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appareil portatif analysant l'activité électrique du cœur d'une personne en arrêt cardiorespiratoire De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Un défibrillateur automatisé externe (DAE) en France ou défibrillateur externe automatisé (DEA) au Québec est un appareil portatif, fonctionnant au moyen d'une batterie et de deux électrodes, dont le rôle est d'analyser l'activité électrique du cœur d'une personne en arrêt cardiorespiratoire. Il est parfois dénommé AED de l'anglais automated external defibrillator.
Son analyse est entièrement automatique, ce qui évite à l'opérateur toute prise de décision. Seuls des chocs externes sont possibles, c'est-à-dire que les électrodes sont placées sur la peau du patient. Si l'appareil détecte une tachycardie ventriculaire ou une fibrillation ventriculaire, alors la machine permet et propose de délivrer un choc électrique d'environ 400 V, afin d'engendrer une défibrillation et un retour à une activité électrique normale du cœur. Ainsi, toutes les pathologies cardiaques ne peuvent – et ne doivent pas – être traité par choc électrique. C'est pour cela que les défibrillateurs grand public procèdent à une analyse cardiaque automatique préalable. Le premier défibrillateur automatique commercial date de 1994.
La défibrillation précoce associée à la réanimation cardiopulmonaire augmente fortement les chances de survie d'une personne en arrêt cardiorespiratoire qui présente une fibrillation ventriculaire, principale cause de mort subite chez l'adulte. Ainsi, cela permet d'atteindre 93 % de chances de survie en France[réf. nécessaire]. Dans les quatre premières minutes, des gestes de secourisme doivent absolument être prodigués à la victime. Chaque minute de perdue fait baisser les chances de survie de 10 % selon les pompiers français[réf. à confirmer]. Au bout de dix minutes d'inaction, en théorie, la victime aura perdu toute chance de survie. Seul un médecin peut prononcer le décès.
Afin que ce geste médical puisse être effectué le plus rapidement possible, des appareils simplifiés nommés « défibrillateurs entièrement automatiques » (DEA) ou « défibrillateurs semi-automatiques » (DSA) ont été créés. Ces appareils procèdent automatiquement au diagnostic de la fibrillation ventriculaire, grâce à un logiciel d'analyse de tracé électrocardiographique. Ils sont utilisables par les secouristes et sapeurs-pompiers, mais aussi par tout public non formé. En effet, ces DSA donnent des instructions vocales claires à l'utilisateur dès l'ouverture de l'appareil.
Le défibrillateur se compose généralement des éléments suivants :
Les réglages de l'appareil sont verrouillés, les seules actions possibles sont l'allumer, l'éteindre et délivrer le choc si l'appareil le demande (dans le cas d'un défibrillateur semi-automatique) .
L'appareil dispose d'une carte à mémoire de type mémoire flash ou une mémoire interne enregistrant les paramètres de fonctionnement : les électrocardiogrammes (l'analyse du rythme cardiaque), les séquences de défibrillation (le nombre de chocs) et pour certains modèles les sons ambiants dont la voix des sauveteurs. Les données peuvent ensuite être récupérées et archivées, elles permettront d'effectuer une analyse a posteriori de la situation, donnant à la fois des informations aux services médicaux sur la démarche thérapeutique à entreprendre et dans le cadre du suivi de la matériovigilance et des dispositions médicolégales.
Sous l'appellation « Défibrillateur Automatisé Externe », on distingue deux types d'appareils :
Quel que soit le type d'appareil, l'analyse du rythme cardiaque et le diagnostic sont automatiques, par opposition aux défibrillateurs manuels utilisés par les médecins. La machine ne permet de choquer que si l'activité cardiaque de la victime le justifie, car il faut arrêter la réanimation cardiopulmonaire pour choquer. Si le cœur de la victime ne présente pas un rythme choquable, le défibrillateur indique qu'aucun choc n'est indiqué. Le sauveteur continue donc la réanimation cardiopulmonaire, qui donne de meilleures chances de survie à la victime.
C'est en 1947 qu'a eu lieu la première défibrillation humaine réussie par le docteur Claude Beck[1]. La défibrillation est le traitement clef de certains types d'arrêt cardiaque rencontrés dans 45 % des cas d'arrêt cardiorespiratoire[2]. De la rapidité de l'utilisation de ce système dépendent les chances de survie et l'importance des séquelles.
Le défibrillateur automatisé ne doit être posé que sur une personne qui ne respire pas (le guide de données techniques édition janvier 2017 autorise la défibrillation du nourrisson moyennant les électrodes adaptées). Bien que le défibrillateur agisse sur le cœur, l'arrêt de la respiration est un critère suffisant pour le grand public car la prise du pouls représente une perte de temps pour un résultat peu fiable. Les personnels formés à la prise du pouls peuvent, quant à eux, constater l'arrêt cardiorespiratoire avant de poser l'appareil. En cas de doute, il vaut mieux installer le défibrillateur automatique car, de toute façon, il ne choquera que si c'est utile.
Le courant électrique doit passer dans le corps à travers le cœur et non pas à l'extérieur, il faut donc :
Il faut pratiquer la réanimation cardiopulmonaire : ventilation artificielle grâce aux compressions thoraciques ou massage cardiaque, le bouche à bouche (ou insufflations) n'étant plus systématiquement recommandé, avant et après la pose du défibrillateur automatisé. Lorsque le défibrillateur automatisé est allumé, l'appareil émet des invites vocales donnant des instructions. Il faut notamment que personne ne touche la victime pendant l'analyse du rythme cardiaque et la délivrance des chocs (la réanimation est provisoirement interrompue).
L'arrêt cardiaque peut avoir trois mécanismes :
La défibrillation n'est efficace que dans le premier cas ; il faut donc diagnostiquer la fibrillation, mais ce diagnostic peut être fait par le défibrillateur (automatique ou semi-automatique : DAE, DEA, DSA), ou bien par un médecin avec un électrocardiogramme.
Le scénario idéal d'une réanimation à l'aide d'un défibrillateur automatisé est[3] :
En milieu proche d'un centre hospitalier, on peut avoir directement l'arrivée d'une équipe médicale munie d'un défibrillateur manuel. Dans un tel cas, on estime avoir environ 20 % de chances de faire repartir le cœur (1 chance sur 5).
Dans le cas des enfants, l'arrêt cardiaque n'est qu'exceptionnellement dû à une fibrillation ventriculaire (seulement 1 ‰ des interventions au SMUR pédiatrique de l'hôpital Necker-Enfants Malades, Paris[4], environ 20 % des cas d'arrêts cardiaques chez l'enfant hors mort subite du nourrisson, environ 8 % des arrêts cardiaques en incluant la mort subite du nourrisson[5]). Dans la plupart des cas, l'arrêt est consécutif à un manque de dioxygène (hypoxie, ou anoxie : noyade, étouffement, intoxication, apnée spontanée) : en effet, le tissu cardiaque est jeune et sain, il n'y a pas de risque d'infarctus. Donc la défibrillation est inutile et la pose de l'appareil retarde inutilement les manœuvres de réanimation qui elles ont une très grande efficacité : le fait d'apporter du dioxygène aux cellules va pouvoir faire repartir le cœur dans la plupart des cas si ceci est fait suffisamment tôt.
Il existe toutefois de rares cas où le cœur sera en fibrillation ventriculaire, notamment en cas de malformation cardiaque ou si l'arrêt cardiaque est dû à un choc électrique. La procédure d'intervention sur un enfant entre un et huit ans est la suivante[3] :
Le défibrillateur sera posé après 5 cycles de RCP (soit environ 2 minutes)[6]. Le cœur est ainsi "préparé" à recevoir le choc électrique, de l’oxygène ayant été distribué à tout l'organisme lors des 5 cycles de RCP.
Si disponible, il faut utiliser des électrodes spécifiques pour enfant, et les poser conformément aux indications du constructeur. Certains modèles de DAE utilisent les électrodes adultes, associées à un embout réducteur de puissance (souvent en forme de nounours), afin de diminuer le choc électrique. À défaut, on utilisera des électrodes « adulte » en faisant attention à ce qu'elles ne se chevauchent pas. Si, en raison de la taille du thorax et des électrodes, on ne peut pas les poser toutes les deux sur la face avant du thorax, alors on en posera une sur la face avant du thorax et une dans le milieu du dos, entre les deux omoplates ; dans ce cas, le sauveteur peut être amené à réaliser les compressions en appuyant directement sur l'électrode antérieure.
La défibrillation consiste à délivrer un choc électrique bien calibré (puissance, phase) et passant au bon endroit, afin de synchroniser à nouveau les contractions des fibres du myocarde et à permettre au cœur de battre normalement à nouveau ; elle doit se produire avant l'asystolie (L’asystolie est l’absence d’activité des ventricules du cœur. C’est un état du cœur qui peut faire suite à une fibrillation et qui annonce l’arrêt total du cœur[7]).
Le fait de pratiquer la réanimation cardiopulmonaire (RCP : bouche-à-bouche associé aux compressions thoraciques) permet de faire circuler le sang oxygéné, donc d'alimenter le cerveau et le myocarde en oxygène, et augmente les chances de réussite de la défibrillation : le cœur étant oxygéné, il reste plus longtemps en fibrillation (cela retarde l'asystolie), on a donc plus de chances de récupérer la victime.
Différentes publications récentes[8] ont mis en lumière que la manœuvre du bouche à bouche retarde et complique le massage cardiaque surtout si le sauveteur est seul ; il introduit en outre de l'air supplémentaire dans les voies aériennes et digestives supérieures, ce qui contrarie la circulation sanguine. Cependant, le bouche à bouche reste nécessaire dans de nombreux cas. Dissocier les situations dans lesquelles il est indiqué de celles où il ne l'est pas rendrait la formation à la réanimation plus complexe, alors que la simplicité est un critère essentiel d'efficacité. Il reste donc recommandé dans tous les cas de pratiquer la réanimation classique, en alternant compressions thoraciques et ventilation artificielle.
En général, la victime ne reprend pas connaissance au cours de la réanimation, avec ou sans défibrillation. Il est donc nécessaire de poursuivre ces manœuvres jusqu'à l'arrivée des secours. La poursuite de la réanimation doit se faire par une équipe médicale. Selon les pays, celle-ci va se déplacer jusqu'à la victime (cas de la France[réf. souhaitée]) ou les secours d'urgence vont transporter la victime le plus vite possible vers l'hôpital (cas des États-Unis[réf. souhaitée]).
Le fait que la défibrillation fasse repartir le cœur ne signifie pas que la personne va survivre ; par ailleurs, si elle survit, elle peut garder des séquelles neurologiques irréversibles. Cependant, la réanimation cardiopulmonaire est la seule technique connue qui donne de bonnes chances de survie à la victime, et l'utilisation d'un défibrillateur augmente ces chances.
L'appareil est destiné à être utilisé par le grand public, sans formation spécifique, même si cette dernière, complètement facultative, peut être utile.
Il existe des appareils de formation, ne délivrant pas de choc réel, et permettant de simuler plusieurs situations : reprise de l'activité cardiaque après un ou plusieurs chocs, pas de reprise de l'activité cardiaque, choc conseillé ou non conseillé, ou encore défaut de fonctionnement.
Ces appareils peuvent s'utiliser sur des mannequins d'entraînement à la réanimation cardiopulmonaire classiques.
Certains appareils opérationnels peuvent fonctionner en mode formation. Il existe aussi des mannequins d'entraînement spéciaux, encaissant les chocs électriques, pouvant s'utiliser avec des appareils opérationnels.
La formation comprend typiquement une formation (ou un rappel) sur la réanimation cardiopulmonaire et une formation à l'utilisation de l'appareil avec les consignes de sécurité et est enseignée durant les sessions de formation aux prompts secours.
L'utilisation du défibrillateur est comprise dans la formation sauveteur secouriste du travail (SST), la formation aux premiers secours du grand public (PSC1), d'une durée de sept heures. Elle est aussi au programme du PSE1, la formation de base des secouristes qualifiés, pompier ou nageur-sauveteur (BNSSA), ainsi que de l'AFGSU, la formation de secourisme du personnel médical. En France, depuis février 2019, la loi protège les citoyens-sauveteurs de toutes poursuites judiciaires[réf. souhaitée].
Le Conseil belge de réanimation est une association (BRC, de l'anglais Belgian Resuscitation Council) scientifique qui s’occupe de la promotion et de l'amélioration de la réanimation en Belgique. Le BRC se doit d’améliorer la réanimation en Belgique. Le moyen principal est la propagation des cours de réanimation de base chez l’adulte (BLS), de l'utilisation de la Défibrillation Automatisée Externe (DAE) et de réanimation avancée chez l’adulte (ALS et ILS), l’enfant et le bébé (EPLS, EPILS et NLS). Le BRC soutient la base scientifique de ces cours.
La Croix-Rouge de Belgique dispense des cours de BLS/AED (huit heures de formation) suivant les recommandations du BRC. Dans les formations grand public aux premiers secours, l'utilisation du DEA est aussi abordée. Le Brevet européen de premiers secours (BEPS) – cinq séances de trois heures de formation – intègre une démonstration de l'utilisation du DEA dans la séance de réanimation. Le Brevet de secourisme (dix-huit heures de formation + révisions et examen) quant à lui forme les secouristes à l'utilisation du DEA. D'autres organismes privés proposent également des formations.
Pour trouver facilement un défibrillateur automatique en cas d'urgence, une signalétique facilement reconnaissable est primordiale. Or aujourd'hui encore, des signalétiques différentes indiquent les zones d'implantation des défibrillateurs automatiques (triangle rouge, cœur rouge et blanc ou cœur vert accompagné de la mention « Défibrillateur »...).
Pour uniformiser la signalétique du défibrillateur automatique, le Comité de liaison international sur la réanimation (ILCOR) recommande l’utilisation d’un logo composé d’un cœur blanc sur fond vert, avec un éclair vert et une petite croix blanche sur le côté. Le logo peut être accompagné de la mention « DAE » ou d’un équivalent local[9].
Cette signalétique peut être complétée par une flèche normalisée afin d’indiquer la direction à prendre pour trouver le défibrillateur automatique le plus proche.
En France, l'arrêté du fixe les modalités de signalisation des défibrillateurs et les modèles graphiques à respecter. Cinq panneaux sont ainsi définis, l'un indiquant que l'établissement est équipé, les quatre autres permettant de localiser l'appareil. Une étiquette à apposer près du défibrillateur est définie par ce même arrêté, portant des indications relatives à la gestion et la maintenance de l'appareil.
Il existe plusieurs applications pour smartphones telles que Sauv Life, Staying Alive, L'appli qui sauve ou Permis de sauver permettant d'une part de trouver le défibrillateur le plus proche par géolocalisation et d'autre part d'en signaler de nouveaux[10].
OpenStreetMap a aussi créé un service (OpenAEDmap) permettant aussi de localiser et d'ajouter de nouveaux défibrillateurs.
Dans le département français du Haut-Rhin (68), un site officiel est diffusé, il s'agit de www.dae68.fr. Il est certifié et soutenu par le SAMU 68, le service départemental d'incendie et de secours ainsi que par le conseil départemental. Sa mise à jour est continuelle et est assurée par le SAMU 68.
Par ailleurs, il a été créé, en 2018, le principe d'une base de données nationale relative aux lieux d'implantation et à l'accessibilité des défibrillateurs automatisés externes sur l'ensemble du territoire français[11]. Toute personne physique et morale propriétaire d’un DAE et assurant une activité requérant l’utilisation de ce DAE ou mettant ce DAE à la disposition de tiers (mairies, entreprises, centres commerciaux, etc.) doit transmettre les informations relatives aux lieux d’implantation et à l’accessibilité de leurs appareils au ministère des Solidarités et de la Santé[12] qui est le gestionnaire de cette base de données dénommée "Géo'DAE"[13].
Tout acteur souhaitant diffuser ces données, quel que soit le support, sera en mesure de le faire, sur le territoire souhaité, en adhérant à une charte[14]. L'Arrêté du 29 octobre 2019 précise le fonctionnement de la base Géo'DAE et les modalités de diffusion.
Des dispositifs individuels ont été développés, constitués d'électrodes situées à même la peau et reliés au système de défibrillation. Il est porté sous les vêtements et peut être proposé aux patients à hauts risques de trouble du rythme ventriculaire, en attente de la pose d'un défibrillateur automatique implantable ou lorsque ce dernier n'est pas indiqué (risque possiblement temporaire)[15]. Il est efficace, prévenant un certain nombre de morts subites[16].
En France l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) préconise une maintenance assurée par l'exploitant [17] qui vérifiera entre autres :
À noter : Les défibrillateurs procèdent chaque jour à des auto-tests qui permettent de vérifier leur bon fonctionnement[18],[19].
En 2024, un audit de maintenance estime que près d'un tiers des défibrillateurs sont hors service, et que 60 % ont « une anomalie pouvant entraîner un dysfonctionnement » ; en cause notamment, la maintenance de la batterie et des électrodes[20].
Depuis le Décret no 2007-705 du relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins et modifiant le code de la santé publique, « Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe répondant aux caractéristiques définies à l'article R. 6311-14 ». (Art. R. 6311-15). L'article R. 6311-14 faisant partie du même décret, spécifiant « Les défibrillateurs automatisés externes, qui sont au sens de la présente section les défibrillateurs externes entièrement automatiques et les défibrillateurs externes semi-automatiques, sont un dispositif médical dont la mise sur le marché est autorisée suivant les dispositions du titre Ier du livre II de la partie V du présent code ».
Depuis le , tout citoyen français est donc autorisé à utiliser un défibrillateur automatisé externe, que ce soit un DEA ou un DSA, sans précisions concernant la formation initiale et/ou continue.
Le décret no 2018-1186 du [21] rend obligatoire à partir du la présence de défibrillateurs dans certains édifices publics ou privés.
L'arrêté du ministre des Solidarités et de la Santé du [22] définit les modalités de signalisation des défibrillateurs automatisés externes installés dans les lieux publics et dans les établissements recevant du public. Pour les établissements recevant du public, il détermine notamment les dispositions graphiques d'information et de localisation, les conditions d'accès permanent et les modalités d'installation de nature à en assurer la protection.
Le ministère du Travail a publié une fiche thématique qui rappelle la réglementation applicable concernant les défibrillateurs dans les entreprises. En effet, les acteurs de l'entreprise peuvent s'interroger sur l'opportunité de s'équiper de défibrillateurs et ont besoin de connaître les incidences d'un tel choix. Cette fiche donne de nombreux conseils pratiques aux employeurs dans leur démarche : lien
12 juin 2006. — Loi autorisant l’utilisation des défibrillateurs automatisés « externes ». Depuis cette date, chacun est autorisé à utiliser un défibrillateur automatisé externe dans le cadre d’une réanimation aux conditions définies par le Roi.
21 avril 2007. — Arrêté royal fixant les normes de sécurité et les autres normes applicables au défibrillateur externe automatisé utilisé dans le cadre d’une réanimation.
En Suisse, il n’existe pas d’obligation, juste des recommandations. C’est le cas notamment du canton de Genève qui a publié en juillet 2012 des "Directives pour la mise à disposition de défibrillateurs externes semi-automatiques en cas d'arrêt cardiaque dans les entreprises établies dans le Canton et dans lesquelles nous pouvons lire que :
« Le médecin cantonal et l'Office cantonal de l'inspection et des relations du travail (OCIRT) du canton de Genève, tenant compte des données scientifiques récentes ainsi que du commentaire du Secrétariat d'État à l'économie (SECO) de juillet 2010 recommandent le déploiement de défibrillateurs semi-automatiques (OSA) dans les lieux où 150 personnes peuvent se trouver simultanément comme dans les lieux publics à forte fréquentation (par ex. gares, aéroports, centres commerciaux, centres sportifs). »[23].
Le Règlement grand-ducal du [24] règle l’utilisation des défibrillateurs externes automatiques. Il dit notamment qu'un défibrillateur de catégorie 1 (un défibrillateur externe automatique ne permettant pas de passer en mode manuel) peut être utilisé par toute personne.
Dans certains pays, des DEA sont en « libre service » dans les lieux recevant du public (par exemple les supermarchés, les aéroports) au même titre que les extincteurs.
Aux États-Unis, la législation varie selon les États : ainsi en Virginie, les appareils peuvent être utilisés par n'importe qui, alors que seules des personnes habilitées (ayant été formées) peuvent y toucher à New York[25]. Ceci a des conséquences juridiques : seules les personnes habilitées dans ces états peuvent être protégées en cas de problème, ce qui représente un obstacle au déploiement de tels appareils[26].
Comme en France, on en trouve maintenant dans les avions, mais une diffusion plus large est bloquée d'une part par les exigences de formation, que certains jugent disproportionnée par rapport à la simplicité d'utilisation de l'appareil, d'autre part en raison de l'absence d'obligation pour les gérants de lieux recevant du public.
Pour le patient vu en dehors de l'hôpital et faisant un arrêt cardiorespiratoire, l'intérêt du défibrillateur automatique est largement démontré quant à l'augmentation des chances de survie. En milieu hospitalier, l'utilisation de ce type de matériel (par rapport à un défibrillateur conventionnel) n'a pas bénéficié de la même évaluation.
Le matériel est suffisamment simple pour pouvoir être utilisé par quiconque, même par des enfants, sans formation spécifique[27]. Le défibrillateur automatique (décharge délivrée automatiquement par l'appareil) s'avère être équivalent, en matière de sécurité, au défibrillateur semi-automatique, où la décharge est délivrée manuellement par l'utilisateur qui doit appuyer sur un bouton[28]. Chaque minute passée diminue les chances de survie de 10 %[29].
La rapidité d'intervention est un élément majeur pour la remise en forme et la survie des victimes :
Selon le Guide national de référence de formation à l'utilisation du DSA[2], en France :
La Fédération française des secouristes et formateurs policiers (FFSFP) a lancé deux opérations en 2004 :
Par ailleurs, beaucoup d'entreprises s'équipent spontanément de défibrillateurs depuis la publication du décret du autorisant toute personne à utiliser un défibrillateur.
Les machines mises à disposition du public peuvent être entièrement automatiques ou semi-automatiques étant donné que la formation couvre les deux cas. C'est d'autant plus important que les pompiers mettent 10 minutes à arriver en moyenne et qu'en France, les lieux équipés de DAE atteignent un taux de survie de 85 % après un arrêt cardiaque[32].
La principauté de Monaco s'est équipée de défibrillateurs automatisés externes. Il s'agit d'une grande opération menée sous l'impulsion de l'Association de lutte contre la mort subite, du Centre hospitalier Princesse Grace et de la Croix-Rouge monégasque[33]. Vingt huit défibrillateurs automatisés externes ont été placés dans des bornes, réparties dans la ville, permettant ainsi un maillage afin de sauver le plus de vies possible. La Croix-Rouge monégasque forme qui le souhaite à l'utilisation des défibrillateurs. Depuis cela, plusieurs sociétés monégasques se sont aussi pourvues de Défibrillateurs automatisés et plusieurs villes autour de la Principauté souhaitent s'équiper. Depuis cette opération, un grand nombre d'entreprises monégasques et de consortium immobiliers se sont équipés. Aujourd'hui, on recense 87 défibrillateurs automatisés externes.
Afin d'avoir un meilleur temps de réponse sur une urgence cardiaque, la ville de Londres a fait une expérience de trois ans consistant à équiper les véhicules de la police londonienne (CPOL) de DSA. 147 policiers ont été formés, ils ont répondu à 1 103 appels sur 1 232, ce qui a permis de faire descendre le temps de réponse à 9 minutes environ. Seules 25 victimes étaient en état de mort apparente, et sur ces 25 victimes, seules 13 étaient en fibrillation ventriculaire (le DSA n’a autorisé la délivrance du choc que sur ces 13 victimes-là). Si on ne prend en compte que ces 13 victimes, le temps d'intervention moyen était de 5 minutes, et la durée de mise en œuvre du DSA était en moyenne de 24 secondes, soit un premier choc délivré environ 6 minutes après l'appel.
Dans ces conditions, seules deux personnes ont survécu, soit 8 % des arrêts cardiaques (2 sur 25) contre 2 à 3 % actuellement, et 15 % des fibrillations ventriculaires (2 sur 13).
Le Royaume-Uni a également implanté 681 DAE dans 110 lieux très fréquentés. Entre et , ils ont été mis en œuvre dans 250 cas, dont 182 arrêts cardiaques réels. Dans 82 % des arrêts cardiaques, la victime était en fibrillation ventriculaire et le DAE a délivré un choc, avec un taux de survie en sortie de l’hôpital de 25 % au lieu de 5 % dans ces endroits (mais il ne s’agit pas d’une étude randomisée en double aveugle)[34],[35].
La ville d'Amsterdam a également fait une étude similaire[36] : les zones couvertes étaient alternativement
Dans environ 66 % des cas d'arrêt cardiaque survenus devant témoins (469 cas au total), la victime était en fibrillation ventriculaire à l'arrivée du DSA. L'intégration de DSA dans des véhicules de sapeurs-pompiers et de police a permis de raccourcir le temps de réponse de 1 minute 40 secondes (temps entre l'arrêt cardiaque et la délivrance du choc). Le temps de mise en œuvre du DSA était d'environ 2 minutes et demie pour les deux groupes (délais entre l'arrivée et la délivrance du premier choc). Dans les deux groupes, 44 % des patients qui ont reçu le choc en moins de 5 minutes ont survécu, ce qui montre l'intérêt d'une défibrillation précoce.
Cependant, si le taux de reprise d'une activité cardiaque spontanée était meilleur dans le groupe d'expérimentation, le taux de survie après séjour à l'hôpital était quasiment le même. Ceci est essentiellement attribué au faible gain de temps enregistré, notamment en raison du temps de transmission de l'information.
Une étude américaine sur la mise à disposition de DAE dans des centres commerciaux et les lieux d'habitation (avec 1 600 DAE répartis sur 500 sites, 500 sites sans DSA, s'appuyant sur 19 000 volontaires formés à la réanimation cardiopulmonaire) montre quant à elle que la mise à disposition de DAE dans les lieux publics double les chances de survie, mais que l'implantation dans les lieux d'habitation est peu efficace en raison des délais d'arrivée de l'appareil jusqu'au domicile. L'étude conclut cependant : « La question se résume en fait à savoir si pour sauver une vie en deux ans, le coût de 100 DAE nous semble acceptable… »[37]. Le quasi-doublement de la survie après arrêt cardiorespiratoire est démontré par d'autres études[38]
L'utilité du système (par rapport à celui d'un défibrillateur classique où la décision d'administrer un choc électrique n'est pas prise par l'appareil mais par le personnel médical ou paramédical) est moins claire, d'autant que moins d'un arrêt cardiaque sur cinq est secondaire à une fibrillation ventriculaire, trouble rythmique le plus à même de bénéficier de ce système[39]. Il semble que l'apport soit négligeable en cas de recours à un choc et qu'il serait même délétère si l'arrêt ne nécessite pas de choc (asystolie par exemple)[40]. Une des explications avancées serait une durée plus longue, sans massage cardiaque externe, nécessitée par ces systèmes en raison de l'exigence d'un tracé non parasité pour que son logiciel détermine ou non l'indication du choc[41].
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