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entreprise minière et métallurgique néo-calédonienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Société Le Nickel (ou SLN) est une entreprise minière et métallurgique néo-calédonienne, détenue par la multinationale minière française Eramet et les provinces de la Nouvelle-Calédonie à travers la Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI).
Société Le Nickel - SLN | |
Création | 1880 |
---|---|
Fondateurs | John Higginson Jules Garnier Henry Marbeau |
Forme juridique | Société anonyme |
Siège social | Nouméa Nouvelle-Calédonie |
Direction | Dominique Katrawa (président CA) Jérôme Fabre (Directeur Général) |
Actionnaires | Eramet : 56 % Provinces de la Nouvelle-Calédonie (STCPI) : 34 % Nisshin Steel : 10 % |
Activité | Industrie minière et métallurgie du nickel |
Société mère | Eramet |
Effectif | 2000 |
SIREN | 301419651 |
Site web | https://sln.eramet.com/ |
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La société Le Nickel (SLN) est fondée le pour l’exploitation de mines de nickel en Nouvelle-Calédonie[1]. Elle naît par le regroupement de deux sociétés d'exploitation et de transformation du nickel nées en 1877 : celle de l'aventurier et industriel d'origine britannique John Higginson, détenant une usine à la pointe Chaleix à Nouméa, et celle de Henry Marbeau et de Jules Garnier (ingénieur des mines qui a découvert le minerai de nickel néo-calédonien en 1864), qui ont pour leur part installé une fonderie à Septèmes dans les Bouches-du-Rhône[2].
En 1883, la famille Rothschild rachète la société. Jusque dans les années 1930, le cœur des activités de l'entreprise est basé à Thio, sur la côte Est de la Grande Terre, village minier dont le développement est si étroitement lié à la société que le journal La France australe la surnomme « Nickeltown », et le Bulletin de Commerce pour sa part l'appelle « Thio-lès-Rothschild ». Le Nickel y exploite successivement deux fonderies produisant des mattes : une première à Ouroué de 1889 à 1891 puis celle de Thio-Mission de 1912 à 1930. Le siège social est même implanté à Thio-Village de 1921 à 1923. La crise des années 1930 touche fortement le secteur et pousse la société Le Nickel à fusionner avec son principal concurrent en 1931, la société Caledonia (ancienne société des Hauts Fourneaux de Nouméa qui avait été créée en 1909 par l'homme d'affaires bordelais André Ballande) : la fusion garde le nom de société Le Nickel, mais le principal centre de transformation est à partir de cette date l'usine fondée par Ballande en 1912 à Doniambo, à Nouméa, toujours en activité de nos jours[3],[2].
Le Nickel devient dans les années soixante, société-mère de l’ensemble de ses filiales minières dans les années 1960, pendant les années dites du « boom du Nickel ». En 1970, elle s'est associée au CNEXO pour l'exploration des nodules polymétalliques dans le Pacifique Sud. L’activité Nickel est filialisée en 1974 ; sous le nom de Société Métallurgique Le Nickel-SLN : Elf Aquitaine prend une participation de 50 % dans cette nouvelle société[4], qui est réunie avec Peñarroya et Mokta au sein de la holding Imétal qui détient les 50 % restants de la Société Métallurgique Le Nickel-SLN[5].
Toujours en 1974, elle se joint au CEA, aux Chantiers France Dunkerque, pour former l'Association Française d'Étude et de Recherche des NODules océaniques (AFERNOD)[6].
Les actifs localisés en Nouvelle-Calédonie sont regroupés, en 1985, dans la Société Métallurgique Le Nickel-SLN, filiale à 100 % d’une nouvelle société mère, dénommée Eramet-SLN, dont l'actionnariat demeure à 70 % ERAP, 15 % Imétal, 15 % Elf Aquitaine[7].
En 1991, un partenariat est signé entre Eramet-SLN et le sidérurgiste japonais Nisshin Steel, qui prend une participation de 10 % dans la Société Métallurgique Le Nickel-SLN. En 1992, la Société Métallurgique Le Nickel-SLN devient la Société Le Nickel-SLN et Eramet-SLN devient en 1994 Eramet. En 2000, à la suite de négociations tant politiques que financières et industrielles, 30 % du capital de la SLN est cédé à la nouvelle Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI), une structure publique réunissant les provinces néo-calédoniennes. En 2007, les parts de cette STCPI dans la SLN montent à 34 %[2]. À partir du , la gouvernance de la SLN est transformée à la suite d'une réforme engagée par la direction du groupe Eramet à partir de 2007 et entérinée par le conseil d'administration de la société en : si jusqu'alors le président-directeur général (P-DG) de la SLN était celui du groupe Eramet (Patrick Buffet depuis 2007), l'entreprise dispose désormais à sa tête d'un président du conseil d'administration non exécutif (Pierre Alla, jusque-là directeur général délégué de la SLN depuis 2006 ce qui en faisait déjà l'exécutif effectif depuis Nouméa) et d'un directeur général (DG, Pierre Gugliermina, qui était auparavant le directeur général adjoint de la société Le Nickel depuis 2010)[8]. La SLN en 2013 représente 2 200 emplois directs et plus de 8 000 emplois indirects et induits sur l'ensemble du Pays, contribuant ainsi à un rééquilibrage Nord/Sud et Est/Ouest sur l'île principale de la Nouvelle-Calédonie, du fait de l'éclatement des activités minières et métallurgiques de la SLN.
Au début du XXIe siècle, avec l’appauvrissement des gisements, l'enrichissement des minerais latéritiques devient essentiel à la rentabilité de la société. Mais « tous les gisements latéritiques sont différents. Pour cette raison, tous les minerais doivent être minutieusement testés pour déterminer jusqu'où ils peuvent être enrichis. Le plus énergique avocat de l'enrichissement est la société calédonienne Le Nickel - et ils sont assez secrets sur leur procédés d'enrichissement »[9].
La situation de l'usine en 2024 se détériore face aux mauvais rendements, à une énergie coûteuse et à une forte concurrence étrangère qui ont fait plonger dans le rouge les trois usines de raffinage de l’archipel dont SLN (son endettement atteint 493 millions d’euros, et son actionnaire majoritaire, Eramet, a confirmé qu’il n’injecterait pas plus d’argent dans sa filiale), où près de 25 % des emplois dépendent de la mine et de la métallurgie[10].
Le minerai extrait par la SLN se fait dans des mines à ciel ouvert, peut parfois subir certaines premières transformations simples sur site (notamment le tri mécanique et granulométrique qui permet d'augmenter la teneur en nickel) en éliminant les grains stériles et est essentiellement destiné à l'usine métallurgique de Doniambo (production de mattes et de ferronickel). Seuls des minerais non valorisables à Doniambo, d'une teneur inférieure à 1,6 % sont exportés, essentiellement vers le Japon (Nippon Steel, où se trouvent les partenaires traditionnels de la SLN. Sur ses 2 200 salariés estimés en 2013 par la SLN, 1 000 (45,45 %) travaillaient sur mine, 97 % sont Calédoniens.
La SLN exploite directement en 2013 cinq sites miniers, plus ou moins anciens :
Par ailleurs, la SLN sous-traite également plusieurs petits gisements épars comme les mines d'Opoué à La Tontouta (commune de Païta, côte Ouest, Province Sud) et de l'Étoile du Nord à Kaala-Gomen (côte Ouest, Province Nord) à la Société minière Georges Montagnat.
L'usine de Doniambo a été fondée en 1912 par la Société des hauts fourneaux de Nouméa, qui a fusionné avec la SLN en 1931[2]. Il s'agissait, jusqu'en 2009 et la mise en service de l'usine du Sud puis en 2013 de celle du Nord, de la seule unité de production métallurgique en Nouvelle-Calédonie. D'après la SLN en 2013, elle employait 900 des 2 200 salariés de l'entreprise (soit 40,91 % des effectifs). Implantée sur des remblais au fond de la grande rade de Nouméa, elle marque l'entrée de la principale zone industrielle de Nouvelle-Calédonie, celle de Ducos, qui s'est essentiellement développée durant le « Boom du Nickel » des années 1960 et 1970 puis celui des années 2000. Le siège social de la SLN est également implanté sur le site de Doniambo. Elle a produit 57 400 tonnes de minerai transformé (ferronickel et mattes) en 2013[18] et fait l'objet depuis 2003 d'une politique de modernisation de son équipement et de recherche de compétitivité afin de faire face à la concurrence émergentes, notamment des producteurs de fonte brute de nickel (fonte à faible teneur en nickel et à bas prix). Elle a connu un pic à 62 383 t en 2006[19].
Depuis les années 2000, la SLN est engagé dans un vaste plan d'amélioration et de modernisation de ses installations (deux de ses fours de fusion sont les plus puissants du monde) et de limitation de ses impacts environnementaux. La pression des associations et des institutions ainsi que la réglementation en matière de rejets atmosphériques vont dans ce sens.
En 2012, les actionnaires de la SLN ont lancé le plus ambitieux programme d'investissement d'un seul tenant de son histoire : celui du remplacement de sa centrale thermique afin d'accompagner les 40 prochaines années du site industriel de Doniambo. Le choix du combustible, le charbon, a fait l'objet de vifs débats, clos en septembre 2013 lorsqu'une mission d'experts indépendants, nommés par trois ministères sur le plan national, à la demande des députés calédoniens, ont conclu que le choix de l'industriel était le plus adapté et le moins impactant sur le plan environnemental[20]. La technologie choisie, celle du charbon pulvérisé, devrait permettre, précise la SLN, de valoriser les cendres produites en coproduits (matériaux de construction). Le projet est suspendu fin 2015[21].
Le site industriel de Doniambo se visite chaque dernier jeudi du mois.
Fin 2015[22],[23], à cause de la crise du nickel, il apparaît que les liens entre Eramet et la SLN vont s'affaiblir, et les mattes de nickel cesser d'approvisionner l'usine de Le Havre-Sandouville "au plus tard en 2017".
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