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scénariste de bande dessinée, et réalisateur belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jan Bucquoy, né le à Harelbeke (province de Flandre-Occidentale), est un artiste post-surréaliste belge[1] et situationniste[2],[3].
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Argos, centre d'art audiovisuel (d) |
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La Vie sexuelle des Belges 1950-1978 (), Camping Cosmos, Le Bal du rat mort, La Vie sexuelle de Tintin (d) (), Les Chemins de la gloire |
Metteur en scène de théâtre, scénariste de bande dessinée, réalisateur de cinéma et auteur de nombreux happenings[4], il est surtout connu pour ses interventions intrépides à la télévision, son coup d'État annuel à Bruxelles et ses musées plus ou moins durables, tel que le Musée de la femme — où des femmes nues étaient exposées — ou le Musée du slip, installé au premier étage du Dolle Mol, célèbre café libertaire de Bruxelles qu'il anima durant de nombreuses années.
Il étudie la littérature à Grenoble, la philosophie à Gand, la réalisation à Bruxelles (Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion[5]) et les sciences politiques à Strasbourg, et dans la même ville à l'École supérieure d'art dramatique[réf. nécessaire]. À Strasbourg, pendant ses études, il commence ses expérimentations de théâtre avec le Laboratoire d'action populaire (LAP) dans lequel il est directeur de troupe. Il met en scène des pièces de Vsevolod Meyerhold, Bertolt Brecht, Rainer Werner Fassbinder, Erwin Piscator et Michel de Ghelderode. De ce dernier il met en scène à Narbonne[6] : Barabbas, Christophe Colomb, Hop Signor !, Masques ostendais et Sortilèges (cette dernière en collaboration).
Pendant une tournée dans le Nord de la France durant l'été 1966, il met en scène Huis clos de Jean-Paul Sartre. À Paris, il fait scandale en présentant la pièce de Rainer Werner Fassbinder Les Larmes amères de Petra von Kant avec une handicapée poussée dans une chaise[réf. nécessaire]. À Grenoble, il sympathise avec Jean-Luc Godard[réf. nécessaire] et travaille dans son studio avec les bandes magnétiques afin de rendre le cinéma plus léger dans le transport[7][source insuffisante]. Il expérimente avec les acteurs : théâtre en rond/théâtre en bloque, dans lequel on voit les acteurs de tous les côtés, méthodes de relaxation d'acteurs comme dans sa mise en scène de Christophe Colomb, dans laquelle les acteurs doivent expérimenter la peur de la chute à la fin du monde dans le bateau sous une forme d'hypnose. Ces expériences de théâtre lui sont utiles plus tard comme réalisateur de cinéma (direction d'acteurs)[8].
Aux limites du réel : la série Jaunes. C'est le premier volume de la série Jaunes, Labyrinthe étant le dernier de la série de sept albums. Le Bal du rat mort[9] fut le premier album à succès de Jan Bucquoy, édité à plusieurs reprises par les éditeurs Michel Deligne et Glénat en français et en néerlandais. L'auteur est apparenté au réalisme magique, dont Le Bal du rat mort était le premier volume dans ce style, ainsi que démontre aussi sa série de bande dessinée Daniël Jaunes avec dessins de Tito.
Un des éléments du réalisme magique est l'interconnexion du temps et de l'espace (répandue dans la science-fiction américaine : par exemple l'auteur Keith Laumer dans Imperium). Dans Aux limites du réel (le mot « Jaunes » a expressément un double sens), Daniël reçoit sa carte de membre de Rex (parti de Léon Degrelle) quarante ans après la date d'envoi tandis que Jean Lamorgue se souvient plus du temps et des endroits dans lesquels il est passé. Le protagoniste du Bal du rat mort et celui de la série Jaunes sont des inspecteurs de police qui ont une fiancée qui les attend à Bruxelles (Lisa et Margot), ils vivent avec leur mère et en même temps ils sont attirés par des femmes magiques (Amalia dans Jaunes et la fille du fakir, Myriam, dans Le Bal du rat mort).
« C'est une psychanalyse d'un personnage qui dure dix ans. À travers le désordre qu'il y a en lui, Jaunes veut mettre de l'ordre dans le monde. Les deux derniers Hôtel des thermes et Labyrinthe finissent cette psychanalyse au terme de laquelle il va renaître. Jaunes est comme le phénix. » Entretien avec l'auteur dans La Cité, 7 au : Tito et Bucquoy rient Jaunes.
Dans Jaunes s'ajoute au thème de la psychanalyse omniprésent chez l'auteur et dans Le Bal du rat mort, le mélange des lieux et surtout des temps : « Je vous ai vu mort tué d'une balle par Desmarets » Jaunes, Éd. Glénat, p. 9.
Autre bande dessinée fantastique du même auteur et comparaison: La Nuit du Bouc, album de la série Alain Moreau dont il est le scénariste, et qui est dessinée par Marc Hernu. Le monde du fantastique prend une place importante dans l'œuvre du scénariste du Bal du rat mort. Dans La Nuit du bouc[10], Jan Bucquoy développe déjà le thème de la sorcellerie avec l'adoration d'un bouc. De même avec Retour au pays noir le protagoniste va à la recherche de sa vraie identité en confrontation avec son passé et les révoltes minières. Dans La Nuit du bouc, un curieux personnage nommé Stassen, qu'on appelle « vieux fou », est un chasseur de rats mais il chasse aussi les chats qu'il écorche et qu'il pend ensuite à sa porte la nuit du bouc. C'est une allusion au personnage de Myriam la prostituée dans Le Bal du rat mort, qui dit à Jean Lamorgue après une nuit d'amour : « Non, je n'aime pas les rats, je préfère les chats ! » et à la question de Lamorgue : « Vous n'avez rien remarqué ? » elle répond : « Si, les chats sont repartis en Mésopotamie... ». Ce qui veut dire que les chats ont abandonné la lutte contre les rats à Ostende.
Il est écrivain et auteur d'une cinquantaine de bandes dessinées : il a notamment publié la série Jaunes (citée en haut) avec Tito inspirée par Alfred Korzybski, Les Chemins de la gloire (Glénat, coll. « Vécu », 1985) avec Daniel Hulet, Une Épopée française (Glénat, 1990) avec Sels et une parodie pornographique de Tintin[11], qu'il n'hésite pas de présenter par le personnage du présentateur de Radio Cosmos (Claude Semal) dans une scène délirante avec Lolo Ferrari dans le film culte Camping Cosmos. Sans oublier le thriller Le Bal du rat mort (Glénat, 1986) avec J.F. Charles qui se passe entièrement à Ostende (à l'exception de quelques scènes à Bruxelles) et qui obtient le prix Saint-Michel de la meilleure bande dessinée en 1981. Son film La Vie sexuelle des Belges 1950-78[12] est basé sur les albums de sa série de bande dessinée Jean-Pierre Leureux (Brèves Rencontres (1987) et Tout va bien (1990), dessinés par Jean-Philippe Vidon), dans laquelle il incarne son personnage principal. En 1993, il sort La Vie sexuelle de Tintin, une parodie érotique qui lui vaut un procès pour contrefaçon dont il sort vainqueur[13]. Des planches et des toiles de cette BD sont exposées en 2016 au Musée de l'érotisme et de la mythologie à Bruxelles[13].
Image externe | |
La Vie sexuelle de Tintin, couverture de l'ouvrage édité à 1 000 exemplaires numérotés, signés par l'auteur et accompagnés d'une lithographie originale[14]. | |
« Il est le contraire des bons faiseurs de scénarios, des gens réconfortants qui ne commettent pas ses erreurs, mais qui ont tellement moins à dire. »
— Robert Rouyet dans Les chemins de la gloire sont couverts de boue, Le Soir, .
Ses héros (par exemple Jean Lamorgue dans Le Bal du rat mort ou Raymond Lécluse dans Les Chemins de la gloire, qui proclame à la fin du premier tome : « Paris, à nous deux ! »)[15] sont souvent inspirés par les personnages principaux d’Honoré de Balzac[16](comme Lucien de Rubempré, Eugène-Louis de Rastignac, etc.) avec les thèmes récurrents de la grandeur, la splendeur, avec la chute, la décadence, les illusions perdues et les misères. Par contre les personnages de ses films sont des anti-héros qui transcendent plutôt l'optimisme des protagonistes de Charles Dickens comme David Copperfield ou Oliver Twist. Son approche réaliste des personnages[17] dans ses films et bandes dessinées est due à Georg Lukacs, auteur qu'il a appris à connaître grâce à sa lecture de Guy Debord[18] et son interprétation du fétichisme de la marchandise[19].
Voir lien externe : Bibliographie de bandes dessinées[20].
Série terminée
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Frenchy Série terminée
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Il a été proche de quatre partis politiques : BANAAN (nl) (Beter Alternatieven Nastreven Als Apathisch Nietsdoen), son pendant francophone BANANE[24](Bien Allumés, Nous Allons Nous Éclater), Vivant et Spirit.
Aux élections législatives belges du , il est candidat sur la liste du Front des gauches.
Ces films partent souvent d'un sujet politique entraînant les protagonistes dans des situations burlesques, la vie sexuelle étant une métonymie pour la vie sentimentale.
Influencé par le Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations de Raoul Vaneigem et de La Société du spectacle de Guy Debord[37], il considère le monde des médias comme un spectacle continuel qui est transformé en marchandise par le capitalisme. Ceci explique en partie ses manifestations orageuses à la télévision[38].
Son approche de la psychanalyse de certains personnages comme Lolo Ferrari et Tintin est due à sa lecture des Écrits de Jacques Lacan[39] pour lequel il a une grande admiration[40]. Son titre du film La Jouissance des hystériques avec Claude Semal est tiré de l'ouvrage La Jouissance de l'hystérique de Lucien Israël, un des nombreux élèves de Lacan. Jan Bucquoy était considéré par le surréaliste belge Marcel Mariën (L'Imitation du cinéma) comme étant son unique adepte[41]. L'auteur a aussi été influencé par le livre de Desmond Morris : Le Singe nu et ceci dans son approche animale de la sexualité humaine et la comparaison des hommes avec des singes[1].
Déjà dans sa jeunesse, il avait participé à une révolte ouvrière dans les usines Usinor à Dunkerque[42] et plus tard il aurait été participant de la fameuse Radio Uilenspiegel[43] qui défendait la cause des Flamands dans le Nord.
Outre les films réalisés ou dans lesquels il a joué, Jan Bucquoy est connu pour une série d'extravagances et de manifestations anarchistes. Dont :
Jan Bucquoy fait l'objet de nombreuses critiques dans la presse francophone, certaines saluant son intelligence[5], d'autres regrettant la grossièreté ou la lourdeur du propos :
Ces presses sont plus ouvertes à son œuvre :
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