Long de 1 040 mètres et large de 70 mètres environ, le boulevard Auguste-Blanqui part de la place d'Italie et va jusqu'à la rue de la Santé, à la limite du 14earrondissement, où il est prolongé par le boulevard Saint-Jacques. Il traverse l'ancienne vallée de la Bièvre dont les deux bras passaient sous le boulevard par des poternes. Une de ces deux poternes existe encore mais l'ancienne rivière détournée dans des égouts à la fin du XIXesiècle n'y coule plus.
Il est structuré par la ligne 6 du métro qui sépare en deux sa chaussée par des voies aériennes supportées par un viaduc situé sur son terre-plein central. Trois stations de métro se trouvent sur son tracé: en partie la station Place d'Italie (station également desservie par les lignes ), puis les stations Corvisart et Glacière.
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Le boulevard doit son nom au penseur et révolutionnaire socialiste français Auguste Blanqui (1805-1881).
Le boulevard occupe l'emplacement de l'ancien boulevard du Midi réalisé au début des années 1760 dont le parcours fut repris en 1784 par le mur des Fermiers généraux. Il possède son aspect actuel depuis l'extension de Paris et la destruction de ce mur dans les années 1860[1]. Auparavant, deux boulevards longeaient le mur:
à l'extérieur, le «boulevard d'Italie» entre la place d'Italie et la rue de la Glacière;
mais «boulevard de la Glacière» au-delà de la rue de la Glacière;
à l'intérieur, «boulevard des Gobelins», entre la place d'Italie et la rue de la Glacière, qu'il ne faut pas confondre avec l'actuelle avenue des Gobelins qui part elle aussi de la place d'Italie;
mais «boulevard Saint-Jacques» au-delà de la rue de la Glacière.
Les nos51-53, boulevard Auguste-Blanqui après le bombardement du 2 juin 1918.
Les nos51-53, boulevard Auguste-Blanqui après le bombardement du 2 juin 1918.
La station de métro Corvisart, située sur le boulevard Auguste-Blanqui après le bombardement du 2 juin 1918.
Le n°51 en 2024.
Le boulevard Auguste-Blanqui est souvent utilisé par le cinéma en raison de son viaduc où passe le métro[réf.souhaitée].
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Terre-plein central
Le terre-plein central du boulevard est actuellement surplombé sur la majeure partie de son parcours par le métro aérien de la ligne 6. Il abrite notamment un terrain de basket au niveau du croisement avec la rue de la Glacière ainsi qu'un boulodrome au niveau de la station de métro Corvisart.
Proche de la place d'Italie, se trouve une stèle «Aux enfants du XIIIearrt morts pour la France».
No8: en novembre 2024, la mosaïque de l’artiste Invader, la plus grande au monde, est installée sur le côté de l’immeuble. Elle est particulièrement visible depuis la place d'Italie[4].
Au carrefour avec la rue Abel-Hovelacque se trouve l’école Estienne, nom traditionnel de l’École supérieure des arts et industries graphiques. L'école, fondée à l'initiative d'Abel Hovelacque, conseiller de Paris, a été inaugurée en 1896.
D'abord nommée École municipale du livre Estienne, d'après le nom de la célèbre famille d'imprimeurs du XVIesiècle, elle a pour objet l'enseignement professionnel des métiers du livre, dans tous leurs aspects pratiques et théoriques. Son but était de pallier la sous-qualification dans cette industrie naissante.
Les bâtiments en briques sont dus à l'architecte Manjot de Dammartin. Ils possèdent des corniches et des bandeaux en pierre, et sont couverts d'ardoises. La charpente de l'atelier des machines (1 200 m2) a été construite par les ateliers de construction Gustave Eiffel de Levallois-Perret, fondés par Gustave Eiffel.
No25: sur la façade, une plaque commémorative rappelle qu’Auguste Blanqui vécut dans cette maison chez son ami Ernest Granger, au 5eétage, dans une petite chambre.
No50: au carrefour de la rue Corvisart se trouve l’église Sainte-Rosalie, ainsi nommée en l'honneur de la sœur Rosalie, celle-là même qui a donné son nom à la courte avenue de la Sœur-Rosalie donnant place d'Italie, et qui fut des années durant au service du petit peuple du quartier, dans la première moitié du XXesiècle.
No68: la folie Le Prestre de Neubourg. Entre la rue Corvisart et la rue Edmond-Gondinet s'élevait cet édifice, construit en 1762, par Peyre l'ancien pour le financier Le Prestre de Neubourg (receveur des finances de Caen et conseiller du roi). De style italien, elle comporte une façade ornée de quatre statues entre deux bâtiments d'angle carrés, prolongée par un péristyle ouvert. Abandonnés à la Révolution, ces bâtiments furent utilisés pendant le Premier Empire par les Hôpitaux de Paris comme buanderie, et servirent de cache aux contrebandiers qui utilisaient la Bièvre comme voie de communication pour entrer du tabac dans la ville. Auguste Rodin loua les lieux en 1886, y installa ses ateliers et y vécut avec Camille Claudel avant qu'elle ne parte s'installer quai de Bourbon. L'aile gauche du bâtiment fut démolie lors du percement de la rue Edmond-Gondinet (ouverte en 1898), et elle fut entièrement démolie en 1909. Le terrain primitivement au bord de la Bièvre fut remblayé pour le mettre au niveau du boulevard et vendu en plusieurs lots[7]. Une partie de ses boiseries se trouve au musée Rodin de Meudon[8].
No69: devant la halte-garderie, un buste d'Ernest Rousselle (1836-1896), président du conseil général de la Seine, connu pour son action en faveur de l'enfance, veille sur un enfant abandonné.
Le Monde
No80: en , pour les 60 ans de son premier numéro, le quotidien Le Monde installe son siège à cette adresse. L'immeuble est l'ancien siège d'Air France, réaménagé par la société Bouygues d'après des plans de l'architecte Christian de Portzamparc. La façade représente une gigantesque fresque avec des colombes dessinées par Plantu, s'envolant sur des vers de Victor Hugo. L'ensemble est un hommage à la liberté de la presse.
Le bâtiment a été restauré à la suite du déménagement du Monde sur un autre site.
Siège de la Chambre syndicale typographique parisienne, la Maison du livre accueille aussi, à partir de 1937, le Syndicat général du livre, ainsi que d'autres organismes liés à l'histoire et aux métiers du livre, comme l’Institut d'histoire sociale[9].
No106: jusqu'en 1984 se trouvait en cet endroit La Brasserie de Lutèce, la dernière à brasser de la bière dans Paris intra-muros. Les caves de cet établissement descendaient à 20 mètres de profondeur. Elle fournissait une autre brasserie située en haut du boulevard, près de la place d'Italie: La Brasserie de la Maison-Blanche.
Pour lire un témoignage de ce temps, voir Émile Wiriot, Paris de la Seine à la Cité universitaire. Le quartier Saint-Jacques et les quartiers voisins, leurs transformations à travers les siècles, Paris, Tolra, , 623p. (lire en ligne), p.298 (BNF31658785), (BNF34218854).