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chef opérateur de cinéma De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri Alekan est un directeur de la photographie français né le à Paris et mort le à Auxerre[1].
Naissance |
18e arrondissement de Paris |
---|---|
Nationalité | Français |
Décès |
(à 92 ans) Auxerre (Yonne) |
Profession | Directeur de la photographie |
Henri Alekan étudie au Conservatoire national des arts et métiers, puis à l'Institut d'optique, tout en suivant les cours pratiques de Pathé-Cinéma. Assistant opérateur (notamment du chef opérateur Eugen Schüfftan) dès 1928, ses sympathies syndicales pour le Front populaire l'amènent à créer une association des assistants opérateurs. Il est ensuite, jusqu'en 1940, cadreur puis chef opérateur.
Interdit - de jure - d'exercer la profession de directeur de la photographie par la loi sur le statut des juifs du gouvernement de Vichy, il tiendra néanmoins ce poste dans le film d'Abel Gance Vénus aveugle, tourné en zone libre en 1941, ainsi que pour le documentaire de René Clément Ceux du rail, également tourné dans le sud de la France, donc en zone non occupée. Il fonde aussi à Cannes, à l'automne 1940, le Centre artistique et technique des jeunes du cinéma (CATJC)[2], qui prend la forme associative à Nice en et dont feront partie Yannick Bellon, Philippe Agostini, Jacqueline Audry, Yves Baudrier, René Clément, Paul Gilson, Maurice Labro, Tony Leenhardt, Jean Lods, Louis Page, Georges Régnier, Claude Renoir, André Thomas, etc.
À la Libération, il participe à la Commission supérieure technique (CST), fondée en chez Max Douy par Jean Painlevé entre autres. Après guerre, il est également cofondateur avec Louis Daquin de la Coopérative générale du cinéma français[3], pour la production de films exigeants.
La célébrité vient à la Libération avec un des films produits par la Coopérative, La Bataille du rail de René Clément (1946), dans le style documentaire. La même année, le succès redouble avec La Belle et la Bête, de Jean Cocteau, dans le style fantastique. Son principal collaborateur est désormais le chef électricien Louis Cochet, qu'il a connu résistant.
Sans effets recherchés, mais toujours au service du réalisateur, Henri Alekan a joué de sa capacité à passer du réalisme à la poésie dans Les Maudits (René Clément, 1947), dans Les Amants de Vérone (André Cayatte, 1949), dans La Marie du port (Marcel Carné, 1949) ou dans Une si jolie petite plage (Yves Allégret, 1949), se révélant un maître de la photographie en noir et blanc. Le passage à la couleur ne le prend pas de court, comme le montrent Austerlitz (Abel Gance, 1960), La Princesse de Clèves (Jean Delannoy, 1961) ou Topkapi (Jules Dassin, 1964).
Son engagement ne cesse pas avec le succès. Avec Albert Viguier et Max Douy, il crée l'AFC et prend des responsabilités au sein de l'Union des auteurs réalisateurs et techniciens du cinéma et de la télévision, qui est une caisse de secours. Par ailleurs, il préside le Syndicat des techniciens du 25 avril 1965 au 1er mai 1968.
En 1959, il assure lui-même la réalisation d'un documentaire, L'Enfer de Rodin[4]. En 1986, il récidive avec La Petite Danseuse de Degas. En 1987, il apporte une contribution essentielle à la réussite des Ailes du Désir de Wim Wenders. Deux ans plus tard, il se met au service de l'IMAX pour un film de Pierre Étaix destiné à La Géode intitulé J'écris dans l'espace.
Au début des années 1970, afin de pallier l'absence de cours du soir à l'IDHEC, il crée le Cours Alekan, initialement accueilli par Silvia Monfort dans son Carré (square des Arts et Métiers). Il fut ensuite déplacé dans le quartier Latin, à l'Institut de l'audiovisuel, rue Henri-Barbusse, puis à la cinémathèque du Palais de Chaillot, ensuite au Studio Action. Le cours, hébergé à sa fin à la Filmothèque du quartier latin qui était en liaison avec les universités de Nanterre et de Jussieu, a pris fin en 2009.
Son travail a inspiré Cosette Harcourt pour le style du Studio Harcourt[5].
Inventeur en 1954, avec Georges Gérard, d'un procédé breveté de projection frontale sur écran à microbilles destiné aux effets spéciaux par transparence, dénommé Transflex[6],[7], il consacre la fin de sa vie à des spectacles de mise en lumière des villes, les Chemins de lumière.
Il est membre du jury de la compétition officielle longs métrages du Festival de Cannes 1983.
Très engagé dans le syndicalisme et l'enseignement du cinéma, il a transmis dans un livre de référence son approche de la lumière, Des lumières et des ombres, qu'il commente dans le film de Laurent Roth, Des Lumières et des hommes (1986).
Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse (division 29, au petit cimetière). La cinémathèque de Boulogne-Billancourt, ville où il habitait, porte son nom.
En collaboration avec Patrick Rimoux, Henri Alekan a développé en 1996 l'illumination d'un des escaliers de la rue du Chevalier-de-La-Barre à Montmartre (Paris XVIIIe). Créée à base de fibres optiques, cette installation pérenne représente les constellations du 1er janvier au 1er juillet.
Il est directeur de la photographie pendant le tournage du clip de "The Perfect Kiss" (1985), pendant lequel le groupe New Order joue réellement[8]. Le clip se démarque en particulier par de nombreux gros plans sur les visages concentrés des membres du groupe[9].
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