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personnage biblique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Salomon (en hébreu : שְׁלֹמֹה (shĕlōmōh)) est un roi de l'ancien royaume d'Israël, réputé pour sa richesse et sa sagesse, selon la Bible
Salomon | |
Le Jugement de Salomon par Sebastiano del Piombo. | |
Titre | |
---|---|
Roi d'Israël et de Juda | |
av. J.-C. – av. J.-C.[1] | |
Prédécesseur | David, son père |
Successeur | Roboam, son fils (roi de Juda) Jéroboam Ier (roi d'Israël) |
Biographie | |
Dynastie | Maison de David |
Date de décès | av. J.-C. |
Lieu de décès | Jérusalem |
Nature du décès | Mort naturelle |
Nationalité | Israélite |
Père | David |
Mère | Bethsabée |
Fratrie | Freres : Nathan,Chamoua,Chobab. Demi frères Amnon Kileab Absalom Adonias Schephathia Jithream sœur : Tamar F |
Conjoint | Naamah, une Ammonite, environ 700 autres femmes de haut rang et 300 concubines. |
Enfants | Roboam ,Taphath et Basmath |
Entourage | Prophète Achija de Silo |
Religion | Judaïsme, Abrahamiques |
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Il succède à son père, le roi David, fondateur de la lignée des rois de Juda. Sa mère est Bethsabée. Conventionnellement, son règne s'étend de 970 à 931 av. J.-C.[2]. Sa naissance est mentionnée dans le Deuxième Livre de Samuel, au chapitre 12, où on découvre qu’il a été confié au soin du prophète Nathan qui nomma Salomon Jedidjah (יְדִידְיָהּ (Yedidyah), qui veut dire « aimé de Yahvé ») à cause de l’Éternel. Son règne est décrit dans le Premier Livre des Rois. Salomon bâtit la première Maison de Dieu, le Temple de Jérusalem (ou de Salomon), sur la fondation posée par le roi David. Entamée lors de la 4e année du règne de Salomon, la construction du Temple durera sept ans.
Plusieurs livres intégrés au canon biblique lui sont attribués (Proverbes, Cantique des cantiques, Ecclésiaste). D'autres ouvrages apocryphes lui sont attribués. Il est également l'objet de nombreuses légendes, dont certaines le dépeignent comme un magicien.
Le personnage biblique de Salomon figure dans le Coran en tant que prophète et roi sous le nom de Salomon ou Sulayman.
Le Premier Livre des Chroniques[3] interprète le nom Salomon (en hébreu Shelomo) comme signifiant que le roi apportera la paix (shalom en hébreu) et la tranquillité à Israël. Le nom signifierait « Sa Paix », référence au Dieu de Shalom, ou « complétude », état qui n'est atteint que dans la paix[4]. L’exégèse moderne propose d'y voir la signification de « remplacement » pour un membre défunt de la fratrie (de la forme verbale shillem, « compenser »)[5].
Salomon est le deuxième fils que le roi David a eu d'une de ses femmes, Bethsabée, prise à Urie le Hittite. Alors que David est vieux, son fils Adonias tente de se faire proclamer héritier. Après 40 ans du règne de David, Salomon devient le troisième roi d'Israël. David ordonne au prêtre Sadoq d'oindre Salomon comme roi après lui. David, mourant, confie ces paroles à son fils de douze ans : « Je m'en vais par le chemin de toute la terre. Sois fort et montre-toi un homme. Prends garde à Dieu, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et garder ses statuts, commandements et ordonnances, comme il est écrit dans la Loi de Moïse afin que tu réussisses dans tout ce que tu feras et où que tu te tourneras » (1 Rois 2,1).
« Dieu lui dit : « Demande ! Que puis-je te donner ? » Salomon répondit : « […] moi qui ne suis qu'un tout jeune homme, et ne sais comment gouverner […] Il te faudra donner à ton serviteur un cœur qui ait de l'entendement pour gouverner ton peuple, pour discerner le bien du mal […] » Dieu lui dit : « Puisque tu as demandé cela et que tu n'as pas demandé pour toi une longue vie, que tu n'as pas demandé pour toi la richesse, que tu n'as pas demandé la mort de tes ennemis, mais que tu as demandé le discernement pour gouverner avec droiture, voici, j'agis selon tes paroles : je te donne un cœur sage et perspicace, de telle sorte qu'il n'y a eu personne comme toi avant toi, et qu'après toi, il n'y aura personne comme toi. Et même ce que tu n'as pas demandé, je te le donne : et la richesse, et la gloire, de telle sorte que, durant toute ta vie, il n'y aura personne comme toi parmi les rois. Si tu marches dans mes chemins, en gardant mes lois et mes commandements comme David, ton père, je prolongerai ta vie »» (1 Rois 3, versets 5-14)[6].
« La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l'Orient et toute la sagesse des Égyptiens. Il était plus sage qu'aucun homme et sa renommée était répandue parmi toutes les nations d'alentour : il a prononcé 3 000 sentences, et composé 5 000 cantiques. Salomon a parlé sur les arbres depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille. Il a aussi parlé sur les animaux, sur les oiseaux, sur les reptiles et sur les poissons. Des gens de tous les peuples venaient pour entendre la sagesse de Salomon de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse » (1 Rois 5 : verset 9 à 13).
Considéré comme le plus sage parmi les hommes, Salomon se rend populaire au début de son règne par ses jugements pleins de sagesse. Il avait d'ailleurs demandé à Dieu de le doter d'un cœur qui sache écouter (2 Chroniques 1:7-12).
En 1 Rois 3:16-28 se trouve rapporté un différend qui oppose deux femmes (de mauvaise vie) ayant chacune donné naissance à un enfant. L'un d'eux meurt dans la nuit et elles portent leur dispute sur le nouveau-né survivant devant Salomon, ce qui donne lieu à l'expression « jugement de Salomon »[7].
À son avènement, Salomon doit faire face à de nombreuses rivalités et révoltes au sein de son royaume. Il élimine les partisans de son demi-frère Adonias. Le prêtre Abyatar (Abiathar) est exilé et Joab est exécuté.
Les relations de Salomon avec l'Égypte auraient été, selon Le Livre des Rois, toujours cordiales. Salomon épouse Naamah, fille du Pharaon. Celui-ci prend et détruit Gézer, une des dernières villes occupées par les Cananéens, au sud d'Israël, puis offre le territoire au roi comme dot de sa fille ( I Rois, 9, 15-17). Salomon rebâtit la ville comme une ville d'Israël. Il s’engage probablement à ne pas attaquer la pentapole philistine.
Salomon organise une expédition militaire à Hamath et Zobah (en) pour contrôler Tadmor (Palmyre) et la route des caravanes.
Son règne marque cependant une période de paix, de prospérité et d'abondance. Le roi bâtisseur fait ériger dans sa capitale des édifices colossaux (le Temple, le palais royal et les fortifications de Jérusalem). Il bâtit le premier Temple de Jérusalem. C'est dans sa quatrième année de règne que Salomon se mit à bâtir le temple, qui fut achevé en sept ans et demi. C'est le temple et non plus le tabernacle, qui fut alors le centre du culte public.
Salomon organise l’administration de son royaume, tâche qui lui vaut la réputation de « sage » (hacham en hébreu, hâkâm en arabe) :
Selon la Bible (1R 11,3), Salomon a pris 700 épouses et 300 concubines. Il laissa se développer des religions païennes dans son entourage « et il arriva, au temps de la vieillesse de Salomon, que ses femmes détournèrent son cœur auprès d'autres dieux » (1R 11,4 et 5). L'infidélité de Salomon à garder l'alliance avec Dieu entraîna la colère divine : « Parce que tu as fait cela[10], […] Je t'arracherai le royaume […] Seulement, Je ne le ferai pas dans tes jours, à cause de David, ton père. Mais Je l'arracherai de la main de ton fils. » (1R 11,9 à 13)
À la fin du règne, la levée de lourds impôts et l'institution de la corvée provoquent des révoltes qui aboutissent à la partition du royaume d'Israël, après la mort de Salomon (-931).
La descendance biblique de Salomon se trouve dans le Premier Livre des Chroniques[11]. Les fils légendaires de Salomon appelés Menelik Ier et Adramis sont cités dans le Kebra Nagast.
L'existence d'un « empire salomonien » dans les chapitres 3 à 11 du premier livre des Rois[21] est souvent considérée comme une pure fiction de l'auteur biblique de ce passage. Il aurait attribué des réalités de l'empire néo-assyrien à Israël pour le doter d'un passé glorieux[22].
Dans les chapitres 6 à 8 du premier livre des Rois[23] qui racontent la construction du temple, l'auteur deutéronomiste écrit le texte alors que le temple est déjà détruit, probablement à l'époque perse, la diaspora juive prenant alors Jérusalem comme une direction de prière. Le récit, qui suggère la construction par Salomon, refléterait plutôt soit la rénovation soit l'aménagement d’un sanctuaire déjà existant[24]. Une interprétation du texte de la Septante pour ce même passage biblique suggère que Salomon aurait transformé un sanctuaire en plein air où aurait été vénéré la déesse solaire Shapash[25].
Selon certains historiens, le royaume de Juda du Xe siècle av. J.-C. n'était ni unifié, ni florissant. Il se résumait à une contrée pauvre, peu commerçante, n'ayant ni la richesse, ni le niveau de commerce ni les fastes décrits dans le récit biblique traitant de Salomon. À la suite de beaucoup d'autres archéologues et scientifiques, Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman (dans « Les Rois Sacrés de la Bible »[26]) amènent la preuve archéologique que la majeure partie de l'histoire décrite précédemment est en fait une compilation de faits s'étant déroulés deux siècles plus tard, dont une partie est attribuable à Manassé. En ce qui concerne le premier temple construit par Salomon, aucune fouille archéologique n'étant possible, la science ne peut ni confirmer ni infirmer sa construction par Salomon. Le faste et la surface de celui-ci ne sont pas réalistes, en tenant compte des moyens et de la situation économique et politique du royaume de Juda du Xe siècle av. J.-C. Au contraire, l’érudit Isaac Kalimi soutient que les preuves archéologiques, bien que limitées, soutiennent la crédibilité du récit biblique[27].
« Le sage écoute et augmente son savoir ; celui qui est intelligent acquiert de l’habileté (1:5). La crainte de l’Éternel est le début de la sagesse ; les insensés méprisent l’instruction de la sagesse (1:7). Acquiers la sagesse, acquiers l’intelligence ! N’oublie pas les paroles de ma bouche et ne t’en détourne pas (4:5). La crainte de l’Éternel c’est la haine du mal : l’arrogance, l’orgueil, la voie du mal, la bouche perverse, voilà ce que je hais (8:13)[28]. »
Dans l'islam, contrairement au judaïsme et au christianisme, Salomon est totalement soumis au seigneur, en tant que prophète-roi à qui Dieu a donné la Science. Il est connu pour sa piété et pour sa capacité à parler aux animaux, en particulier aux oiseaux.
Salomon est nommé Sulayman dans le Coran, forme dérivant du syriaque[30]. Ce nom est connu dès la période préislamique au VIe siècle. Il est présent dans sept sourates coraniques, donnant quelques fragments de l'histoire de Salomon. La sourate 21, par exemple, raconte un épisode où Salomon aurait fait preuve d'une grande justice dans un jugement entre un cultivateur et un berger.
Un thème déjà présent dans la légende de Salomon avant l'islam est le pouvoir qu'il possède sur les djinns[31] (précisément les djinns non-croyants : les Chayateen. Les djinns croyants, eux, lui sont dévoués) et les Éfrits. Aussi le Coran évoque-t-il la construction de l'oasis de Palmyre par Salomon et avec l'aide des Chayateen[30]. Un autre thème est la visite de la reine de Saba appelée Bilqis par la tradition musulmane. Dans ce récit, elle aurait soulevé le bord de sa robe pour marcher sur des pierres brillantes qu'elle aurait pris pour de l'eau. Néanmoins, cet épisode peut être rapproché des récits initiatiques juifs. Mais dans le Coran, la reine de Saba se convertit à l'islam[30].
Le texte coranique sur Salomon, notamment le verset 102 de la sourate 2, se veut une correction de fausses croyances concernant Salomon que les juifs seraient supposés avoir adoptées sous l'influence du démon[32].
La Bible hébraïque présente le roi Salomon, censé avoir régné sur le royaume d'Israël au Xe siècle av. J.-C. et bâtisseur du premier Temple de Jérusalem, comme un sage, auteur de proverbes et de chansons, grand connaisseur des secrets des plantes et des animaux, mais non comme un magicien[33],[34]. Il semble que sa réputation d'astrologue apparaît dès le IIe siècle av. J.-C., et au Ier siècle apr. J.-C., l'historien juif Flavius Josèphe le présente comme ayant écrit 3 000 livres d'exorcismes et d'incantations contre les maladies engendrées par les démons.
Le premier livre de magie qui lui est faussement attribué est le Testament de Salomon, écrit en grec ancien, entre le Ier siècle et le Ve siècle, probablement à Babylone ou en Égypte, les plus anciens manuscrits datant du Ve siècle[33]. Ce n'est que plusieurs siècles après, qu'il est traduit en latin, en hébreu et en arabe[33].
Comme dans le judaïsme, l'islam et le Coran le décrivent comme étant prophète et roi d’Israël : Dieu lui aurait octroyé une vaste sagesse, le don de parler à certains animaux, le don de maîtriser les vents. Également, il lui aurait offert un anneau comportant un sceau connu sous le nom du « sceau de Salomon », qui permet de commander les génies (djinns) ainsi que les démons (shayatine), même les plus puissants. Ces créatures, soumises par l'anneau, auraient ainsi enseigné à Salomon toutes les sciences occultes, magies et sorcelleries, l'architecture et d'autres arts et auraient aussi aidé à la construction du « Temple de Salomon ». À partir de cette base, divers textes de magie ont été attribués à Salomon au cours des siècles qui ont suivi, dont notamment les Clavicules de Salomon, le Lemegeton, le Grand grimoire, etc.[35],[36],[37],[38].
« Salomon contraint tous les démons de lui décrire les différentes maladies qu’ils causaient et les remèdes nécessaires pour en guérir et différentes herbes à utiliser pour se débarrasser de la douleur ; puis Salomon écrit toutes ces choses sur le mur de la Maison de Dieu. Et quand un homme était malade, il allait au temple et regardait le mur pour trouver le remède de sa maladie et l’ayant appliqué il était guéri et glorifiait Dieu. Après la mort de Salomon, Ézéchias recouvrit le mur de chaux et les prescriptions ne purent plus être vues et lues. Quand Ézéchias tomba malade, il ne put trouver la prescription pour son mal, alors il alla au temple et se coucha là et voyant le mur il pleura et se repentit de ce qu’il avait fait »[39].
Chroniques d’Ahimaaz : « Lorsque les jours du roi David approchaient leur fin, il convoqua Salomon dans la salle des trésors où se trouvaient des rangées des coffres remplis de richesses ; 100 000 talents d'or et 1 000 000 talents d'argent, laiton, marbre, bois de cèdre et des coffres pleins de bijoux. David dit : Ce trésor que j’ai réuni appartient à Dieu et les matériaux qui attendent ici sont pour son temple, pour la maison où sa gloire va demeurer, que tu vas construire quand tu seras roi. Voici les plans du temple dessinés selon les caractéristiques qui m’ont été indiquées en rêve. Ce sont les plans pour la maison de Dieu que tu élèveras et dont la proportion est un travail monumental. J'ai confiance en tes talents mais c'est une entreprise grandiose et tu auras besoin d'aide pour la réaliser. Salomon dit : Que Dieu m’accorde la sagesse pour élever son temple selon sa volonté »[40].
Chronique de Tabari : « L’ange Gabriel dit à David (Daoud) : Celui de tes enfants qui répondra à ces questions sera ton successeur après ta mort ; les génies, les hommes, les démons, les oiseaux et tout l’univers seront sous sa domination »[41].
Chroniques de John Seymour : « Les docteurs de la Loi voulurent tester Salomon pour éprouver son jeune âge et afin d’empêcher son accession au trône à la mort du roi David ; le roi se disait en lui-même que lorsqu’ils verraient la grandeur de sa sagesse ils cesseraient d’objecter qu’un être si jeune puisse contrer et leurs décisions et les miennes. Et Salomon répondit à leurs questions par des réponses si parfaitement sages que tous ceux qui se tenaient là comprirent que tout cela fut planifié par le roi David afin de montrer que Salomon serait un digne successeur après lui »[42].
Selon une historiographie éthiopienne construite probablement à partir du XIIIe ou XIVe siècle[43] et rapportée par le Kebra Nagast[44], le roi Salomon a eu un enfant avec la reine de Saba[45] : il s'agit du roi Ménélik Ier ou Bäynä Ləhkəm en guèze, fils aîné de Salomon. Succédant à sa mère, ce premier roi légendaire de la dynastie salomonide d’Éthiopie aurait converti son royaume au judaïsme[46]. Suivant cette tradition, Salomon aurait également eu deux autres fils d'épouses différentes : Rehabam, qui succède à Salomon, et Adramis qui épouse Adlonya, fille de Balthasar ou Baltasor[46], le roi de Byzance ou de Rome auquel il succède[47].
Ce récit permet de revendiquer les origines juives du christianisme éthiopien tout en affirmant la supériorité de ce christianisme éthiopien par rapport au judaïsme à la fois d'un point de vue religieux et d'un point de vue politique[48] ainsi qu'il permet à la propagande impériale éthiopienne d’asseoir son ancienneté et son autorité[43].
Salomon, bien qu'il apparaisse dans la Bible comme un personnage doté d'une très grande sagesse, prend plusieurs épouses et concubines. De plus, il accepte que des dieux étrangers soient adorés. C'est pour cela que son image n'est pas totalement positive et que des exégètes chrétiens du Moyen Âge se sont demandé s'il avait été délivré des Enfers par Jésus-Christ ou s'il avait été abandonné[50].
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