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historien français (1957-2020) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Dominique Kalifa, né le à Vichy (Allier) et mort le à Brugheas (Allier), est un enseignant-chercheur et historien français.
Professeur des universités | |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Dominique Prosper Kalifa |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Enseignant du secondaire (- |
Conjoint |
Virginie Bloch-Lainé (d) () |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Institut universitaire de France () Comité d'histoire de la ville de Paris (d) |
Directeurs de thèse |
Michelle Perrot (), Alain Corbin () |
Distinctions |
Professeur des universités, titulaire d'une chaire d'histoire contemporaine de l'université Panthéon-Sorbonne, où il co-dirige le Centre d’histoire du XIXe siècle, il enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po) de 2008 à 2015, a été plusieurs fois Visiting professor à l'université de New York, professeur invité à l'université Keiō (Japon), à Brigham Young University (États-Unis), à l'UNESP (Brésil), à l'Instituto Mora (es) (Mexique) et Visiting Fellow à l'université de St Andrews. De 2015 jusqu'à sa mort, il est membre de l'Institut universitaire de France.
Spécialiste de l’histoire du crime, des marginalités, et des représentations de la criminalité du second XIXe siècle au début du XXe siècle, ses travaux portent également sur l'histoire des imaginaires sociaux, de la presse écrite, mais aussi sur la figure de Fantômas, l'histoire de l'érotisme parisien, et les chrononymes.
Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud (LSC 1978)[1],[2] et agrégé d’histoire[3], Dominique Kalifa est un temps professeur dans le secondaire au lycée Lamarck[4] à Albert (Somme) et en banlieue parisienne, aux lycées Delacroix de Maisons-Alfort et Jules-Uhry de Creil[5]. Il rencontre Michelle Perrot au milieu des années 1980, qui sera par la suite la directrice de sa thèse soutenue à Paris-VII en 1994 (publiée en 1995 sous le titre L'Encre et le Sang)[5]. Plus tard, c'est l'historien des sensibilités Alain Corbin qui dirige son dossier d’habilitation ; Dominique Kalifa lui succède à la Sorbonne en 2002[6]. Il dirige le Centre d'histoire du XIXe siècle[7][Quand ?].
Ses recherches portent initialement sur les récits de crimes et la crise sécuritaire du début du XXe siècle (L’Encre et le Sang, 1995)[3]. Il s'agit pour Dominique Kalifa de questionner les représentations et les imaginaires sociaux qui entourent le crime à la fin du XIXe siècle[5]. Il contribue alors à poser des jalons importants pour l'histoire des imaginaires sociaux[5],[8]. Dans la continuité de ces travaux, il écrit le premier livre consacré au métier de détective privé (Naissance de la police privée, 2000)[9]. Plus largement, Dominique Kalifa s'intéresse également à l’histoire de la culture de masse (La Culture de masse en France, 2001)[6], dans la lignée de ses travaux sur le crime et ses représentations, et sur le fait divers[5].
Avec l’historien Philippe Artières, son ami, il rédige en 2001 un ouvrage expérimental, Vidal, le tueur de femmes : une biographie sociale, entièrement composé d’extraits d'archives montés dans un récit biographique, autour du tueur français Henri Vidal (1867-1906)[3],[5].
Il codirige en 2011 La Civilisation du journal, qui fournit une analyse précise de l'histoire de la presse du XIXe siècle[10],[11].
Ses principaux articles sont réunis en 2005 dans un ouvrage intitulé Crime et culture au XIXe siècle[12].
Il s’intéresse plus tard aux questions de justice et pénalité militaire en publiant le premier travail scientifique sur Biribi, l'univers des bagnes et des sections de discipline de l'armée française (Biribi, 2009)[5],[13],[14].
Son ouvrage Les Bas-fonds : histoire d'un imaginaire (Le Seuil, 2013) remporte le prix Mauvais genres[15],[16] ainsi que le French Voices Award 2016[17].
En 2005 est publié un ouvrage co-dirigé avec Anne-Emmanuelle Demartini, intitulé Imaginaire et sensibilités au XIXe siècle ; Dominique Kalifa a le désir de rendre hommage aux apports d'Alain Corbin à l'histoire culturelle et à l'histoire des sensibilités. Les deux directeurs chargent de nombreux anciens étudiants de ce dernier de réaliser les contributions de l'ouvrage[5],[18].
En 2009, il participe à l'ouvrage Le Dossier Bertrand, un travail collectif dirigé par Philippe Artières où cinq historiens (Philippe Artières, Anne-Emmanuelle Demartini, Dominique Kalifa, Stéphane Michonneau, et Sylvain Venayre) sont confrontés au même dossier d'archives, pour mettre en lumière une diversité d'approches[5],[19].
En 2017, il écrit La Véritable Histoire de la Belle Époque, une réflexion sur le temps, la nostalgie et l'écriture de l'histoire[20],[5], qui remporte le prix Eugène-Colas de l'Académie française la même année.
Ses réflexions sur la manière dont le temps est nommé, délimité, et pensé en des termes précis (par des chrononymes), aboutissent à la publication en 2020 de l'ouvrage collectif Les Noms d'époque : de « Restauration » à « années de plomb » qu'il a dirigé dans la collection « Bibliothèque des histoires », chez Gallimard[21].
Également spécialiste de Fantômas, il publie en 2017 un abécédaire pataphysique intitulé Tu entreras dans le siècle en lisant Fantômas, chez Vendémiaire, dans lequel il analyse les diverses facettes d'un personnage qui a passionné les poètes, les romanciers, les peintres ou les cinéastes tout au long du siècle dernier[5],[22],[23].
En 2018, il écrit un ouvrage consacré à l'histoire de l'érotisme dans la ville de Paris, intitulé Paris. Une histoire érotique, d'Offenbach aux Sixties[24].
Il est membre du Comité d'histoire de la ville de Paris[25], fondé en 2007, qui réunit des universitaires, des chercheurs et des représentants de grandes institutions, et dont l'objectif est de soutenir la recherche historique relative à Paris.
À partir de 1990, Dominique Kalifa est collaborateur du supplément littéraire du quotidien Libération[6].
Il se donne la mort le jour de son 63e anniversaire, le , à Brugheas[6],[21],[26].
De nombreux hommages lui sont rendus dans le monde universitaire, particulièrement par ses collègues et anciens doctorants[27]. Son apport à la discipline historique, notamment au renouvellement des approches de l'histoire des imaginaires sociaux, est largement souligné[5],[28],[29],[30],[31],[32].
Le Centre d'histoire du XIXe siècle de la Sorbonne décide de rendre hommage à Dominique Kalifa dans un colloque intitulé : « Les belles époques de Dominique Kalifa. Retour sur une œuvre d'historien » qui a lieu les 9, 10 et 11 décembre 2021. Ce colloque donne lieu ensuite à une publication[33].
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