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Jound al-Aqsa (arabe : جند الأقصى, « Les soldats d'al-Aqsa ») était un groupe rebelle salafiste djihadiste actif de 2013 à 2017 au cours de la guerre civile syrienne. Il est fondé initialement sous le nom de Sarayat al-Qods (arabe : سرايا القدس, « Les brigades de Jérusalem »). En , quelques semaines avant sa dissolution, il se rebaptise sous le nom de Liwa al-Aqsa (arabe : لواء الأقصى, « La brigade d'al-Aqsa »).
Jound al-Aqsa | |
Idéologie | Salafisme djihadiste |
---|---|
Objectifs | Renversement de Bachar el-Assad Instauration d'un califat régi par la charia |
Statut | Inactif |
Fondation | |
Date de formation | 2013 |
Pays d'origine | Syrie |
Dissolution | |
Date de dissolution | |
Causes | Ralliements à l'État islamique et au Parti islamique du Turkestan |
Actions | |
Zone d'opération | Gouvernorats d'Alep, Idleb et Hama |
Période d'activité | - |
Organisation | |
Chefs principaux | • Abdel Aziz al-Qatari † • Abou Moussab al-Ansari † • Saïd Arif † |
Membres | 1 000 à 2 000[1],[2] |
Allégeance | Front Fatah al-Cham (2016-2017) |
Fait partie de | Armée de la conquête (2015) |
Répression | |
Considéré comme terroriste par | Arabie saoudite, États-Unis, Royaume-Uni,Syrie et ONU[3] |
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Le groupe est fondé sous le nom de Sarayat al-Qouds[4], par Abdel Aziz al-Qatari, un vétéran d'Al-Qaïda en Afghanistan qui trouve la mort en Syrie vers fin 2014[5]. À l'origine affilié au Front al-Nosra, Jound al-Aqsa devient indépendant en 2013[6],[7]. Dans le gouvernorat d'Idleb, il intègre l'Armée de la conquête le [8]. Cependant le , il annonce qu'il se retire de cette chambre d'opérations, en dénonçant certains groupes qui la composent et en les qualifiant de « salafistes modérés »[9],[10]. Selon le chercheur Romain Caillet, Jound al-Aqsa est un groupe plus radical encore que le Front al-Nosra[11]. Proche d'Al-Qaïda, le groupe est cependant affaibli par des dissensions internes, certains de ses membres étant proches de l'État islamique[5]. Bien qu'il ne reconnaisse pas le califat proclamé par l'EI, Jound al-Aqsa préfère rester neutre dans le conflit qui oppose l'EI à al-Nosra et aux rebelles[6],[7]. En , le groupe est affaibli par une large défection de douze de ses chefs qui rejoignent le Front al-Nosra[5],[12],[13].
En , Jound al-Aqsa prend une part active à une offensive contre le régime au nord de Hama[14]. Mais le , un conflit éclate entre ce groupe et Ahrar al-Cham[15]. Le , plusieurs factions rebelles — Faylaq al-Cham, Suqour al-Cham, le Front de l'authenticité et du développement, le Jabhat Ansar al-Islam (en), Jaych al-Islam, l'Armée des Moudjahidines, la Division Sultan Mourad, le Front du Levant, Jaych al-Tahrir, le Mouvement national de Libération, Fatah Halab, le Harakat Nour al-Din al-Zenki, Fastaqim Kama Umirt, l'Union islamique Ajnad al-Cham, et les Brigades islamiques al-Safwa — annoncent qu'elles soutiennent Ahrar al-Cham dans sa lutte contre Jound al-Aqsa, qu'elles accusent de « takfirisme » et de liens avec l'État islamique[16],[17],[18],[19]. Après cette déclaration de guerre, Jound al-Aqsa cherche la protection du Front Fatah al-Cham, l'ex-Front al-Nosra, auquel il prête allégeance le [20].
Mais le , après de nouveaux combats avec Ahrar al-Cham, le Front Fatah al-Cham annonce finalement qu'il rejette Jound al-Aqsa[21],[22]. Le , le groupe annonce qu'il s'est reformé en se renommant Liwa al-Aqsa[23],[24].
À la suite de sa réorganisation le , Liwa al-Aqsa attaque les positions de l'Armée syrienne libre (ASL) au nord du gouvernorat de Hama et parvient à prendre plusieurs villages sous son contrôle[25]. Puis le , des combats éclatent dans la même région entre le Liwa al-Aqsa et Hayat Tahrir al-Cham[26],[27]. Mi-février, un accord est conclu entre le Liwa al-Aqsa et les rebelles. Le , le Liwa al-Aqsa évacue le gouvernorat de Hama pour rejoindre l'État islamique, d'autres combattants rallient le Parti islamique du Turkestan[28].
À partir de fin 2017, l'émir d'al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, commence à critiquer violemment Hayat Tahrir al-Cham et son chef, Abou Mohammed al-Joulani, après l'arrestation et le bref emprisonnement de plusieurs cadres d'al-Qaïda[29]. Al-Qaïda soupçonne également Hayat Tahrir al-Cham de développer un programme nationaliste, ce que ce dernier dément[30]. Bon nombre de djihadistes préfèrent rester loyaux à al-Qaïda et quittent Hayat Tahrir al-Cham[29]. Plusieurs petites formations pro-al-Qaïda émergent ainsi, comme Jaych al-Malahim et Jaych al-Badiya qui font défection d'Hayat Tahrir al-Cham fin 2017, suivis par Jaych al-Sahel début 2018[29]. En mars, ces trois groupes fusionnent avec Saraya Kabul, Jound al-Charia et Jound al-Aqsa et rallient Tanzim Hurras ad-Din qui prête officiellement serment d'allégeance à al-Qaïda le [29].
Jound al-Aqsa est principalement actif dans le gouvernorat d'Idleb et le gouvernorat de Hama[6],[31]. Le , à Ma'arrat al-Numan, Jound al-Aqsa participe avec le Front al-Nosra à des combats contre la 13e division de l'Armée syrienne libre, qui est chassée de la ville[32].
Le , des hommes de Jound al-Aqsa massacrent 20 à 40 civils du village de Maan, dans le gouvernorat de Hama[33],[31].
En , les djihadistes de Jound al-Aqsa commettent un massacre contre des prisonniers rebelles. Selon Abdoul Hakim al-Rahmon, chef de l'aile politique de Jaych al-Nasr, un groupe de l'Armée syrienne libre, 200 rebelles faits prisonniers sont exécutés par les hommes de Jound al-Aqsa le , à Khan Cheikhoun, dans le sud du gouvernorat d'Idleb[34]. Parmi les victimes figurent selon lui 160 hommes de l'Armée syrienne libre — dont 70 de Jaych al-Nasr — et 43 combattants de Hayat Tahrir al-Cham[34]. Le groupe SITE Intelligence rapporte de son côté la mort de 150 rebelles, dont 70 de Jaych al-Nasr[34].
Le , les États-Unis désignent Jound al-Aqsa comme une entité terroriste[31].
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