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peintre et illustrateur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Yan' Dargent, pseudonyme de Jean-Édouard Dargent[1], né le à Saint-Servais et mort le à Paris, est un peintre et illustrateur français.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Jean-Édouard Dargent |
Pseudonyme |
Yan' d'Argent |
Nationalité | |
Activités | |
Enfant |
Distinction |
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La majeure partie de son œuvre picturale est consacrée à sa région natale, la Bretagne.
Son père, Claude Dargent, émigré lorrain, est tanneur, sa mère, Marguerite Perrine Clémentine Robée, fille de Pierre Robée aubergiste, tenait également le relais de poste et le débit de tabac. Il devint maire[Où ?] à la monarchie de Juillet. Yan' Dargent a deux ans quand sa mère meurt. Son père se remarie à Saint-Pol-de-Léon[2], et l'enfant est élevé par ses grands-parents. Pierre Robée, grand-père maternel, ancien marin, le confie à l'un de ses oncles, Thomas, vieux chouan, instituteur à Plouaret, où il aura comme condisciple François-Marie Luzel, poète, folkloriste, puis archiviste, qui restera son ami.
Il est d'abord élève au collège Saint-Joseph de Landerneau, puis en 1836 à l'institution Notre-Dame du Kreizker de Saint-Pol-de-Léon, où il fait des études médiocres, avant de rejoindre son père à Landerneau[3].
Son grand-père voulait en faire un marin, mais Yan' Dargent préférait les mathématiques et le dessin.
En 1840, d'abord dessinateur à Brest dans l'entreprise de travaux publics Déniel, il entre après examen dans l'administration des ponts et chaussées, puis passe à la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest qui doit construire la ligne de chemins de fer entre Morlaix et Brest, où il est chargé de faire des relevés topographiques.
En 1846, alors inspecteur des travaux à la construction de chemin de fer de Montereau, sa rencontre avec Jules-Nicolas Schitz, professeur de dessin du lycée de Troyes, qui l'engage à développer ses talents, sera déterminante.
Considéré comme autodidacte, il n'a jamais fait partie d'une « école », ce qui a pu nuire à sa carrière.
En 1849, sa compagne, Aimée Louise Eulalie Crignou (ou Gignon), donne naissance à un fils, Ernest, que Yan' Dargent ne reconnaîtra qu'à la mort d'Aimée, en 1861.
En 1850, alors qu'il est pressenti par sa compagnie des chemins de fer pour la réalisation d'un chantier en Espagne et, sur les instances réitérées du fils de l'éditeur Furne qui avait deviné ses talents, il donne sa démission pour se consacrer à son art d'illustrateur et s'installe à Paris. Pendant dix ans, il poursuit sa production artistique et expose tous les ans, sans succès, au Salon de Paris, à partir de 1851.
En 1861, aux côtés d'Évariste-Vital Luminais, Adolphe Leleux, Charles Fortin, Jules Noël, Octave Penguilly L'Haridon, il présente quatre tableaux (Les Lavandières de la nuit (ballade bretonne), Souvenir de collège, Les Pilleurs de Mer à Guissény, Pâtres des plaines de Kerlouan), ce que Maxime Du Camp, comme beaucoup d'autres, fait remarquer ironiquement : « Il y a à l'exposition une armée de Bretons qui bretonnent à qui mieux mieux[4] ». Au contraire, Théophile Gautier fait l'éloge des Lavandières de la nuit (musée des Beaux-Arts de Quimper)[5]. Sa renommée est faite.
À ce succès sans suite, il trouve, comme son ami et rival Gustave Doré, dans l'illustration de livres — au total environ 200 —, une rémunération plus régulière que la vente de ses toiles.
Il est aussi un illustrateur très fécond, pour des revues telles que le Magasin pittoresque, le Musée des familles, La vie à la campagne, ou La France illustrée.
Près de Saint-Pol-de-Léon, à Créac'h-André, il fait construire une villa à l'endroit même où écolier à Saint-Pol, il venait en promenade le jeudi et le dimanche.
Le , il épouse Eugénie Antoinette Stéphanie Mathieu, musicienne, fille du peintre Eugène Mathieu et directeur de la publication La France illustrée. De 1869 à 1878, il est chargé par le clergé de la décoration de plusieurs églises : Saint-Servais, Landerneau, Morlaix, Ploudalmézeau et surtout la cathédrale Saint-Corentin de Quimper dont il réalise l'ornementation de toutes les chapelles latérales, ce qui lui prendra sept ans.
Son œuvre est inégale, il connaît une période académique, mais il a aussi réalisé, en dehors des Lavandières de la nuit, son œuvre la plus célèbre, des peintures comme La Petite Roscovite (mairie de Saint-Pol-de-Léon). Il a également peint des couchers de soleil sur les grèves de Roscoff, ainsi que des tableaux sur les paysages du Léon.
Par décret du , il est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
En , à la mort d'Eugénie Mathieu, il se fixe définitivement à Créac'h-André.
Lors de la création de l'Union régionaliste bretonne en 1898, il accepte d'être le premier président de la section des Beaux-Arts.
À la fin de sa vie, en proie à des difficultés financières, il sera accueilli par son fils.
Il meurt le à Paris, probablement d'une embolie pulmonaire, et est enterré à Saint-Servais.
Avant sa mort, il avait demandé à être enterré à Saint-Servais, et que sa tête soit déposée dans l'ossuaire qu'il avait décoré, à côté des ossements de sa mère et de ses grands-parents, selon la pratique de l'époque. Un délai de cinq ans étant nécessaire pour les descendants, c'est le que son fils, Ernest Yan' Dargent, muni de l'approbation de l'évêque de Quimper et de Léon, fait ouvrir le cercueil afin de procéder à la décollation. Mais après huit ans, le corps est encore en bon état de conservation, et l'abbé Guivarc'h est obligé de trancher lui-même la tête[6]. La belle-famille[7], celle issue du second mariage de Claude Dargent, intente un procès, qui durera six mois, à Ernest et à l'abbé pour violation de sépulture, et abus de pouvoir de la part du fils, légataire universel. Le , le tribunal correctionnel de Morlaix prononce l'acquittement, mais Ernest meurt quatre jours plus tard, sous le coup de l'émotion.
Le dernier décollement de chef connu en Bretagne fut celui du peintre Yan' Dargent réalisé selon sa volonté dans le cimetière de Saint-Servais en 1907 :
« La tombe fut ouverte, le cercueil descellé et, sur le vœu du fils du défunt, M. le recteur de la paroisse prit avec respect la tête du mort, la sépara sans grande difficulté du tronc, et la remit dans une petite châsse en zinc près du chef de sa mère. C'était le matin. Dans l'après-midi, toute la paroisse, fière de son peintre, assista à la funèbre cérémonie. Les écoles eurent congé, les autorités portèrent les glorieux restes jusqu'à la chapelle[8]. »
Le chef de Yan' Dargent est toujours enfermé dans un reliquaire en zinc, à droite de l'autel de l'ossuaire.
Un musée lui est consacré dans sa ville natale de Saint-Servais.
De nombreux dessins du peintre sont conservés au musée départemental breton de Quimper (études préparatoires pour les peintures murales de la cathédrale de Quimper ; décors de céramiques). Le musée conserve également deux grands plats décorés par Yan' Dargent, exécutés à Quimper.
Il y a quelques années[Quand ?], toutes les peintures murales de la cathédrale de Quimper, réalisées par Yan' Dargent ont été restaurées. Cela a permis à ce peintre oublié de sortir de l'anonymat. Une étudiante[Laquelle ?] de l'université de Brest lui a consacré sa thèse.
De nombreuses rues portent son nom en Bretagne.
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