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université française publique créée en 1973 à Lyon De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’université Jean-Moulin-Lyon-III, de nom d’usage « université Jean-Moulin[alpha 1] », également couramment appelée « Lyon III », est une université française située à Lyon et à Bourg-en-Bresse.
C'est l'une des quatre universités de l'académie de Lyon[alpha 2].
Elle est issue d’une scission organisée par plusieurs enseignants de l'université Lumière-Lyon-II en 1973. Fondée avec la participation d'enseignants appartenant à la droite radicale[1], elle a été un des lieux d'élaboration du courant d'extrême droite connu sous le nom de Nouvelle Droite[2].
En 2007, elle est membre fondateur de la ComUE Université de Lyon.
Née au début des années 1970 d'une scission de professeurs de l'université Lyon-II à la suite des événements de Mai 68, l'université Lyon-III est officiellement créée en 1973. Henri Roland est alors élu président de l'université (fonction créée par la loi Faure de 1968), tandis que l'université elle-même est organisée selon un modèle inspiré des facultés de l'« avant 1968 »[3].
Bien qu'une scission de la nouvelle université Lyon-II ait été envisagée par le ministère de tutelle dès sa création, la création de la nouvelle université se fait avec la participation active d'éléments de la droite radicale, gaulliste et anti-gaulliste[1] : André Decocq est « doyen » de l'UER de droit, Jacques Goudet est à la tête de l'institut des langues et est élu vice-président enseignant[3]. Tous deux sont membres de l'UNI et du SAC[4],[1]. Le deuxième vice-président est Gérard David, membre des Républicains indépendants[3]. Jean Haudry est doyen de l'UER de lettres. Mais l'UER de philosophie est dirigée jusqu'en 1987 par François Dagognet, et l'IAE par André Varinard (futur recteur)[3].
L'université s'oppose aussi à ce qu'elle appelle la « politisation » ; en 1975, le président Henri Roland refuse ainsi de proposer au conseil universitaire des étudiants appartenant aux listes pourtant majoritaires, plutôt à gauche, leur préférant des organisations classées à droite[1]. Le rapport Rousso souligne ainsi : « les syndicats majoritaires aux élections étudiantes, en particulier l'UNEF, n'ont jamais obtenu de postes de vice-présidents, comme c'est l'usage dans d'autres universités, le privilège allant à des organisations classées à droite, et largement soumises aux directives des équipes dirigeantes. »
Placée au centre-ville, Lyon-III attire un certain nombre d'étudiants, notamment en raison de son enseignement de filières spécifiques (gestion) ou de diverses langues rares : en 1974, elle compte 6 737 étudiants ; en 1979, 10 014 ; en 1984, 13 022 ; en 1989, 14 670 ; en 1990, 15 186 ; en 1993, 17 034[3]. En octobre 1978, elle accueille le Centre d'analyse et de traitement automatique de la Bible et des traditions écrites (CATAB), dirigé par Gérard Weil, qui se brouille ensuite avec Jacques Goudet, élu président de l'université en 1979[3]. L'université est ainsi politiquement hétérogène, malgré ses origines[3].
Goudet créé en juin 1981 l'Institut d'études indo-européennes, qui vise à favoriser l'émergence dans l'enseignement des langues rares, mais s'inscrit aussi dans une conjoncture liée au mouvement de la Nouvelle Droite, qui y trouve un accueil (Pierre Vial, Jean Varenne, qui y enseigne le sanskrit, ou Jacques Marlaud, qui y devient par exemple maître de conférences en 1987)[5]. La gestion de Goudet (1979-1987, au-delà des 5 ans réglementaires[3]) a été controversée ; le rapport Rousso (2004) la qualifie de « mélange de professionnalisme et de clientélisme qui a profondément marqué Lyon III »[6].
Lors de la loi Savary, promulguée en 1983 par le gouvernement socialiste, les étudiants de Lyon-III entrent en grève, partiellement soutenus par la direction[3]. La situation demeure toutefois plutôt calme, malgré les pressions du GUD ; le président décide la fermeture administrative de la fac[3]. En 1987, des étudiants venus parler de l'objection de conscience sont agressés[3].
Si ses effectifs triplent en 20 ans, la proportion de ses enseignants demeure la même, passant de 175 à 314 entre 1973 et 1989[3]. Selon le rapport Rousso (2004), ce « facteur peut expliquer que l’université ait saisi toutes les opportunités qui s’offraient à elles en termes de postes, parfois au détriment de la compétence, de l’objectivité ou de la neutralité des enseignants recrutés. »[7]. Bien intégrée dans le paysage universitaire dans les années 1990, elle compte alors « 22 équipes de recherche, d’importance et de réputation très inégales. »[3]
Entre 1993 et 2009, l'université emménage dans le bâtiment de la Manufacture des tabacs, en lieu et place de son site à La Doua qui devient occupé par l'université Lyon-I. De même en 1994, le palais de la Recherche est construit à l'angle de la rue Pasteur et de la rue Chevreul, qui accueillera plus d'une dizaine de centres de recherche, l'école de notariat et une large partie des enseignements de 3e cycle[8].
En raison de l'orientation politique d'extrême droite de certains de ses enseignants[2], l'université a été accusée des années 1980 à 2000 de se montrer complaisante à l'égard de thèses négationnistes, antisémites et racistes. C'est l'institut d'études indo-européennes, qui regroupe moins d'une demi-douzaine de chercheurs, qui a concentré une grande partie des critiques[3], le reste étant porté par les pratiques peu démocratiques et opaques des gouvernances ; le professeur universitaire Bruno Gollnisch fut suspendu de toute activité pour des propos tenus lors d'une conférence de presse du 11 octobre 2004[9] mais finalement relaxé par la Cour de cassation[10], il réintègre l'université en 2011[11] et prend sa retraite l'année suivante[12].
Le Rapport sur le racisme et le négationnisme à l'université Jean-Moulin-Lyon-III[13], établi sous la direction d'Henry Rousso à la suite d'une demande du ministre de l'Éducation nationale Jack Lang en 2001, a été rendu public en . Ce rapport a montré, que le nombre d'enseignants concernés était limité, environ une douzaine, mais avait porté atteinte à la crédibilité de l'institution car elle n'a pas réagi face aux comportements de certains de ses enseignants.
En 2006, l'université est une des rares de France à ne pas être bloquée lors du mouvement lié au CPE. Un référendum est mis en place par l'administration sur la question du blocage. Ce dernier a été refusé par 82,42 % des votants, 17,58 % (3 000 votants) s'étant prononcés favorablement[14], tous les cours ont eu lieu.
Fin août 2007, le conseil d'administration de l'université élit un nouveau président, Hugues Fulchiron. La majorité dont il est issu consiste en une « union sacrée » (composée de la majorité des enseignants de la faculté de droit, des enseignants de la liste Concertation et soutenue par la Voix des IATOSS et les étudiants de l'UNEF) sous la bannière Jean Moulin Renouveau afin de rompre avec les pratiques des précédentes présidences et d'instaurer un esprit d'ouverture et de dialogue. Il est confirmé en mars 2008. Malgré tout, la gouvernance « Fulchiron » est très contestée au sein de l'établissement (soupçons de favoritisme, de harcèlement, critique de l'attribution des subventions du FSDIE, etc.), rapporte Lyon Capitale en 2011[15],[16]. Depuis 2012 et l'élection du professeur Jacques Comby à la tête de Lyon-III, l'université semble se normaliser et les querelles s’apaiser[réf. nécessaire].
Les années 2010 et 2020 voient les associations étudiantes d'extrême-droite essayer de s'implanter à l'université. En 2011 puis en 2016, le GUD tente de s'implanter dans l'établissement via la création de deux associations étudiantes, l'Union Défense de la Jeunesse puis Lyon 3 Patriote, essuyant à deux reprises une opposition de la présidence de Lyon-III[17]. En 2020, le syndicat étudiant La cocarde essaye de se faire élire dans les instances locales du CROUS et de l'université[18] ; interpellé en 2022 par les associations étudiantes dont l'UNEF[19], le président de l'université demande en 2024 la dissolution des groupes étudiants violents d'extrême-droite[20].
En novembre 2016, le conseil d'administration de l'université rejette le projet de fusion entre les trois universités lyonnaises ainsi qu'avec l'université de Saint-Étienne [16 pour, 18 contre]. Cette fusion ayant pour principal objectif de présenter sa candidature à une Initiative d'excellence (IDEX), qui avaient déjà écarté les universités lyonnaises à cause de leur absence de gouvernances communes. Les trois autres universités lyonnaises et stéphanoise souhaitent continuer la candidature aux Initiatives d'excellence (IDEX), sans l'université Lyon-III, même si celle-ci pourrait rejoindre le projet après coup[21].
Le 13 décembre 2016, le président Comby demande un nouveau vote du Conseil d'administration concernant l'IDEX et un vote de confiance à la suite du refus de novembre. le projet IDEX est largement accepté sous réserve qu'il n'engage en rien l'établissement dans la fusion [23 pour, 8 contre]. La confiance est renouvelée à 19 voix pour. Cet épisode a profondément scindé l'université entre les partisans de la fusion et les autres.
Depuis la création de l’université, huit présidents se sont succédé à la tête de l’établissement. Liste chronologique des présidents de Lyon-III :
Identité | Période | Durée | |
---|---|---|---|
Début | Fin | ||
Henri Roland (d)[22],[23] ( - ) | 6 ans | ||
Jacques Goudet (d)[24] ( - ) | 8 ans | ||
Pierre Vialle (d)[25] (né en ) | 7 ans | ||
Henri Roland (d)[22],[26] ( - ) | 3 ans | ||
Gilles Guyot[27] (né en ) | 5 ans | ||
Guy Lavorel[28] (né en ) | 5 ans | ||
Hugues Fulchiron[29] (né en ) | 5 ans | ||
Jacques Comby (d)[30],[31] (né en ) | 8 ans | ||
Éric Carpano (d)[32],[33] (né en ) | 3 ans, 5 mois et 27 jours | ||
Gilles Bonnet (d)[33],[34] (né en ) | En cours | 5 mois |
L'université est composée de quatre facultés et de trois instituts.
L'offre de formation de l'Université Lyon-III est composée de[37] :
Ainsi que de nombreux diplômes universitaires (DU), chargés de répondre aux besoins spécifiques aux étudiants ou à ceux de toutes les personnes désirant se cultiver.
L'université a des relations avec plusieurs universités étrangères. Il existe notamment deux partenariats dans le cadre du master de langues étrangères appliquées. Les étudiants ont la possibilité, après une licence LEA spécialité anglais avec une autre langue, de préparer un master en double diplôme en allant passer un an (semestres 7 et 8) à l'université Monash, en Australie. De même les étudiants ayant suivi la spécialité anglais-italien peuvent passer le double diplôme avec l'université de Turin en Italie.
L'université est aussi partenaire du laboratoire international associé SALADYN créé en 2013[38].
La faculté de droit dispose des doubles licences et doubles maîtrises en droit français-droit anglais en partenariat avec l'université de l'Essex.
L'université Lyon-III compte 6 écoles doctorales :
Ces écoles doctorales comportent de nombreux centres de recherche parmi lesquels :
Elle est le siège du laboratoire environnement, ville, société (EVS), une unité mixte de recherches du CNRS (UMR 5600) qui fédère 7 composantes des universités et grandes écoles de Lyon et de Saint-Étienne, soit 100 chercheurs et 40 doctorants, autour de programmes de recherche en géographie, aménagement et urbanisme.
L'université Lyon-III s'étend sur trois sites :
Au contraire des universités telles que Lyon-I ou Lyon-II, les lieux d'implantation de Lyon-III ne sont pas des campus au sens propre du terme, ils sont en effet uniquement des établissements réservés à la tenue des cours, sans aucune infrastructure destinée au logement des étudiants notamment. Plus de 10 000 m2 manquent à l'université suivant le calcul du rapport par San Remo[Quoi ?].
Néanmoins dans les prochaines années, il est prévu l'ouverture de deux nouveaux sites[Passage à actualiser] :
L'université Jean-Moulin dispose près de 100 associations étudiantes[40][source insuffisante].
Depuis 2018, l'université organise la Nuit du Droit avec des procès fictifs de personnages connus : Severus Rogue (issu de l'univers de Harry Potter) en 2018[41] et Jon Snow (issu de la série Game of Thrones) en 2019[42].
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