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personnalité politique hongroise De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le comte Mihály Károlyi de Nagykároly (en hongrois nagykárolyi gróf Károlyi Mihály) né le à Budapest et mort le à Vence, est un homme d'État hongrois. D' à , il dirige la Hongrie comme Premier ministre puis comme président de la République.
Nagykárolyi Károlyi Mihaly | |
Le comte Mihály Károlyi, président de la République démocratique hongroise. | |
Fonctions | |
---|---|
Président de la République démocratique hongroise[1] | |
– (4 mois et 5 jours) |
|
Premier ministre | Dénes Berinkey |
Prédécesseur | Charles IV (roi de Hongrie) |
Successeur | Sándor Garbai |
Premier ministre de Hongrie | |
– (2 mois et 11 jours) |
|
Président | Lui-même |
Monarque | Charles IV |
Prédécesseur | János Hadik |
Successeur | Dénes Berinkey |
Biographie | |
Nom de naissance | Nagykárolyi Károlyi Mihály Ádám György Miklós |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Budapest (Hongrie) |
Date de décès | (à 80 ans) |
Lieu de décès | Vence (France) |
Conjoint | Comtesse Katinka Andrássy |
Diplômé de | Université de Budapest |
Profession | Juriste |
Religion | Catholique |
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Présidents de la République démocratique hongroise Premiers ministres de Hongrie |
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Né en 1875, Mihály Károlyi est le fils aîné de la branche principale de l'une des plus importantes familles de Hongrie. Il ne débute en politique qu'en 1909 en succédant à contrecœur à son oncle Sándor Károlyi dirigeant de la puissante Association nationale agrarienne hongroise, qui regroupe les grands propriétaires terriens. En 1913, il devient directeur exécutif d'une des deux grandes formations dominant alors la vie politique hongroise, le « Parti de l’indépendance et de 48 » se réclamant des idées de Lajos Kossuth, auquel s’opposait le Parti du travail (ancien Parti libéral) dirigé par István Tisza, fidèle au Compromis austro-hongrois de 1867 qui établit la double-monarchie d'Autriche-Hongrie[2].
Quand décède Ferenc Kossuth, le fils du grand révolutionnaire, Károlyi le remplace comme président du parti indépendantiste le 28 mai 1914. Il incarne alors le courant pacifiste (notamment après la scission de la tendance pro-germanique d'Albert Apponyi en 1916) favorable à la démocratie libérale : à la veille de la guerre, c'est sous sa présidence que s'établit le Conseil national hongrois, qui regroupe le « Parti Károlyi », le Parti social-démocrate et le Parti radical[2].
C'est ce Conseil qui va devenir la base institutionnelle du nouveau régime républicain à la fin de la Première Guerre mondiale. Károlyi prend la tête du gouvernement de la Hongrie le au cours de l'épisode de la révolution des Asters. Le , il proclame la République, mais doit composer avec les conditions imposées par les Alliés, notamment l'amputation des deux tiers du territoire de la Hongrie austro-hongroise au profit des pays voisins (Burgenland à l'Autriche, Haute-Hongrie slovaque et Ruthénie ukrainienne à la Tchécoslovaquie, Transylvanie et Banat à la Roumanie, Croatie, Bácska et Voïvodine au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes).
Le , Mihály Károlyi est proclamé président de la République démocratique hongroise avec Dénes Berinkey à la tête du gouvernement. Le , le chef de la mission militaire de la Triple-Entente, Fernand Vix, remet à Károlyi une note (dite note Vix) exigeant sous vingt-quatre heures un nouveau recul de l'armée hongroise, qui doit évacuer une nouvelle zone d'environ 100 km dans le Körösvidék, comprenant notamment le comitat de Bihar et ses environs. Ne pouvant accepter pareil ultimatum, Károlyi et Berinkey démissionnent . Károlyi annonce alors son intention de former un nouveau gouvernement social-démocrate, mais une proclamation signée de son nom circule aussitôt, annonçant que le président « transmet le pouvoir au prolétariat ». Károlyi niera toujours avoir rédigé et signé cette note[3].
Le , les communistes, avec Béla Kun à leur tête, proclament la République des conseils de Hongrie. Soutenue par la France et le Royaume-Uni, une coalition antibolchévique se forme contre Béla Kun : un contre-gouvernement (présidé par Gyula Peidl, puisque Károlyi est démissionnaire) s'installe à Szeged, avec l'ex-amiral Miklós Horthy comme ministre de la Guerre (en), et avec les troupes franco-roumaines, franco-serbes et tchéco-slovaques présentes en Hongrie, qui, en trois mois et demi de combats, mettent fin à la République des conseils[4].
En , huit mois après la chute de la République des conseils, l'amiral Horthy est élu régent du Royaume de Hongrie restauré, Károlyi n'occupant dès lors plus aucune fonction officielle, à l'instar d'Alexandre Kerenski auquel on le comparera souvent. En , il accepte la direction de la légation de Hongrie à Paris, mais en apprenant l’arrestation de László Rajk, il démissionne le , rompt avec le régime communiste et demande l'asile politique à la France. Il meurt en 1955, à Vence.
À partir des années 1960 jusqu'à la fin de la République populaire de Hongrie en 1989, Mihály Károlyi est considéré officiellement comme un héros national.
Il est auteur de Faith Without Illusion, publié à Londres en . Sa femme, la comtesse Catherine Andrássy[5], écrivit ses Mémoires sous le titre On m'appelait la comtesse rouge (Paris-Budapest, 1980).
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