Gare de Montpellier-Sud-de-France
gare ferroviaire française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La gare de Montpellier-Sud-de-France est une gare ferroviaire française, qui se situe sur le contournement de Nîmes et de Montpellier. Cette « gare-pont » surélevée a été budgétisée à 135 millions d'euros et financée par un partenariat public-privé[1].
Montpellier-Sud-de-France | |
Le bâtiment voyageurs et l'entrée de la gare. | |
Localisation | |
---|---|
Pays | France |
Commune | Montpellier |
Quartier | Cambacérès |
Adresse | Rue de la Fontaine de la Banquière 34000 Montpellier |
Coordonnées géographiques | 43° 35′ 43″ nord, 3° 55′ 26″ est |
Gestion et exploitation | |
Propriétaire | SNCF / Icade |
Exploitant | SNCF |
Code UIC | 87688887 |
Site Internet | / La gare de Montpellier-Sud-de-France, sur le site officiel de SNCF Gares & Connexions |
Services | TGV inOui et Ouigo |
Caractéristiques | |
Ligne(s) | Les Angles à Lattes (LGV) |
Voies | 6 (4 à quai et 2 rapides) |
Quais | 3 (2 latéraux et 1 central) |
Transit annuel | 1 918 295 voyageurs (2023) |
Historique | |
Mise en service | |
Architecte | Marc Mimram Emmanuel Nebout |
Correspondances | |
Bus TAM | Navette Gare Montpellier Sud de France |
Autocar liO | 606620 |
modifier |
Le site se trouve près de la zone d'aménagement concerté (ZAC) Odysseum, ainsi qu'à quelques kilomètres de l'aéroport, au sud-est du centre-ville (quartier de Cambacérès) de la commune de Montpellier, dans le département de l'Hérault, en région Occitanie.
De sa construction jusqu'à sa mise en service (en 2018), elle fait l'objet d'une polémique et est encore présentée par ses opposants comme un exemple d'éléphant blanc ou de « grand projet inutile[2],[3],[4],[5] ».
La gare de Montpellier-Sud-de-France se situe au point kilométrique (PK) 81,678 du contournement ferroviaire de Nîmes et de Montpellier ; elle suit la gare de Nîmes-Pont-du-Gard[6].
Le projet d'une nouvelle gare TGV dans la ZAC d'Odysseum est réclamée pendant des années par Georges Frêche, alors maire de Montpellier et président du district de Montpellier (aujourd'hui Montpellier Méditerranée Métropole), et par Raymond Dugrand. Le projet d'une gare TGV située près de l'aéroport est cité par L'Expansion du [7],[8]. La gare existante continue pourtant à être modernisée et à accueillir les TGV.
En 2004, Georges Frêche devient président de la région Languedoc-Roussillon et tente en vain de changer le nom de celle-ci en Septimanie. Après cet échec, il associe le slogan « Sud de France » aux projets de la région Languedoc-Roussillon. La communauté d'agglomération de Montpellier (dont il reste président jusqu'à sa mort en 2010) adopte alors le nom de « gare de Montpellier-Sud-de-France » pour le projet de nouvelle gare TGV.
Le projet de la gare est réactivé par la communauté d'agglomération de Montpellier, à l'occasion de celui de construction de la ligne à grande vitesse qui permettra le contournement de Montpellier et Nîmes. Une nouvelle gare est demandée à l'emplacement Odysseum / La Mogère par la communauté d'agglomération ; la SNCF n'exprime pas d'intérêt, mais RFF réserve cependant l'emprise à titre conservatoire. En 2009, à l'occasion du débat public sur la ligne TGV Montpellier - Perpignan, deux emplacements sont envisagés : d'une part Odysseum, d'autre part Lattes (au point de raccordement avec la ligne existante, pour permettre les correspondances), mais il n'en résulte aucune déclaration d'utilité publique (DUP).
En 2013, une présentation au public (dite « concertation ») du projet de nouvelle gare à Odysseum et de nouveau quartier Oz prévu à proximité est organisée par la communauté d'agglomération et par RFF. L'option d'une localisation à Lattes pour permettre les correspondances ferroviaires a été « présente durant toute la concertation » (selon le rapport de la garante[9]), mais n'est pas mentionnée dans le rapport officiel[10], qui affirme par contre que des TER desserviront la nouvelle gare TGV[11] et réciproquement (mais sans pouvoir desservir les deux simultanément, avec l'emplacement envisagé à Odysseum).
La même année, la construction de la nouvelle gare devient incertaine à la suite du report sine die (après 2030) de la ligne TGV Montpellier - Perpignan dans le rapport de Philippe Duron[12] remis le 27 juin 2013 au gouvernement[13]. Cependant, les nouvelles contradictoires se succèdent sur ce tronçon stratégique du réseau à grande vitesse (futur unique tronçon manquant entre Paris et Madrid après l'achèvement du contournement de Nîmes et Montpellier, visant à éviter le goulet d'étranglement entre Montpellier et Narbonne).
Les partisans de la construction de la gare mettent en avant une augmentation des fréquences des TER circulant sur la ligne classique entre Montpellier et Nîmes. Une petite partie des TGV desservant Montpellier utiliseront alors cette gare plutôt que celle de Montpellier-Saint-Roch. Les opposants dénoncent un trafic limité à 4 TGV par jour et une « gare fantôme »[14].
Le site de la gare et du parking a été critiqué comme étant en zone inondable[15].
Une enquête publique préalable à déclaration de projet par RFF, concernant le projet de nouvelle gare TGV sur l'emplacement d'Odysseum, a été réalisée entre fin septembre et fin octobre 2014[16].
Le , le consortium mené par Icade est choisi pour construire le bâtiment voyageurs de la nouvelle gare TGV de Montpellier ; le projet doit être réalisé par les architectes Marc Mimram et Emmanuel Nebout[17]. La signature du contrat de partenariat public-privé engage pour une durée de 15 ans[18].
À la signature, il apparaît que le capital de la « SAS La Mogère » est détenu à 50 % plus une voix par DIF Infra 3 PPP 2 Luxembourg S.à r.l, un fonds d’investissement, basé à Luxembourg, géré par Dutch Infrastructure Fund (DIF)[19].
Ce partenariat public-privé (PPP) avec DIF Infra 3 PPP 2 Luxembourg a été dénoncé par des usagers pour plusieurs raisons[20],[21] :
À la suite des élections régionales de 2015, la nouvelle majorité décide de suspendre provisoirement le financement de ce projet, en attendant son réexamen[26]. Les travaux se poursuivent dans le même temps, avec la livraison de la dalle-pont en [27], puis de la pose de la toiture (constituée de 115 « palmes » en béton fibré à ultra-hautes performances, ayant chacune une masse variant de 20 à 23 tonnes) en décembre de la même année[28]. En , tandis que la structure du bâtiment voyageurs est presque achevée, la région Occitanie se désengage du projet qui, avec une desserte quotidienne prévisionnelle de quatre trains de voyageurs — soit beaucoup moins que prévu par RFF en [29] — lors de sa mise en service au printemps 2018 (en attendant l'ouverture de sa voisine de Nîmes-Pont-du-Gard en , ce qui fait alors augmenter à 23 le nombre de trains s'y arrêtant[30]), n'aurait pas d'intérêt.
Ainsi, la ligne est, dans un premier temps, essentiellement utile pour le fret en transit[31],[32]. Le plan de voies de la gare a pour vocation initiale de réguler ce trafic de fret (par l'emploi de son faisceau et de ses 26 appareils de voie)[32], en attendant sa première desserte par un train de voyageurs[33] ; elle permettrait également d'accompagner le projet d'urbanisation de ses abords[34] (en l'occurrence le développement du nouveau quartier Cambacérès[35]).
Enfin, malgré les recours, finalement tous rejetés en par le tribunal administratif de Montpellier[36], le bâtiment voyageurs est livré en ; il mesure entre 10 et 15 mètres de haut, et dispose d'un hall de 3 500 m2, de 650 m2 pour des commerces, 900 m2 pour les services aux voyageurs et 800 m2 de locaux techniques[37].
La desserte voyageurs commence le [38].
Selon les estimations de la SNCF, la fréquentation annuelle de cette gare s'élève à 908 651 voyageurs en 2019[39] (première année complète d'exploitation).
Toujours en 2019, à l'occasion de la 5e édition du Prix Versailles, la gare est lauréate de la « Mention Intérieur », dans la « catégorie gares et stations[40] ».
Lors d'inondations en , endommageant la ligne historique, les TGV et Intercités qui desservent habituellement la gare de Montpellier-Saint-Roch sont exceptionnellement transférés à la gare nouvelle. Il y va de même pour des TER, ces derniers effectuant alors la navette entre les deux gares montpelliéraines via Sète[41].
La gare comprend six voies (quatre à quai, et deux de passage — « rapides » — pour les trains ne s'arrêtant pas), mais pourrait ensuite être agrandie à huit voies, l'emplacement des deux voies supplémentaires étant prévu dès la construction[11],[42].
La gare dispose de divers services destinés aux voyageurs, notamment une salle d'attente[43], un espace enfants, un piano, des bornes en libre-service[44], des toilettes gratuites[45] et plusieurs défibrillateurs[46].
La desserte de la gare est effectuée par les trains suivants (qui s'arrêtent également à Nîmes-Pont-du-Gard) :
Les lignes 606 et 620 — « Navette Aéroport » — du réseau d'autocars liO disposent d'un arrêt près de la gare[47],[48]. En outre, le réseau de bus de l'agglomération montpelliéraine fait circuler une navette, en correspondance avec la ligne 1 du tramway à la station Place de France[49].
La ligne 1 du tramway devrait être prolongée jusqu'à la gare en 2024[50]. La construction d'un parking de 3 000 places[51], avec des accès pour les piétons, cyclistes et taxis, est également prévue.
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