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Cet article présente les sites mégalithiques de la Vienne, en France.
La Pierre Soupèze d'Archiny et celle de Marigny-Brizay sont toutes deux mentionnées dans des textes médiévaux. Au XVIe siècle, la Pierre-Levée de Poitiers est mentionnée dans plusieurs ouvrages et Rabelais en attribue la création à Pantagruel.
Au XVIIIe siècle, plusieurs monuments figurent sur les cartes de Cassini ou font l'objet de mentions dans les travaux du comte de Caylus, qui y reconnaît des tombeaux dont l'édification est très antérieure à l'époque romaine[1]. Les premières fouilles connues sont celles des bénédictins Dom Fonteneau et Dom Mazet de cinq à six sépultures aux environs d'Aslonnes et de Château-Larcher. Dom Mazet sera plus tard l'auteur du premier inventaire des mégalithes de la Vienne, dans lesquels il reconnaît des tombeaux, mais sans savoir à quelle période les attribuer ; il note aussi l'association des dolmens et des tumulus.
Avec la création de la Société des antiquaires de l'Ouest en 1834, les fouilles se multiplient très rapidement, au point que dès 1835, l'avocat général Nicias Gaillard s'inquiète des destructions de monuments consécutives à leur fouille. Les premières mesures de conservation apparaissent dès 1842 (Pierre-levée de Poitiers) et 1845 (dolmen des Frozes)[2]. Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les fouilles de monuments se multiplient, notamment avec Alphonse Le Touzé de Longuemar (dolmens de Gouex, d'Arlait, Saint-Martin-l'Ars) qui rédige en parallèle des inventaires et introduit des méthodes de recherche nouvelles. Amédée Brouillet s'intéresse aux techniques d'édification des monuments[3].
Au XXe siècle, avec la création du CNRS, les méthodes de fouille évoluent et les études anthropologiques (Étienne Patte) progressent considérablement. La typologie des mégalithes du département bénéficie des travaux de Glynn Daniel et de Michel Gruet. En 1980, la synthèse de Roger Joussaume intègre les monuments du département dans l'évolution des cultures régionales[4].
La plus forte concentration de monuments se trouve dans le quart sud-ouest du département entre la Charente et le Miosson. On peut la diviser en trois groupes : un premier ensemble de monuments ruinés sur la rive nord de la Charente, un second groupe de monuments à couloir sur la rive droite de la Clouère et un troisième sur la rive droite du Clain. Le Clain dessine une frontière très nette. Au nord du département, le groupe des mégalithes du Loudunais prolonge les aires d'expansion des mégalithes du sud du Maine-et-Loire et du nord des Deux-Sèvres où les dolmens de type angevin prédominent. Dans l'est, entre les vallées de la Vienne et de la Creuse, les monuments sont assez dispersés et de petite taille, sans homogénéité[5].
Quelques monuments occupent des positions dominant le paysage (dolmen des Pelyvert, Saint-Drémont) mais beaucoup d'autres ont été érigés dans des situations topographiques moins spectaculaires, en rebords de plateaux, à proximité d'une source ou d'un cours d'eau, voire sans spécificité, en plaine ou sur un plateau. L'adéquation entre la topologie et la fréquence des monuments n'est pas démontrée[6].
Les monuments ont été construits en prélevant des matériaux sur place, on n'observe pas de transport important. En raison de la rareté des sols cristallins, limités au sud-est du département, le granite n'a été utilisé que dans quelques monuments encore existants (dolmen de Marchain, dolmen du Moulin de Vareilles) ou disparus (dolmen de la Retandière, dolmen de Génevrie). Au nord du département, la roche locale la plus abondante, le tuffeau, étant trop fragile pour la construction, les bâtisseurs lui ont privilégié les brèches, les meulières mais surtout le grès qui permet d'obtenir les grandes dalles nécessaires aux dolmens de type angevin. Dans le sud du département, ils ont utilisé les calcaires locaux (bathoniens, bajociens) et les brèches siliceuses[7].
Les dolmens à couloir (chambre ronde ou polygonale) ne sont pas représentés dans le département et les dolmens à couloir à chambre quadrangulaire, dits dolmens angoumoisins, se limitent à quelques exemplaires principalement dans le sud du département (dolmen A de Villaigue, dolmen de Beaumont, dolmen de Laverré, dolmen II de Busserais). Les dolmens angevins sont très bien représentés dans le nord-ouest du département avec des monuments spectaculaires encore visibles (Pierre Folle des Ormeaux, dolmen de Vaon) ou ruinés (Roche-Vernaize, dolmen I des Fontaines-de-sion, dolmen d'Aillé, Pierre-levée de Massigny). Les deux monuments (dolmen I de Briande, dolmen IV de Chantebrault) classés comme allées couvertes ne sont pas très typiques, il pourrait s'agir d'adaptations locales[8].
Le département comporte plusieurs nécropoles regroupant un grand nombre de sépultures en coffre (Thorus, Maupas, Chantebrault, Liaugues) ou correspondant à un regroupement de deux à trois monuments[8].
Les menhirs sont peu fréquents (douze encore visibles, dix-sept disparus). Il s'agit toujours d'un bloc brut en roche locale aux dimensions réduites, seuls deux menhirs atteignent ou dépassent 4 m de hauteur (Pierre-Levée-de-Courçu, Pierrefitte). Plusieurs édifices recensés comme menhirs ne sont peut-être que des stèles plus tardives. L'authenticité du cromlech de la Jument Guignard ou des alignements autrefois signalés et désormais disparus n'est pas avérée[9].
On ne recense que quatre polissoirs encore existant et trois disparus auxquels il faut ajouter les polissoirs incorporés à un mégalithe à part entière (Pierre Folle des Ormeaux, le Pontreau à Arçay, menhir de Souhé). Ils sont presque tous en grès ou en calcaire, issus d'affleurement locaux[9].
Les représentations artistiques sont très rares. Seuls les dolmens angoumoisins comportent des figurations de haches, de crosses et de crochets et l'unique sculpture connue est un faux-relief représentant une hache sur la table de couverture de la Pierre levée de Poitiers[10].
L'essentiel des légendes associées aux mégalithes se rapportent à des saints locaux (Saint Martin, Sainte Radegonde), au diable, aux farfadets, à l'époque médiévale. Les légendes de Pierres Qui Virent sont nombreuses[11].
Arnault-Poirier dresse en 1837 un premier inventaire des mégalithes du Loudunais[2]. La première liste de Longuemar publiée en 1862 et actualisée en 1865 va demeurer longtemps une référence[3]. Elle recense quatre-vingt-sept monuments, dont trente-trois disparus[12]. Dans l'inventaire général de 1880, Legeay recense quatre-vingt-sept dolmens, dix-huit menhirs, un alignement et deux cromlechs[13]. Le recensement d'Adrien de Mortillet de 1901 compte cent-un dolmens et dix-neuf menhirs[14] et Joseph Déchelette mentionne 129 dolmens, en 1908[15]. Le dernier recensement connu à la fin du XXe siècle comptabilise soixante-six sépultures encore existantes et soixante-dix monuments disparus, sept tumulus existant et quatorze disparus[16].
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