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commune française du département de la Côte-d'Or De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Genlis [ʒɑ̃lis] est une commune située dans le département de la Côte-d'Or, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Genlis | |||||
Château de Genlis. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Côte-d'Or | ||||
Arrondissement | Dijon | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine Dijonnaise (siège) |
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Maire Mandat |
Martial Mathiron 2020-2026 |
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Code postal | 21110 | ||||
Code commune | 21292 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
5 165 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 428 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 14′ 30″ nord, 5° 13′ 26″ est | ||||
Altitude | Min. 193 m Max. 205 m |
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Superficie | 12,08 km2 | ||||
Type | Petite ville | ||||
Unité urbaine | Genlis (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Dijon (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Genlis (Côte-d'Or) (bureau centralisateur) |
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Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côte-d'Or
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Liens | |||||
Site web | mairie-genlis.fr | ||||
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Ses habitants sont les Genlisiens et les Genlisiennes.
La ville de Genlis est située dans le département de la Côte-d'Or en région Bourgogne-Franche-Comté, et appartient à l'arrondissement de Dijon et au canton de Genlis. Les villages proches de Genlis sont : Varanges à 2,27 km, Beire-le-Fort à 2,85 km, Labergement-Foigney à 2,90 km, Longeault-Pluvault à 3,38 km, Tart-le-Bas à 3,82 km. Toutes ces communes sont situées en Côte-d'Or. L'altitude de Genlis est de 199 mètres. Sa superficie est de 12,08 km2, sa densité de population est de 453,97 habitants par km2, sa latitude est de 47,241 degrés nord et sa longitude est de 5,221 degrés est[1].
La rivière la Tille et la rivière la Norges sont les principaux cours d'eau qui traversent Genlis. On y trouve également le ruisseau des Creux-Jacques.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique altéré et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Bourgogne, vallée de la Saône, caractérisée par un bon ensoleillement (1 900 h/an), un été chaud (18,5 °C), un air sec au printemps et en été et des vents faibles[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 799 mm, avec 11 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Dijon-Longvic », sur la commune d'Ouges à 11 km à vol d'oiseau[4], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 743,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Au , Genlis est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle appartient à l'unité urbaine de Genlis, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dijon, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 333 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[11],[12].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (73,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (72,2 %), zones urbanisées (15,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,5 %), zones agricoles hétérogènes (1,3 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
En 867, Genlis s'écrit Gediacensis finis dont l'origine vient peut-être du nom d'un Gallo-romain appelé Aegidius ou Genelius, l'ancêtre du prénom Gilles car le D d'origine grecque devient souvent L en latin[14].
La ville de Genlis n'a pas toujours été connue sous ce nom. Différents cartulaires, ceux des abbayes de Saint-Bénigne (future cathédrale), de Tart, de Clairvaux, de Cîteaux, différentes chroniques dont celles de Bèze et de Saint-Bénigne ainsi que les archives départementales offrent des renseignements sur l'évolution de son nom à travers les âges. À l'époque carolingienne Genlis s'appelait Getliacus, Gediacensis finis en 867, Gilniacensis finis en 868, Janlint vers 1060, Genliacensis finis au XIe siècle, Genlé, Genleium en 1132, Genleio en 1180, Janlée en 1191, Jamleium en 1234, Genlliacum en 1235, Janli en 1236, Genllé en 1238, Janleium en 1248, Genlerum en 1249, Janlé en 1260, Janleyum en 1297, Genleyum en 1285, Janley en 1290, Jenlleium en 1297, Jamley en 1360, Jamleyum au XIVe siècle, Janly en 1498, Janlis en 1637, Jenlis en 1666, Janlys en 1679, Jeanlis en 1685, Jeanly en 1728, Genlis ou Janly en 1783. Genlis semble avoir été définitivement adopté à la fin du XVIIIe siècle[15].
La première mention écrite de Genlis date approximativement de 866. Une mention est faite de Finis Genliacensis (finage de Genlis) dans les chroniques de Saint-Bénigne à l'occasion d'une "Malle" ou "Placite" public, tenue à Lux. Il s'agissait d'une assemblée politique composée des principaux fonctionnaires - évêques, comtes, abbés - qui assistaient le roi de leurs conseils. Ces placites se tenaient en mai ou en octobre[16].
La deuxième plus vieille mention de Genlis se situe aux environs de 1060. Berno, de Genlis, donne à Saint-Pierre de Bèze une propriété qu'il possède au village de Coriant (qui a aujourd'hui disparu), s'en réservant le revenu sa vie durant. Ce n'est pas un seigneur, mais un simple propriétaire fermier (villicus Janlint Villae) comme le souligne l'acte en latin : « Notum sit omnibus praesentibus et futuris, quod Berno villicus Janlint Villae, quoddam alodum juris sui, quod jacet in villa Coriaut dicta, ea condicione dedit S. Petro, et propria manu super altare misit, ut ipsius alodi usuarium fructum retineret tempore vitae suae : post discessum vero vitae ad locum sancti Petri rediret cum omni integritate. Hujus donationis, quam viva voce fecit, vivos testes adhibuit; quorum nomina haec sunt : Odilo Praepositus, Rodulfus, Dado, Aldo, Ewardu »[17].
L'occupation du site de Genlis remonte aux Romains. Une présence militaire à Genlis est attestée sous la forme d'un poste retranché qui serait le point de départ d'une voie romaine, dite Chemin des Romains, ou d’une chaussée Brunehaut[18]. En 1973, une villa gallo-romaine à Genlis est découverte par prospection aérienne: "à l'intérieur du castrum gallo-romain, reconnu grâce à ses tours d'angle et à sa double enceinte, des traces éparses de bâtiments simples, composés pour la plupart d'une seule pièce, sont apparues au milieu de lignes désordonnées d'époques plus récentes. Ces bâtiments pourraient être ceux d'établissements ruraux à proximité de la forteresse?"[19]. Le Chemin des Romains reliait Genlis à Arceau. Sur ce tronçon de voie, de nombreuses découvertes archéologiques ont été faites, notamment à Izier, Cessey-sur-Tille, Bressey-sur-Tille et Arc-sur-Tille[20]. Arc-sur-Tille se trouvait alors au point d'intersection du Chemin des Romains venant de Genlis, avec la voie romaine Besançon-Alise-Sainte-Reine, en direction d'Alise. Une statuette en bronze du haut-empire et deux statuettes de Mercure ont été retrouvées lors de fouilles. Bressey-sur-Tille se situait sur la voie se dirigeant sur Arcelot au nord et Genlis au sud[21]. Finalement, le "Chemin des Romains" rejoignait le village d'Arceau à proximité duquel passait la voie romaine de Dijon à Mirebeau[22].
Les fouilles archéologiques des lieux-dits « le Johannot » et « la Voie romaine » entre Genlis et Izier ont révélé des vestiges datant de la Tène Finale[23]. La période gallo-romaine est représentée par les restants d'une nécropole à incinération (Ier siècle apr. J.-C.) située sur « Le Johannot ». Plusieurs vases et monnaies gauloises ont été mis au jour en bordure de "la Voie romaine"[24]. Des tessons de céramiques gauloises et d'amphores du Ier siècle av. J.-C. ont été découverts dans un fossé situé à côté des deux premiers sites[25]. C'est entre ces deux sites que les archéologues ont découvert les restes d'un village mérovingien.
Au début des années 1990, les travaux d'aménagement de l'autoroute A39 Dijon-Dole mettent au jour les vestiges d'un village mérovingien aux lieux-dits « le Johannot » et « la Borde » sur le territoire de Genlis. Ces fouilles révèlent l'existence de vingt-neuf constructions rectangulaires semi-enterrées en bois, appelées « fonds de cabanes ». Leurs dimensions varient entre 1,80 à 3,30 m de longueur, 1,70 à 3,60 m de largeur et une surface moyenne de 4 à 8 m2. Leurs fonctions varient aussi : certaines servent de « réserves, de stockage, de réserve, d'abri pour les petits animaux [...] ou encore d'atelier artisanal (tissage, métallurgie, travail du bronze ou de l'os) »[26].
D'autres types de construction ont été identifiées comme des habitations par les restes de trous de nombreux poteaux. Ces habitations diffèrent en formes et dimensions. On trouve également de petites structures qui pourraient être des greniers sur pieux, des silos qui ont « livré des échantillons de seigle, de blé en grain, de sureau hièble, de poirier, de millet commun, de chou, de morelle noire mais aussi des plantes sauvages, renvoyant l'image de surfaces cultivées et de prairies (herbes fourragères) ». Ces Genlissiens du VIIe siècle étaient des agriculteurs et des éleveurs comme l'atteste la présence de granges abritant des bœufs, des porcs, mais aussi des caprinés, des volailles et des chevaux. Les dernières structures qui apparaissent forment des fossés, des palissades et des chemins.
Trois sépultures ont été découvertes lors des fouilles. Le premier squelette est celui d'un « adulte jeune de sexe masculin mesurant environ 1,66 m. [...] Le deuxième individu était inhumé dans la même position à environ 30 à 40 cm du premier. Il s'agissait d'un adulte âgé [...]. De nombreuses lésions dégénératives de type arthrose ont été observées, surtout au niveau des vertèbres. [...] Le sujet portait à la ceinture une plaque boucle en fer paraissant dater de la première moitié du VIIe siècle. Un troisième individu a été dégagé [...]. Il s'agissait d'un sujet jeune (adolescent) du sexe masculin [...] et portait à la ceinture une boucle en bronze datée du VIe siècle ».
Parmi les objets excavés, on trouve des tessons de céramique provenant de gobelets, d'écuelles, d'oules (marmites), de cruches et de vases. Le mobilier métallique comprend des clous, une clochette, un tisonnier torsadé, des couteaux, etc.
De la période féodale jusqu'à la Révolution française, qui entraîna la suppression des privilèges, le territoire de Genlis a porté le titre de seigneurie. Au XVIIIe siècle, l'abbé Courtépée, dans sa Description générale et particulière du Duché de Bourgogne, rapporte que sous l'ancien régime, Genlis était également une paroisse du diocèse de Chalon-sur-Saône, archiprêtré de Mailly, vocable de Saint Martin et patronage du prieuré de Saint-Vivant. Du point de vue féodal, la seigneurie de Genlis était un arrière-fief car elle relevait de la seigneurie, plus tard marquisat, de Mirebeau, dont les seigneurs prêtaient directement hommage au duc de Bourgogne. Huchey dépendait de Genlis, et Athée et Magny près d'Auxonne relevaient de Genlis[27]. Au XVIIIe siècle Genlis comptait 80 feux et 400 communiants, y compris Huchey. Il y avait marché le jeudi et deux foires par an[27].
Les marques féodales sont, entre autres, la maison forte — puis le château — de Genlis, ainsi que les divers droits et privilèges dont jouissent les seigneurs. Les seigneurs de Janly et les personnages qui possédaient des biens à Genlis jouissaient des droits et privilèges suivants.
L'hommage[28] était exigé entre le suzerain et le vassal pour assurer stabilité et paix. Ainsi en 1340, le vénérable père Pouçard, abbé de Saint-Étienne de Dijon et propriétaire à Genlis, reçoit l'hommage de Symon, en présence de Raymond de Chailly et Jean Cultivier, de l'église de Dijon et tabellion juré, qui reconnaît qu'il "tenait en fief au nom de sa femme, de l'abbé sus-dit les prés qu'il tient dans une île du finage de Janley, lesquels joignent les prés dudit abbé; et quant à ces prés mouvant en fief du monastère, Symon, comme vassal et homme dudit abbé au nom du monastère, jura foi et hommage au baiser que lui donna sur la bouche ledit abbé, selon la coutume, lui promettant ainsi fidélité. Ceci fait, ledit abbé a demandé d'en établir un acte officiel qui serait scellé du sceau de l'église de Langres".
Le droit de gîte[29] était également exercé par l'abbé de Saint-Étienne de Dijon. Quiconque est abbé de Saint-Étienne de Dijon peut exercer ce droit. L'abbé, quand bon lui semble, peut, pour une fois, "aller à Janley faire et prendre son séjour pour un jour naturel accompagné honorablement, selon son état, aux dépens de leurs dits hommes dudit Janley. Le mercredi après Pâques 1399, Robert de Bautigny, abbé de Saint-Étienne, exerça le droit de gîte à Genlis, accompagné de maître Jean Joliot, bailly dudit monastère et de Guiot de Marandeuil, procureur de Saint-Étienne. Ils furent logés chez Perrenot de Nouhet, le maître de poste en la dite ville de Genlis et après dîner furent 'tenus les jours de justice' (cour de justice). L'abbé y soupa aux frais dudit Perrenot et prit le gîte ; il était alors dans la treizième année de sa fonction". En 1432, le droit de gîte est exercé par messire Alexandre de Pontailler, abbé de Saint-Étienne. Le , ce fut l'abbé Thibaut de Viard qui l'exerça.
La taille et l'impôt consenti au souverain (appelé les fouages au XIVe siècle, les aides au XVe siècle, l'octroi ou le don gratuit aux siècles suivants)[30].
Les "cerches" des feux étaient ordonnées par les élus du Parlement pour la répartition et le collecte des impôts consentis au souverain. Trois recherches sont exécutées pour Genlis et Huchey en 1375, 1431 et 1469. Ces recherches des feux mettent également en lumière des informations sur les impôts - la taille en l'occurrence - collectés par les seigneurs, afin de repartir également les fouages et aides. L'état de l'imposition seigneuriale à Genlis et Huchey sont ainsi décrites. Notons qu'un feu abonné signifie qu'il paye une certaine somme d'argent à un certain moment de l'année. Ce feu échappe à l'appétit financier du seigneur et n'est plus « taillable et corvéable à merci », ceci avec l'accord du seigneur qui se doit de ménager ses sources de revenus au risque de voir ses terres désertées…
Ainsi, en 1375 :
En 1431, la « cerche » est plus loquace :
En , on obtient les résultats suivants :
Les revenus du curé de Genlis venaient de la dîme qu'il collectait sur les habitants de Genlis. Elle était d'une gerbe sur douze.
Les habitants de Genlis devaient le droit de garde et de guet au seigneur. Ils devaient, à tour de rôle, garder pour le seigneur la maison forte. Ils pouvaient en échange profiter du droit de refuge quand l'insécurité des temps les y forçaient.
Les habitants de Genlis et des villages voisins étaient retrayants, c'est-à-dire qu'ils avaient le droit de se réfugier entre les murs de la maison forte avec animaux et bagages en cas de danger. Pour cela, ils fournissaient corvées et des hommes de garde au seigneur.
Les Templiers, puis les Hospitaliers jouissaient du droit d'usage dans les bois de Genlis et d'Huchey. C'était une concession du duc Hugues III accordée à eux pendant qu'ils étaient au siège de Ptolémais en 1191, avec en plus d'assez fortes redevances.
La seigneurie fut possédée du XIe siècle jusqu'à la Révolution française par plusieurs familles, et elle est transmise soit par héritage, par dot ou par vente. La première famille qui la posséda est la famille qui adopta le nom de Janly[32]. Les seigneurs médiévaux de Genlis appartiennent à des familles de bonne noblesse ancienne, mais seconde. Ils apparaissent dans les actes avec les qualifications sociales et épithètes d'honneur de « chevalier » et d'« écuyer », de « noble homme », de « messire » et de « noble seigneur » pour les hommes. Leurs femmes sont qualifiées de « damoiselle ». On ne rencontre ni « monseigneur », ni « madame », ni « haut et puissant seigneur » ou « haute et puissante dame », honneurs uniquement réservés à la haute noblesse[33]. Les différents seigneurs de Janly possèdent les terres de Genlis (anciennement Janly), Saulon-la-Chapelle, Uchey, Verchisy, Marcilly-les-Nonnains, Magny-la-Ville près de Semur-en-Auxois, Montilles et Dracy-les-Vitteaux en franc-alleu[34].
Les origines de la maison de Janly prennent racine dans la nuit des temps. Elle est décrite « fort ancienne » et « ancienne maison de Bourgogne »[36]. Les seigneurs de ce nom apparaissent dans les textes à partir du XIIe siècle et se perpétuent jusqu'au XVIIe siècle. Les Janly s'allient à la noblesse bourguignonne issue de l'épée et de la robe : Estrabonne, Vaux, Mâlain, Colombier, La Marche, Fyot, Le Fèvre, Mazilles, Charrecey, Daubenton, Senevoy, Balay et Thienes. Les Janly entrent aux États de Bourgogne en 1355, soit peu de temps après leur création. Cela met en valeur la haute position sociale des Janly dans la région dijonnaise, et souligne l'ancienneté de leur noblesse. Cette maison est une branche cadette de la maison de Mailly-Fauverney, elle-même descendue des anciens comtes de Dijon. Elle est issue d'un seigneur du nom de Gui, "frère probable d'Étienne II", seigneur de Fauverney[37],[38].
Non Connectés: Sont-ils le même homme? -Jean de Tortenoe, mari d'Adelinete et fils de Lambert de Janly, donne par engagement à Hugues Baroin le tiers du moulin de Tortenoe et ses dépendances que ce dernier transporte à Othenin de Verceaux, écuyer, par lettres de /2, 1297/8) -Joannet de Janly, fils de Lambelet de Roissin, vend en le tiers du moulin de Tortenoe sur l'Ouche à Jean de Tart dit Villemin, puis d'un autre tiers en [48].
La tradition des illustres origines de la famille de Mailly remontent au Xe siècle : "Théodoric, comte de Mâcon et d'Autun, chambrier de France sous Louis-le-Bègue, eut deux fils, Manassès Ier et Aimar, comte de Dijon. Cet Aimar, tige des Mailly de Bourgogne, vivait en 901, du temps de Charles-le-Simple. Il eut pour fils unique Wautier de Mailly qui se vit frustrer du comté de Dijon par Manassès II de Vergy, son cousin germain. Wautier ou Gautier, mort en 970, laissa Humbert, sire de Mailly-sur-Saône et comte de Dijon en 1007. [Il a un fils] Humbert [qui engendre] Wédéric, père d'Anselme de Mailly"[50].
Quelles que soient ces origines, elles sont anciennes et distinguées. Les origines historiques de cette famille remontent en fait à Humbert de Mailly, comte de Dijon, époux d'Anne de Sombernon. Ils ont plusieurs fils dont Wédéric (ou Frédéric), auteur des Mailly de Picardie, Humbert II de Mailly dont descend la maison féodale des seigneurs de Fauverney[51] et le bienheureux Garnier de Mailly, abbé de Saint-Étienne de Dijon, ami de Saint Odilon, abbé de Cluny, mort en 1050 ou 1051[52].
Les Mailly, plus précisément la branche des seigneurs de Fauverney, ont probablement donné jour à la première maison féodale des seigneurs de Janly. En effet, parmi l'ensemble des terres d'Humbert de Mailly, on distingue plusieurs groupes de terres dont les deux importantes seigneuries de Mailly et Longeault. Genlis, elle, faisait partie d'un deuxième groupe de terres qui avait pour centre Fauverney. Humbert possédait ou avait des droits sur d'autres seigneuries dont Magny-sur-Tille, Cessey, Varanges, Arc-sur-Tille, Arceau, Quetigny, Chevigny-Saint-Sauveur et Bressey. Les sept fils d'Humbert prennent tous le nom de la terre qu'ils reçoivent de leur père. Il est indubitable que le grand domaine paternel est divisé entre les différents héritiers.
La seigneurie de Janly passe aux Mailly, probablement par héritage comme il en sera parlé ci-dessous.
Cependant une question se pose sur le sort de la seigneurie qui passe des mains de ses seigneurs éponymes dans celles de P. de Mailly, pour finalement échoir à Richard de Montmorot : « Pourquoi Genlis passe-t-elle des seigneurs de Janly à Pierre de Mailly[56]? »
Une simple vente pourrait expliquer ce changement de mains. Cependant, une transaction plus "naturelle" a pu s'opérer : on sait que les seigneurs de Janly et P.(ierre ou Perrin ou Perreau) de Mailly, seigneur de Longeault partageaient une origine commune, ce qui expliquerait pourquoi Janly devient la possession de ce dernier. La proximité entre les deux villages, issus du domaine d'Humbert de Mailly, pourrait aussi expliquer pourquoi P. de Mailly en a hérité. Les Mailly-Longeault en auraient donc tout naturellement hérité à l'extinction de la première Maison de Janly. Notons également que Pierre est choisi comme témoin lors de la ratification de 1256 (voir plus haut, Jean de Janly) ce qui montre les liens entre les Janly et les Mailly de Longeau(lt).
On peut également émettre l'hypothèse que Pierre de Mailly-Longeault l'a "donnée" à Richard de Montmorot pour éponger une dette. Il est possible que cette dette (remboursement de dot? héritage?) venait de la belle-mère du seigneur de Longeault, Marguerite d'Estrabonne, troisième épouse sans enfants de Marcel (ou Marteau ou Marceau) de Mailly, seigneur de Longeault, de La Perrière et de Mailly, père de Pierre. Cette dame est de même maison que la femme de Richard de Montmorot, Alix d'Estrabonne, (Georges de Montmorot la dit sa tante) ce qui expliquerait pourquoi et comment Janly tombe dans l'escarcelle de Richard de Montmorot[57].
La maison de Montmorot est originaire d'un village situé à côté de Lons-le-Saunier[59] dans le comté de Bourgogne. Avant que l'orthographe de son nom ne se stabilise, il s'écrivait de diverses façons : Montmorey, Montmoret ou Montmorot. Cette famille était l'une des plus distinguées du comté : ses seigneurs partageaient avec l'élite locale, dont les comtes de Bourgogne, le privilège d'être enterrés dans la cathédrale de Besançon[60].
À la maison de Janly succède la maison de Tenarre sur le territoire de Genlis. Cette maison est originaire de la Bresse Chalonnaise. Le premier seigneur connu s'appelle Huguenin de Tenarre, chevalier. Il vivait en 1272. Quoiqu'ancienne, cette maison appartient à la moyenne noblesse, mais elle va s'illustrer par des alliances endogames prestigieuses dans les maisons de Salins, Choiseul, Saulx, Neufchâtel et Bauffremont. Les barons de Tenarre vont posséder des portions importantes de la seigneurie de Janly, dont la maison forte, pendant presque deux siècles de 1386 à 1565.
Le , un partage est effectué entre Claude Faulquier, chevalier, seigneur de Marigny (probablement Marigna dans le Jura), mari de Catherine de Tenarre, et Humbert de Tenarre, chevalier, seigneur de Montmain, des biens de la succession de Claude de Tenarre, chevalier, leur père, seigneur de Montmain et de Janly, avec l'accord de Françoise de Bauffremont, dame de Missery, Jean et Charles de Malain, frères, chevaliers, seigneur de Montigny et Missery et cousins germains d'Humbert de Tenarre, seigneur de Montmain. Ce dernier reçoit la terre et baronnie de Montmain, le château, le droit de guet et de garde et ses dépendances qui sont les seigneuries de Grosbois, (Champandrey?), le pré au Verrey ou Vitrey dans la seigneurie de Pouilly, Trogny en partie, Montaigny en partie, le péage de Glainon, Jarlan et Gallon avec en toute la justice, fief, mainmorte. La baronnie avait toujours été tenue de franc alleu sans cependant garantir cette qualité. Catherine de Tenarre reçoit la terre et seigneurie de Janly, avec le château, le droit de guet et de garde, Uchey, les vignes de Gevrey, la rivière banale, et toute la justice. La seigneurie de Janly est estimée valoir mieux que celle de Montmain[138]. Claude et Catherine se séparent de la seigneurie dès 1566, au profit de Jean de Bousseval. Cette vente brise pour la première fois une transmission familiale ininterrompue depuis au moins quatre cents ans.
La maison du Blé (ou du Bled), l'une des plus anciennes de Bourgogne, est originaire du Chalonnais. Les du Blé remontent à Geoffroy du Blé, chevalier qui vivait en 1235, seigneur de Cormatin et de Massilly[147].
La maison de Nagu est de bonne et ancienne noblesse d'origine beaujolaise. Dès le XIVe siècle, elle tenait un rang distingué parmi la noblesse de la province. Son nom semble provenir du château de Nagu près du village d'Ouroux, situé dans l'actuel département du Rhône[154]. Le premier des Nagu qui apparaisse dans l'histoire s'appelle Jean, il vivait en 1350 et était seigneur de Magny et Fragny, ainsi que bailli d'épée de la noblesse du Beaujolais[154]. Samuel Guichenon souligne que c'était "un gentilhomme fort estimé et aimé par Antoine, sire de Beaujeu et seigneur de Dombes qui lui fait plusieurs légats considérables par son codicille daté à Montpellier, l'an 1374"[155].
Les chimères, comme dirait Saint-Simon, de la maison Valon[162] font remonter les origines de la famille à Régnier Walon, gouverneur d'Arleux en 1282. La filiation authentique, tout aussi ancienne, remonte aux frères Henri, Odon et Jean Walon, écuyers à Boux-sous-Salmaise, en 1394. Les Valon sont associés avec Genlis depuis au moins le quand Nicolas Valon, seigneur de Barain, achète de Marie de Machecot un quart par indivis de plusieurs héritages en cens situés à Janly[144]. En 1576 le même Nicolas achète les trois autres quarts dont la moitié par indivis de plusieurs héritages et cens que possède Guillemette de Senevoy, veuve de Philibert de Janly, seigneur de Montilles, à Janly. Il acquiert le reste de Laurent de Janly, seigneur de Dracy-les-Vitteaux[163]. Le restant de la seigneurie de Janly appartient à la maison de Nagu, et les Valon l'achètent de Joseph-Alexandre de Nagu en 1670 : "délivrance par décret aux requetes du Palais le de la terre et seigneurie de Janly et Uchey au profit de dame Anne Arviset, ve de Jaque Vallon, Tresorier de France à Dijon, et de Marie Arviset, ve de Nicolas Valon, coner au Parlement (qui était auparavant seigr dud. Janly) Pour et moyennant la somme de 77 mille livres"[164]. Les Valon vont se partager la seigneurie et vont désormais s'intituler seigneurs de Genlis et Uchey en partie.
La maison Fyot[177] est connue depuis le XIVe siècle. Originaire de Châtillon-sur-Seine, Guillaume Fyot, qui vivait en 1382, épouse Odette de Janly, descendante des seigneurs de Janly par les Montmorot et les Girart de Janly, comme nous l'avons mentionné ci-dessus. Notables, les Fyot occupent une position sociale avantageuse qui les mènera jusqu'aux plus hautes charges parlementaires et de la magistrature bourguignonnes et ils s'allieront aux plus grands noms de la noblesse de robe et d'épée de la province. Les descendants de Guillaume Fyot forment deux branches : celle des Fyot de La Marche et celle des Fyot de Vaugimois. C'est la première branche qui illustre le nom le plus brillamment avec cinq Premiers Présidents et Présidents à Mortier au Parlement de Bourgogne qui se succèdent de pères en fils de 1637 à 1772 (cf. Claude-Philippe et son fils Jean-Philippe Fyot de La Marche). Les Fyot de La Marche voient également les terres érigées en comté pour Bosj(e)an, en 1680, et en marquisat pour La Marche, en 1736. Cette branche se targue aussi de représentants illustres : Claude Fyot, dernier abbé commendataire de Saint-Étienne, auteur d'une Histoire de l'Abbaye de Saint-Étienne de Dijon.
La branche qui nous intéresse est celle de Vaugimois. Moins bien illustrée que celle de La Marche, elle compte néanmoins un greffier en chef du Parlement de Bourgogne au XVe siècle, un conseiller puis doyen au Parlement de Bourgogne, également conseiller d’État au XVIe siècle. Les Fyot de Vaugimoins épousent des filles de bonne noblesse de robe bourguignonne : Legouz, Montholon, Morin, Massol et Valon. Cependant, on ne voit ni érections de terres ni littérateurs.
Le premier seigneur connu de cette branche est un seigneur du nom de Girart. Girart de Montmorot adopte le nom de Janly ou Janley, et ses héritiers s'appelleront Girart de Janly ou Janley puis de Janly ou Janley, à partir du XVe siècle. Cette branche, qui s'éteint au XVIIe siècle, porte comme armes une variante du blason des seigneurs de Janly : d'azur à la fasce d'argent accompagnée de trois quintefeuilles du même. La filiation de cette branche est très morcelée et incertaine par moments. Elle avait des propriétés ou possédait les seigneuries de Janly, Chalon-sur-Saône, Mellecey, Saint-Maurice-en-Rivière, Yelley (près de Chalon-sur-Saône), Montille, Verchisy, Magny-la-Ville, Dracy-les-Vitteaux, Fresnes-les-Montbard, Villiers-les-Hauts (en Auxois) et Jussy (en Auxerrois). Le premier représentant de cette branche est:
La famille de Chierlieu, alias de Janley:
Les textes d'époque et les sources secondaires basées sur les textes d'époque, tel que le livre de Thierry Dutour, Une Société de l'honneur, nous renseigne sur une branche de la famille qui a quitté Genlis pour chercher fortune à Dijon. Ils habitent la rue de Chierlieu, à côté de la maison dijonnaise du Chapitre de Langres, située à côté de l'église Saint-Philibert, dont le nom a changé de nos jours. Parmi eux, on trouve Robert de Chierlieu, alias de Janley, bourgeois de Dijon, qui est fermier des dîmes de l'abbaye de Saint-Bénigne en partenariat avec d'autres de ses parents, Girart et Regnaudot de Chierlieu, ou de Janley. Ce dernier est l'homme important de ce rameau: il travaille pour le duc Philippe le Bon en tant que clerc et payeur des ouvrages de la Chartreuse de Champmol. Il est également valet du duc de Bourgogne et bâtonnier de Saint-Bénigne. En 1425, il "dota l'église d'un autel nouveau, en l'honneur de Saint Paul. Cet autel fut placé du côté nord, dans le bras du transept, près de la cloison du chœur". Il est aussi membre de la confrérie de Saint-Bénigne[192] et échevin de Dijon onze fois entre 1386 et 1413.
Thierry Dutour inclut également Nicolas de Janley et son fils Philibert, nommés ci-dessus, comme membres de cette branche. Ils demeurent également à Dijon, du côté de Notre-Dame en 1376. Connu dans les textes depuis 1354, Nicolas prête la somme de 11 livres pour aider aux fortifications de Dijon en 1368. Robert de Chierlieu avait prêté 10 florins en 1363 pour la même cause.
La grande différence qui existe entre ces deux groupes d'individus est que Robert fut imposé 4 livres "pour les marcs", alors que Nicolas et Philibert ne le sont pas[193]. Cependant, Henri Dubois confirme que Nicolas de Janley appartient à une famille échevinale[194], ce qui confirme les liens de parentés entre ces hommes.
La descendance de Jean Girard de Janley/Janly:
À ce stade de nos recherches, le rattachement de Jean Girard de Janly/Janley à l'arbre généalogique de la maison de Janly n'a pas encore été établi.
L'article Wikipédia sur Matthias Gallas (1584†1647) explique qu'il est général des Armées Impériales pendant la guerre de Trente ans (1618-1648), un conflit européen où s'opposent, à l'époque qui nous intéresse, la France à l'Empire et la Suède. À l'origine conflit religieux et politique à multiples facettes, la guerre traîne et dégénère. Le va-et-vient des armées, puis des bandes licenciées des armées, sans foi ni loi, dans les villes, mais surtout les campagnes, entraînent des atrocités commises comme dans le Palatinat et en Franche-Comté, atrocités qui vont marquer les esprits pendant des décennies. Le nom de Matthias Gallas est particulièrement lié avec celles commises en Bourgogne où leurs incursions sèment la ruine et la désolation la plus totale.
Après la victoire française de Rocroy (1643), les élus du bailliage de Dijon décident d'aller de village en village pour constater l'état du pays, et surtout relancer les collections de l'impôt. Leur chevauchée dure plus de deux mois. Voilà ce qui fut noté sur Genlis et ses environs[242].
Genlis est le 40e village que les élus visitent.
« En 1644 : habitants, 30 (les rôles donnaient 64 personnes; ce qui peut faire supposer que les réfugiés étaient nombreux); pas un n'a un journal de terre en propre. [...] Le lendemain 23e du dict mois de septembre, par nous le dict Comeau assisté de maistre Gilbert de Pringles, greffier des Etatz, a esté continué de procéder à la dicte visitte, comme s'ensuit.
Estans au village de Janly, George Viard, laboureur du dict lieu, nous a dict qu'ils peuvent estre 30 habitants en tout, la plupart rentiers des personnes de Dijon, pauvres manouvriers, aucuns des quelz sont au comté de Bourgogne, les quelz, depuis la cessation des courses se retirent tous les jours dans leur païs.
Pas ung d'entre eulx n'a un journal de terre en propre. Le dict lieu de Janly appartient à M. le marquis de Varennes. Ilz paient la dixme de leurs héritages au prieur de Saint-Vivant, qui se lève de douze gerbes l'une.
Et voulant procéder à la reconnoissance des feux de pot en pot, s'est présenté le dict Jean Dugé, le quel nous a fait voir deux roolles de leurs tailles, l'ung des quelz est de la somme de 600 livres, où soixante quatre personnes sont imposées, et nous dict qu'il n'y a que six laboureurs, sans compter néantmoings les deux admodiateurs du seigneur, les quelz ne paient aucune taille, ayant trois ou quatre cherrues et font plus de 300 journaux de terre...; que le dixme est admodié vingt-quatre esmines.
Ce faict, en présence du dict Dugé, avons visitté exactement le dict village, et avons recogneu qu'il y a trente maisons habitées, ayant esté plusieurs fois brûlées par l'armée de Gallas, à ce que les dicts habitans nous ont dict.
Dans tout le finage, il n'y a pas 1,200 journaux de terre labourable. La communaulté est endettée de 90 livres de rente; et ils sont contraincts, chacun an, faire de la despence de plus de cent livres pour empescher que les eaux ne gastent leurs maisons »
Huchey est le 44e village à être visité.
« En 1644 : 17 feux. Le mesme jour sommes allés à Heuchey, où estant avons faict venir devant nous Hugues Michel, procureur de la communauté, qui nous a dict qu'ilz sont quatre habitans et quelques pauvres manouvriers.
Le role de leurs tailles présenté, avond recogneu qu'ilz sont dix-sept imposés, femmes vefves comprises, et que sur le dict roole il y a six vingtz livres. Il nous a apparu que le village a esté grandement ruiné et qu'ilz commencent à rebastir. »
D'autres villages aux alentours de Genlis et Huchey eurent à souffrir de la rage de Gallas. Longeault avait dix-sept habitants, six maisons et trois charrues. Il ne restait que seize habitants, trois maisons et un laboureur à Pluvault. Collonges-les-Premières avait quatre feux et trois maisons. Beire-le-Fort était inhabité et les terres étaient en friche. Premières avait dix-sept habitants et quatre maisons habitées. Longchamp avait vingt-deux habitants, y compris les réfugiés des villages. Pluvet avait neuf habitants dont quatre veuves, trois manœuvres et deux laboureurs. Cessey avait trente-trois habitants, dont neuf laboureurs. À Chambeire, il n'y avait que trois habitants, trois charbonniers qui ont fui les bois devenus trop dangereux. Trois pauvres habitants en tout, et récemment établis, se trouvaient à Labergement-Foigney. À Izier, il y avait trente-cinq habitants, tous étrangers au village et qui ne sont pas restés. Des quarante-huit habitants qui se trouvaient à Magny-sur-Tille, une grande partie étaient des réfugiés. À Varanges, il y avait quarante-six habitants, presque tous des manœuvres étrangers, qui ne sont pas restés. À Marliens, il n'y avait que treize habitants et six maisons. La liste continue, inexorable, décrivant les misères causées par Gallas.
La Révolution française changea le paysage socio-politique de Genlis, mais ne sembla pas avoir apporté les violences liées à ces changements. Maurice Baldou note certaines de ces altérations[243]. Le marque la constitution de la municipalité. Cette dernière, au cours de l'assemblée présidée par Nicolas Martin, décide que la journée de travail sera dorénavant rémunérée à 20 sols. L'assemblée élit également le conseil municipal. Nicolas Martin est élu maire. Les officiers municipaux sont : Jacques Berthaut, Jean Coffin, Jean Gevrey, Claude Convert et François Nicolardot. Le procureur est Denis Duborgia. Parmi les notables de Genlis, on remarque : Jacques Guillon, Claude Tollin, Claude Vignant, Nicolas Barbe, Jacques Broissard, Edme Gouget, Claude Dessoye, Jacques Freu, curé, Jean Bonnardot, Claude Proteau, Jean Jossot et Jean Thunot.
Le , il y a 686 habitants à Genlis et Huchey, dont 193 actifs votants. Genlis et Huchey sont imposées de 4 060 livres et 13 sols. Le seigneur du village, M. Fyot de Mimeure, n'est pas compris dans le rôle de 1789. En revanche, il est imposé de 990 livres et 15 sols sur le rôle de 1790.
Il y a une poste aux chevaux à Genlis. Dijon était éloigné de deux postes et Auxonne d'1½ postes.
Le territoire de Genlis est divisé en sept sections :
Le dimanche , les maires de Genlis, Magny-sur-Tille, Cessey et Marliens se réunissent à Genlis dans la maison commune pour enseigner aux élèves de ces communes les droits de l'homme et du citoyen et les articles de la constitution : « Après le plus scrupuleux examen qui a été fait desdits enfants en présence des officiers desdites municipalités, le premier prix est échu à Joseph Berthaut, âgé d'environ 12 ans, fils du sieur Jacques Berthaut, maire de Genlis, le second est échu à Étienne Douzay, âgé d'environ 14 ans, fils de Claude Douzay, citoyen à Magny, et le troisième est échu à Jean Jacquelin, âgé d'environ 13 ans, fils de Claude Jacquelin, citoyen à Marliens, lesquels ont été décorés de chacun un bouquet qui leur a été donné par M. Berthaut, maire de Genlis, en attendant le prix qui doit leur être délivré par l'administration ». Joseph Berthaut est probablement le père du Général Berthaut, né à Genlis en 1817[244].
Le est créé un poste d'officier d'État civil qui devra consigner naissance, mariage et décès. Le citoyen Fresne, curé de Genlis, remet à la municipalité les registres paroissiaux nouveaux et anciens, depuis 1672 à 1792. La première élection de la municipalité eut lieu le Décadi, 30 Germinal An III. Edme Gouget fut élu maire. Le fut établi un procès-verbal de la municipalité de Genlis concernant le meunier qui était dans l'usage de prendre la 20e partie d'une mesure de blé ou autre grain que l'on conduisait à son moulin. La municipalité estime que la 20e partie d'une mesure de grain quelconque évaluée en monnaie courante, vu la suppression de la banalité, peut être portée à la somme de 3 sous. L'année 1794 voit, entre autres dépenses, celles de la destruction des armes féodales (pour 30 livres) et celles des emblèmes religieux, y compris le remplacement du bonnet de la liberté (le bonnet phrygien) au lieu de la croix au clocher (pour 103 livres).
La fertilité de la plaine vient de l'assainissement des marais des Tilles au XVIIe siècle (1612-1666).
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1790 | 1791 | Nicolas Martin | - | maire élu par le 1er conseil municipal |
1791 | Jacques Berthaut | - | ||
An III (1795) | Edme Gouget | - | 1er maire élu de Genlis | |
1815 | 1821 | Pierre Mairet | - | - |
1843 | 1846 | Pierre Mairet | - | - |
1954 | André Patouillet | - | - | |
- | ||||
1971 | janvier 2003 | Paul Orssaud | PRG | Conseiller général |
janvier 2003 | mars 2014 | Noël Bernard | PRG | Conseiller général |
mars 2014 | mai 2020 | Vincent Dancourt | DVD | |
mai 2020 | En cours | Martial Mathiron | DVG | Enseignant, conseiller départemental depuis 2021 |
Les données manquantes sont à compléter. |
Deux villes européennes sont jumelées avec Genlis[245] :
La ville est également jumelée avec la 9ème compagnie de l'école de gendarmerie de Dijon depuis le 18 décembre 2020[246].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[247]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[248].
En 2021, la commune comptait 5 165 habitants[Note 2], en évolution de −3,31 % par rapport à 2015 (Côte-d'Or : +0,44 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
2015 | 2020 | 2021 | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 342 | 5 190 | 5 165 | - | - | - | - | - | - |
Il ne reste que très peu de documents sur cette première église de Genlis. Fils de la Révolution française, le conseil municipal de Genlis décida par décret du 25 août 1792 de brûler les archives féodales au pied de l'arbre de la liberté. C'est donc grâce à des factures et des devis qu'Yves Pirat a reconstitué minutieusement la genèse de cette église[251]. Nous savons qu'elle était, comme la présente église, du vocable de Saint-Martin.
Sans connaître les mesures précises de l'église, nous savons que la largeur de la voûte de la nef correspondait à la largeur de l'église. Il n'existait donc pas de collatéraux, où ils étaient symboliquement marqués par les bancs et les chaises. Le style de l'église n'est même pas connu. Des informations contradictoires ne permettent pas d'établir si elle était de style roman ou gothique. Son siècle probable de construction, probablement au XIIe siècle, ne nous permet pas non plus de trancher. L'église était probablement en pierres et en briques, mais rien ne nous renseigne sur l'agencement de ces deux matériaux. Le cimetière primitif entourait cette église.
Il n'y aucune mention du clocher, mais certaines indications laissent penser qu'il surplombait la porte d'entrée de l'église. Il était flanqué de quatre contreforts saillants, un à chaque angle.
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il existait deux chapelles, celle de Saint-Antoine et celle de Saint-Claude, sur le flanc méridional de cette église, additions hors d'œuvre, mais pas vraiment datable avec précision.
La première chapelle, dite de Saint-Antoine, est connue par un acte du dans lequel Guillaume de Vergy consent à la fondation que se propose de faire quelques particuliers d'une chapellenie à l'église de Genlis. Cette chapelle est dotée de 17 journaux de terres et 17 soitures de prés. Le , l’évêque de Dijon, en visite à Genlis, constate que « la chapelle Saint-Antoine, bien qu'en bon état [...] avait un autel sacré qui n'était pas orné, et que le chapelain, à la nomination des dames veuves des Sieurs Jacques et Nicolas Valon [reconstructeurs de la chapelle], de Dijon, est M. Valon, clerc du diocèse de Langres, qui dit une messe par semaine ». Le , soit presque cinquante ans plus tard, François Maudot, évêque-comte de Chalon-sur-Saône, en visite paroissiale, constate que « Molle, demeurant à Auxonne, est chapelain de la chapelle Saint-Antoine, chargée de soixante messes par an, mais on n'y dit plus la messe depuis longtemps. Cette chapelle tombe en ruine, la voûte est fendue et il n'y a plus de mobilier ».
La deuxième chapelle, dite de Saint-Claude, date peut-être du XVIe siècle et est à la nomination du seigneur. En 1668, l'évêque de Chalon-sur-Saône, la trouve en très mauvais état. Le chapelain s'appelle Jacques Beuvron, clerc du diocèse de Langres, qui ne dit qu'une messe par semaine. La chapelle est en désordre et l'autel mal orné. En 1716, le chapelain est l'archidiacre de La Loyère, clerc du diocèse de Langres, et le seigneur n'y fait célébrer aucune messe. La dime de cette chapelle est de 550 livres en 1789.
Plusieurs seigneurs se sont fait inhumer dans l'ancienne église de Genlis. On retrouve :
On y retrouvait aussi les épitaphes des personnages suivants :
La première église de Genlis eut trois cloches à travers les siècles. La première cloche apparue dans les textes date de 1500. Elle fut fondue en 1704 pour en faire une autre. La deuxième date de 1751 et elle fut donnée par le seigneur de Genlis. La troisième cloche fut achetée en 1806 pour 3 800 francs. La même année, une petite cloche fêlée de 200 à 250 kg fut vendue pour acheter une horloge. La troisième, grosse de 979 kg, fut fondue en 1899.
Elle était à la présentation du Grand Prieur de Saint-Vivant-sous-Vergy qui nommait, depuis le XIIe siècle aux cures de Genlis et de Mailly. Elle était d'une gerbe sur douze.
En , on constate que l'église menace de s'écrouler. Le desservant écrit à l'intendant de Bourgogne, M. Joly de Fleury. On se doit de réparer la bévue d'un architecte qui fit "couper les tirants de la chapelle qui traversaient la nef" parce qu'ils [...] "faisaient mauvais effet". Ceci fragilisa le mur gouttereau septentrional, et par conséquent la nef et le clocher. Le devis estimatif de 1788 est 3 900 livres. Mais le paiement entraine des problèmes car le devis est dépassé. Malgré les réparations de 1788, le culte est proclamé dangereux le à cause du mauvais état de l'église. On célèbre le culte dans une salle au-dessus du magasin des pompes de la halle.
Le , on remarque la pauvreté de l'église : on y trouve un mauvais ostensoir en cuivre argenté couvert de vert-de-gris, il n'y a ni ciboire, ni croix pastorale, ni linge pour la sacristie, ni aube.
En 1840, les rythmes de réparations s'accélèrent. On prévoit 36 000 francs pour les réparations. Dès 1844, on pense à en construire une nouvelle. Deux clans se forment : celui qui veut une belle église, symbole de la ville et un autre qui souhaite une église simple et peu couteuse. En 1849, la vieille église est démolie et cause la mort d'un ouvrier, Pierre Mazoyer, âgé de 43 ans.
Le conseil municipal décide de construire une église pour 1 200 personnes (pour une population de 1 000 habitants). On prévoit pour cela une somme de 60 000 francs.
Trois projets sont donc proposés et ils sont examinés le par le conseil municipal et l'évêque de Dijon.
Le premier projet est vite écarté par l'évêque de Dijon qui trouve que l'église est placée trop près de la route, les bruits et la poussière pouvant déranger l'exercice du culte. Le deuxième projet est également remisé car le presbytère devait être détruit pour laisser la place suffisante autour de l'église pour les processions. Le troisième projet est celui qui est retenu : l'église se trouve à 24 mètres de la route, évitant ainsi les nuisances, et le chœur touche les premières chambres du presbytère.
Le coût de l'église revient à 76 117 francs et 92 centimes. En tout, la somme de 95 000 francs - un nouveau presbytère finalement inclus - est nécessaire pour entreprendre les travaux.
Le conseil va commencer une campagne de réunion des fonds pour permettre la construction de la nouvelle église. Ainsi, les mesures suivantes sont prises :
La commune, néanmoins, reçoit une lettre préfectorale du lui soulignant que ses ressources sont insuffisantes...
La construction de l'église est adjugée à Dijon le aux entrepreneurs Rémy Billiette et Antoine Guigre pour la somme de 65 476 francs et 54 centimes. La première pierre est posée le à 13 heures. Mais d'abord, une plaque de cuivre est scellée avant la pose de la première pierre :
« Cette église a été édifiée en l'an de grâce 1847, sous le règne de Louis-Philippe Ier et le pontificat de Pie IX, durant l'administration de M. Nau de Champlouis, préfet de la Cote-d'Or, Mgr Rivet, étant évêque de Dijon et M. Bouzereau, curé de Genlis [suit la liste du conseil municipal] sur les plans de M. Auguste Sirodot, architecte à Dijon, par MM. Guigre et Billiette, entrepreneurs. »
Des 60 000 francs prévus du début, le budget de la construction de la nouvelle église ne cesse de grossir. Il atteint rapidement 74 880 francs et 56 centimes. Le il est de 78 887 francs et 60 centimes dont 75 130 francs et 86 centimes pour la construction de l'église et 3 756 francs et 54 centimes pour les émoluments de l'architecte. Il reste néanmoins à payer 18 630 francs et 86 centimes aux entrepreneurs et 834 francs et 54 centimes à l'architecte.
Le , François Victor Rivet, évêque de Dijon, bénit la nouvelle église.
Il coûta 13 607 francs. Il consiste en des bancs et une chaire à prêcher pour 6 947 francs et deux petits autels latéraux pour 1 400 francs. Pour des raisons d'économie, l'ancien confessionnal est réemployé. Contre l'avis de l'architecte Sirodot, le conseil municipal fait restaurer l'ancien maître-autel.
La croix fut posée le . Elle pèse 272 kilogrammes et 750 grammes.
L'horloge fut installée le . L'horloger de Genlis était payé 100 francs par an pour la remonter. Les réparations sont comprises dans le traitement de l'horloger.
L'électricité est installée dans l'église le . Elle fut précédée par l'installation du paratonnerre le .
Quand la nouvelle église fut terminée, une série de tableaux et des sculptures donnés par de riches particuliers vinrent adornés les murs, se remarquent.
Les orgues furent installés le . Les fonds proviennent peut-être de la marquise de Mimeure, châtelaine de Genlis, née Anne Fromentier.
Il y a cinq cloches dans la nouvelle église: un bourdon de 1 150 kg et trois cloches baptisées, Perrine Marie (650 kg), Julie Anatolie Alice (460 kg) et Paule (300 kg) et une cinquième cloche. Elles furent bénites en 1899.
Il existait à Genlis une maison forte qui se trouvait sur la rive droite de la Norges, près du pont. Plus précisément, elle était bâtie dans le champ en face de l'actuelle trésorerie, dans l'avenue de la Première-Armée-Française (la route de Varanges). Les travaux d'Hervé Mouillebouche nous permettent de mieux comprendre ce monument aujourd'hui disparu et oublié. M. Mouillebouche en décrit les vestiges de terre (aucune trace visible à l’œil ne subsiste) ainsi : "les photographies aériennes et les cadastres révèlent une petite enceinte carrée aux angles adoucis, mesurant 70 m de large à l'intérieur, et bordée sur trois côtés par deux fossés larges de 18 m. On distingue en outre sur différentes photographies, aux quatre angles de la plate-forme, quatre petits ronds reliés par des lignes plus sombres qui sont sans doute les traces d'une enceinte médiévale; et près du centre du carré, un cercle un peu plus épais, correspondant au pigeonnier.
Sur le terrain, la plate-forme est surélevée d'environ 1 m, et les fossés sont encore visibles par la couleur des remblais de sable qui les ont comblés; dans ces remblais, qui proviennent certainement de l'arasement de la plate-forme, on trouve des briques, des tuiles, de la céramique du début du XVIIe siècle"[252]. Cette maison forte existait déjà au XIIIe siècle puisque Courtépée mentionne "la maison forte de Genley" lors de la donation de la seigneurie de Janly par P. de Mailly à Richard de Montmorot en 1289. En , on lit dans les actes qu'il y a un "chasteaul foussoïer"[253].
L'abbé Courtépée le décrit ainsi dans sa Description générale et particulière du duché de Bourgogne: "beau château à la moderne, orné de jardins très-agréables". Modeste maison de campagne érigée par deux familles nobles bourguignonnes, le château de Genlis se situe au cœur de la ville. Sa construction se fit en deux étapes. Nicolas Valon, acquéreur de la seigneurie de Janly sur la famille de Nagu en 1670, entreprend la construction du château dès 1680. Il ne complète que le premier étage. La famille Fyot, successeur des Valon à Genlis, le termine vers 1742[254].
Du temps de la splendeur du château, de nombreuses œuvres d'art le décoraient dont une "Rencontre de Diane et de Vénus" par l'artiste langrois Jean Tassel. Cette huile sur toile, aujourd'hui malheureusement disparue, faisait 1,16 m de hauteur pour 1,84 m de largeur. En 1792, François Devosge localise le tableau au château de Genlis comme faisant partie de la collection particulière de Claude-Philibert-Marie-Casimir Fyot, marquis de Mimeure et seigneur de Genlis et de Vaugimois, (1763†1846), qui émigra à la Révolution. Devosge décrit le tableau ainsi : "un tableau du pinceau de Tasset, composé de douze figures. Sur le premier plan, à l'angle gauche se voy Vénus sortie de son chard, qui présente à une des nimphes de Diane deux enfants ailés, un desquels est l'Amour tenant son arc. La Nimphe est dans l'expression de parler à Vénus, tandis que Diane arrive un dard à la main, suivie de ses nimphes qui sortent du bois. Très bon tableau sur toile malheureusement mutilé. De 3 pieds 7 pouces sur 5 pieds 8 pouces de large. Vieille bordure sculptée et dorée, très mutilée"[255].
Petit historique du château de Genlis[256]
Le château de Genlis peut être vu depuis la route départementale. Sa forme actuelle est due aux nombreux remaniements et modifications qu'il a subi depuis le début de sa construction en 1680. En effet, il a perdu sa grande grille d'entrée en fer forgé, anciennement dorée, et la cour a été transformée en parking où le bitume remplace les jardins et les massifs fleuris. Ces modifications ont été apportées depuis 1970, année pendant laquelle la commune s’en est portée acquéreur. Les salles du château ont alors été transformées pour servir les besoins de la ville, notamment pour accueillir les différentes associations genlissiennes. Le parc arboré, situé derrière la bâtisse, a aussi été morcelé : une partie a servi à la construction de pavillons et une autre a permis de construire en 1976 le Foyer Logement pour personnes âgées. La seule partie qui reste intacte, quoique modifiée, est le parc actuel qui est délimité par la rivière la Norge. Les dépendances principales du château ont également été transformées : l'une sert de salle de sport pour le club de lutte, et l'autre abrite un hôpital de jour géré par celui de la Chartreuse depuis 1994. Depuis la réunion du domaine par les Valon dans la seconde partie du XVIIe siècle, le château de Genlis s’est transmis sans interruption pendant plus de 350 ans.
La Seconde Guerre mondiale marque le déclin du château. Les Nazis, qui l'occupèrent entre 1940 et 1944, saccagèrent l’intérieur : des boiseries furent arrachées et brûlées, le mobilier pillé, des documents précieux disparaissent telles que les copies du marquis de Mimeure corrigées par Bossuet et la correspondance entre Jacques-Louis Valon et Talleyrand. Enfin, la construction de cabinets de toilettes dans le salon achève les dégradations des occupants nazis. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le château, fortement délabré, ne sera pas restauré. La propriété est alors vendue. La commune de Genlis l'acquiert en 1970. Le château prend alors l'allure et les fonctions que l'on connaît aujourd’hui. Mais ce dernier fait marquant de l’histoire du château de Genlis a sa propre histoire ! Les archives relevant de la procédure d'expropriation exposent différents éléments sur le château telle que la parution de l'annonce de la vente de la propriété du château de Genlis dans le Dimanche Magazine du . Ainsi apprend-on par voie de presse qu’a lieu une « vente sur saisie immobilière au plus offrant et dernier enchérisseur d'une propriété sise à Genlis, Côte d’Or, rue d'Auxonne, comprenant plusieurs corps de bâtiment, cour, parc et jardin potager ». Quelques années plus tard, en 1967, le plus exactement, un certificat relatif à la déclaration d’utilité public de cette vente est établi : « le maire de la commune de Genlis certifie que l’arrêté préfectoral du relatif à la déclaration d'utilité publique pour l’acquisition de terrains bâtis et non bâtis nécessaire à la création d'une maison de retraite, a été publiée dans l'agglomération le à son de tambour, et affiché à la même date au placard municipal ».
Le site de la mairie de Genlis révèle des détails architecturaux précieux sur l'ancienne demeure et ses communs : « la propriété s’étend sur 19 462 mètres carrés. Le château actuel se situe à environ 70 mètres de la route. Il est bon état. Il mesure 25 mètres de long sur 11,50 mètres de large. Il possède deux étages avec un toit à la Mansard couvert de tuiles plates et d'ardoises. Il comprend au rez-de-chaussée deux grandes pièces, une salle à manger, une petite cuisine, un petit logement de trois pièces et une petite cave cimentée au-dessous. Le premier étage possède deux appartements, à plafond haut, en bon état notamment le plancher et les peintures. Le premier appartement comprend deux chambres, une salle à manger, une salle de bain équipée, une cuisine et des WC. L'autre logement est doté de trois pièces, d'une cuisine et de WC. Au deuxième étage, il y a un carrelage ancien en bon état. Il comprend aussi deux appartements : l'un de trois pièces avec une cuisine et l'autre de quatre pièces. Les étages sont desservis par un escalier en pierre avec une rampe en fer forgé jusqu’au premier étage, il est ensuite en carrelage avec le nez de marche en bois avec une rampe en bois jusqu'au deuxième étage puis au grenier. Ces détails sur l'escalier, et la différence dans sa confection, permettent de bien voir les deux phases de construction du château. Les anciens communs, composés de deux bâtiments, encadrent la cour d’honneur. Ils possèdent un rez-de-chaussée avec un grenier aux fenêtres mansardées. Ils sont bien conservés et la ville de Genlis a refait les toitures au cours des quinze dernières années. Le bâtiment de droite mesure 33 mètres de long sur 9,50 mètres de large. Les pièces du rez-de-chaussée sont vétustes ainsi que les pièces mansardées du grenier. À l'extrémité nord de ce bâtiment il y a deux logements de quatre pièces : l'un au rez-de-chaussée, l'autre à l'étage ayant un accès par un petit escalier extérieur en bois. Quant au bâtiment de gauche, il mesure 27 mètres de long sur 9 mètres de large. Il comprend un garage et des remises au rez-de-chaussée. Le plancher du grenier est en bon état. Le château possédait aussi d'autres annexes mais dans un piteux état : un poulailler de 125 mètres carrés environ établi dans une ancienne maison de jardinier, un clapier de 18 mètres carrés et une bergerie ».
Le parc du château avait la réputation d’être remarquable. Il était planté d'arbres et d'essence typique d’une demeure aristocratique raffinée : « en façade il était planté de sapins bleus, de thuyas et d'ifs. À l'arrière, il était orné de tilleuls, de platanes et de peupliers ». La propriété était également limitée, en bordure de route, par un mur bas en pierre d'environ 47 mètres de long et fermé par un grand portail double en fer forgé.
Le site de la mairie donne d'autres informations sur le château qui a failli devenir la mairie de la ville : « en 1976, la commune fait construire le Foyer Logement sur une partie du parc. L'aménagement de la cour du château en parking a lieu en 1978. La salle de lutte, ou salle Didier Tosetto, ouvre ses portes en 1979, dans l'une des dépendances du château. Puis c'est au tour de la deuxième dépendance : les travaux de l’hôpital de jour y débutent en 1993 pour être en service l'année suivante. En 1996 et 1998, toutes les huisseries du château sont refaites : on passe du bois au nouveau matériau, le plastique ! Il ne faut pas oublier non plus les travaux de réfection de la toiture et un ravalement de façade complet pour donner au château la belle allure qu'on lui connaît aujourd’hui ».
Pour avoir une description détaillée de la gare de Genlis, cliquez sur le lien ci-dessus.
Blason | D'argent fretté de sable, au chef de gueules chargé de trois quintefeuilles d'or. |
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Détails | Blason basé sur les armes des anciens seigneurs de Genlis qui portaient de gueules, fretté d'argent, au chef d'or chargé de trois quintefeuilles du champ. Le chef de gueules chargé de trois quintefeuilles d'or sont les armes de la puissante famille de Vergy, suzerains des seigneurs de Genlis[260]. Adopté par délibération municipale du . |
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