1739: par le traité de Belgrade, les Habsbourg doivent restituer à l'Empire ottoman la Serbie septentrionale avec Belgrade et la Posavine, et à la principauté de Valachie, l'Olténie.
1775: l'empire des Habsbourg acquiert la Bucovine jusque-là moldave. L'Empire a désormais une étendue territoriale qu'il gardera pour l'essentiel jusqu'à sa fin en 1918.
8 octobre - : ratification de l'accord avec la Hongrie. Le royaume de Croatie-Slavonie est maintenu comme entité autonome au sein de la Hongrie; la principauté de Transylvanie disparaît. Suppression des lois libérales sur les droits des citoyens (suppression approuvée par l'empereur). Ce compromis est ratifié pour une durée de dix années: au terme de cette période, un nouvel accord est négocié.
: crise de Badeni à la suite d'une violente politique de blocage de la part du ministre-président Kasimir Badeni à propos du Décret sur les langues, prévoyant un bilinguisme au sein des institutions en Bohême et Moravie.
: le compromis de 1887, déjà prolongé d'une année, est à nouveau prolongé, jusqu'au .
1903: crise du dualisme: les gouvernants hongrois réclament de plus en plus d'autonomie mais en Autriche-Hongrie les populations slaves et roumaines sont sous-représentées ou même absentes dans les instances parlementaires en raison du suffrage censitaire. La domination allemande et hongroise s'accentue, et l'aristocratie devient de plus en plus conservatrice: les hommes politiques croatesAnte Trumbić et Frano Supilo lancent alors la politique du «Nouveau cap» et, au lieu de continuer à s'appuyer sur l’Autriche face à la Hongrie, l’opposition croate engage des consultations avec l’opposition magyare et les partis serbes en Croatie.
: la majorité des partis politiques croates signent la résolution de Rijeka, proposant aux Hongrois un soutien politique contre Vienne, mais en exigeant, en contrepartie, l'appui hongrois pour l'unification du royaume de Croatie-Slavonie (partie de la Hongrie) et de la Dalmatie (restée pays autrichien): territoires où les Croates sont largement majoritaires.
14 - : premières élections en Autriche au suffrage universel.
: loi scolaire Apponyi qui, loin de réussir à magyariser les minorités en Hongrie, renforce les manifestations identitaires: les associations nationales de tout type (sport, arts, culture, banque) se multiplient, comme partout en Europe centrale (ou en Irlande).
: signature du nouveau compromis, valable jusqu'en 1917.
: la Loi des pleins pouvoirs sur l'économie de guerre donne au gouvernement le droit de gouverner par décret pour les questions de politique économique.
18août 191: Charles décide de transformer la condamnation à mort de Friedrich Adler en une peine de dix-huit ans d'emprisonnement.
14septembre 1917: les négociateurs autrichiens et hongrois s'accordent pour prolonger la validité de l'Ausgleich de 1907 jusqu'à la fin des hostilités.
8janvier 1918: programme de paix du président américain Wilson en quatorze points: le dixième postule la dislocation de l'Autriche-Hongrie et l'indépendance de ses peuples.
2avril 1918: siscours d'Ottokar Czernin, ministre des affaires étrangères austro-hongrois, devant le conseil municipal de Vienne. Lors de cette intervention, le ministre évoque l'existence de négociations secrètes avec la France.
: l'assemblée nationale provisoire de l'Autriche allemande (Deutschösterreich, nom voulu par l'Autriche indépendante de 1918 mais refusé par les vainqueurs de la guerre) siège dans les locaux de l'assemblée régionale de Basse-Autriche avec les députés germanophones de la partie autrichienne (y compris ceux de Bohême-Moravie).
le chancelier autrichien Karl Renner forme un gouvernement provisoire;
les représentants slovaques affirment, par la «Déclaration de Saint-Martin», le droit du peuple slovaque à disposer de lui-même ainsi que son souhait d'un avenir commun avec les Tchèques. Deux cent représentants réunis dans les locaux de la banque Tatra, créent le Conseil national slovaque, dirigé par Matus Dula. La nation slovaque s'y déclare partie intégrante de la Tchécoslovaquie;
Pour ne pas céder sa marine aux vainqueurs, l'empereur Charles l'attribue, avec tous les ports, arsenaux et fortifications côtières, au Conseil du Peuple du nouvel État des Slovènes, Croates et Serbes qui envoie des notes diplomatiques aux gouvernements Alliés pour indiquer qu'il n'est pas en guerre contre eux[2], ce qui n'empêche pas deux nageurs de combat italiens de couler le navire-amiral SMS Viribus Unitis dans le port de Pola ni l'attribution de la flotte entière à Regia Marina (la marine royale italienne) qui en démembrera la plus grande part[3].
la Hongrie se sépare de l'Autriche et tente de maintenir sa propre unité, mais elle aussi est en voie de dislocation avec la sécession des Croates et des Slovaques au Sud et au Nord, des Ukrainiens au Nord-Est et des Roumains à l'Est, qui souhaitent s'unir, avec ceux de Bucovine et de Bessarabie, au royaume de Roumanie.
: l'empereur Charles n'abdique pas mais «renonce aux affaires de l'État» en Autriche et déclare «reconnaître toute décision quant à la forme du nouvel État».
: l'assemblée provisoire proclame la république de Deutschösterreich.
: l'assemblée locale (Landsrat) de Carinthie (sud de l'Autriche actuelle) décide la résistance armée contre les troupes du royaume des Serbes, Croates et Slovènes qui s'approchent.
Après la chute de la «double-monarchie» fin 1918, la mise en place du nouvel ordre politique, voulu par les vainqueurs et par les peuples qui s'allièrent à ceux-ci, se fait progressivement et sera officialisée par les traités de Saint-Germain et de Trianon:
: élection de l'assemblée nationale constituante des pays restés autrichiens, de laquelle résulte une coalition de chrétien-sociaux et de sociaux-démocrates.
27 février - : le secrétaire aux affaires étrangères Otto Bauer et le ministre allemand des Affaires étrangères, Borckdorff-Rantzau mènent secrètement à Berlin des négociations pour unir l'Autriche allemande à la république de Weimar, conformément aux vœux des germanophones autrichiens et au «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes».
: l'assemblée nationale déclare l'Autriche allemande comme composante de la république allemande, mais les vainqueurs, particulièrement Georges Clemenceau, ne sont pas disposés à accorder aux vaincus le «droit des peuples à disposer d'eux-mêmes».
: Béla Kun, dirigeant de la république des conseils de Hongrie, fait régner la terreur rouge, tente de reprendre les territoires perdus par la Hongrie en 1918 et attaque la Tchécoslovaquie, la République houtsoule, les Roumains et l'État des Serbes, Croates et Slovènes qui ne sont pour lui que des «fantoches des puissances impérialistes».
: début des négociations de paix de Saint-Germain-en-Laye.
: l'assemblée nationale autrichienne conteste certaines dispositions du futur traité de paix, qui refusent l'intégration de l'Autriche dans la république allemande (article 88), et donnent des territoires germanophones à l'Italie et à la Tchécoslovaquie.
: signature du traité de Saint-Germain-en-Laye. Le parlement autrichien, qui a du plier devant toutes les exigences des vainqueurs, doit le ratifier tout en protestant.
: le parlement ratifie de la même manière contrainte le changement du nom officiel d'«Autriche allemande» (Deutschösterreich) en «République d'Autriche» (Republik Österreich).
: retrait de la coalition antibolchevique de Hongrie.
: le parlement hongrois abolit la république, rétablit la monarchie et nomme Miklós Horthy, amiral sans flotte, régent d'un «royaume sans roi».
Frédéric Le Moal, article «L’Adriatique, les enjeux d’un front secondaire» dans le dossier: "La Grande Guerre en Méditerranée" des Cahiers de la Méditerranée n° 81 de 2010, , pp. 63-73.