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région naturelle du nord-ouest du département d'Eure-et-Loir De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Thymerais (ou Thimerais) est une région naturelle du nord-ouest de l'Eure-et-Loir. Ouvert aux influences du Drouais, de la Beauce et du Perche, il constitue une zone de transition au même titre que le Drouais. Ancien pays du Perche sous la dynastie mérovingienne, il tient son nom de son appartenance à Theodemer, prince de la famille mérovingienne. Le pays s'est retrouvé très tôt rattaché à la couronne de France. Le Thymerais est également associé à la châtellenie de Châteauneuf-en-Thymerais dont le territoire couvrait au XIIIe siècle tout le nord-ouest de l'Eure-et-Loir ainsi que quelques villages du Drouais, de l'Eure et l'Orne et débordait sur les anciens cantons de Courville et de La Loupe. L'appellation Thymerais a été reprise en 2003 pour désigner la communauté de communes du Thymerais qui rassemble les communes du canton de Châteauneuf dont Châteauneuf-en-Thymerais et Thimert-Gâtelles sont les centres historiques. La région naturelle du Thymerais ne doit pas être confondue avec la région agricole du Thymerais-Drouais qui rassemble depuis 1946 les terres du Nord du Thymerais à celles du Drouais à des fins statistiques.
Thymerais | |||
La mairie de Châteauneuf-en-Thymerais | |||
Pays | France | ||
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Région française | Centre-Val de Loire Normandie |
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Départements | Eure-et-Loir Orne Eure |
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Villes principales | Châteauneuf Senonches Brezolles La Ferté-Vidame Verneuil d'Avre et d'Iton |
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Coordonnées | 48° 35′ 49″ nord, 0° 58′ 20″ est | ||
Relief | Collines et vallées | ||
Production | céréale, élevage | ||
Régions naturelles voisines |
Drouais Beauce Perche Pays d'Ouche |
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Régions et espaces connexes | Communauté de communes du Thymerais | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
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Ouvert aux influences de l'Île-de-France, du Pays Chartrain, de la Normandie et du Perche, le Thymerais est une zone de plateaux et de vallons défrichée au Moyen Âge sur le Perche, couverte de forêts et parsemée d'étangs. Il constitue une zone de transition et est délimité grossièrement par l'Avre au nord qui le sépare du département de Eure, l'Eure au sud et à l'est, et par le département de l'Orne à l'ouest.
La région, essentiellement agricole, est un plateau mais possède un territoire vallonné et couvert de forêts vers le sud et l'ouest. Ces massifs forestiers, principalement composés des forêts domaniales de Châteauneuf-en-Thymerais, de Senonches et de la forêt de la Ferté-Vidame représentent à eux seuls plus de la moitié de la superficie des massifs forestiers de l'Eure-et-Loir. Le massif de Senonches appartient au parc régional du Perche. Ses sols composés de silex sont propices à la culture des céréales. La région est également connue pour son fer.
Le Thymerais, Theodoremensis ager en latin du Moyen Âge, est un démembrement de la province du Perche et dépendait du gouvernement militaire de l'Île-de-France et dont le centre était la baronnie de Châteauneuf. Ses dimensions étaient de 8 lieues de longueur sur 6 de largeur[1] et comprenaient également Brezolles, le marquisat de Maillebois et le comté de Senonches. Le pays fait partie, ainsi que le grand Perche de l'apanage du roi depuis 1771.
Les capitales historiques du Thymerais sont Châteauneuf et sa voisine Thimert. Néanmoins, au fil des siècles la décomposition de la baronnerie de Châteauneuf a permis l'émergence de nouveaux centres urbains tout aussi importants dont l'histoire est liée à celles des premiers seigneurs de la région à l'instar de Senonches, Brezolles ou encore de la Ferté-Vidame.
La région semble avoir été longtemps rattachée à la région naturelle du Perche[2] dans le sens où Perche désignait une zone forestière connue avant le VIe siècle, à ne pas confondre avec l'ensemble formé par les circonscriptions politiques établies depuis sur l'ancienne silva Pertica. Cette approximation semble perdurer depuis Bry de la Clergerie[3] qui divisait ainsi le Perche en quatre parties :
En fait le territoire a été très tôt distrait du Perche, au VIe siècle, en faveur d'un prince mérovingien, Théodemer, et c'est de là que lui vient sa dénomination ; puis il alla à la Couronne ; de 1291 à 1325, il fut accordé par le roi à la maison de Valois-Alençon ; au XVIe siècle sous Henri II et Charles IX, il fut partagé entre Antoine de Bourbon-Vendôme puis son fils le futur Henri IV, et les Gonzague-Mantoue-Nevers (ces deux familles étant d'ailleurs apparentées aux Alençon). Il reçut pour cette raison le nom de Terres démembrées[4].
Le Thymerais serait ainsi né sur le Perche (forestier) à la suite de sa déforestation progressive pour les besoins de l'agriculture[5]. Ce nom de Thymerais désignait la région autour du château de Thimert (près de Châteauneuf-en-Thymerais). Le Thymerais forma, au Moyen Âge, la baronnie de Châteauneuf ; il fut appelé « Terres démembrées », parce que, après avoir été réuni à la couronne, il fut séparé de ses domaines et non, comme on croit souvent, de la province du Perche. Au XVIe siècle il fut partagé en faveur d'Henri de Bourbon (le futur Henri IV, fils d'Antoine) et de Louis de Gonzague-Nevers. Ce coin de terre, comme toute l'étendue entre l'Avre et l'Eure, faisait partie de la silva pertica.
Les villages de la région ont progressivement perdu leur qualificatif en-Perche. C'est ainsi que Châteauneuf adopta celui d'en Thymerais pour la distinguer d'une localité homonyme, et que Verneuil-en-Perche[6] devint Verneuil-sur-Avre. Seul un village a, dans son nom, conservé le mot Perche, offrant un témoignage du recul du Perche : c'est Louvilliers (canton de Brezolles). Après être désigné Lovillare in Pertico dans un pouillé de 1250 environ et dans un autre de la fin du XVe siècle, ce village a cessé de se déclarer à l'intérieur du Perche pour ne plus s'affirmer que près de sa limite, et il a pris le nom de Louvilliers-lès-Perche.
Au niveau hydrographique, le Thymerais est traversé par plusieurs rivières qui s'écoulent selon un axe sud-ouest/nord-est. Les principales sont la Meuvette et la Blaise.
L'origine du Thymerais remonte au VIIe siècle, quand le roi Thierry III donna ce territoire à Theodemer, prince de la famille mérovingienne. Le pays fut donc appelé pagus Theodemerensis « pays de Théodemer » qui est noté Themerensis plus tardivement, c'est-à-dire *Themereis en ancien français, d'où Thymerais en français.
D'après les ouvrages[8],[9] du comte de Romanet, le territoire du Thymerais qui faisait primitivement partie des comtés de Chartres et de Dreux, fut occupé par de puissants seigneurs qui se rendirent assez indépendants pour ne relever que du roi.
D'un point de vue religieux[8], tout le Thymerais était compris dans le diocèse de Chartres dont il occupait la partie nord-ouest. Il était composé de 14 paroisses.
En 1058, Albert Ribaud, seigneur du Thymerais, ayant pris parti contre Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre, celui-ci s'empara de Thimert-Gâtelles et y laissa un gouverneur, mais l'année suivante Henri Ier, roi des Francs, lui reprit ce château fort et le fit raser. Ce fut avec ces débris que Gaston ou Gazon, frère d'Albert Ribaud, fit construire à peu de distance, dans une clairière au milieu des bois, un fort nommé Chastel-neuf. Il se forma autour un bourg du même nom, qui devint bientôt la capitale du Thymerais.
D'un point de vue féodal[8], le Thymerais formait dès 1200 un seul et grand fief dont le centre était Châteauneuf-en-Thymerais. Ce fief fut divisé en deux parties, relevant l'une et l'autre de la couronne. D'un côté Châteauneuf, de l'autre Senonches et Brezolles érigés plus tard en comté de Senonches (aussi principauté sous le nom de Mantoue par Charles IX, puis marquisat).
Au XVIIIe siècle, La Ferté-Vidame fut distraite de la baronnie de Châteauneuf-en-Thymerais et attachée à la Couronne[8], ainsi que celle de Maillebois et de Blévy de sorte qu'à la fin du XVIIIe siècle la baronnie de Châteauneuf-en-Thymerais était loin d'avoir la même étendue qu'au XIIIe siècle, et que le Thymerais au lieu d'un seul et même fief en comptait quatre : la baronnie de Châteauneuf, le comté de Senonches, le marquisat de Maillebois et le comté de la Ferté-Vidame[8].
Au point de vue financier et administratif[8], le Thymerais faisait partie de l'élection de Verneuil, comprise dans la généralité d'Alençon et partagée en quatre subdivisions (outre le Thymerais, cette élection comprenait encore huit paroisses de la province du Perche depuis la suppression de l'élection de Longny en 1080 et un certain nombre de paroisses normandes).
Au point de vue militaire[8], le Thymerais relevait du gouvernement de l'Île-de-France ; il y avait à Châteauneuf une maréchaussée et des archers.
Bien qu'appartenant au Perche, les limites du Thymerais ont toujours été floues et discutables d'un point de vue géographique mais le sont moins d'un point de vue historique notamment du temps de la baronnie de Châteauneuf au XIIIe siècle ou celle-ci couvrait l'ensemble du nord-ouest du département jusqu'au portes de Dreux.
D'un point de vue administratif[10] le Thymerais appartient à l'arrondissement de Dreux et retrouve en partie son unité géographique avec la création en 2015 du canton de Saint-Lubin-des-Joncherets. Ce dernier réunit les anciens cantons de Châteauneuf-en-Thymerais, de Brezolles, de Senonches et de la Ferté Vidame. La région naturelle s'étend également en partie sur d'autres cantons à l'instar des cantons de Dreux Ouest et Dreux Sud mais également sur les communes de l'Eure et de l'Orne situées sous l'Avre.
Dans le même temps, plusieurs intercommunalités couvrent le territoire. La région naturelle du Thymerais se partage notamment entre deux pays :
Abbayes et monastères
Eglises
Chapelles
Pèlerinages
Châteaux et manoirs
Fermes fortifiées
Mottes castrales
Remparts et fossés
Industriel
Energies
Moulins
Lavoirs
Greniers à sel
Glacières
Ponts
Édifices civils
Forêts
Étangs et lacs
Parc naturel
Rivières
En plus de la presse nationale, le Thymerais est couvert en entier ou en partie par plusieurs journaux régionaux ou départementaux :
Les grands axes de communication évitent le Thymerais. La Route nationale 12 qui relie Paris à Brest et passe à Dreux et Verneuil-sur-Avre la contourne par le nord et l'ouest. L'autoroute A11 qui relie Paris à Nantes dessert Chartres à l'est et Nogent-le-Rotrou au sud.
La D928 (ex Route nationale 828) reliant Dreux à Nogent-le-Rotrou via Châteauneuf-en-Thymerais et La Loupe et la D939 (ex Route nationale 839) reliant Verneuil-sur-Avre à Chartres via Brezolles et Châteauneuf-en-Thymerais sont les seuls axes routiers d'importance moyenne à traverser la région. Ces deux axes sont complétés par la D4 reliant Dreux à Longny-au-Perche via Laons, Brezolles et La Ferté-Vidame et la D24 reliant Senonches à Chartres.
La région n'est plus guère desservie par des liaisons ferroviaires locales depuis la disparition des Tramways d'Eure-et-Loir après la guerre. Ceux-ci étaient présents dans le Thymerais par le biais de quatre lignes :
L'abandon de l'axe transversal de la Ligne de Rouen à Orléans a également donné un coup fatal au transport ferroviaire dans la région. Le dernier tronçon encore en activité est constitué par la Ligne de Chartres à Dreux. Ouverte entre Chartres et Dreux en 1873, la ligne est réservée au fret depuis 1971. La Ligne de Paris-Montparnasse à Brest via Le Mans passe à Chartres à l'est et au sud tandis que la Ligne de Paris-Montparnasse à Brest passe au nord via Dreux.
Les principales gares permettant un accès par train principalement par le biais de TER, dans le Thymerais sont au sud celles de La Loupe, de Courville-sur-Eure et de Chartres, à l'est celle de Maintenon et au nord, celles de Verneuil-sur-Avre et de Dreux
La châtellenie de Châteauneuf s'étendait à l'origine sur plus de 100 villages[9] (82 à notre époque) du nord-ouest du département d'Eure-et-Loir, mais aussi de l'Orne et de l'Eure. On peut notamment citer :
Les villes d'Illiers-l'Évêque, de Courdemanche, de Neuville, de Pain-Cuit, de Favarolle et de Bardoval, de Croth, de Bosguérard-de-Marcouville (Eure), de Rémalard (Orne), de Gallardon, de Champrond-en-Gâtine et de Sorel (Eure-et-Loir) sont également liées à la famille des Seigneurs du Thymerais.
Le territoire du Thymerais dépend principalement du doyenné des Forêts[38], l'un des sept doyennés du diocèse de Chartres. Il recouvre deux des trois paroisses qui en dépendent. La Paroisse Bienheureux François de Laval en Thymerais [39] (Châteauneuf/Brezolles) en intégralité et en partie la Paroisse Saint-Laumer du Perche [40] (Senonches/La Ferté Vidame).
L'appellation Thymerais était associée de à , à la communauté de communes du Thymerais. Celle-ci regroupait 9 600 habitants répartis dans les 14 communes du canton de Châteauneuf-en-Thymerais. La communauté était une portion congrue du territoire de l'ancienne châtellenie de Châteauneuf-en-Thymerais qui existait au XIIIe siècle.
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