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avion militaire de transport à rotors basculants De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Boeing/Bell V-22 Osprey (balbuzard pêcheur) est un appareil volant de transport hybride américain. Sa formule à rotors basculants lui permet[2] de décoller et atterrir verticalement, comme un hélicoptère, et de voler comme un avion. C'est le premier appareil de ce type et de cette taille à être construit en série, malgré les controverses sur la sécurité soulevées lors de son développement. Sa fiabilité a été remise en question à la suite de nombreux accidents mortels.
Un V-22 au Royal International Air Tattoo de 2023. | ||
Constructeur | Boeing/Bell | |
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Rôle | Avion de transport | |
Premier vol | [1] | |
Mise en service | ||
Date de retrait | Toujours en service | |
Investissement | 16 milliards de dollars | |
Coût unitaire | 75 à 115 millions de dollars | |
Nombre construits | 350[1] | |
Équipage | ||
2 pilotes (MV) ou 3 (CV) | ||
Motorisation | ||
Moteur | Rolls-Royce T406 | |
Nombre | 2 | |
Type | turbopropulseurs | |
Puissance unitaire | 6 150 ch | |
Dimensions | ||
Envergure | 25,55 m | |
Longueur | 17,48 m | |
Hauteur | 5,38 m | |
Masses | ||
À vide | 15 032 kg | |
Avec armement | Décollage vertical : 23 860 kg Décollage court : 24 948 kg |
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Maximale | 27 443 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 180 km/h /510 [1] km/h | |
Plafond | 7 925 m | |
Vitesse ascensionnelle | 332 m/min | |
Rayon d'action | 1 627 km | |
Avionique | ||
CV-22B : Radar de suivi de terrain/d'évitement de terrain Raytheon AN/APQ-186 puis a partir de 2021 AN/APQ-187 | ||
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Marquant l'aboutissement d'un projet commencé 20 ans plus tôt, la production en série du V-22 Osprey a été lancée fin 2005. Au total, 458 exemplaires sont prévus pour équiper trois composantes de l'armée américaine : l'US Marine Corps, l'US Air Force et l'US Navy. En , 108 ont été livrés à l'US Marine Corps et 12 à l'US Air Force. En , environ 150 sont en service dans l'USMC, 25 dans l'USAF[3].
Au tout début des années 1980, l'US Marine Corps commence à se préoccuper sérieusement de trouver un remplacement à ses hélicoptères de transport CH-46 Sea Knight et CH-53 Sea Stallion. L'administration annonce alors qu'elle ne financera pas le développement d'un nouvel hélicoptère mais que, en échange d'un regroupement des besoins avec l'US Navy et l'US Air Force, elle accepte une solution plus avancée du type ADAV.
Un programme désigné Joint Advanced Vertical Lift Aircraft (JVX) est lancé en 1982, et la responsabilité en est confiée à l'US Navy en décembre de la même année. L'US Marine Corps étant le principal intéressé et devant recevoir le plus grand nombre d'appareils, la version MV-22 qui lui est destinée doit être développée en tant que version de base. De cette version seront dérivés les CV-22 et HV-22, adaptés respectivement à l'US Air Force et l'US Navy.
À l'époque, la compagnie Bell Helicopter a accumulé trente ans de recherches dans le domaine des avions à rotors basculants et fait voler depuis 1977 un avion expérimental désigné XV-15, financé en partie par la NASA et l'armée américaine. Elle est désignée (en 1983) cocontractante de Boeing pour le développement du nouvel appareil, qui doit être un dérivé agrandi du XV-15 capable d'atteindre 463 km/h à 9 100 pieds d'altitude, et de parcourir une distance de 3 378 km. La désignation V-22 Osprey fut choisie en 1985.
Alors que le programme est plusieurs fois menacé d'abandon pour des raisons budgétaires, le premier des six prototypes commence ses essais le [4], en vol vertical et stationnaire uniquement. Le premier vol horizontal est effectué le 14 septembre de la même année. En décembre 1990, deux prototypes réussissent des essais en mer à partir du porte-aéronefs USS Wasp. Cependant, deux accidents successifs interrompent les vols : le 11 juin 1991, un défaut de câblage du système de contrôle de vol entraîne la perte du cinquième prototype et, le 20 juillet 1992, le quatrième prototype est perdu à la suite d'un incendie lié à un défaut dans les nacelles moteurs.
Les vols d'essais reprennent en août 1993, une fois les défauts corrigés sur les quatre prototypes restants. Le premier des quatre MV-22 de présérie est livré en décembre 1996 et fait son vol inaugural le 5 février 1997. Le dernier effectue une nouvelle campagne d'essais en mer en janvier 1999. Les tests d'utilisation opérationnelle sont réalisés d'octobre 1999 à août 2000. L'US Navy annonce alors que le V-22 répond effectivement aux besoins et peut d'ores et déjà être déployé sur des bases terrestres. Un écrasement mortel en Arizona survient le 8 avril 2000, entraînant la mort de 19 Marines. En novembre 2000, le fonctionnement depuis des porte-aéronefs est complètement validé.
Cependant, le 11 décembre 2000, un nouvel accident a lieu : un MV-22 s'écrase en Caroline du Nord durant un vol de nuit, et quatre Marines sont tués. Tous les Osprey sont immédiatement interdits de vol. Au même moment, des lettres anonymes envoyées à la presse révèlent que des rapports de maintenance ont été falsifiés pendant les campagnes d'essais, afin de ne pas compromettre la certification du V-22. Une enquête interne conduira à des sanctions disciplinaires des Marines impliqués[5],[6].
En novembre 2001, la décision est prise de ralentir la production des appareils de série, le temps de refaire une campagne d'essais complète pour détecter et corriger tous les défauts résiduels. Le Pentagone alloue les fonds nécessaires à la poursuite du programme, d'autant que le contexte post-11 septembre 2001 s'y prête largement. Le retard induit sur le programme est alors estimé à deux ans. L'autorisation de reprendre les vols d'essais est accordée en avril 2002, et c'est le 29 mai qu'un MV-22 décolle à nouveau. Parallèlement, le prototype du CV-22 destiné à l'US Air Force reprend ses vols en septembre 2002, après une brève première campagne d'essais menée deux ans plus tôt.
Cette nouvelle campagne de tests est terminée en juin 2005 et, le 28 septembre de la même année, le Pentagone autorise la reprise de la pleine production en série[7]. Le premier CV-22 prenant sa retraite est un appareil d'essai en service de 1999 au 4 novembre 2013[8].
Parmi les caractéristiques techniques, la cabine du MV-22 fait 6,34 m de long pour 1,74 m de large et 1,67 m de haut. La vitesse de croisière est de 215-245 nœuds alors que la vitesse maximale est de 280 nœuds.
Il semble toutefois que son utilisation régulière sur porte-avions provoquerait une détérioration du pont d'envol, par flambage à cause de la chaleur dégagée par les moteurs en configuration verticale au décollage et à l'atterrissage ou en stationnement prolongé moteurs tournants, qui peut avoir un impact thermomécanique sévère sur la surface antidérapante et la structure du pont d'envol. Il n'y a pas de stratégies disponibles pour atténuer le flambage du pont autres que de lourdes modifications structurelles. Le flambage répété peut entraîner une probable défaillance prématurée du pont d'envol[9]. Cependant, et dans le cadre de la construction de l'interopérabilité des flottes française et américaine, un MV-22B (destiné aux opérations de soutien dans le cadre des débarquements amphibies) a apponté sur le BPC Dixmude, au cours du mois de , au large des côtes de l'Afrique de l'Ouest, puis un autre MV-22B le sur le BPC Dixmude, entre Cadix et Gibraltar, lors de l'exercice naval international Griffin Strike[10]. Un appontage d'un autre MV-22B s'est effectué le sur le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle[11].
De plus, par rapport à la conception d'un hélicoptère, le V-22 ne bénéficie pas de l'effet d'autorotation de ses rotors. En effet, lorsqu'un hélicoptère subit une perte d'un ou de plusieurs moteurs, le pilote effectue un débrayage du rotor principal de l'ensemble moteur lui permettant de se poser en urgence grâce à l'effet du vent relatif. Le V22 ne bénéficie pas de cette protection et de cet effet, ses hélices devant être actionnées en permanence. De fait, tout arrêt de l'un de ses moteurs expose potentiellement l'équipage à la perte de l'appareil. Il est cependant équipé d'un système de couplage croisé (cross shafting), de lignes d'arbres d'interconnexion, permettant d'assurer la synchronisation des deux rotors ou la répartition de la puissance d'un seul moteur sur les deux rotors, en cas de défaillance de l'autre moteur. L'ensemble étant sous le contrôle du système numérique de commandes de vol, triplement redondant[12].
Le V-22 Osprey est, en 2010, commandé à 458 exemplaires : 360 pour l'US Marine Corps, 50 pour l'US Air Force et 48 pour l'US Navy.
Un contrat pluriannuel portant sur 167 exemplaires a été signé en mars 2008. Le budget de la Défense des États-Unis en commande[13] :
En juin 2013, un nouveau contrat de 4,9 milliards de dollars est signé pour la livraison de 99 exemplaires supplémentaires d'ici 2019[14].
Plusieurs pays ont manifesté un intérêt pour cet avion, dont le Royaume-Uni[15] et Israël[16]. En avril 2013 est annoncé qu'un contrat était en cours de signature pour la fourniture de quelques V-22 à Israël[17]; Selon le quotidien israélien Haaretz du 4 novembre 2013, les États-Unis auraient dû fournir six de ces avions d'ici 2015 à l'État hébreu, mais en avril 2016, aucune livraison n'a été signalée.
Le ministère japonais de la Défense prévoit d'acheter 17 V-22 Ospreys pour la force terrestre d'autodéfense japonaise selon le plan quinquennal 2014/2019. Le plan de budget pour acheter les Ospreys a été approuvé le 24 décembre 2013[18],[19].
L'escadron présidentiel américain HMX-1 d'hélicoptères, utilise le MV-22 depuis le (flotte de 12 appareils). Cependant, l'US Marine Corps précise que la mission d'appui présidentiel, transport du personnel et des médias accompagnateurs, ne comporte pas le transport du président lui-même[20].
En juin 2020, Bell Textron et Boeing ont livré leur 400e exemplaire de V-22 Osprey au département américain de la Défense. L'avion, une variante du CV-22, est allé au commandement des opérations spéciales de l'US Air Force. Selon Boeing, les livraisons d'Osprey sont actuellement effectuées dans le cadre d'un contrat d'approvisionnement pluriannuel de 5 milliards de dollars qui comprend des avions pour l'US Marine, l'US Air Force et l'US Navy, ainsi que pour le Japon, son premier client international.
Depuis son premier vol en 1989, la variante US Marine Corp MV-22B est entrée en service en 2007, suivie du modèle CV-22B de l'US Air Force en 2009. La dernière variante, le CMV-22B (ou Sea V-22) conçu pour l'US Navy a achevé son premier vol opérationnel en janvier 2020. La flotte d'Osprey a marqué ses 500 000 heures de vol en octobre 2019[21].
En avril 2007, le commandant de l'US Marine Corps a annoncé que les premiers MV-22 seraient déployés en Irak à partir du mois de septembre de la même année[22]. Dix appareils sont sur le terrain depuis le 17 septembre 2007[23] au sein du Marine Medium Tiltrotor Squadron 263 (VMM-263), première unité opérationnelle sur cet engin comptant 171 membres, après avoir effectué le voyage depuis les États-Unis sur le USS Wasp (LHD-1).
Depuis, les appareils déployés semblent donner toute satisfaction. Barack Obama fit un parcours à bord d'un de ces V-22 Osprey lors de sa visite en Irak en juillet 2008, alors qu'il était candidat à la présidentielle américaine.
Des V-22 Osprey sont également à l'œuvre en Afghanistan, et tout comme en Irak, leurs capacités semblent particulièrement appréciées des militaires américains, de par la grande autonomie du V-22 combinée à une vitesse de croisière toutes deux nettement plus élevées que celles d'un hélicoptère classique. Le V-22 vole également à plus haute altitude, conférant ainsi une grande sécurité aux missions qui lui sont dévolues.
Un V-22 Osprey aurait aussi été utilisé le 22 mars 2011 durant une opération de sauvetage d'un des deux pilotes américains s'étant écrasés en Libye dans la nuit du 21 au 22 mars 2011, lors de la mise en œuvre de la zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Cette opération s'est effectuée à partir du USS Kearsarge (LHD-3), le V-22 Osprey y est retourné sans encombre et le pilote serait en bonne santé.
Il est utilisé lors de l'évacuation de ressortissant étrangers durant la guerre civile au Sud-Soudan en novembre 2013.
En décembre 2014, la version CV-22 Osprey est utilisée au Yémen par des hommes des forces spéciales américaines et yéménites pour un sauvetage d'otages[24].
En mai 2015, 4 V-22 sont déployés afin d'aider le Népal à la suite du séisme du 25 avril 2015[25].
En janvier 2017, un V-22 Osprey a réalisé un atterrissage brutal au Yémen lors d'une opération commando et a dû être détruit pour éviter qu'il ne soit repris par Al-Qaïda[26].
En octobre 2020, un CV-22 Osprey a été utilisé lors d'une opération de libération d'otage au nord du Nigéria.
Plusieurs accidents graves[27],[28] ont remis en cause leur fiabilité :
Dans le premier tome de la bande-dessinée Skull Island: Birth of Kong, Aaron Brooks et ses collègues de Monarch se rendent sur la mystérieuse Île du Crâne, explorée 22 ans auparavant dans le film Kong: Skull Island, à bord d'un V-22 Osprey alors attaqué par une espèce de ptérosaures très agressive.
De nombreux Osprey apparaissent également dans le film Godzilla 2 : Roi des monstres.
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