Viverridae
famille de mammifères carnivores féliformes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les Viverridés (Viverridae) sont une famille de mammifères carnivores féliformes qui comprend trente-cinq espèces différentes réparties en quinze genres distincts et subdivisés en huit sous-familles.
En font partie les genettes, civettes et binturongs. Ce sont des animaux de taille moyenne avec un corps allongé et des pattes assez courtes. Ils sont arboricoles, plutôt nocturnes et ne dédaignent pas de compléter leur régime carné par des fruits.
Le seul représentant en Europe est la genette commune, qu'on peut rencontrer principalement dans le sud-ouest de la France. Les autres viverridés se rencontrent en Afrique et en Asie.
Les viverridés sont appréciés pour leur fourrure. Certaines espèces ont des glandes périanales qui produisent une substance appelée « civette » utilisée en parfumerie. Enfin la viande de civette est consommée en Asie. Cette pratique a été proposée comme l'origine de l'apparition en 2002 d'une forme de pneumonie virale sévère : le SRAS[1].
Certains viverridés ronronnent[2] comme Genetta tigrina[3],[n 1] et Genetta genetta[4].
Étymologie
Le nom de la famille Viverridae est formé par dérivation du radical viverra, et du suffixe -idae emprunté par les zoologues au grec ancien εἶδος, eidos « aspect extérieur », pour nommer toutes les familles animales. Le radical est un emprunt lexical au latin viverra signifiant « furet » (laquelle espèce n'appartient pourtant pas aux viverridés, mais aux mustélidés[n 2]).
Description

Les viverridés sont des carnivores. Leur taille va d’environ 30 cm (sans la queue) à 100 cm et leur poids de 1 kg à 14 kg. Ils ont un corps allongé, filiforme et des pattes relativement courtes, une tête relativement petite avec un museau pointu et des oreilles dressées[5].
La plupart des espèces ont des rayures, des taches ou des bandes sur leur corps, et leur queue est souvent cerclée de couleurs contrastées. Leurs griffes peuvent être entièrement, semi, ou pas du tout rétractiles.
La plupart ont des glandes périanales qui produisent une substance à forte odeur; chez certaines espèces, l'odeur est suffisamment puissante pour éloigner les prédateurs. La sécrétion de ces glandes, appelée civette, est utilisée comme base de parfum et comme médicament[5].
Formule dentaire | |||||||
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mâchoire supérieure | |||||||
3-4 | 3-4 | 1 | 3 | 3 | 1 | 3-4 | 3-4 |
3-4 | 3-4 | 1 | 3 | 3 | 1 | 3-4 | 3-4 |
mâchoire inférieure | |||||||
Total : 32-40 | |||||||
Denture des Viverridae |
La formule dentaire est 3/3, 1/1, 3-4/3-4 1-2/1-2 = 32-40. Les dents carnassières, pour cisailler la viande, sont bien développées.
Répartition et habitat
Les viverridés sont originaires de l’Europe du Sud, de l’Afrique et de l’Asie. Ils ont rayonné à Madagascar. L’unique représentant européen est la genette commune (Genetta genetta) qui vit autour du bassin méditerranéen.
Ils vivent généralement dans les forêts, les savanes, les montagnes et surtout les forêts tropicales.
Écologie
La plupart des viverridés sont des chasseurs nocturnes. qui se nourrissent de petits vertébrés, d’insectes, de vers, crustacés et mollusques. Certains sont probablement des carnivores stricts alors que d’autres incluent des fruits et des racines dans leur régime[6].
Ils sont fortement arboricoles. Ils ne vivent pas en groupe[5].
Certains viverridés ronronnent comme la genette tigrine (Genetta tigrina) et la genette commune (Genetta genetta).
On peut observer leur « crottier », judicieusement situé sur un replat rocheux dominant les bocages et les fourrés, où ils déposent, jour après jour, des excréments de taille impressionnante ainsi que leurs empreintes (à cinq doigts, mais semblables à celles du chat lorsque seuls quatre doigts marquent). Leurs voix peuvent être confondues avec celle du renard.
Histoire de la nomenclature
Résumé
Contexte
Georges Cuvier (1769-1832) donna une impulsion à la zoologie en appuyant ses études sur l’anatomie comparée et en particulier sur le squelette et les dents des mammifères. Il reprit la méthode de classification naturelle d'Antoine-Laurent de Jussieu en botanique, et proposa en 1797-1798 puis en 1817 une classification du Règne animal[7] dans laquelle la tribu des Digitigrades (de la famille des Carnivores) regroupe les genres Viverra (civette, genette, fossa, mangouste, suricates), avec les genres Ursus, Procyon, Coatis et Meles.
En 1821, dans On the natural arrangement of vertebrose animals, John Edward Gray [8] met sous les Digitigrades, la famille des Viveridae (orthographiée par Gray sans redoublement du r) comportant les espèces :
- la civette, Viverra, Viverra civetta L.
- la genette Genetta, Viverra genetta L.
- la mangouste Herpestes Illiger, Viverra ichneumon L.
- le suricate Ryzaeus Illiger, Viverra tetradactylus L.
C’est-à-dire que le taxon « genre » de Cuvier (Viverra) a été monté au rang taxonomique de « famille » (Viveridae) avec certaines modifications de contenu en genres et espèces. Les genres sont alors Viverra, Genetta, Herpestes et Suricata.
Les viverridés constituent la famille la plus primitive de toutes les familles de carnivores féliformes et sont clairement moins spécialisés que les Felidae. C’est une des familles les plus problématiques des carnivores[9].
En 1833, Edward Turner Bennett décrit le fossa de Madagascar (Cryptoprocta ferox) et subordonne le genre Cryptoprocta aux Viverridae[10]. Toutefois, une analyse moléculaire et morphologique a suggéré que le genre Cryptoprocta n’appartenait pas aux Viverridae mais aux Eupleridae.
En 1864 [1865], J. E. Gray propose une révision des genres et espèces de la famille des Viverridae[11]. Il distingue les sous-familles suivantes :
- Sous-famille Hemigalinae Gray, 1865
- Sous-famille Paradoxurinae Gray, 1865
- Sous-famille Viverrinae Gray, 1821
Hunt (2001) regroupe les membres de cette familles en 6 sous-familles : Prionodontinae, Viverrinae, Euplerinae, Cryptoproctinae, Hemigalinae et Paradoxurinae[12]. À la suite d'une étude de 2003[13], les espèces de la sous-famille des Euplerinae sont regroupées au sein de la famille des Eupleridae avec une ancienne sous-famille de la famille des herpestidés, les galidinés.
L'ancienne sous-famille des Prionodontinae est maintenant une famille placée à la base des féliformes[14].
Systématique
Résumé
Contexte
Pour Wilson & Reeder[9], iI existe 33 espèces de viverridés classées en 3 sous-familles :
- Hemigalinae, sous-famille divisée en 4 genres :
- Genre Chrotogale comprenant une seule espèce Chrotogale owstoni — Civette palmiste d'Owston
- Genre Cynogale comprenant une seule espèce Cynogale bennettii — Civette-loutre de Sumatra
- Genre Diplogale comprenant une seule espèce Diplogale hosei — Civette de Hose
- Genre Hemigalus comprenant une seule espèce Hemigalus derbyanus — Civette palmiste à bandes
- Paradoxurinae, sous-famille divisée en 5 genres :
- Genre Arctictis comprenant une seule espèce Arctictis binturong — Binturong
- Genre Arctogalidia comprenant une seule espèce Arctogalidia trivirgata — Civette palmiste à trois bandes
- Genre Macrogalidia comprenant une seule espèce Macrogalidia musschenbroekii — Civette palmiste des Célèbes
- Genre Paguma comprenant une seule espèce Paguma larvata — Civette palmiste à masque (civette consommée en Chine chez laquelle on a identifié le virus du SRAS)
- Genre Paradoxurus comprenant 3 espèces :
- Viverrinae, sous-famille divisée en 5 genres :
- Genre Civettictis comprenant une seule espèce Civettictis civetta — Civette africaine
- Genre Genetta comprenant 14 espèces :
- Genetta abyssinica — Genette d'Abyssinie
- Genetta angolensis — Genette d'Angola
- Genetta bourloni — Genette de Bourlon
- Genetta cristata —
- Genetta genetta — Genette d'Europe
- Genetta johnstoni — Genette de Johnston
- Genetta maculata — Genette panthère
- Genetta pardina — Genette pardine
- Genetta piscivora — Genette aquatique
- Genetta poensis
- Genetta servalina — Genette servaline
- Genetta thierryi — Genette Haussa
- Genetta tigrina — Genette tigrine
- Genetta victoriae — Genette géante
- Genre Poiana comprenant 2 espèces
- Genre Viverra comprenant 4 espèces :
- Genre Viverricula comprenant une seule espèce
Phylogénie
Résumé
Contexte
Les relations phylogéniques des Viverridae sont montrées dans le cladogramme suivant [15],[16]
Viverridae |
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Voir aussi
Le Chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) malgré un nom lui aussi basé sur la même racine latine, n'appartient pas à la famille des Viverridae mais à celle des Canidés
Références externes
- (en) Tree of Life Web Project : Viverridae
- (en) Fauna Europaea : Viverridae (consulté le )
- (fr + en) ITIS : Viverridae Gray, 1821
- (en) Animal Diversity Web : Viverridae
- (en) NCBI : Viverridae (taxons inclus)
- (fr + en) CITES : famille Viverridae (sur le site de l’UNEP-WCMC)
- (en) Animal Diversity Web : Viverridae
Notes
Références
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