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réplique du navire de guerre français l'Hermione de 1779 lancée en 2014 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’Hermione est une réplique du navire de guerre français l'Hermione, un trois-mâts carré, en service de 1779 à 1793, reconstruite par l'association Hermione-La Fayette dans l'ancien arsenal de Rochefort (France) à partir de 1997 et lancée[1] en eaux salées le .
L'Hermione | |
L'Hermione toutes voiles dehors lors de sa première navigation en 2014. | |
Type | Frégate de 12 |
---|---|
Classe | Concorde |
Fonction | Réplique |
Gréement | Trois-mâts carré |
Histoire | |
Chantier naval | Port de Rochefort |
Fabrication | Coque en chêne |
Lancement | 2012 |
Équipage | |
Équipage | 80 marins |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 66 m (mat de beaupré compris) |
Longueur de coque | 44,20 m |
Maître-bau | 11,24 mètres |
Tirant d'eau | 5,78 m |
Tirant d'air | 46,9 m |
Déplacement | 1 250 tonnes |
Hauteur de mât | 56,5 m (grand mât) 35 m (artimon) |
Voilure | 2 200 m2 |
Vitesse | 13,3 nœuds atteints à 14,5 nœuds (vitesse maximale) |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 22 canons de 12 livres et 6 canons de 6 livres non fonctionnels |
Carrière | |
Armateur | Association Hermione-La Fayette |
Pavillon | France |
Port d'attache | Rochefort |
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Le , la frégate débute un voyage historique de 4 mois vers les États-Unis, sur les traces de La Fayette. Elle réalise ensuite d'autres navigations vers la Bretagne (2016), la Méditerranée (2018) et la Normandie (2019), où elle participe à plusieurs fêtes maritimes. En septembre 2021, elle rejoint le port de Bayonne pour un important chantier d'entretien.
Les membres d'équipage proviennent d'une pluralité de corps de métiers ayant été formés pour apprendre à être marins comme au XVIIIe siècle.
L’Hermione est un navire de guerre français en service de 1779 à l'arsenal de Rochefort. C'est une frégate de 12 de la classe Concorde portant 26 canons de 12 livres et 8 canons supplémentaires de 6 livres.
Elle est connue pour avoir conduit pour sa deuxième traversée le marquis de La Fayette aux États-Unis en 1780, lui permettant de rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance.
En 1793, l’Hermione est engagée dans l’embouchure de la Loire pour appuyer les troupes républicaines contre les Vendéens. Alors qu'elle sort de l’estuaire le , elle heurte un rocher et coule au large du Croisic.
Quelques chiffres : un grand mât à 54 mètres au-dessus de la quille, 2 000 chênes sélectionnés dans les forêts françaises, un puzzle de plus de 400 000 pièces de bois et de métal, 1 000 poulies, une tonne d'étoupe pour le calfatage, 22 canons au calibre des boulets de 12 livres sur le pont de batterie et 6 canons au calibre des boulets de 6 livres sur le pont de gaillard.
L'Hermione est un trois-mâts carré, c'est-à-dire que ses trois mâts portent des voiles carrées.
Le mât de misaine et le grand mât portent chacun trois voiles carrées, de bas en haut : une basse voile, un hunier et un perroquet, tandis que le mât d'artimon porte les deux plus hautes au-dessus d'une voile aurique.
Le mât de beaupré porte trois focs ainsi qu'une voile carrée, la civadière.
Entre les mâts (mât de misaine et grand mât d'une part, grand mât et mât d'artimon d'autre part) se trouvent deux étages de voiles d'étai.
De l'avant à l'arrière, on compte 17 voiles[2] en lin totalisant une surface de 2 051 m2.
La fabrication des voiles a impliqué 3 entreprises de voilerie : Incidences à la Rochelle pour la découpe, Burgaud à Noirmoutier pour l'assemblage des laizes, et Anne Renault[3] pour les finitions réalisées à la main[4].
En navigation, l'équipage de l'Hermione est généralement composé de 18 marins professionnels et 56 gabiers volontaires[5].
L'équipage est divisé en 3 équipes appelées tiers, chacune comprenant un officier chef de quart (second capitaine ou lieutenant), un chef de tiers et son adjoint, et 18 à 20 gabiers. Les 3 tiers travaillent successivement pendant des périodes de 4 heures appelées quarts.
Plusieurs modifications sont apportées au plan original du navire[6], par souci de solidité et de sécurité : en particulier, les pièces de charpente sont boulonnées et non chevillées afin d'éviter le jeu consécutif à la durée de construction. Les mâts sont collés et non assemblés par des cercles métalliques, afin d'éviter les infiltrations d'eau. Si drisses et balancines ont recours aux cordages synthétiques[7], en revanche les autres manœuvres courantes restent en chanvre et la voilure en lin.
L'interdiction de manœuvrer à la voile dans les ports a obligé à doter le navire de deux propulseurs azimutaux à moteurs électriques alimentés respectivement par des groupes électrogènes de 300 et 400 kW[8]. Un groupe auxiliaire de 80 kW alimente l’éclairage électrique (tubes fluorescents et LED), des équipements de cuisine, huit congélateurs et réfrigérateurs, deux lave-linge et deux sèche-linge, un système de chauffage-ventilation forcée, tous les appareils modernes de navigation : gyrocompas, ECDIS, GPS, sondeur, radar, radio par satellite et VHF, ainsi qu’une batterie d’ordinateurs. Ces modifications sont indispensables pour rendre le navire assurable. Le navire est également équipé d'un système d'assèchement par pompe électrique, qui permet de diminuer le travail manuel à bord et contribue, avec la motorisation des apparaux de mouillage (voir infra), à rendre le navire opérationnel avec un équipage réduit à 80 hommes au lieu de plus de 200 au XVIIIe siècle[9].
L’Hermione de 1779 avait six ancres : ancre principale (1 700 kg), ancre de veille (1 500 kg), ancre d'affourche (1 400 kg), 2 ancres de touée (400 kg) et, en cale, la grande ancre ou « ancre de miséricorde », gréées à chaque fois sur une ligne de mouillage en chanvre, à relever avec cabestan et tournevire[10]. La réplique peut se contenter de deux ancres de 1 500 kg, gréées respectivement sur des chaînes de 192 et 165 m, dont le poids lui-même assure à l'ensemble une bien meilleure tenue que les mouillages d'origine. Ces lignes ne sont plus relevées à bras, mais au cabestan électrique[11].
Les canons ne sont pas percés jusqu'au fond et sont donc non fonctionnels : s'ils l'avaient été, l’Hermione aurait été considérée comme un navire de guerre et n'aurait pu appartenir qu'à la Marine nationale. De plus, aujourd'hui l’Hermione ne compte que 22 canons dans sa batterie alors qu'au XVIIIe siècle elle en avait 26.
Pour le confort et l'intimité de l'équipage, ont été installés des douches et des WC individuels (au XVIIIe siècle, l'équipage faisait ses besoins sur un banc percé à la poulaine, près de la proue du navire et à la vue de quiconque). Trois dortoirs ont également été aménagés dans le faux-pont pour loger les 56 gabiers volontaires, qui se partagent banettes et hamacs.
L'ambition de l'Association Hermione-La Fayette était de reconstruire le plus fidèlement possible la frégate d'origine (à quelques inévitables adaptations près) un navire de plus de 65 mètres de long portant trois mâts et 2 100 m2 de voilure, et dont la coque est entièrement réalisée en chêne.
Les plans du navire originel étant perdus[12], ce sont ceux de son sister-ship la Concorde qui ont servi pour construire la réplique, avec les modifications nécessaires pour entrer dans le cadre de la réglementation actuelle mais aussi pour assurer un confort minimal à l'équipage.
La Marine nationale a fourni un pavillon national géant identique à celui qui flotte au-dessus du pont du Charles-de-Gaulle.
Le chantier fut installé dans l'une des deux formes de radoub - Louis XV - situées à l'extrémité de la Corderie royale, au bord de la Charente à Rochefort. Le lieu fut conçu dès le début et aménagé pour la visite.
Dès l’origine du projet, il s’agit non pas uniquement de reconstruire, au cœur de l’ancien arsenal de Colbert, un navire du XVIIIe siècle, mais avant tout de faire partager au public cette aventure, afin qu’il puisse découvrir les grandes étapes de cette reconstruction. Au fil du temps, le projet se révèle être un véritable succès populaire : près de 250 000 visiteurs par an, le seuil symbolique des trois millions et demi de visiteurs est franchi en 2012[13]. Ce succès populaire constitue, avec le soutien des collectivités territoriales, la ville de Rochefort, le département de la Charente-Maritime, et la région Poitou-Charentes, le moteur principal du financement de la construction de l’Hermione.
La construction de la coque et tout le gros œuvre de la charpente ont été confiés à l'entreprise Asselin de Thouars en 1997[14] d'après un dossier d'appel d'offres de marchés publics choisi collégialement. Symboliquement, la quille de l'Hermione fut posée au fond de la forme de radoub Louis XV le 4 juillet 1997, jour anniversaire de la déclaration de l'indépendance américaine[15].
La construction commence. L'arcasse et l'étambot sont posés dès 1997, et la mise en place des 62 couples façonnés se déroule de l'arrière vers l'avant jusqu'à l'été 1999. C'est ensuite l'étrave qui est installée, le « squelette » du navire est alors terminé. La carlingue est posée en 2000, les baux en 2001, les charpentiers se consacrent ensuite au vaigrage et au bordage de la coque du navire[15].
Au XVIIIe siècle, le navire initial avait été construit en six mois. En cependant, les annexes : le petit canot et le grand canot, la chaloupe, la plus grande des trois annexes embarquées de l’Hermione est mise à l'eau, à défaut de la frégate elle-même.
Les travaux de peinture de la coque terminée débutent en 2009, ceux de l'intérieur en 2010. La figure de proue est dévoilée en novembre 2011 : elle représente un lion de 3,5 mètres tenant entre ses pattes la couronne du roi de France et le blason aux trois fleurs de lys.
La coque nue de la frégate terminée (sans son gréement) effectue un premier « test de navigation » le [16] remorquée sur la Charente[17] avant de rejoindre la forme de radoub Napoléon III, voisine de la forme Louis XV, plus adaptée à la poursuite des travaux du chantier.
De 2012 à 2014, une équipe de gréeurs suédois de "JB Riggers", forts de leur expérience sur le Gotheborg, réplique d'un navire de la Compagnie suédoise des Indes occidentales, met en place les mâts et le gréement. Cette période est également mise à contribution pour former le futur équipage du navire.
Après 17 ans de labeur, l'Hermione est enfin lancée le 7 septembre 2014.
L'Association Hermione-La Fayette est créée en 1992 dans l'objectif de mener à bien la construction de la réplique de l'Hermione. L'écrivain Erik Orsenna, déjà président de la Corderie royale - Centre international de la mer depuis 1991, en est le président fondateur. Benedict Donnelly, fils d'un citoyen américain qui participa au débarquement de Normandie, et d'autant plus sensible aux valeurs que véhicule l’Hermione, lui succède de 1994 à 2016.
Olivier Pagezy, actuel président de l'association, veillait déjà depuis de nombreuses années à la bonne gestion financière de l'association comme Trésorier. Riche d'un parcours professionnel varié, il a une bonne expérience du secteur public, comme du secteur privé dans le secteur financier.
Dès le début du projet et jusqu'à son décès à la fin de l'année 2005, Raymond Labbé, constructeur naval malouin et conseiller technique auprès du ministère de la Culture pour le patrimoine maritime, est au sein de l'association le conseiller technique. Sa grande expérience de la construction navale en bois et sa connaissance du patrimoine naval français contribuent fortement à la mise en œuvre du projet. Aujourd'hui, les membres d'un comité technique présidé par Jean-Pierre Saunier apportent leurs compétences aux entreprises chargées de la construction de la frégate.
À Rochefort, une équipe de plus de 20 salariés animée par Émilie Beau, déléguée générale de l'association depuis 2019 prenant la suite de Bertrand Sallé de Chou et de Maryse Vital, déléguée générale de 1997 à 2017, assure la gestion quotidienne de l'association : gestion générale du projet, navigations, coordination, suivi administratif et financier, gestion des adhésions, communication, gestion du site touristique à Rochefort, relations presse, relations publiques, relations avec les partenaires, gestion de la boutique de l’Hermione, vente de produits dérivés à Rochefort et en escale, maintenance et entretien du site et du navire, etc.
Tous les ans, l'association Hermione – La Fayette compte entre 3 000 et 5 000 adhérents.
L'adhésion aide l'association à remplir l'ensemble de ses missions.
Chaque année, le bureau présente en assemblée générale, le bilan de l'année écoulée, ainsi que les orientations de l'association pour l'année à venir.
L'association compte également 60 bénévoles et plus de 500 volontaires navigants, présents en mer et sur le chantier de l’Hermione à Rochefort.
Gabiers ferlant le hunier de misaine | Gabiers à l'entrainement sur une voile en 2014.
Les volontaires naviguant s'occupent également de la manœuvre des voiles sur les gréements. |
Une gabière sur la hune de l’Hermione.
Le métier se féminise. |
Les travaux de construction étant achevés, il est temps de tester les qualités nautiques de la frégate. Pendant 3 mois, de septembre à novembre, l’Hermione navigue en cabotage sur l'Océan et la mer d’Iroise. Ces essais l'amènent dans les villes de La Rochelle, Bordeaux et Brest avant un retour à Rochefort son port d'attache en . Ces essais s'avérant concluant, l'association peut se tourner alors vers le projet et la réalisation d'un voyage vers l'Amérique.
Le , après une escale rochelaise, l'Hermione célèbre son départ pour les États-Unis, par un dernier mouillage dans la rade de l'Île d'Aix, pour y recevoir la visite du président de la République François Hollande, et aussi un gigantesque feu d'artifice, qui illumine l'ancien arsenal rochefortais. Après une longue traversée, les côtes américaines sont aperçues à Bodie Island (Caroline du Nord) le , après une escale technique à Las Palmas de Gran Canaria.
La frégate fait une escale dans les ports de nombreuses villes de la côte américaine : la première est Yorktown le [18], puis viennent, Alexandria, Annapolis, Baltimore, Philadelphie, New-York, Newport, Greenport, Boston, et Castine. Après une escale canadienne à Lunenburg, et un passage à Saint-Pierre-et-Miquelon, elle revient en France métropolitaine le à Brest[19].
Elle se dirige ensuite vers Bordeaux, et retrouve le , son port d'attache Rochefort où l'accueil est grandiose pour son retour. De grandes fêtes de reconstitution d'époque sont organisées[20].
De juin à , l’Hermione rend visite à Saint-Malo, avant de rallier les fêtes maritimes de Brest[21].
En 2018 l’Hermione effectue son deuxième grand voyage, nommé « Libres ensemble, organisé en partenariat avec l'Organisation internationale de la francophonie. Le voyage conduit donc la frégate de l'Océan Atlantique à la Mer Méditerranée, en embarquant une centaine de jeunes issus des pays de la francophonie au titre de gabiers volontaires. Elle quitte Rochefort le pour une escale à La Rochelle. La navigation débute en février 2018 à destination de Tanger, Sète avec la participation aux fêtes maritimes d'Escale à Sète, Toulon, Marseille, Port-Vendres, Nice, Bastia, et retour en Atlantique par Portimão, Pasaia, et Bordeaux avant le retour à Rochefort le [22].
La navigation effectuée par l’Hermione au printemps 2019 est intitulée « Normandie Liberté ». La frégate navigue en direction de la Normandie pour participer à l'Armada de Rouen, rassemblement nautique qui fête son 30e anniversaire du 6 au et qui coïncide avec les célébrations du 75e anniversaire du débarquement allié sur les plages de Normandie le 6 Juin 1944[23].
Après son départ le 4 avril 2019 de Rochefort et un carénage et entretien en cale sèche effectué au port de la Pallice, la frégate visite les villes de Cherbourg[24], Dieppe, Ouistreham[25], Saint-Nazaire[26], Nantes, Rives-en-Seine, Rouen, Honfleur et Brest pour un retour à Rochefort le . Lors de l'escale à Nantes, à l'occasion du festival "Débord de Loire", l'ancre historique de l'Hermione, prélevée en 2005 sur l'épave et restaurée, est exposée face à la réplique de la frégate[27].
Face à la pandémie du COVID19, l'Association Hermione - La Fayette a su faire face et mobiliser toute sa communauté pour franchir ce grain imprévu. Malgré le report des projets de navigations, l'Association s'est montrée très résiliente et a su se rassembler derrière la frégate.
Lors du passage en cale sèche à La Pallice en juin 2021, les équipes de l'Hermione découvrent une avarie localisée à l'arrière bâbord du navire[28]. Après une réparation provisoire, la frégate retourne à Rochefort pour passer l'été et accueillir ses nombreux visiteurs et préparer une opération de carénage de grande envergure.
Le port de Rochefort ne disposant pas, à ce jour, d'équipements nécessaires à la mise au sec de l'Hermione, c'est vers le port de Bayonne et la forme de radoub située à Anglet que l'Hermione se dirige au mois de septembre 2021[29]. Les travaux de réparations ont duré jusqu'en février 2023[30].
À l'automne 2021, le navire s'installe en cale sèche au port de Bayonne. Initialement prévue en 2022, le prochain voyage de L'Hermione doit mener le navire dans différents ports d'Europe du Nord[31]. À quelques jours de son départ de la cale sèche, la prolifération de deux champignons est découverte sur différentes pièces en bois du bateau. La présence et le développement de polypore et de lenzite des clôtures retardent d'une année le voyage dans les ports d'Europe du Nord, le temps d'effectuer les travaux et d'appliquer les traitements nécessaires[32]. L'association annonce, en février 2024, avoir encore besoin de 4 millions d'euros pour réaliser les travaux de remise en état[33]. Apparemment, la présence des champignons était connue de l’association dès 2007[34]. Faute de financements pour que la frégate reprenne la mer, la question de la possibilité d'en faire un bateau-musée est évoquée.
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