Kharkiv
ville d’Ukraine, capitale administrative de l’oblast de Kharkiv De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Kharkiv (/kaʁ.kiv/[1] ; en ukrainien : Харкiв /xɑrkiu̯/), également Kharkov[2] en français (/хaʁ.kɔf/[3] ; en russe : Харьков), est la deuxième plus grande ville d’Ukraine et la capitale administrative de l’oblast de Kharkiv. Sa population s’élevait à 1 421 125 habitants le .
Kharkiv (uk) Харків | ||||
Héraldique |
Drapeau |
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Vue panoramique du quartier central de Kharkiv. | ||||
Administration | ||||
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Pays | Ukraine | |||
Oblast | Oblast de Kharkiv | |||
Maire | Ihor Terekhov | |||
Code postal | 61001 — 61499 | |||
Indicatif tél. | +380 57 | |||
Démographie | ||||
Population | 1 421 125 hab. (2022) | |||
Densité | 4 644 hab./km2 | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 49° 59′ 33″ nord, 36° 13′ 52″ est | |||
Altitude | 152 m |
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Superficie | 30 600 ha = 306 km2 | |||
Divers | ||||
Fondation | 1654 | |||
Statut | Ville | |||
Ancien(s) nom(s) | Kharkov | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Géolocalisation sur la carte : Ukraine
Géolocalisation sur la carte : oblast de Kharkiv
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La ville est la capitale de la République socialiste soviétique d’Ukraine de 1917 à 1934. Kharkiv est un des plus importants centres industriels, culturels, scientifiques et universitaires d’Ukraine. La ville compte de nombreux espaces verts. En 2010, Kharkiv est récompensée par le prix de l'Europe[4], la première ville ukrainienne à le remporter. Elle est partiellement détruite par l'artillerie russe lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022.
Historiquement, Kharkiv se trouve dans la région des slobodes d'Ukraine. Kharkiv est située à 413 km à l'est de Kiev au confluent des trois rivières Kharkiv, Lopan et Oudy, celles-ci faisant partie du bassin versant du Seversky Donets dans la région nord-est de l’Ukraine.
Elle s'étend sur 306 km2 à une altitude allant de 94 à 202 mètres.
La ville est le centre du transport de l’est de l’Ukraine. Les liaisons ferroviaires depuis la gare de Kharkiv mènent à Kiev et d'autres régions de l'Ukraine et de l'Europe
Kharkiv est un grand nœud ferroviaire avec plusieurs gares : gare de Kharkiv, d'Osnova, Balachovsky, de Levada (uk). La ville dispose aussi d'un aéroport international.
La route M03 (partie de la route européenne 40), qui relie Kiev à la frontière de la région russe de Rostov, traverse la ville. La route M18 relie Karkhiv à Yalta en Crimée.
L'aéroport international de Kharkiv (Aeromost-Kharkiv) propose 6 à 10 vols par jour[5]. Les vols pour Kiev et Minsk sont quotidiens, ainsi que pour Varsovie et Istanbul.
Depuis le , les deux vols quotidiens effectués par Aeroflot (SU1838/1839)[6] sont suspendus.
L'usine d'assemblage de l'Antonov se trouve à l'aéroport.
Le transport urbain est possible au moyen du métro, tramway, trolleybus, bus et pistes cyclables. Le métro est ouvert depuis 1975. Il dispose de trois lignes avec trente stations au total.
Il y a un musée consacré aux tramways historiques de la ville.
Kharkiv possède un climat continental. Les hivers sont assez froids et les étés sont chauds. La neige recouvre le sol en moyenne 92 jours par an. Les précipitations sont modérées (515 mm/an) et réparties de façon assez uniforme sur l'ensemble de l'année, l'été étant la saison la plus arrosée.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −8,5 | −8,1 | −2,9 | 4,7 | 9,9 | 13,8 | 15 | 14,1 | 9,1 | 3,7 | −1,8 | −5,8 | 3,6 |
Température moyenne (°C) | −5,7 | −5,1 | 0,1 | 9,1 | 15,3 | 19,2 | 20,4 | 19,5 | 13,9 | 7,3 | 0,8 | −3,3 | 7,6 |
Température maximale moyenne (°C) | −2,8 | −2 | 3,7 | 14 | 20,7 | 24,6 | 25,9 | 25,2 | 19,4 | 11,7 | 3,6 | −0,8 | 11,9 |
Précipitations (mm) | 35 | 30 | 27 | 36 | 53 | 59 | 67 | 45 | 45 | 39 | 41 | 38 | 515 |
Selon la légende, la ville a été fondée en 1654 par un cosaque ukrainien nommé Kharko. Kharkiv fait alors partie du région historique de Slobozhanshchyna (Sloboda Ukraine), mais la population locale était majoritairement ukrainienne.
Au XVIIe siècle, ces terres appartenaient à l'Hetmanat. Au XIXe siècle, la ville est parfois appelée Charcovie en français[7].
Pendant la Guerre d'indépendance ukrainienne, la ville faisait à l'origine partie de la République populaire ukrainienne jusqu'en janvier 1918, puis la ville fut brièvement reprise par les bolcheviks, à partir du printemps 1918 elle fut sous le contrôle des Allemands, par la suite est occupée de juin à par les Forces Armées du Sud de la Russie et placée sous la direction du général Vladimir Maï-Maïevski, mais en 1919, la ville fut de nouveau occupée par l'Armée rouge.
C’est la capitale de l’Ukraine soviétique de 1917 à 1919 puis de 1920 à 1934. C'est ici que des journalistes étrangers ont enregistré pour la première fois les victimes de l'Holodomor. Lors de la Grande Purge ici, à la Immeuble Slovo, les services spéciaux soviétiques ont retenu en otage des représentants de l'intelligentsia ukrainienne.
Kharkov était au début de la guerre l'un des plus grands centres industriels de l'Union soviétique. L'une de ses plus grandes contributions a été le char soviétique T-34 mis en service en 1940 qui a été à la fois conçu et développé à l'usine de tracteurs n°183 de Kharkov. Elle était considérée comme l'usine de tanks la plus puissante du pays. Les autres usines situées dans la ville comprenaient l'usine d'avions, l'usine du NKVD et l'usine de turbines. Les productions militaires qui se trouvaient à Kharkov avant le début du conflit comprenaient : des chars, des avions Sukhoi Su-2, des tracteurs d'artillerie, des mortiers de 82 mm, des mitraillettes, des munitions et d'autres équipements militaires. À l'automne 1941, Kharkov était considérée comme l'une des bases stratégiques les plus importantes des Soviétiques pour les liaisons ferroviaires et aériennes. Elle reliait non seulement les parties est-ouest et nord-sud de l'Ukraine, mais également plusieurs régions centrales de l'URSS. Dans la dernière partie de l'opération Barbarossa, l'objectif principal des troupes allemandes était de capturer les usines ferroviaires et militaires, elles ont donc désespérément essayé de garder intacte la zone industrielle de Kharkov.
La ville change pas moins de quatre fois de mains lors de la Seconde Guerre mondiale : prise à la première bataille de Kharkov par les troupes allemandes le , celles-ci résistent du 12 au à une offensive désastreuse de l'Armée rouge (Seconde bataille de Kharkov) qui ne réussit pas à s'emparer de la ville. Les troupes allemandes l'évacuent une première fois (Opération Saturne) le [8] à la suite de leur défaite à Stalingrad et de l'offensive soviétique qui a suivi, puis la reprennent (Troisième bataille de Kharkov) le [9] dans la nuit[10], après plusieurs jours de combats urbains. Ils la quittent définitivement (Opération Polkovodets Roumiantsev) dans la nuit du 22 au [11].
L’occupation allemande est marquée par de nombreux crimes de guerre, comme la pendaison de civils considérés comme des partisans et, lors de la reprise de la ville en , par le massacre de centaines de militaires blessés dans un hôpital de la ville par la division Leibstandarte SS Adolf Hitler. Les nationalistes ukrainiens, tolérés au début de l'occupation furent ensuite réprimés. À l'exception de quelques écoles primaires, l'enseignement est supprimé. Pour l'armée allemande, la ville est une métropole de délassement avec des théâtres qui donnent des opéras, des restaurants, des magasins, échoppes et services dont certains étaient tenus par des habitants qui n'étaient pas forcément des collaborateurs, mais une minorité privilégiée dans une population affamée. Le marché noir toléré auquel participent des soldats allemands permet la survie d'une partie de la population. Les « autorités locales » étaient sous la mainmise des Allemands: le conseil municipal et le maire Alexandre Semienenko les accompagnent dans leur retraite en février 1943 et à leur retour en mars 1943. À l'entrée de l'Armée rouge en février 1943, la ville ne compte plus que 350 000 habitants, contre 900 000 avant la guerre, 700 000 à l'arrivée des Allemands en octobre 1941 après évacuation d'une partie de la population avec l'industrie lourde. ̈D'après les autorités soviétiques, 120 000 avaient été déportés comme travailleurs forcés, 30 000 personnes assassinées dont 16 000 juifs, 80 000 étaient morts de faim et les autres réfugiés dans les campagnes environnantes[12].
La ville est le théâtre d'affrontements en 2014, au cours desquels la population est très divisée entre « pro-Maïdan » issus de la révolution de Maïdan, et « pro-Russes » ayant soutenu le pouvoir de Viktor Ianoukovytch ainsi que la fédéralisation du pays[13].
Toujours en 2014, des militants pro-russes ont hissé le drapeau russe au-dessus du bâtiment de l'administration régionale[14] et proclamé la République populaire de Kharkov. Le soulèvement a cependant été réprimé en moins de deux jours, en raison de la réaction rapide des forces de sécurité ukrainiennes[15] placées sous la direction du ministre ukrainien de l'Intérieur de l’époque, Arsen Avakov, et de celui de la Défense, Stepan Poltorak. Le maire de la ville, Hennadiy Kernes, qui a d'abord soutenu la Révolution orange avant de rejoindre le Parti des régions, a décidé de se mettre du côté du gouvernement ukrainien.
Lors de la guerre russo-ukrainienne de 2022, la ville est le théâtre d’importants combats.
Recensements ou estimations de la population[16] :
1787 | 1856 | 1897* | 1914 | 1923* | 1926* | 1939* |
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11 000 | 35 600 | 173 989 | 244 700 | 307 081 | 409 505 | 832 913 |
1943 | 1946 | 1959* | 1970* | 1979* | 1989* | 2001* |
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192 000 | 672 000 | 934 136 | 1 222 852 | 1 443 754 | 1 609 959 | 1 470 902 |
2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | - | - |
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1 450 082 | 1 446 107 | 1 443 207 | 1 433 886 | 1 421 125 | - | - |
Le taux de natalité en 2012 était de 9,2 pour mille avec 13 366 naissances (contre un taux de natalité de 8,8 pour mille en 2011 pour 12 835 naissances), tandis que le taux de mortalité était de 11,9 pour mille avec 17 279 décès (contre un taux de mortalité de 11,9 pour mille en 2011 pour 17 103 décès). En 2015, avec 12 678 naissances le taux de natalité était de 8,9 pour mille tandis qu'avec 19 318 décès le taux de mortalité était de 13,5 pour mille.
L’agglomération de Kharkiv compte 1 830 000 habitants en 2007.
La ville de Kharkiv est divisé en 9 raïons :
Elle est dirigée par un maire et un conseil municipal élus pour quatre ans.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1914 | 1917 | Dmytro Bahalii | ||
1917 | 1917 | Camarade Artiom | ||
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
1941 | 1941 | Erwin Vierow | commandant militaire de la ville | |
Les données manquantes sont à compléter. | ||||
21 mars 2002 | 26 mars 2006 | Volodymyr Choumilkine | ||
26 mars 2006 | 10 mars 2010 | Mikhaïl Dobkine | Parti des régions | |
24 novembre 2010 | 17 décembre 2020 | Hennadiy Kernes | Bloc Kernes | |
17 décembre 2020 | en fonction | Ihor Terekhov | Bloc Kernes | intérim puis élu en octobre 2021 |
La ville anime diverses institutions culturelles :
La majorité de la population appartient à l'Église orthodoxe et il existe aussi depuis l'indépendance du pays une implantation de nouvelles religions protestantes (les baptistes qui constituent des communautés très dynamiques, les adventistes du septième jour, les pentecôtistes, les presbytériens, etc.) et de sectes d'origine américaine (mormons, témoins de Jéhovah, etc.).
Kharkiv, qui est aussi le siège du diocèse catholique de Kharkiv-Zaporijjia avec la cathédrale de l'Assomption, accueille quatre paroisses catholiques et une paroisse gréco-catholique. De plus, il existe une petite communauté luthérienne, une paroisse arménienne, trois mosquées et une synagogue.
En 2007, la communauté vietnamienne construit le plus grand temple bouddhiste d'Europe sur un hectare.
Enfin il existe un pourcentage important d'athées du fait de l'idéologie communiste. Plusieurs églises, dont la cathédrale Saint-Nicolas, ont été détruites ou fermées au culte à partir des années 1930.
Durant la période soviétique, Kharkiv était la capitale économique et industrielle de l'Ukraine.
La banque UkrSibbank a été fondée dans cette ville, c'est une filiale de la banque française BNP Paribas.
D'autres entreprises connues présentes à Kharkiv sont :
L'usine Malychev de locomotive de Kharkiv (KhPZ), était un fabricant d'État d'équipements lourds. L'usine est étroitement associée au bureau de conception de Morozov (KMDB). L'usine locomotive de Kharkiv a construit environ 20 % des moteurs ferroviaires de l'Empire russe. L'usine Malychev fabrique également des pièces pour Bizon.
La production des avions destinés à la CEI fut lancée chez KhAPO (entreprise de construction aéronautique nationale de Kharkiv) en 1999, l’usine de Kharkiv était largement engorgée par les programmes des Antonov An-74 et An-148.
La compagnie Aeromost-Kharkov est basée à Kharkiv, elle a mis en service l’An-140 aussi fabriqué ici alors qu’elle s’appelait encore Aeromist.
Voici quelques établissements d'enseignement supérieur à Kharkiv :
En 1996, le conseil municipal de la ville choisit le russe comme langue de travail avec les autorités centrales, le russe étant la langue maternelle de la très grande majorité de la population de l’oblast, mais cette décision est déclarée illégale. Pendant l’été 2000, le conseil municipal de Kharkiv prend la décision d’utiliser le russe en plus de l’ukrainien, imposé par le pouvoir central. Le , un référendum est organisé, donnant comme résultat, 87 % en faveur de l’utilisation du russe. Le , le conseil déclare que le russe a le statut de langue régionale, ce qui est contesté par le procureur général à Kiev, mais celui-ci est débouté le par la chambre d’appel de l’oblast. Le russe est confirmé comme langue régionale, le [24]. La menace de l'interdiction du russe à la suite des événements de la place Maïdan ravive les tensions en 2014.
Sont nés à Kharkiv :
Lauréats du prix Nobel :
Lauréat de la médaille Fields :
La ville de Kharkiv a été une ville hôte de l'Euro 2012, avec son stade du Metalist Stadium.
Clubs de la ville :
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