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char de combat russe des années 1990 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le T-90 est un char de combat russe associant le char T-72B et certains sous-systèmes du T-80U. Entré en service dans l'armée russe en novembre 1992, le T-90 est actuellement utilisé par dix pays.
T-90 | ||||||||
Un T-90A lors de la répétition précédant le 67e défilé du Jour de la Victoire en 2012. | ||||||||
Caractéristiques de service | ||||||||
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Service | ||||||||
Utilisateurs | 10 pays | |||||||
Production | ||||||||
Concepteur | bureau d'études de Kartsev-Venediktov | |||||||
Constructeur | Uralvagonzavod | |||||||
Production | Depuis 1992 | |||||||
Unités produites | Plus de 1 667 exemplaires | |||||||
Caractéristiques générales | ||||||||
Équipage | 3 : chef de char, tireur et pilote | |||||||
Longueur | 6,86 m (caisse) 9,53 m (avec le canon) |
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Largeur | 3,78 m | |||||||
Hauteur | 2,228 m | |||||||
Masse au combat | T-90 : 46,5 tonnes T-90A : 47 tonnes |
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Blindage (épaisseur/inclinaison) | ||||||||
Blindage | blindage composite sur le glacis et l'avant de la tourelle T-90, T-90A : blindage réactif explosif Kontakt-5 |
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Armement | ||||||||
Armement principal | T-90 : canon lisse de 125 mm 2A46M-2 (43 obus)
T-90A, T-90M : canon lisse de 125 mm 2A46M-5 (42 et 40 obus) |
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Armement secondaire | une mitrailleuse coaxiale PKTM de 7,62 mm (2 000 cartouches)
T-90 : Une mitrailleuse lourde NSV de 12,7 mm sur le tourelleau du chef de char (300 cartouches) |
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Mobilité | ||||||||
Moteur | T-90 : V12 Diesel V-84-1 de 840 ch (617 kW) T-90A : V12 Diesel V-92S2 de 1 000 ch (735,5 kW) |
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Transmission | manuelle à sept rapports (7 AV/1 AR) | |||||||
Suspension | barres de torsion | |||||||
Vitesse sur route | 60 km/h, 4,18 km/h en marche arrière | |||||||
Puissance massique | de 18 ch/tonne à 22,6 ch/tonne suivant les modèles | |||||||
Réservoir | 1 200 l plus deux bidons supplémentaires de 200 l largables | |||||||
Autonomie | 550 km pouvant être portée jusqu'à 700 km avec bidons largables | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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Au milieu des années 1980, l’Union soviétique produit trois chars : le T-64, le T-72 et le T-80. Bien que maintenir trois chars différents en service pour les mêmes missions représente un fardeau logistique important, ce système est maintenu pour des raisons politiques. Chaque modèle est en effet conçu dans une région différente et par conséquent choisir l’un d’eux comme modèle unique signifierait favoriser l’une d’elle aux dépens des autres[1].
Entrée en service en , le T-72, conçu par Uralvagonzavod (UVZ), est produit dans l’usine principale à Nijni Taguil ainsi qu’à Tcheliabinsk. Des trois modèles, c’est le moins coûteux et celui qui est le plus fabriqué, d’autant qu’il est le seul à être aussi produit sous licence hors de Russie[2]. Une version améliorée, le T-72B, entre en production en 1985[3]. Cette version va servir de base aux travaux sur l’Obj. 188[4].
Un programme de modernisation du T-72B est officiellement lancé le . Celui-ci contient deux projets : l’Obiekt 188 prévoit d’améliorer le T-72B, mais sans être révolutionnaire, tandis que la conception de l’Obiekt 187 part en grande partie d’une feuille blanche. En cela, UVZ agit largement de sa propre initiative, le gouvernement n’ayant pas autorisé la conception d’un char entièrement nouveau. Plus grand que le T-72, l’Obiekt 187 comprend de nombreuses nouveautés : moteur plus puissant, nouveau canon 2A66, nouveau chargeur automatique, blindage nouvelle génération, etc.[5].
Les ambitions pour l’Obiekt 188 sont bien plus modestes et sont essentiellement centrées sur l’introduction du système de conduite de tir du T-80U et du blindage réactif Kontakt-5. Les quatre premiers prototypes de l’Obiekt 188, appelés T-72BM, sont livrés en et les essais se déroulent à partir du printemps. Les problèmes relevés sont corrigés dans deux autres prototypes, appelés T-72B amélioré[4], livrés en et testés jusqu’en septembre[6]. Les résultats étant positifs, le ministère de la Défense recommande son adoption le , tandis que l’Obiekt 187 est abandonné à peu près au même moment[7].
Deux points de vue s'opposent concernant la dénomination du T-90.
Le schéma technique de l'Objet 188sb-3sb (le prototype qui donnera le T-90), le char est appelé T-72B amélioré (Усовершенствованный танк Т-72Б)[4]. Il est renommé T-88 au début des années 90 (88 correspondant à l'Objet 188) puis T-90 peu avant le début de la production, en 1992. Il est très probable que le nom "T-90" fasse référence au manuel technique de l'Objet 188sb-3sb daté de 1990.
Un second point de vue, notamment soutenu par l'auteur Steven Zaloga, serait que le char, d'abord appelé "T-72BU" fut renommé T-90 après la Guerre du Golfe en raison des performances du T-72. Le nom "T-72BU" serait enfaite une contraction abusive de la traduction anglaise de T-72B amélioré. Enfin, la théorie selon laquelle le char fût renommé T-90 en raison des performances du T-72 pendant la Guerre du Golfe n'est pas sourcée.
La chute de l’Union soviétique le jette le pays dans le chaos. Non seulement le financement des projets de recherche s’interrompt, mais la Russie ne dispose plus au début de l’année 1992 que de deux usines de chars, les autres se trouvant désormais dans d’autres pays ou ayant dû fermer en raison des difficultés économiques[8]. Le ministère de la Défense reconnaît qu’avoir deux chars en production simultanément, le T-80U produit à Omsk et le T-90 qui doit être produit à Nijni Taguil, est trop dispendieux. Aucune décision n’est toutefois prise pour choisir un modèle unique afin d’éviter de devoir fermer l’une des deux usines et le gouvernement se résout à commander des quantités minimales de l’un et l’autre modèle[9].
Le premier char de production est achevé le . Celle-ci se poursuit à un rythme assez lent, treize T-90 étant produits en 1992 et une centaine entre 1992 et 1994[10]. Le ministère de la Défense annonce en 1994 qu’il va choisir un modèle de char unique, mais le choix est encore une fois repoussé en raison des pressions des gouvernements provinciaux qui craignent de perdre leur usine si leur modèle n’est pas celui retenu[11]. La guerre de Tchétchénie nuit toutefois à la réputation du T-80 au sein du ministère de la Défense en raison des pertes subies face à un adversaire considéré inférieur et en , celui-ci annonce que le T-90 est sélectionné comme modèle unique. Néanmoins, la décision ne fait pas l’unanimité et est ouvertement critiquée, notamment par le général Galkine, chef du GBTU[12].
Afin de maintenir la production à un niveau raisonnable en dépit du faible nombre de commandes intérieures, le gouvernement russe autorise la commercialisation du T-90 vers 1996, sous le nom de T-90S. Celui-ci fait sa première apparition internationale au salon IDEX d’Abou Dabi en . Il y attire l’attention de la délégation indienne et les négociations se concluent en avec un accord préliminaire pour la vente de 310 T-90S, à condition que leurs performances soient validées par des essais[13].
Le T-90 reprend le moteur V-84-1 du T-72B qui développe 840 chevaux à 2 000 tr/min grâce à une suralimentation à impulsions ; le compresseur centrifuge est toujours entraîné mécaniquement par le vilebrequin mais reçoit également la pression nécessaire des gaz d’échappement. Son couple maximal de 3 479 N m atteint à 1 400 tr/min pour une consommation spécifique de carburant de 247 g/kWh.
Le T-90A utilise le moteur V-92S2, plus puissant grâce à l'utilisation d'un système d'injection directe et d'une suralimentation refroidie (intercooler). Le moteur développe une puissance de 1 000 ch à 2 000 tr/min[25]. Son couple maximal est de 3 920 Nm pour une consommation spécifique de carburant de 212 g/kWh.
Le T-90M utilise le moteur V-92S2F développant 1 130 ch, il possède de nouveaux turbos ; l'échappement, le système de refroidissement et le circuit carburant sont revus. Le carter, le vilebrequin et l'ensemble bielles-pistons ayant été renforcés, le moteur est 30 kg plus lourd que le V-92S2 du T-90A ; ce moteur est également utilisé depuis 2016 par les T-72B3 en service dans l'armée russe et est aussi proposé sur la version exportation T-90MS.
Le T-90 reprend les deux boîtes de vitesses latérales utilisées sur le T-72. Elles assurent l'entraînement des chenilles et la direction du char. Chacune des boîtes de vitesses comporte sept rapports en marche avant et un en marche arrière, le passage des rapports s'effectue manuellement, à l'aide d'un embrayage et d'un levier de vitesses. Deux leviers assurent la direction du char.
Le T-90M possède un boîtier électronique installé sous le levier de vitesse permettant d'assister le conducteur lors du changement de rapport[26].
La suspension comporte six galets de roulement en aluminium moulé sous pression d'un diamètre de 750 mm et trois rouleaux porteurs, un barbotin à l'arrière et une poulie tendeuse à l'avant. Le débattement vertical des bras de suspension varie selon la barre de torsion, de 358 à 370 mm. Les premiers, deuxièmes et sixièmes galets de roulement comportent chacun un amortisseur rotatif hydraulique.
Le T-90 reprend la tourelle moulée du T-72B, la configuration du blindage est, quant à elle, identique à celle du T-72B obr.1989g (modèle de 1989), les coins avant et une partie du toit de la tourelle étant recouverts par un blindage réactif explosif lourd Kontakt-5, utilisant des éléments réactifs 4S22.
Le T-90A possède une nouvelle tourelle ; son architecture est identique à celle du T-90, mais elle est assemblée par mécano-soudure de tôles d'acier d'une dureté supérieure à celle de l'acier moulé[25].
Le T-90M possède une nouvelle tourelle, très similaire à celle du T-90A, à l'exception de sa nuque plus allongée et la partie avant de son toit présentant une pente moindre (78° contre 84°). Elle est en partie recouverte par un blindage réactif explosif Relikt, utilisant des sandwiches réactifs 4S23, il est plus performant que le Kontakt-5 face aux obus-flèches.
Le glacis présente une inclinaison de 68° : il est constitué d'une plaque externe en acier de 25 mm d'épaisseur protégeant les éléments du blindage réactif explosif Kontakt-5. Ces derniers reposent sur un premier sandwich PAC (50 mm d'acier /5 mm de caoutchouc /3 mm d'acier) séparé du deuxième (3 mm d'acier /5 mm de caoutchouc /60 mm d'acier) par une lame d'air de 19 mm. Un revêtement anti-radiations de 10 mm d'épaisseur sépare le deuxième sandwich PAC de la plaque de fond en acier, épaisse de 60 mm.
Sur le T-90M, le Kontakt-5 présent sur le glacis et les flancs du char est remplacé par du blindage réactif explosif Relikt.
Le T-90 possède un canon à âme lisse 2A46M-2 de 125 millimètres d'une longueur de 48 calibres (6 mètres). Il est doté d'un système de stabilisation 2E42-4 Zhasmin fonctionnant sur deux plans, la stabilisation en site (plan vertical) étant assurée par un système électrique donnant une marge d'erreur inférieure à 0,4 mil au niveau de la précision, celle en gisement (plan horizontal) fonctionnant à l'aide d'un système électro-hydraulique avec une précision de l'ordre de 0,6 mil. Le canon est recouvert d'un manchon anti-arcure.
Vingt-deux obus sont prêts à l'emploi dans le carrousel du chargement automatique, les 21 autres sont sanglés aux parois du compartiment de combat. Les charges propulsives sont logées individuellement dans des alvéoles formées dans les réservoirs de carburant situés devant et derrière le carrousel. Les réservoirs forment une protection supplémentaire, le gazole ayant un point d'inflammabilité assez élevé.
La gamme de munitions de 125 mm utilisée par les T-90 de l'armée russe comprend :
Le fond de panier de la tourelle abrite un carrousel électromécanique AZ-184 d'une contenance de 22 munitions. Chaque munition de 125 mm est stockée en deux fardeaux (projectile et charge propulsive) dans une cassette amovible.
Le T-90A possède un carrousel modernisé conçu pour accueillir des munitions plus longues comme la munition de 125 mm 3BM60 Svinets-2 dont l'obus flèche encartouché mesure 73,5 cm de longueur. La mémoire mécanique fonctionnant à l'aide d'un disque gravé laisse place à une mémoire numérique travaillant avec un algorithme pour optimiser la sélection de la munition à charger en fonction de sa position dans le carrousel.
L'armement secondaire comprend une mitrailleuse PKTM de 7,62 mm, montée de façon coaxiale au canon de 125 mm, elle est alimentée à raison de 2 000 coups. Une mitrailleuse lourde NSV de calibre .50 (12,7 mm) montée sur le tourelleau du chef de char et disposant de 300 cartouches est opérée depuis l'intérieur de la tourelle.
Sur le T-90M, la mitrailleuse lourde de 12,7 mm, de typeKord est montée sur le viseur panoramique armé du chef de char.
Le tireur dispose de :
Sur le T-90A russe et le T-90S indien, le viseur de nuit TO1-KO1 est remplacé par un viseur TO-1-PO2T Agava-2 incorporant une caméra thermique ESSA de la firme biélorusse Peleng. ESSA est développé sur la base de la caméra thermique Catherine-FC[31] de la firme française Thales. La vision thermique offre deux types de zoom, permettant d'identifier des cibles potentielles à une distance de 2 400 mètres et cela par tous les temps, la portée maximale est de 4 600 mètres. L'image filmée est affichée sur les écrans de télévision du tireur et du chef de char. Le champ de vision du viseur de nuit TO-1-PO2T Agava-2 est synchronisé avec le viseur de jour 1G46 pour une plus grande souplesse d'utilisation.
Le chef de char possède :
La conduite de tir est assurée par un calculateur balistique 1V528-1 faisant partie du système informatisé 1A45T Irtysh.
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