.
L’offensive allemande du surprend l’armée belge qui ne parvient pas à se rétablir. La 1re DIM doit s’avancer au contact de l’ennemi en toute urgence pour stopper son avance sur la « position Dyle ». À partir du , le 110 va livrer durant quatre jours entiers un combat retardateur aux côtés des 1er RI et 43e RI face à la 3e Panzerdivision autour des villages de Perbais et Chastres. Malgré l’absence de soutien aérien et de renforts en blindés, les positions défensives du 110 n’ont pu être enfoncées durant les combats de Gembloux grâce à une excellente défense anti-char. Malgré d’importantes pertes le régiment s’est maintenu jusqu’à l’ordre de repli au moment même où la 9e armée est enfoncée au sud. Une série de combats de retardement sont livrés en direction de Lille. Le , à Houlle, 13[Note 1] membres du régiment, prisonniers de guerre, ont été exécutés par des soldats SS de la Leibstandarte Adolf Hitler sous les ordres de Sepp Dietrich. Un odonyme local (« Rue du 26-Mai-1940 ») rappelle cet événement.
Les éléments à pied du régiment, pris au piège dans la poche de Lille, défendront Loos-les-Lille jusqu’à épuisement des munitions le . Les honneurs militaires sont rendus au détachement des survivants qui conservent leur armement. Seul le PC et les éléments motorisés arrivent à Dunkerque et parviennent à s’embarquer pour l’Angleterre le 1er juin et sont débarqués le à Brest en vue de poursuivre le combat au sein de la 17e division légère d'infanterie reconstituée en Normandie. Le régiment est en majorité fait prisonnier après l'Armistice. Le drapeau échappe à la capture en étant confié à un couple d’instituteurs.
Durant l’occupation, dès 1942, des groupes FFI se rassemblent sous l’impulsion d’anciens combattants du régiment et porte un brassard avec le no 110. Le , le 110e régiment d’infanterie renaît provisoirement en plein siège de Dunkerque et participe aux combats jusqu’à la réduction des troupes allemandes dans le Nord.
La reconstitution effective du 110 ne s’effectue que le en vue de la poursuite des combats en Allemagne. Le , le régiment réorganisé sur le modèle américain est présenté à son ancien drapeau sauvé en 1940. Début mai, le 110 franchit le Rhin au sein de la 1re DIM de la Première Armée du général de Lattre de Tassigny et vient participer à l’occupation de l’Allemagne en pays de Bade.
Une période de réorganisations incessantes en fonction des besoins s’ensuit et voit les effectifs du 110e RI donner naissance :
Les effectifs du 110e RI donne lui-même à nouveau naissance à deux nouvelles unités en 1950 :
D’ à , le 110 appartient au Corps d’Armées d’Oran et participe activement à la sécurisation de sa zone d’action au sein de la 4e DIM. Ses nombreuses activités de patrouilles et de nomadisations lui coûtent 113 morts, mais son professionnalisme est souligné par l’attribution de 780 citations individuelles et vaudra au régiment une ultime inscription au Drapeau « AFN 1954- 1962 ».
À son retour en France, de nouvelles réorganisations attendent le 110 qui, après un rapide séjour à Belfort devient 110e régiment d’infanterie mécanisé puis 35e RIM en 1964. Le , est recréé le 110e régiment d’infanterie motorisé dans la garnison de Donaueschingen, grâce au fusionnement des 4e RTM et 30e bataillon de chasseurs à pied. Dès 1968, le régiment est transformé en régiment motorisé de 2e corps d’armée et le reste jusqu’en 1984, date à laquelle il bascule dans la 3e DB et perd la moitié de ses compagnies. C’est une période intense de préparation opérationnelle en collaboration avec les armées allemandes, anglaises et américaines face aux soviétiques, pendant laquelle le régiment acquiert un excellent niveau, sert les matériels les plus modernes. L’effondrement du rideau de fer marque la fin de la guerre froide et une nouvelle époque s’ouvre avec la création de la Brigade franco-allemande le .
Présent à Donaueschingen depuis le , dans le pays de Bade, le 110 s’est adapté pleinement à sa garnison même s’il garde des attaches très fortes avec sa ville marraine : Dunkerque. Le 110 entretient plus que jamais des relations privilégiées avec son bataillon binôme allemand, le 292. Jägerbatalion avec lequel il partage ses quartiers depuis 1993. Au sein de la Brigade franco-allemande, les deux régiments d’infanterie de la BFA, le 110e RI et le JgBtl 292 sont stationnés dans le même quartier à Donaueschingen et sont jumelés avec des municipalités allemandes du Bade-Wurtemberg. La Compagnie d’éclairage et d'appui (CEA) du 110e RI est stationnée à Villingen.
Sa structure même est adaptée au modèle allemand avec 3 compagnies de combat et une compagnie d’éclairage et d’appui soutenues par une compagnie d’administration et de soutien et une compagnie de commandement et de logistique. Chacune de ses compagnies est également jumelée avec une bourgade environnante. Les activités opérationnelles s’enchaînent pour le 110 au contact de leurs camarades allemands. Après la prise d’alerte NRF7, la préparation des GT 1500 Union Européenne s’accélère avec comme objectif affiché la projection à court terme d’un élément conjoint franco-allemand en mission extérieure dans le cadre des missions de Petersberg. Il se trouve alors à la pointe de la défense européenne.
Le , le 110e régiment d’infanterie est dissous, décision motivée par des contraintes budgétaires[9].
Sur la cravate du drapeau sont épinglées la croix de guerre 1914-1918 avec cinq palmes et la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire décernée le .
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[11],[12] :
« Qui s'y frotte s’y pique » qui est aussi celle de la ville de Nancy (Meurthe-et-Moselle) et par la même occasion celle du 26e régiment d'infanterie de Nancy-Vandœuvre. Les mêmes mentions sont portées sur son insignes régimentaire.
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