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écrivain algérien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Tahar Djaout (arabe : طاهر جاوت, en kabyle : Ṭaher Ǧaɛut, en tifinagh : ⵟⴰⵀⴻⵔ ⴵⴰⵄⵓⵜ), né le à Oulkhou daïra d'Azeffoun, wilaya de Tizi Ouzou, en kabylie, est un écrivain, poète, romancier et journaliste kabyle, algérien, d'expression française. Grièvement blessé dans un attentat le , il meurt le à Alger. Il est l'un des premiers intellectuels victime de la « décennie du terrorisme » en Algérie.
Naissance | Oulkhou daïra d'Azeffoun, wilaya de Tizi Ouzou, en Algérie |
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Décès |
(à 40 ans) Alger |
Nom de naissance |
Tahar Djaout |
Nationalité |
Modèle:Kb kabylie |
Formation | |
Activité |
A travaillé pour | |
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Distinction |
Prix Méditerranée 1991 |
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Tahar Djaout naît à Oulkhou près d'Azeffoun en Kabylie, dont il fréquente l'école jusqu'en 1964. Sa famille s'installe ensuite à Alger.
En 1970, sa nouvelle Les Insoumis reçoit une mention au concours littéraire Zone des tempêtes. Il achève ses études l'année suivante au lycée Okba d'Alger et obtient en 1974 une licence de mathématiques[1] à l'université d'Alger, où il s’est lié avec le poète Hamid Tibouchi.
Tahar Djaout écrit ses premières critiques pour le quotidien El Moudjahid, collabore régulièrement en 1976 et 1977 au supplément El Moudjahid Culturel[1] puis, libéré en 1979 de ses obligations militaires, reprend ses chroniques dans El Moudjahid et se marie.
Responsable de 1980 à 1984 de la rubrique culturelle de l’hebdomadaire Algérie-Actualité[1], il y publie de nombreux articles sur les peintres et sculpteurs (Baya, Mohammed Khadda, Denis Martinez, Hamid Tibouchi, Mohamed Demagh) comme sur les écrivains algériens de langue française dont les noms et les œuvres se trouvent alors occultés, notamment Jean Amrouche, Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Mohammed Dib, Rachid Bey, Jean Sénac, Bachir Hadj Ali, Hamid Tibouchi, Messaour Boulanouar, Youcef Sebti, Kamel Bencheikh, Abdelhamid Laghouati, Malek Alloula, Nabile Farès…
En 1985, Tahar Djaout reçoit une bourse pour poursuivre à Paris des études en sciences de l’information[1] et s'installe avec sa femme et ses filles dans deux petites pièces aux Lilas[2]. De retour à Alger en 1987, il reprend sa collaboration avec Algérie-Actualité. Alors qu'il continue de travailler à mieux faire connaître les artistes algériens ou d'origine algérienne (par exemple Mohamed Aksouh, Choukri Mesli, Mokhtar Djaafer, Abderrahmane Ould Mohand ou Rachid Khimoune), les événements nationaux et internationaux le font bifurquer sur la voie des chroniques politiques.
Très critique à l'égard des organisations islamistes, il écrit en 1992 : « Comment une jeunesse qui avait pour emblèmes Che Guevara, Angela Davis, Kateb Yacine, Frantz Fanon, les peuples luttant pour leur liberté et pour un surcroît de beauté et de lumière, a-t-elle pu avoir pour héritière une jeunesse prenant pour idoles des prêcheurs illuminés éructant la vindicte et la haine, des idéologues de l’exclusion et de la mort ? »[3].
Il quitte en 1992 Algérie-Actualité pour fonder avec quelques-uns de ses anciens compagnons, notamment Arezki Metref et Abdelkrim Djaad, son propre hebdomadaire : le premier numéro de Ruptures[1], dont il est le directeur, paraît le .
Victime le , devant son domicile à Baïnem, dans la banlieue ouest d'Alger, d'un attentat (deux balles dans la tête, tirées à bout portant), attribué dans des circonstances contestées au Front islamique du salut (FIS) dont le procès a révélé les incohérences de l'accusation officielle[réf. nécessaire], alors que vient de paraître le no 20 de son hebdomadaire et qu’il finalise le no 22, Tahar Djaout meurt le et est enterré dans son village natal d'Oulkhou. Un bulletin du FIS dénonça « son communisme et sa haine viscérale de l’islam »[3]. « Si tu parles, tu meurs, si tu te tais, tu meurs, alors parle et meurs. » : souvent attribués à Tahar Djaout dans les hommages qui lui sont alors rendus, ces mots semblent cependant ne figurer dans aucun de ses ouvrages[4].
À la suite de son assassinat, le Carrefour des littératures (Strasbourg, France) lance un appel en faveur de la création d'une structure de protection des écrivains. Cet appel réunit rapidement plus de 300 signatures, et est à l'origine de la création du Parlement international des écrivains[5].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
« Djaout s'insurge sans doute d'abord contre tous les opiums – et il le fait avec une précision féroce. Mais son impatience de l'amour fait surtout éclater les murs, bouscule les tergiversations et les formules convenues. Lui aussi veut vivre en joie et en gloire. […] La poésie de Djaout est enfin très enracinée dans le terroir africain. Ses racines et ses adhérences viennent à bout du macadam de la Ville ; elles plongent dans l'humus ancestral du grand continent et dans ses rythmes. »
— Jean Déjeux, Jeunes Poètes algériens, Paris, Éditions Saint-Germain-des-Prés, 1981
« C'était, au sens philosophique du terme, un libertin. Cheveux de jais, regard malicieux derrière ses lunettes, il aimait à lisser ses moustaches. Il avait le sens de la repartie, celle qui désarçonne les bonimenteurs. Son humour agira, dans son œuvre, tel un claquement de fouet. En ce sens, il était fondu dans le même moule que le Marocain Driss Chraïbi. Djaout, donc ? Il commence par la poésie. »
— Mohamed Balhi, conférence à Tizi Ouzou, 22 mai 2008
Après sa disparition la BBC réalise sur lui un documentaire intitulé Shooting the Writer, avec la participation notamment de sa femme, sa mère, Rachid Mimouni et Omar Belhouchet[6].
En hommage, Matoub Lounès, lui-même assassiné en , compose en 1994 une chanson dont le titre est le prénom de l'une de ses filles, Kenza. Le chanteur Aksel lui rend également hommage avec "loukane" extraite de son premier album.
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