L’argument origine (valeur [[Suisse]]) n’existe pas dans le modèle appeléL’argument activité (valeur <time datetime="1471" data-sort-value="1471" class="date-lien">[[1471]]</time> - <time class="nowrap date-lien" datetime="1792" data-sort-value="1792">[[1792 en France|1792]]</time><br><time class="nowrap date-lien" datetime="1814" data-sort-value="1814">[[1814 en France|1814]]</time> - <time class="nowrap date-lien" datetime="1830" data-sort-value="1830">[[1830 en France|1830]]</time>) n’existe pas dans le modèle appelé
Les Cent-Suisses sont une compagnie d'infanterie d'élite composée de mercenaires suisses au service du roi de France de 1471 à 1792 et de 1814 à 1830. Par analogie on parle également de Cent-Suisses pour désigner d'autres corps de mercenaires suisses.
Cette unité militaire est instituée en 1471 par Louis XI[1] et portait alors la hallebarde. À l'origine, cette compagnie comprenait cent hommes, tous de nationalité suisse, sélectionnés pour leur grande taille. Lorsque les armes de l'époque évoluèrent, avec notamment l'apparition des armes à feu, ses membres furent divisés entre piquiers et arquebusiers[2].
Lorsque les mercenaires suisses apprennent que le roi Charles VIII prépare une expédition contre Naples, ils se précipitent en masse pour être recrutés. À la fin de l'année 1494, ils sont présents par milliers à Rome, de passage, avec l'armée française qui occupera Naples au mois de février suivant. En 1495, le roi a sa vie sauvée grâce à la fermeté inébranlable de ses fantassins suisses[3]. Charles VIII a l'ambition d'avoir une garde nombreuse, mais malgré leurs beaux habillements et leurs enseignes peintes à l’or fin, les Cent-Suisses sont surtout là pour gagner les batailles. Ils sont hallebardiers, archers, arbalétriers, se servent de mousquetons et montent, protègent le roi et la famille royale[4].
Le corps est supprimé le 12 mai 1792 par l'Assemblée nationale[6], rétabli au printemps 1814 avec le reste de la Maison du Roi par Louis XVIII[7], maintenu à la Seconde Restauration en 1815[8] et subsiste jusqu'en 1830, licencié en juillet[9].
La devise inscrite sur la croix blanche est: Ea est fiducia gentis («Telle est la fidélité de cette Nation»).
La garde était commandée par un capitaine suisse avec deux lieutenants sous ses ordres (un Suisse et un Français). Lors du sacre, le capitaine et ses officiers étaient vêtus de satin blanc avec de la toile d'argent dans les entaillures, les soldats portaient des casques de velours. La milice jouissait des mêmes privilèges que les sujets nés dans le royaume, dont l'exemption d'imposition pour le garde et sa famille, même en cas de décès[10]. Ils avaient le droit d'être jugés selon la jurisprudence de leur pays d'origine et la Maison du Roi comportait donc un tribunal des Cent-Suisses[11].
Lors des parades, la milice avec 100 hommes se présentait comme suit:
le capitaine
les deux lieutenants
le premier sergent
quatre trabans (hallebardiers) pour la défense du capitaine
Exemption des droits de gros huitième pour treize privilégiés de la compagnie[14].
Depuis 1819, il est fait mémoire de cette institution dans l'organisation de la Fête des Vignerons de Vevey. Une troupe de figurants costumés en «Anciens-Suisses» (1819), en référence aux premiers soldats confédérés, puis en «Cent-Suisses» (dès 1865[15]) en référence aux soldats du service étranger, est intégrée à chaque édition de cette manifestation, inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO et qui n'a lieu qu'une fois par génération. Pour la célébration de 2019 le concepteur de la fête, Daniele Finzi Pasca a imaginé une troupe complémentaire les «Cent pour Cent» formée de cent hommes et cent femmes, équipés du même type d'uniforme, mais sans armes.
Il existe une Marche des Cent-Suisses composée par Charles-Henri Bovet (1943-1992).
Rodolphe de Castella de Delley, I. Les colonels généraux des suisses et grisons. II. Les Cent-Suisses de la garde du Roi (1481-1792) devenus gardes à pied ordinaires du corps du Roi (1814-1830), p.13 et Général Michel Hanotaux, Fastes militaires, la compagnie des Cent-Suisses de la garde ordinaire du corps du roy.
Loire et Mendella 2016, p.9«Les Cent-Suisses sont dissous le 12 mai 1792, ce qui leur évite de subir le massacre des Tuileries, contrairement aux gardes suisses, le 10 août 1792.»
Loire et Mendella 2016, p.92«Ainsi renaissent la garde du dedans du Louvre (avec les gardes du corps, les gardes de la Porte, les gardes de la prévôté de l'Hotel, les gardes de la Manche et les Cent-Suisses). [...] L'opération s'échelonne dans le temps. En mai, les gardes du corps sont recrées avec deux compagnies supplémentaires. En juin, c'est au tour de la Maison rouge, puis, en juillet, celui des gardes de la Porte, des Cent-Suisses et des grenadiers à cheval.»
Loire et Mendella 2016, p.93«Les autres unités sont licenciées. leurs drapeaux sont découpés en petits morceaux de soie que se partagent les officiers et leurs hommes.»
Minutier centrale, archives nationales de France.Étude de Bougainville cote: LXVIII/442, renonciation de succession par Claude Rinquenette de la Frette, son épouse décédée
«Nicolas Robbe, dit Benjamin, l'un des cent suisses de la garde ordinaire du roi et l'un des treize privilégiés de ladite compagnie, vend pour trois ans à Jacques Chérer, écuyer, exempt de la même compagnie, le privilège dont il jouit, de l'exemption des droits de gros huitième, ainsi que les autres droits dont jouissent les Suisses privilégiés, ledit Chérer ayant ainsi le droit de vendre et débiter, chacun an, jusqu'à cent cinquante muids de vin, francs desdits droits»
—Bibliothèque historique de la Ville de Paris, , fol 4, droit de vente des vins, MS-NA-60, manuscrit entrés de 1903 à 1908.
Alexandre Loire et Gabriele Mendella, La maison militaire du roi: prestige et valeur à la cour de Versailles, SOTECA, coll.«Magazine Château de Versailles de l'Ancien régime à nos jours: Hors série» (no2), , 98p. (OCLC1014209903, présentation en ligne).