Vital de Oliveira

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Le Vital de Oliveira est un navire auxiliaire de classe Ita (pt) de la marine brésilienne. Ce navire est surtout connu pour être le seul navire de guerre brésilien à avoir été coulé au combat pendant la seconde guerre mondiale[4],[5],[6],[note 1].

Faits en bref Autres noms, Type ...
Vital de Oliveira
illustration de Vital de Oliveira
Le Vital de Oliveira

Autres noms 1910–1931 : Itauba
1931–1944 : Vital de Oliveira
Type Navire auxiliaire
Classe classe Ita (pt)
Fonction Transport de troupes et de marchandises
Histoire
A servi dans  Marine brésilienne
Commanditaire Companhia Nacional de Navegação Costeira (pt)[1],[2]
Constructeur Ailsa Shipbuilding Company[1],[2]
Chantier naval Troon Écosse[2]
Lancement [3]
Acquisition 1910-1911 : Companhia Nacional de Navegação Costeira (pt)[2]
1911–1931 : Réquisitionné par la Marine brésilienne
1931–1944 : Incorporé dans la Marine brésilienne en [4],[5]
Statut Torpillé le par le U-861[4],[5] et coula le [4],[5]
Équipage
Commandant João Batista de Medeiros Guimarães Roxo
Caractéristiques techniques
Longueur 82,3 m[2]
Maître-bau 12,3 m[2]
Tirant d'eau 4,3 m[2]
Tonnage 1,737[1]
Propulsion Propulsé au charbon[4] alimentant une machine à vapeur, avec deux moteurs à triple détente de 540 ch couplés à deux hélices[1]
Puissance 540 ch[1]
Vitesse 9 nœuds (17 km/h) (vitesse maximale)[1]
Caractéristiques militaires
Armement Deux canons de 47 mm[4]
Carrière
Propriétaire Marine brésilienne
Pavillon Brésil
Localisation
Coordonnées 22° 29′ 00″ sud, 41° 09′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Brésil
(Voir situation sur carte : Brésil)
Vital de Oliveira
Géolocalisation sur la carte : État de Rio de Janeiro
(Voir situation sur carte : État de Rio de Janeiro)
Vital de Oliveira
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Sud
(Voir situation sur carte : Amérique du Sud)
Vital de Oliveira
Géolocalisation sur la carte : océan Atlantique
(Voir situation sur carte : océan Atlantique)
Vital de Oliveira
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Réquisitionné puis incorporé à la marine brésilienne, il participe à la guerre civile paraguayenne de 1911-1912 (en) et à la Seconde Guerre mondiale. Nommé d'après le capitaine de frégate Manoel Antônio Vital de Oliveira (en), il est le premier navire de la marine brésilienne à porter ce nom.

Le navire est notamment actif dans l'Océan Atlantique sud et est impliqué dans la bataille de l'Atlantique. Il est torpillé le par le sous-marin allemand U-861 et coula le jour suivant, tuant environ 100 des 270 membres d'équipage.

L'épave du Vital de Oliveira est d'abord localisée par des pêcheurs en à environ 65 kilomètres au large de Rio de Janeiro. Le , la Direction de l'hydrographie et de la navigation confirme l'authenticité de la découverte.

Histoire

Résumé
Contexte

Réquisition par la marine brésilienne

En , s'achève la construction de l'Itauba, un navire marchand de transport de marchandises et de passagers, dans le chantier naval de Troon en Écosse.

En , l'Itauba fut confisqué pour des dettes impayées par le gouvernement brésilien. Pendant la guerre civile paraguayenne de 1911-1912 (en), il fut déployé dans la baie de l'Assomption (pt) pour assurer la libre navigation sur le fleuve Río Paraguay.

En , l'Itauba est incorporé à la marine brésilienne[4],[5]. Il fut alors renommé en l'honneur du capitaine de frégate Manoel Antônio Vital de Oliveira (en)[5],[note 2].

Seconde Guerre mondiale

Fin de la neutralité du Brésil

En , la flotte est la deuxième de l'Amérique latine derrière l'Argentine mais ses principaux navires, 2 cuirassés de 19 200 tonnes, 2 croiseurs légers de 3 150 tonnes et 8 destroyers datent des années 1900/1910[8]. La marine brésilienne décide de renforcer sa force navale en incorporant des navires marchands pour des missions dédiées aux navires auxiliaires[5].

L'Allemagne devient au cours des années le premier partenaire économique du Brésil, devant les États-Unis[9],[10].

En , le Brésil déclare sa neutralité lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale tout en maintenant des relations cordiales avec les régimes fascistes en Europe, notamment l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie[11].

Jusqu'en , le Brésil mena une politique de neutralité afin de bénéficier du commerce avec l'Allemagne, jusqu'alors toléré par les USA[12].

Titre du journal O Globo faisant état du naufrage du Buarque (en)

La destruction de plus de 30 navires marchands brésiliens par des sous-marins allemands et italiens tout au long de l'année 1942, entraine une mobilisation populaire qui contraint le gouvernement brésilien à abandonner sa neutralité et à déclarer la guerre au Troisième Reich et au Royaume d'Italie[5].

Ainsi le , le président Getúlio Vargas déclare la guerre à l'Axe[13] et reçoit dès lors une importante aide des Alliés, principalement des États-Unis, qui finança également l'extraction de fer et d'acier mais aussi l'approvisionnement en caoutchouc naturel de l'Amazonie aux Alliés, ce qui entraîna la deuxième fièvre du caoutchouc.

Le Brésil participa à la maîtrise navale de l’Atlantique par les Alliés et à la campagne d’occupation militaire en Italie[13].

En récompense pour sa contribution dans la campagne d'Italie, la force expéditionnaire brésilienne perçut 8 destroyers d'escorte, 8 patrouilleurs côtiers et 8 chasseurs de mines grâce au prêt-bail[14].

Bataille de l'Atlantique

Carte de l'océan Atlantique. La majeure partie des combats se sont tenus dans l'Atlantique nord.

Au début du conflit, le Brésil resta volontairement neutre, commerçant aussi bien avec les Alliés qu'avec les puissances de l'Axe[5].

En représailles à la nouvelle position du Brésil, les Allemands répliquèrent en attaquant les navires marchand brésiliens dans la mer Méditerranée et l'Océan Atlantique en 1942[5],[11],[13].

Carte des actions brésiliennes et des alliés dans le nord de l'Italie, 1944-1945. Archives nationales du Brésil.

Tout au long de la bataille de l’Atlantique, les sous-marins allemands opérèrent au large de la côte brésilienne, coulant quelque 34 navires et tuant 1081 personnes[13],[15].

Échec de l'escorte

La dernière mission du Vital de Oliveira fut de relier Natal, à Rio de Janeiro avec à son bord des soldats blessés[5],[16]. Lors de son périple, il fit également escale à Cabedelo, Recife, et enfin, Vitória, où il reçut la cargaison de planches[4]. L'explostion de la torpille vit tomber ce chargement de bois qui tomba et bloqua les issues de secours du Vital de Oliveira[5].

Le chasseur de sous-marins Javari (en) était chargé de le protéger[2].

Après avoir quitté le port de Vitória, le Javari était en tête, ouvrant la voie vers la baie de Guanabara[16]. Mais après avoir franchi le phare de São Tomé, à 300 km de la destination, le contact visuel est perdu entre les deux navires. Lorsque l'U-861 a tiré sa torpille, le Vital de Oliveira était une cible isolée[4],[16].

La raison pour laquelle le Javari s’est autant éloigné n'a jamais été élucidée[4],[5].

Naufrage

Lettre du survivant Oscar Gabriel Soares.

Il était quelques minutes avant minuit, le , lorsqu'une torpille lancée par le sous-marin U-861 a déchiré la poupe du Vital de Oliveira[4],[6],[16].

Comme le Vital de Oliveira n'a pas été construit pour être un navire de guerre, il ne possédait pas le blindage d'un navire de combat et sombra rapidement en trois minutes environ le [4],[5],[16].

Lorsque la torpille toucha le Vital de Oliveira, les soldats étaient endormis à l'intérieur du navire[4] pendant leur quart de repos[16]. Avec l'impact, le chargement des bois tomba et bloqua les issues de secours[4]. Les membres d'équipage bloqués dans les compartiments du bateau furent emportés par le fonds dans les eaux glaciales de l'Atlantique[4],[16],[5].

Il fut coulé par le sous-marin U-861 de la kriegsmarine le au large des côtes de la Nord Fluminense à la position 22° 29′ 00″ S, 41° 09′ 00″ O[4],[17].

Environ 100 des 270 membres d'équipage périrent dans le naufrage[5],[15],[17].

Lors du naufrage, il était commandé par le Capitão de fragata João Batista de Medeiros Guimarães Roxo.

Le Vital de Oliveira est le seul bâtiment militaire brésilien à avoir été coulé par un belligérant pendant la Seconde Guerre mondiale[4],[5],[note 1].

Davantage d’informations Date, Nom du navire ...
Les 3 navires perdus par la Marine brésilienne lors de la Seconde Guerre mondiale[6]
Date Nom du navire Pavillon Type Statut
Vital de Oliveira Drapeau du Brésil Brésil Navire transport de troupes Coulé par une torpille de l'U-861
Camaqua (en) Drapeau du Brésil Brésil Mouilleur de mines Sombra à cause d’une tempête à 30 milles nautiques (56 km) à l’est de Recife
Bahia Drapeau du Brésil Brésil Croiseur léger Perdu lors d’un exercice de lutte antiaérienne où un tir accidentel fit exploser ses charges de profondeur
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Découverte de l'épave

Résumé
Contexte

Le sort du Vital de Oliveira fut oublié jusqu'en où un pêcheur vivant de la capture de poissons d'ornement coince son filet au fond de la mer[4],[16]. Le pêcheur qui tentait de capturer des prognathodes a alors lancé un message de détresse. Les sauveteurs se sont alors rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'un rocher qui retenaient le filet, mais des morceaux d'une épave[4].

Après avoir obtenu des indices sur l'emplacement possible du navire, une mission a été planifiée avec la direction de l'hydrographie et de la navigation pour confirmer la découverte. Le navire de recherche hydro-océanographique Vital de Oliveira (H-39) a effectué environ neuf heures de sondages dans la région indiquée, à l'aide d'un sonar à balayage latéral[15],[16],[17], et a confirmé la présence de l'épave.

La localisation étant confirmée la Diretoria do Patrimônio Histórico e Documentação da Marinha (pt) a annoncée qu'elle « développera un projet de recherche archéologique dans le but de réaliser une cartographie tridimensionnelle de l'épave » [16]. Il est également prévu de capter des images à 360°, ce qui permettra au public d’accéder aux informations et aux connaissances scientifiques sur les événements survenus dans les eaux brésiliennes pendant la Seconde Guerre mondiale[16].

Le Vital de Oliveira repose à une profondeur de 55 mètres dans l'océan Atlantique[4],[16] à la position 22° 29′ 00″ S, 41° 09′ 00″ O[4],[17].

Futur incertain

La Marine brésilienne a indiqué qu' « elle continue de travailler à la protection du patrimoine culturel subaquatique du pays en veillant que ces « capsules temporelles » (les épaves) soient étudiées et, si possible, préservées pour les générations futures »[4],[5],[16].

En raison de la détérioration natuerelle et du manque de préservation, l'épave du Vital de Oliveira pourrait totalement disparaître[4],[16].

L'épave du Vital de Oliveira devrait faire partie d'un projet numérique appelé Atlas Of Shipwrecks Of Historical Interest On The Brazilian Coast[18], permettant d'établir des corrélations entre divers sites d'épaves pour élargir la compréhension de l'histoire maritime du pays[19]. Au jour de la découverte du Vital de Oliveira, 1009 épaves ont été répertoriées et géolocalisées par la marine Brésilienne[4].

Notes et références

Voir aussi

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