La maison de Broglie (prononcé /dəbʁɔj/, de broÿ en une syllabe[1],[2]) est une famille noble française d’origine piémontaise (les Broglia di Chieri) installée en France depuis le XVIIesiècle. Elle est élevée en France en 1742 au rang ducal, avec le titre de «duc de Broglie», et dans le Saint-Empire en 1757 à la dignité princière, avec le titre de «prince du Saint-Empire».
Elle compte parmi ses membres, trois maréchaux de France, deux présidents du Conseil au XIXesiècle, cinq académiciens, un prix Nobel de physique au XXesiècle et d'autres personnalités distinguées du monde de la politique, de la diplomatie et de la culture.
Issus de la branche principale:
Francesco-Maria di Broglia ( – ), comte de Revel, naturalisé français en 1643, achète la principauté de Senonches et Brezolles à Charles II de Mantoue et devient marquis de Senonches. Il épouse en 1645 Catherine-Olympe de Fauria, fille de Jean-François de Vassals, comte de Fauria. Francesco-Maria di Broglia est tué à la tête de son régiment, le , durant le siège de Valenza et est enterré à Chieri. Sa veuve essaie de faire face, mais en 1667, les terres de Senonches et Brezolles sont saisies et adjugées par arrêté royal à Henri Jules de Bourbon, duc d'Enghien, fils du Grand Condé. Catherine-Olympe di Broglia meurt en 1709[3]. Francesco-Maria et Catherine-Olympe di Broglia ont eu sept enfants dont:
Victor-François de Broglie, 2e duc de Broglie (1718-1804), fils aîné du 1er duc de Broglie, maréchal de France en 1759 et maréchal général des camps et armées du roi en 1789. Bien que les lettres patentes aient été signées par le roi, Broglie émigra le jour même. Il n'a donc jamais exercé les fonctions de maréchal général et a été rayé de la liste des maréchaux de France en 1792[5]. L’empereur François Ier le fait prince du Saint-Empire en 1757, titre qui est porté dans sa descendance, par les filles comme par les fils.
Victor de Broglie (1756-1794), fils aîné du 2e duc de Broglie, héritier du titre ducal mais décédé avant son père. Il est député aux États généraux et fut guillotiné en 1794.
Albert de Broglie, 4e duc de Broglie (1821-1901), fils aîné du 3e duc de Broglie, historien, membre de l'Académie française (1862), homme politique de la IIIe République: député de l'Eure (1871-1876), ambassadeur de France auprès du Royaume-Uni (1872-1873), vice-président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères puis de l'Intérieur (1873-1874), sénateur de l'Eure (1876-1885), président du Conseil et ministre de la Justice (mai-novembre 1877). Il est le gendre de Mme de Staël.
Victor de Broglie, 5e duc de Broglie (1846-1906), fils aîné du 4e duc de Broglie, député de la Mayenne.
Guy de Broglie (1924-2001), arrière-petit-fils du 4e duc de Broglie, épouse Jeanne-Marie de Maillé de La Tour-Landry (née en 1929)
Antoine de Broglie (né le ), arrière-arrière-petit-fils du 4e duc de Broglie et cousin germain des 8e et 9e ducs de Broglie, gestionnaire de fonds de placement.
Louis de Broglie (né le ), héritier présomptif de la maison de Broglie. Il se marie en 2017 à Yuyun Hartono, directrice business operations Europe de ViiV Healthcare.
Laure de Broglie (née le ), dite Laure Debreuil, arrière-arrière-petite-fille du 4e duc de Broglie et cousine germaine des 8e et 9e ducs de Broglie, journaliste à TF1 et LCI. Elle se marie en 1983 à Georges Kiejman (1932-2023).
Auguste de Broglie (1762-1795), dit prince de Revel, effectue une carrière militaire dans le sillage de celle de son père, le 2e duc de Broglie.
Gabriel de Broglie (né en 1931), arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils du 2e duc de Broglie, historien et haut fonctionnaire français, membre de l'Académie française (2001).
Ce nom de famille se prononce [dəbʁɔj][8]. Le nom Broglie est d'origine italienne (Broglia) et se prononce [ˈbrɔʎʎa] en italien mais, la famille Broglie ayant immigré, elle a francisé son nom en 1654[9]. La prononciation française dérive de celle qui a cours en piémontais, Breuj [bʁœj], cette famille étant originaire de Chieri[réf.nécessaire] près de Turin. Le village de Broglie dans l'Eure a été baptisé en l'honneur de cette famille. Quand il s'agit de cette ville, on prononce [brogli].
Il existe à Strasbourg une place Broglie (ancienne place du Marché-aux-Chevaux, où se trouvent notamment l'hôtel de ville et l'opéra), nommée en l'honneur du maréchal François-Marie, duc de Broglie, qui la remodela en 1740 lorsqu'il était gouverneur de Strasbourg. Il est à remarquer que la population de Strasbourg a tendance aujourd'hui à prononcer [bʁɔgli], mais, en alsacien, les vieux Strasbourgeois prononcent toujours «de Breujil-Platz» ('Bröjel-Platz').
René Pétillon parodie ce nom dans Mister Palmer et Docteur Supermarketstein où Jack Palmer est interrogé au sujet de l'assassinat de «Casino de Brooklyn» (prononcé Académie de billard de Marcq-en-Barœul).
Coluche (1944-1986) a aussi exercé son humour, dans Revue de presse: «Affaire Debreuil. Ça s’écrit «de Broglie», c’est des noms d’faux j’tons, ça s’écrit pas comme ça s’prononce. C’est comme les Russes, sur le maillot, y’a écrit CCCP… Au lieu d’URSS, les Mexicains, y croyaient que c’était "CourouCouCou Paloma."»[10].
Prince Dominique de Broglie (✝), Les Broglie: Leur histoire, préface de la comtesse Jean de Pange, éditions du Palais Royal, Paris, 1972, XI pages + 717 pages
E. de Séréville, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française. Paris, 1975, p.232-233.
Bernard de Larquier Rochefort, Dictionnaire de Broglie et du vaisseau "La Victoire", 1984, 527 p.
«La famille de Baraglioli (le gl se prononce en mouillé, à l'italienne comme dans Broglie [duc de] et dans miglionnaire) est originaire de Parme» (André Gide, Les Caves du Vatican, début du chapitre III).
Gabriel de Penchenade, «Les nouveaux aristos: Particule, mode d'emploi », sur Point de Vue, page 34, semaine du 23 au 29 août 2023 (consulté le 24 août 2023).
Nicolas de Broglie est le fils du 8e duc de Broglie et de Mlle Caroline Tirouflet (née en 1955), plus tard l’épouse du comte Gilles du Buisson de Courson. Caroline Tirouflet est la petite-fille du résistant et homme politique gaulliste André Diethelm.