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syndicaliste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Viannet est un syndicaliste français, né le à Vienne (Isère) et mort le [1],[2] à Annonay (Ardèche), secrétaire général de la Confédération générale du travail de 1992 à 1999. Cet ancien secrétaire général de la fédération des PTT a amorcé le renouveau de la CGT et sa prise de distance avec le PCF en quittant le bureau national de ce Parti en 1996.
Louis Viannet | |
Fonctions | |
---|---|
Secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) | |
– (7 ans et 5 jours) |
|
Prédécesseur | Henri Krasucki |
Successeur | Bernard Thibault |
Biographie | |
Nom de naissance | Louis Étienne Viannet |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Vienne (Isère) |
Date de décès | (à 84 ans) |
Lieu de décès | Annonay (Ardèche) |
Nationalité | Française |
Parti politique | PCF (1953-2017) |
Syndicat | CGT |
Profession | Syndicaliste |
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Originaire de la région lyonnaise, Louis Viannet est issu d'une famille ouvrière. Il est l'aîné des quatre enfants[3] d'un ouvrier des usines Rhône-Poulenc.
Il suit des études secondaires au lycée de Saint-Étienne (Loire), grâce à une bourse d'études. Titulaire du baccalauréat[4], il passe, un peu avant ses vingt ans, deux concours administratifs : l'un pour les Impôts, l'autre pour les PTT. Il est reçu au deuxième, celui des contrôleurs des PTT et débute dans cette administration au début de l'année 1953.
Après son service militaire effectué en métropole, il se marie et a deux enfants.
Le militantisme syndical et politique ne lui fait pas oublier le jazz, « surtout New Orleans[5] » dont il est amateur ni la batterie qu'il pratique dans ses loisirs, ni la chasse et la cueillette des champignons, dont il apparaît fervent du fait des marches qu'elles permettent dans la nature[6].
Il suit un cours de formation professionnelle à Paris, quand, à l'été 1953, des grèves secouent l'ensemble des services publics français. C'est au cours de ces événements qu'il adhère à la CGT, suivant en cela l'exemple de son père, syndiqué à la CGT et il participe activement à ce mouvement social inédit, qui, parti d'une grève locale aux PTT, affecte la plupart des services et des entreprises publics.
L'accroissement du trafic est à la mesure de la croissance économique des « Trente Glorieuses ».
Sorti des grèves de 1953 « en ayant la conviction que sa vie serait consacrée au militantisme »[4], Louis Viannet occupe progressivement des postes de responsable syndical plus élevés.
Louis Viannet, membre de la Commission exécutive de la CGT depuis 1972[9], est élu au Bureau confédéral de la CGT en , lors du 41e Congrès. Il quitte la direction de la Fédération des PTT à la fin de cette même année.
Au Bureau confédéral une tâche de premier ordre lui est dévolue : il succède à Henri Krasucki, promu secrétaire général de la Centrale syndicale, au poste de directeur de l'hebdomadaire de la CGT, La Vie Ouvrière. Durant dix années, Louis Viannet fait figure d'orthodoxe, face à Henri Krasucki, dont l'image de réformateur s'impose progressivement. C'est avec cette étiquette, attribuée par la presse, qu'il lui succède en en étant élu secrétaire général de la CGT, lors du 44e congrès confédéral de celle-ci. « En portant Louis Viannet au poste de secrétaire général, la CGT n'a pas choisi un homme neuf pour mettre en œuvre sa volonté de changement et d'indépendance », lit-on dans la presse[10].
« J'ai été élu avec l'étiquette du stalinien de service qui allait mettre de l'ordre dans la maison »[4], confie-t-il au moment de son départ. Le contexte de son élection à la direction de la Confédération peut donner à croire en un déclin d'une CGT incapable de renouveler son discours et sa pratique. Or lorsqu'il quitte son poste en , les six années du mandat de Louis Viannet se soldent par un bilan tout autre.
Louis Viannet adhère au Parti communiste français en 1953, dans la foulée de son engagement syndical « quelques jours après la fin des grèves de 1953 », selon son témoignage[4]. Son engagement politique se limite au Comité fédéral du Rhône dont il est membre depuis 1967[12] jusqu'à son accession au Comité central du PCF, en . Permanent syndical, il est alors présenté comme « militant syndicaliste, fédération de Paris »[13].
Il accède au Bureau politique du PC en à l'issue du 24e Congrès de ce parti. Les explications données à cette promotion de Louis Viannet, alors secrétaire général de la Fédération CGT des PTT, sont explicitement exprimées[12] : « il a une grande expérience du mouvement ouvrier ». De fait il assume l'entière succession de Georges Frischmann tant au niveau syndical qu'au niveau politique. Quelques semaines plus tard, son élection au Bureau confédéral de la CGT éclaire mieux sa promotion. Mais les différentes crises qu'a connues, depuis 1980, l'instance nationale de la première centrale syndicale française, posent, parmi d'autres, le problème de la compatibilité du cumul des mandats avec l'affirmation de l'indépendance du syndicalisme à l'égard des forces et partis politiques. Cette question resurgit lors de chacun des Congrès de la CGT. Élu en 1982 secrétaire général de la Confédération, Henri Krasucki a d'emblée été jugé à l'aune de son manque d'indépendance vis-à-vis du Parti communiste. Sa volonté de changer en ce domaine n'est pas avérée. Louis Viannet succédait à Henri Krasucki en 1992. La perte d'audience du PCF rend de plus en plus inconfortable la double appartenance[14]. Louis Viannet franchit le pas en annonçant dans le cadre de la préparation du 29e Congrès de son Parti () qu'il renonce à siéger au Bureau politique du PCF. À la surprise des observateurs, c'est un homme jusqu'alors réputé pour son alignement qui met ainsi fin à une tradition cégétiste qui perdure depuis 1945[15].
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