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grande école française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'École nationale des chartes (ENC) est une grande école française fondée en 1821 et spécialisée dans la formation aux sciences auxiliaires de l'histoire.
Fondation |
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Type | |
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Forme juridique |
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d) |
Nom officiel |
École nationale des chartes (depuis ) |
Directeur |
Michelle Bubenicek (depuis ) |
Membre de | |
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Étudiants |
94 () |
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Ville |
Placée sous la tutelle du ministère chargé de l’Enseignement supérieur, elle possède le statut de grand établissement et est un « établissement-composante » de l'université Paris sciences et lettres (PSL). Elle est installée depuis 2017 au 65, rue de Richelieu, dans le 2e arrondissement de Paris, après avoir été pendant longtemps sise en Sorbonne (1897-2017), et avant cela à l'Hôtel de Soubise (1846-1897) et dans le Quadrilatère Richelieu (1830-1846).
Ses élèves sont soit des élèves fonctionnaires stagiaires recrutés par concours, soit des étudiants de Master recrutés sur dossier (depuis 2005), soit des doctorants (depuis 2011). Les premiers reçoivent le diplôme d’archiviste paléographe après avoir soutenu une thèse d'établissement (et non de doctorat) et exercent généralement comme conservateurs du patrimoine, conservateurs des bibliothèques ou enseignants-chercheurs ; les seconds obtiennent un diplôme de Master en humanités numériques et, en sus des débouchés traditionnels de l'École dans les métiers de la conservation du patrimoine et de l'enseignement supérieur ou de la recherche, peuvent devenir chefs de projet dans les nouvelles technologies.
Elle fait partie des établissements d'enseignement européens les plus prestigieux[non neutre]. Parmi ses anciens élèves, on compte ainsi deux prix Nobel de littérature (François Mauriac et Roger Martin du Gard), nombre d'académiciens, de chercheurs et de hauts fonctionnaires.
Créée par ordonnance de Louis XVIII le [1], l'École des chartes s'enracine néanmoins dans l'héritage révolutionnaire et napoléonien. En effet, la Révolution, avec ses confiscations, la suppression des congrégations et le transfert de compétences de l'Église à l'État, implique un changement radical y compris dans le domaine de la culture. Dès 1793, le feudiste Antoine Maugard proposait, devant le comité d'instruction publique de la Convention, un projet d'enseignement historique et diplomatique ; celui-ci ne fut pas retenu et on oublia même jusqu'à son existence[2]. C'est finalement le philologue et anthropologue Joseph-Marie de Gérando, baron d'Empire et secrétaire général du ministre de l'Intérieur Champagny, qui est à l'origine de l'institution. Il propose à Napoléon en 1807 le projet d'une école formant de jeunes savants aux travaux historiques[3]. Ce dernier étudie avec attention la proposition, souhaitant même développer une « école spéciale d'histoire » beaucoup plus large[4]. Néanmoins, l'envoi de Gérando en mission administrative en Italie marque un coup d'arrêt. À la fin de l'année 1820, Gérando convainc le comte Siméon, philosophe et professeur de droit, ancien conseiller d'État sous l'Empire et alors ministre de l'intérieur, de l'intérêt de réaliser le projet, sur le modèle des grandes écoles, pour se vouer à « une branche de la littérature française »[5], l'étude des chartes. Le contexte des années 1820 est favorable à la création de l'École des chartes. D'une part, l'engouement romantique pour le Moyen Âge invite à former des spécialistes capables de renouveler l'historiographie française, en se fondant sur l'étude directe des archives et des manuscrits confisqués sous la Révolution. Se fait également sentir le besoin d'entretenir une certaine branche de l'érudition, issue notamment de la tradition mauriste, en péril par manque de collaborateurs instruits dans la « science des chartes et des manuscrits ». D'autre part, la conjoncture politique du milieu du règne de Louis XVIII, marquée par le retour des Ultras et une forte remise en cause de la monarchie constitutionnelle, influe sur la création d'une institution dont l'intitulé ne pouvait que renvoyer explicitement à la défense de la Charte[6].
L'ordonnance de 1821 prévoit que douze élèves seront nommés par le ministre de l'Intérieur, sur proposition de l'Académie des inscriptions et belles-lettres[7] et rémunérés[8] pendant les deux ans de leurs études. Ces dernières comprennent essentiellement de la paléographie et de la philologie dans un but purement utilitaire : les élèves doivent lire et comprendre les documents qu'ils seront chargés de conserver[9]. Les professeurs et les élèves de l'école sont placés sous l'autorité du conservateur des manuscrits du Moyen Âge de la Bibliothèque royale, rue de Richelieu, Pierre Lespine, et sous celle du garde général des Archives du Royaume[10].
Cette première expérience est peu concluante, en particulier parce qu'aucun débouché n'est réservé aux élèves. La première promotion, nommée en deux temps par l'arrêté ministériel du 11 mai (pour le cours de la Bibliothèque royale) et par l'arrêté du (pour celui des Archives du royaume), fut la seule. Bien que l'Académie ait proposé une nouvelle liste de candidats[11] et alors même que l'ordonnance du fixait la durée des cours à deux ans[12], les cours doivent être suspendus le , faute d'auditeurs. Après une longue période de somnolence, le ministère de l'Intérieur désire néanmoins la réouverture de l'école. Rives, directeur du personnel du ministère, rédige avec la collaboration de Dacier un rapport sur la réorganisation de l'École et un projet d'ordonnance[13], proposés à Charles X par La Bourdonnaye, à l'origine de l'ordonnance du [14]. L'école est désormais ouverte à tout bachelier mais, à la fin de la première année, six à huit élèves sont choisis sur concours ; ils reçoivent un traitement et suivent deux années supplémentaires de formation. À leur sortie, ils reçoivent le diplôme d'archiviste paléographe et se voient réserver la moitié des postes vacants dans les bibliothèques et archives. Le premier major est Alexandre Teulet. Les deux premiers professeurs sont Pierre Lespine et Champollion-Figeac[15].
De 1829 à 1836, il existe également une École des chartes à Dijon[16],[17].
Le « moment Guizot » favorise l'École, qui réussit rapidement à s'imposer dans le champ historique, en particulier celui du Moyen Âge. Le est fondée – entre autres par Louis Douët d'Arcq – la Société de l'École des chartes[18], qui publie la Bibliothèque de l'École des chartes afin de diffuser les travaux des chartistes. C'est l'une des plus anciennes revues scientifiques françaises. Dans l'esprit de l'histoire totale de Guizot, l'ordonnance du [19] réorganise profondément l'École et la scolarité pour plus d'un siècle. Les élèves, bacheliers, sont recrutés sur examen (bientôt transformé en concours) puis suivent une scolarité de trois ans. L'interdisciplinarité, caractéristique essentielle de l'École, est alors inscrite dans la réforme qui prévoit un éventail de six enseignements, dont certains ne sont encore enseignés nulle part ailleurs. Seconde innovation, une thèse d'établissement est instituée, la première soutenance publique ayant lieu en 1849. Un Conseil de surveillance est créé, composé du garde des Archives, du directeur de la Bibliothèque royale, du directeur de l'École et de cinq membres de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Enfin, l'école est dotée d'un nouveau statut ; elle déménage et s'installe aux Archives du royaume, hôtel de Soubise, dans le salon ovale et les salles adjacentes de l'hôtel de Clisson.
L'École des chartes fait alors figure de référence en Europe[20] : la pédagogie (grâce à des fac-similés de documents anciens) et la méthodologie de la recherche historique sont profondément renouvelées. Les élèves reçoivent des enseignements de paléographie, sigillographie, numismatique, philologie, classement des archives et des bibliothèques, géographie historique, système des monnaies et des poids et mesures, histoire des institutions politiques de la France, archéologie, droit civil, droit canonique et droit féodal. Les enseignements possèdent à la fois une visée scientifique et professionnelle.
Ainsi, en s'insérant progressivement dans le réseau des services d'archives, royales puis nationales et départementales, les chartistes participent à sa densification et à l'amélioration des principes archivistiques. Se met donc en place une véritable filière chartiste dans les archives, d'abord affirmé par l'ordonnance du , puis renforcé par un cadre législatif fournissant aux chartistes le moyen de faire respecter ce droit. Le décret du réserve ainsi les postes d'archiviste départemental aux titulaires du diplôme d'archiviste paléographe[21], tandis que toutes les places aux Archives nationales (sauf celle de commis) leur sont attribuées par le décret du . Il n'en va pas de même dans les bibliothèques : l'ordonnance de 1829 n'est jamais appliquée et, malgré l'ordonnance de 1839[22] qui leur réserve des places à la Bibliothèque royale, moins de 7 % des chartistes travaillent dans une bibliothèque en 1867[23]. C'est à la fin du Second Empire, en partie grâce à la personnalité de Léopold Delisle, administrateur général de la bibliothèque nationale, que les qualités des chartistes sont reconnues dans le domaine des bibliothèques[24]. Peu à peu, décrets et arrêtés ménagent des conditions favorables à l'accès des chartistes aux emplois dans les bibliothèques.
L'École déménage en 1866 à l'hôtel de Breteuil, rue des Francs-Bourgeois, dans des locaux plus adaptés, sans que cela affecte beaucoup l'enseignement. Sept chaires sont instituées par le décret du : paléographie ; langues romanes ; bibliographie, classement des bibliothèques et des archives ; diplomatique ; institutions politiques, administratives et judiciaires de la France ; droit civil et droit canonique du Moyen Âge ; archéologie du Moyen Âge. Mis à part des modifications de détail, elles demeurent inchangées jusqu'en 1955. L'École nationale des chartes est une nouvelle fois déplacée en 1897 : elle s'installe alors au 19, rue de la Sorbonne, dans les locaux originairement prévus pour la faculté de théologie catholique de Paris.
L'École se rapproche géographiquement des autres organismes de recherche et d'enseignement hébergés à la Sorbonne, telles que la faculté des lettres et l'École pratique des hautes études. L'École dispose d'une salle de cours, dotée d'un double éclairage latéral et de tables de travail exceptionnellement profondes, ce que l'on a jugé nécessaire à la pratique de la paléographie, ainsi que d'une bibliothèque conçue dès le départ en libre accès[25]. La question d'un nouveau déménagement est posée dès les années 1920, et les projets de transferts se succèdent[26] : en 1924, on pense à l'hôtel de Rohan, puis Michel Roux-Spitz propose les plans d'une installation dans le jardin de l'Institution des Sourds et Muets ; on évoque successivement un terrain rue Notre-Dame-des-Champs, une maison rue de Vaugirard, l'ancienne École polytechnique, le réfectoire des Bernardins… L'École a finalement rejoint en 2015 le quartier Richelieu et a pris possession de nouveaux locaux au 65, rue de Richelieu et 12, rue des Petits-Champs pour sa bibliothèque qui rouvre le . En parallèle, l'École est membre fondateur du Campus Condorcet[27] et certaines de ses activités de recherche rejoindront à ce titre le campus d'Aubervilliers.
L'image de l'École des chartes est fortement ancrée et a été parfois classée comme une institution de droite[28]. L'image du « chartiste de droite » a pris source dans la figure du « dilettante », fils d'une famille aisée, passant par l'École pour tuer élégamment le temps, pour « attendre » selon les mots mêmes de Roger Martin du Gard[29], chartiste de la promotion 1905. De fait, il existe, tout au long du XIXe siècle, un certain décalage entre le prestige de la formation et celui, plus réduit, des débouchés accessibles et de leur modeste rémunération. Néanmoins, plusieurs éléments permettent de nuancer – ou de préciser, selon les cas – cette réputation peu fondée, si l'on y regarde de près. Lors de l'affaire Dreyfus[30] par exemple, le milieu chartiste présente un miroir particulièrement fidèle du déchirement de la société française : « Nulle part les querelles civiques ne furent plus totalement investies dans le métier d'historien »[31]. Les quelques chartistes sollicités comme experts lors du procès Zola, Arthur Giry, Auguste Molinier, Paul Meyer, Paul Viollet et Gaston Paris, et qui participèrent à la fondation de la Ligue des Droits de l'Homme, furent attaqués par d'autres archivistes paléographes comme Robert de Lasteyrie, Gabriel Hanotaux ou Émile Couard ainsi que par leurs élèves à l'École. La variété des engagements lors de l'Affaire ne recoupe pas forcément les sensibilités politiques de chacun, et les motifs des uns et des autres sont autant politiques que professionnels, mettant en jeu la formation et les méthodes même de l'École[32]. Malgré un certain conservatisme, l'École accueille, dès 1906, une femme parmi les élèves, Geneviève Aclocque, bien avant les autres grandes écoles. Durant l'Entre-deux-guerres, l'École aurait été perçue comme un bastion de l'Action française ; pourtant plusieurs chartistes relativement médiatisés semblent plutôt orientés à gauche, à l'instar de Georges Bataille ou Roger Martin du Gard. Durant la Seconde Guerre mondiale, on dénombrera plus de chartistes résistants que de chartistes voulant servir Vichy[33]. Pour clore ce débat, Bertrand Joly conclut finalement à une certaine neutralité de l'École, où chaque « camp » semble également représenté ; une neutralité justifiée aussi par des effectifs trop faibles pour peser significativement dans la vie politique nationale.
Le concours d'entrée et les examens sont réformés au début des années 1930[34]. À cette époque, l'École prend également en charge la formation des bibliothécaires[35] en préparant au diplôme technique de bibliothécaire (DTB), nécessaire à l'obtention d'un poste en bibliothèque municipale classée ou bibliothèque universitaire. Les non-chartistes sont alors admis à suivre les cours d'histoire du livre et de bibliographie pour préparer le diplôme. Cette pratique prend fin en 1950 quand le diplôme supérieur de bibliothécaire (DSB) remplace le DTB.
Le milieu du XXe siècle apparaît comme une période difficile pour l'École, qui peine à se renouveler. Ses effectifs diminuent fortement (11 archivistes paléographes forment la promotion de 1959[36]). Son enseignement est alors considéré comme vieillissant, prenant peu en compte les nouvelles approches historiques, notamment le renouveau historiographique de l'école des Annales[37]. Ce n'est que dans les années 1990, avec une réforme du concours d'entrée et des enseignements, et une nouvelle politique qu'un renouveau se fait réellement sentir : l'École entre dans une période de mutation sous la direction d'Yves-Marie Bercé (1992-2001) et celle d'Anita Guerreau-Jalabert (2001-2006). Une formation solide aux nouvelles technologies appliquées à l'étude et à la conservation de l'héritage culturel d'une part, des relations beaucoup plus étroites et structurées avec les universités françaises et les institutions analogues dans les autres pays européens d'autre part, sont les deux axes principaux du développement actuel[Quand ?]. Parallèlement, une réorganisation de la scolarité est en cours afin de mieux adapter la formation aux exigences actuelles[Quand ?] de la recherche scientifique et aux évolutions des métiers de la conservation. Elle est progressivement introduite depuis la rentrée académique 2014-2015.
En 2011 avec l'arrivée de Jean-Michel Leniaud comme directeur, l'École a réformé une nouvelle fois son concours d'entrée[38], pour concentrer le recrutement sur les spécificités de la formation tout en l'élargissant à un plus vaste champ des sciences humaines et sociales, en l'adaptant au contexte européen et aux conditions de recrutement dans les corps de conservation. Le champ des enseignements, qui s'était élargi au début des années 1990 à l'histoire de l'art, englobe désormais l'archéologie, mais aussi l'histoire du droit de l'époque contemporaine et le droit du patrimoine. La durée de la scolarité, en passant de trois ans à trois ans et neuf mois, associe à la formation aux techniques des sciences fondamentales la responsabilisation aux métiers de la conservation :
L'École nationale des chartes est soumise aux dispositions du livre VII du code de l'éducation, modifiées par la loi no 2013-660 du relative à l'enseignement supérieur et à la recherche. Son statut est fixé par le décret no 87-832 du modifié notamment par le décret no 2005-1751 du , dont l'article 3 en définit ainsi les missions :
« L'École nationale des chartes a pour mission d'assurer la formation de personnels scientifiques des archives et des bibliothèques. Elle concourt à la formation de tous les personnels qui contribuent à la connaissance scientifique et à la mise en valeur du patrimoine national. Elle participe à la formation et à la recherche des étudiants en sciences de l'homme et de la société, particulièrement dans les disciplines relatives à l'étude critique, l'exploitation, la conservation et la communication des sources historiques. »
Les instances directrices sont composées du directeur de l'école, du conseil d'administration et du conseil scientifique.
Le directeur est choisi parmi les directeurs d'études de l'École pratique des hautes études, de l'École nationale des chartes et de l'École française d'Extrême-Orient ou parmi les professeurs des universités et les membres des corps assimilés. Il est nommé par décret du président de la République pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois dans les conditions prévues par l'article 8 du décret du .
Il est assisté d'un directeur des études et d’un directeur général des services.
Le conseil d'administration[39], composé de 21 membres, est constitué de quatre membres de droit, de dix membres nommés par le ministre chargé de l'enseignement supérieur, parmi lesquels deux membres de l'Institut, de sept membres élus, trois enseignants, deux IATOS et deux élèves.
Le conseil scientifique[39], présidé par le directeur de l'École, comprend de droit tous les enseignants portant le titre de directeur d'études, ainsi que d'autres membres de droit, quinze membres nommés dont cinq membres de l'Institut, un enseignant élu et un représentant des élèves.
L'unité régionale de formation à l'information scientifique et technique (URFIST) de Paris et le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) sont rattachés à l'École des chartes.
de | à | ||
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1847 | 1848 | Jean-Antoine Letronne | membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1848 | 1854 | Benjamin Guérard | professeur à l'École des chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1854 | 1857 | Natalis de Wailly | membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1857 | 1871 | Léon Lacabane | professeur à l'École des chartes |
1871 | 1882 | Jules Quicherat | professeur à l'École des chartes |
1882 | 1916 | Paul Meyer | professeur à l'École des chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1916 | 1930 | Maurice Prou | professeur à l'École des chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1930 | 1954 | Clovis Brunel | professeur à l'École des chartes, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1954 | 1970 | Pierre Marot | professeur à l'École des chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1970 | 1976 | Michel François | professeur à l'École des chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1976 | 1988 | Jacques Monfrin | professeur à l'École des chartes, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1988 | 1993 | Emmanuel Poulle | professeur à l'École des chartes, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
1993 | 2001 | Yves-Marie Bercé | professeur à l'université Paris-Sorbonne, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres |
2001 | 2006 | Anita Guerreau-Jalabert | directrice de recherche au CNRS |
2006 | 2011 | Jacques Berlioz | directeur de recherche au CNRS |
2011 | 2016 | Jean-Michel Leniaud[41] | directeur d'études à l'École pratique des hautes études, professeur à l'École des chartes |
2016 | - | Michelle Bubenicek[42] | professeur à l'université de Franche-Comté |
Les titulaires de chaire appartiennent au corps des directeurs et directrices d'études ou y sont détachés.
Les élèves français sont recrutés sur concours préparés dans certaines classes préparatoires littéraires, partout en France. Depuis 1991, il est divisé en deux sections :
Le concours est préparé dans les classes préparatoires à l'École des chartes (« hypochartes » puis « chartes »). Selon les lycées, les élèves préparant les concours A et B sont réunis dans une seule division avec des options distinctes, ou répartis dans deux sections différentes. Ceux qui préparent la section B peuvent être regroupés dans des khâgnes avec des options supplémentaires.
Un concours d'accès direct en deuxième année est ouvert aux candidats justifiant du niveau minimum de la licence en théorie. Ce concours s'adresse à des candidats déjà engagés dans un parcours de recherche avancée.
Le nombre de places aux concours est désormais limité. Il est tombé de 30 à 20 en trois ans tout en restant inférieur au nombre de postes vacants dans les services qui constituent les débouchés de l’École des chartes (services d’archives, bibliothèques, musées…).
Les élèves recrutés par ces concours peuvent bénéficier du statut de fonctionnaires stagiaires en contrepartie d'un engagement décennal et sont dans ce cas rémunérés (actuellement[Quand ?], 1 250 euros nets par mois environ)[47]. Le choix est laissé aux lauréats du concours d'accepter ou non ce statut. Des élèves étrangers recrutés également par concours ou sur titres (procédure de la sélection internationale) suivent le même cursus sans être rémunérés mais peuvent bénéficier de bourses d'études.
La scolarité dure trois ans et neuf mois[48]. À l'issue de leur scolarité, les chartistes soutiennent une thèse d'établissement, donnant droit au diplôme d'archiviste paléographe.
Les fonctionnaires ayant rempli les obligations de troisième année peuvent se présenter à l'entrée de deux écoles d'application : l'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (Enssib, concours réservé[49]) et l'Institut national du patrimoine. Après leur scolarité dans ces écoles d'application, ils entrent respectivement dans le corps de conservateur des bibliothèques ou dans le corps de conservateur du patrimoine. Chaque année, un certain nombre d'élèves passent le concours de l'INP dans les filières visuelles (Musées, Monuments historiques, Inventaire), ou le concours de l'agrégation (histoire, lettres classiques ou modernes, grammaire) pour s'orienter vers la recherche ou l'enseignement.
La scolarité est découpée en huit semestres, dont six semestres d'enseignement. Les cours sont répartis entre un tronc commun et des options choisies par chaque élève en fonction de son projet scientifique et professionnel. Ces dernières peuvent être conçues en collaboration avec un établissement universitaire. Les stages occupent une place importante puisqu’un élève doit effectuer quatre mois de stage en France dans une institution de conservation (service d’archives, bibliothèque, musée, service patrimonial ou archéologique) auquel s’ajoute un stage d’observation d’un mois en France pour découvrir un autre métier, et trois mois à l’étranger dans une institution similaire.
Ainsi, les élèves suivent notamment des enseignements de[46] :
Des crédits ECTS sont alloués aux divers enseignements, ce qui permet à des élèves d'universités ou d'autres grandes écoles de suivre et valider certains de ces cours. Les enseignements dispensés à l'École des chartes peuvent donc s'inscrire dans les composantes des masters ; cela est rendu possible par le nouveau cadre de la réforme LMD. Les cours sont également ouverts sous condition à des auditeurs libres.
En 2010, les enseignants sont au nombre de 18 (16 titulaires et 2 non titulaires)[50].
Depuis 2006, l'École des chartes a ouvert un master intitulé « Technologies numériques appliquées à l'histoire », formant une vingtaine d'étudiants par promotion[51]. En première année, la scolarité s'organise autour d'un socle commun et de trois options (archives ; histoire du livre et des médias ; histoire de l'art). Le master reprend, en première année, les enseignements des élèves de l'École. En seconde année, on s'oriente vers une formation spécialisée dans le domaine de l'informatique appliquée à la diffusion web. Deux parcours sont alors proposés, l'un tourné vers la recherche, et l'autre, plus professionnel, vers la diffusion des connaissances dans un service à caractère patrimonial.
Depuis 2011, l'École accueille deux autres masters. Le premier, intitulé « études médiévales », est offert en partenariat avec l'École normale supérieure de Paris, l'université Paris III et l'université Paris IV. Il est destiné à « former à la recherche littéraire pour les textes médiévaux, avec une ouverture interdisciplinaire au sein de la spécialité médiévale ». Le second, organisé avec l'École normale supérieure de Cachan et l'institut national de l'audiovisuel, est intitulé « concepteur audiovisuel. Représentations plurimédia de l’histoire, de la société et de la science ». Il vise à « former des concepteurs et des réalisateurs de documentaires dans l'audiovisuel (cinéma, télévision, radio, web) ainsi que des créateurs et responsables de sites multimédia intervenant dans la presse écrite et dans l'édition ».
Pour la rentrée universitaire de 2016-2017, l'École ouvre, avec l’École normale supérieure, un nouveau master d'Histoire transnationale[52].
Depuis 2017, l'École porte également, au sein de Paris Sciences et Lettres et en association avec l'École pratique des hautes études et l'École normale supérieure, un master « Humanités numériques », tourné vers la recherche et l'application des méthodes numériques en sciences humaines, relevant notamment de la Science des données[53]. Il intègre ainsi, en sus des enseignements historiques, des cours de méthodes quantitatives, d'apprentissage automatique, de traitement automatique des langues ou bien encore de philologie computationnelle[54].
L’École nationale des chartes délivre le doctorat dans ses domaines de compétences (histoire, lettres, histoire de l’art). L’inscription en doctorat est ouverte à tout étudiant titulaire d’un master, qu’il soit diplômé de l’École ou d’un autre établissement. Par ailleurs, l’École ouvre à la rentrée 2016-2017 un dispositif doctoral, sur travaux, spécifique pour les conservateurs du patrimoine et des bibliothèques.
L'École des chartes assure une partie de la préparation au concours de conservateur du patrimoine, spécialité archives, des étudiants retenus dans la classe préparatoire intégrée de l'INP. Ces étudiants sont sélectionnés sur critères sociaux et académiques.
Elle répond aux attentes des professionnels de la documentation, des enseignants, des étudiants, des chercheurs, des différents corps de métiers, comme les commissaires-priseurs ou les professionnels de l’archéologie préventive, des associations engagées dans la valorisation et la protection des patrimoines et des entreprises privées ou publiques.
La plupart des professeurs de l'École nationale des chartes sont rassemblés dans le centre Jean-Mabillon, unité de recherche de l'École, actuellement dirigé par Patrick Arabeyre[55].
Les axes de recherche du centre ont vocation à couvrir l'ensemble des processus qui expliquent et font connaître la production écrite du Moyen Âge à nos jours, à travers ses diverses étapes :
Une part importante de l'activité de recherche de l'École est constituée par les thèses des élèves, dont les champs d'études se sont diversifiés depuis de nombreuses années et touchent à toutes les périodes de l'histoire, notamment contemporaine[56].
L'ouverture à d'autres institutions est un des piliers de la politique de l'actuelle direction. Elle s'est notamment rapprochée de l'École pratique des hautes études, de l'Institut de recherche et d'histoire des textes et du Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de l'université de Poitiers pour créer l'École de l'érudition en réseau[57]. Elle participe aussi à l'Institut d'histoire du livre[58] avec la ville de Lyon (bibliothèque municipale et Musée de l'imprimerie), l'École normale supérieure de Lyon et l'Enssib.
L'École s'est aussi rapproché d'autres établissements d'enseignement supérieur parisiens pour former la ComUE Paris Sciences et Lettres (PSL), devenue en 2019 l'« université Paris Sciences et Lettres, ou « université PSL »[59] (établissement public expérimental), et est également partie prenante du campus Condorcet Paris-Aubervilliers.
L'École s’ouvre également à l'étranger. Des programmes de coopération ont été mis en œuvre avec des institutions comme les Archives d'État de Russie et plusieurs bibliothèques moscovites, l'université d'Alicante ou des centres de recherche italiens[60]. Traditionnellement, des élèves étrangers (souvent suisses, belges ou d'Afrique francophone) viennent se former à l'École. Aujourd'hui, elle tente d'attirer de nouveaux élèves, pour des séjours plus courts, grâce à des partenariats avec des universités. Les élèves sont également invités à effectuer des stages dans des services d'archives ou de bibliothèque de pays étrangers.
La bibliothèque[61] est créée par l'ordonnance du : elle occupe alors l'une des deux pièces réservées à l'École dans l'hôtel de Soubise. Elle déménage avec l'École en 1897. La bibliothèque occupe à la Sorbonne les deuxième (salle de lecture, salle d'histoire), troisième (salle du « fer à cheval ») et quatrième (bureaux, magasins dans le grenier) étages de l'École.
En 1920, sa gestion est confiée au secrétaire de l'École, à l'époque René Poupardin. Elle est aujourd'hui dirigée par un conservateur des bibliothèques.
Faute de place à la Sorbonne, la bibliothèque s’installe début 2017 au 12, rue des Petits-Champs à l’angle de la rue de Richelieu dans de vastes locaux jouxtant la salle Labrouste au sein de la Bibliothèque nationale historique réhabilitée.
Elle est conçue comme une bibliothèque de recherche. Ses collections sont particulièrement fournies dans les matières enseignées par l'École : histoire médiévale, philologie, histoire du livre et bibliographie, etc. L'ensemble des collections (environ 150 000 volumes) est en libre accès. Le catalogue est disponible en ligne[62]. De très nombreuses ressources électroniques sont également disponibles sur place.
L'École nationale des chartes diffuse des travaux scientifiques dans ses domaines de spécialité sous forme imprimée et sous forme électronique.
Sous forme imprimée, elle publie cinq collections d’ouvrages[63] :
À ces collections, s’ajoutent une publication périodique liée à l’activité de formation de l’École des chartes :
Ces ouvrages sont diffusés par CID-FMSH diffusion, notamment par l’intermédiaire du Comptoir des presses de l’université[65].
Parallèlement à ces réalisations imprimées, les éditions électroniques de l’École des chartes[66], collection de ressources électroniques, sont accessibles librement et gratuitement sur son site.
Exemples de répertoires et bases des données disponibles :
Parmi les éditions de textes disponibles (documents d’archives, actes diplomatiques, textes liturgiques…) :
Les positions de thèse des élèves et autres dossiers pédagogiques :
Fondation |
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Sigle |
SEC |
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Type | |
Forme juridique |
Présidente |
Marie-Françoise Limon-Bonnet (d) |
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Site web |
La Société de l'École des chartes[79], association reconnue d'utilité publique, regroupe les élèves et anciens élèves qui le souhaitent. Avec l'appui de l'École, la Société édite, deux fois par an, la Bibliothèque de l'École des chartes. Cette revue scientifique, fondée en 1839, est l'une des plus anciennes de France.
[…]
Le prix Madeleine-Lenoir, du nom d'une archiviste paléographe de la promotion 1934, est fondé en 1989. Il est assorti d'une subvention pour la publication de la thèse[105].
L'actuel logo de l'École nationale des chartes a été créé en 2013 par l'agence française de design c-album, basée à Paris[106].
Certains historiens français[107] ou étrangers[108], qui ont suivi en auditeur libre certains enseignements dispensés à l'École, sont parfois qualifiés de « chartistes » par des biographes peu rigoureux.
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