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dispositif de perception des impôts à Paris De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le mur des Fermiers généraux est l'une des anciennes enceintes de Paris, construite juste avant la Révolution de 1784 à 1790. L'objectif du mur était de permettre la perception par la Ferme générale, aux points de passage, d’un impôt sur les marchandises entrant dans la ville. D'une longueur de vingt-quatre kilomètres, il fut détruit en 1860, lors de l'extension de Paris jusqu'à l'enceinte de Thiers.
En 1784, Lavoisier proposa à Charles-Alexandre de Calonne, alors contrôleur général des finances, d'enfermer Paris dans un nouveau mur d'enceinte, en faisant percer des ouvertures exclusivement destinées à l'introduction des marchandises nécessaires à la consommation des habitants de la capitale, afin de lutter contre la contrebande. Le projet fut accepté et le mur fut érigé. La fonction fiscale du mur le rendit très impopulaire, et suscita cet alexandrin anonyme : « Le mur murant Paris rend Paris murmurant. »
Les passages ménagés dans l'enceinte s'appelaient des barrières. La plupart des barrières étaient munies de bâtiments (ou bureaux d'octroi) appelés « propylées » par leur concepteur, l'architecte Claude-Nicolas Ledoux. La liste des barrières du mur des Fermiers généraux, incluant quelques dessins de propylées (tels que les deux dessins ci-contre), fait l’objet d’un tableau de l'article Liste des barrières de Paris.
La longueur du tracé du mur initial est de sept lieues (24 kilomètres). Dans le Paris d'aujourd'hui, il correspond à la seconde ceinture de boulevards, plus précisément aux voies suivantes :
Le tracé traverse les principaux quartiers suivants : place d'Italie, Denfert-Rochereau, Montparnasse, Trocadéro, Étoile, Batignolles, Pigalle, Belleville, Nation.
Le mur fut ponctué de soixante et une barrières d'octroi :
Le parcours des lignes du métro allant de Charles de Gaulle-Étoile à Nation, la ligne 2 (par le nord) et la ligne 6 (par le sud), suit à peu près le tracé du mur.
Le mur des Fermiers généraux entoure approximativement les onze premiers arrondissements actuels. À l'époque de la construction du mur, la ville couvrait approximativement les six premiers arrondissements actuels, avec une superficie de 1 103 hectares.
La fonction uniquement fiscale du mur l'a rendu fortement impopulaire dès le début de sa construction : Beaumarchais, qui y voyait une des causes de la Révolution, rapporta l'alexandrin fameux, qui témoignait du mécontentement des Parisiens s'apercevant qu'on les emprisonnait pour mieux les faire payer :
Citons également l'épigramme :
L'architecture majestueuse des pavillons de Ledoux fut très mal ressentie et accentua l'impopularité de l'ouvrage. Bachaumont évoque un « monument d'esclavage et de despotisme[6] ». Dans son Tableau de Paris (1788), Louis-Sébastien Mercier dénonce « les antres du fisc métamorphosés en palais à colonnes », et s'exclame : « Ah ! Monsieur Ledoux, vous êtes un terrible architecte ! »
Des critiques esthétiques s'exprimèrent également contre l'architecte, accusé d'avoir pris des libertés excessives avec les canons antiques. Sur ce registre, citons Dulaure ou Quatremère de Quincy.
Lors de la création des communes sous la Révolution, on porte la limite de Paris au mur des Fermiers généraux ()[7], limite qui reste inchangée jusqu'au si l'on excepte le rattachement du village d'Austerlitz à Paris en 1818.
L'octroi, principale raison de la construction du mur, fut supprimé le par l'Assemblée constituante et rétabli le . Le Directoire établit une légère perception à l'entrée de Paris, dont le produit, appelé « octroi de bienfaisance », était destiné aux hôpitaux de Paris. À cette occasion, on répara les barrières. Sous Napoléon Ier, on perfectionna considérablement la perception des barrières.
L'existence de l'octroi, douane citadine perçue aux entrées de Paris, avait amené une foule de guinguettes à s'installer juste au-delà des barrières. C'était devenu jadis un lieu incontournable du plaisir et des distractions populaires parisiennes. On peut en juger à travers quantité de textes sur la fête et le Carnaval, comme deux chansons de goguettes : Un jour de fête à la barrière de Louis Festeau, et Montons à la barrière, qui lança le goguettier Dalès aîné, vers 1840[8].
Après l’achèvement de l’enceinte de Thiers en 1843, le mur connaît un sursis et continue d’être entretenu. De nouveaux bureaux d’octroi sont créés : la barrière des Batailles est inaugurée en 1848, celle de Montrouge à l’angle des boulevards Raspail et Edgar-Quinet en 1854[9].
En 1860, le territoire de la ville Paris est étendu jusqu'à l'enceinte de Thiers et l'octroi repoussé à cette enceinte[10]. Le mur devenu sans objet du point de vue fiscal est détruit en moins d’un mois en . La destruction des pavillons fait l’objet d’une vente par adjudication en . Cette démolition a lieu dans l’indifférence, aucun mouvement d'opinion ne s’étant manifesté pour leur préservation. La barrière d’Italie utilisée dans un premier temps par la mairie du 13e arrondissement est détruite en 1877[11]. Seuls quatre pavillons sont finalement préservés.
Le nombre d'arrondissements de douze est porté à vingt par l'absorption de vingt-quatre communes suburbaines limitrophes, comme suit :
Lors de l'agrandissement de Paris de 1860, le mur fut abattu et seuls quatre propylées furent conservés, qui subsistent depuis lors :
Le mur de clôture de l’hôpital de la Salpêtrière a servi de mur d’octroi. Plusieurs éléments subsistent :
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