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acteur, cinéaste et diplomate bahaméen-américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Sidney Poitier est un acteur, réalisateur et diplomate américano-bahaméen, né le à Miami et mort le à Los Angeles. En 1964, il devient le premier acteur noir et le premier Bahaméen à remporter l'Oscar du meilleur acteur[1]. Il a reçu deux Golden Globes, un BAFTA, et un Grammy Award ainsi que des nominations pour deux Emmy Awards et un Tony Award. En 1999, il est classé « 22e acteur de légende » par l'American Film Institute dans sa liste AFI's 100 Years... 100 Stars[2],[3]. Il était l'une des dernières stars survivantes de l'âge d'or d'Hollywood[4],[5],[6].
Nom de naissance | Sidney Poitier |
---|---|
Naissance |
Miami (Floride, États-Unis) |
Nationalité |
Américaine Bahaméenne |
Décès |
(à 94 ans) Los Angeles (Californie, États-Unis) |
Profession |
Acteur Réalisateur |
Films notables |
La Chaîne Un raisin au soleil Le Lys des champs Dans la chaleur de la nuit Devine qui vient dîner... |
La famille de Poitier vit aux Bahamas, alors encore colonie de la Couronne, mais il nait à Miami en Floride, alors que ses parents sont en voyage, ce qui lui accorde automatiquement la citoyenneté américaine. Il grandit aux Bahamas, mais déménage à Miami à 15 ans, puis à New York à 16 ans. Il rejoint l'American Negro Theatre (en), décrochant le rôle révolutionnaire d'un étudiant rebelle mais talentueux dans le film Graine de violence (1955). Il devient célèbre grâce à ses rôles principaux dans des films tels que La Chaîne (1958) grâce auquel il entre dans l'histoire en devenant le premier Afro-Américain à recevoir une nomination à l'Oscar du meilleur acteur. De plus, il remporte l'Ours d'argent du meilleur acteur pour son rôle. En 1964, il remporte l'Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur[7] pour Le Lys des champs (1963)[8],[9].
Poitier a innové en jouant de grands rôles masculins afro-américains dans des films tels que Porgy and Bess (1959), Un raisin au soleil (1961), et Un coin de ciel bleu (1965). Il joue dans trois films en 1967 qui traitent de questions de race et de relations inter-raciales (en) : Les Anges aux poings serrés, Devine qui vient dîner..., et Dans la chaleur de la nuit, ce dernier lui valant des nominations aux Golden Globes et aux BAFTA. L'année suivante, lors d'un sondage, il est élu première star du box-office américain[10]. Il fait ses débuts comme réalisateur avec Buck et son complice (1972), suivi par L'amour fleurit en décembre (en) (1973), Uptown Saturday Night (en) (1974), et Faut s'faire la malle (1980). Il joue ensuite dans Randonnée pour un tueur (1988) et Les Experts (1992).
Poitier est fait chevalier-commandeur de l'ordre de l'Empire britannique par la reine Élisabeth II en 1974[11],[12]. Il a reçu de nombreux honneurs, dont le Cecil B. DeMille Award en 1982, le Kennedy Center Honor en 1995, le Screen Actors Guild Life Achievement Award en 1999, et l'Oscar d'honneur en 2002[13]. En 2009, il est décoré de la médaille présidentielle de la Liberté par le président Barack Obama[14]. En 2016, il reçoit le BAFTA Fellowship pour l'ensemble de ses contributions exceptionnelles dans le domaine du cinéma[12]. De 1997 à 2007, il est ambassadeur des Bahamas au Japon[15].
Le patronyme de Poitier, d'origine française, fut introduit en Angleterre au XIe siècle durant la conquête normande. Au début des années 1800, un descendant de cette lignée, Charles Leonard Poitier, s'installe comme planteur sur l'île Cat, aux Bahamas. À son décès en 1834, son épouse hérite de 86 esclaves (39 hommes et 47 femmes), qui portent tous, comme le voulait la coutume, le patronyme de leur maître. Parmi eux se trouve l'un des ancêtres de Sidney Poitier[16].
Fils de Reginald James Poitier, un planteur de tomates[17] et d'Evelyn Outten, Sidney Poitier naît lors d'un voyage de sa mère à Miami[18] en Floride[19], dans le quartier de Coconut Grove.
Citoyen américain de ce fait, il grandit aux Bahamas dans le village de ses parents, sur l'île Cat. Afin de prévenir une tendance croissante à la délinquance, son père l'envoie à 15 ans rejoindre son frère à Miami[20]. Alors qu'il avait été élevé dans une société à majorité d'origine africaine, il y est confronté au racisme qui divise le pays. « Je vivais dans un pays où je ne pouvais pas avoir de travail, sauf ceux mis à part pour ma couleur ou ma caste »[21],[20].
À 16 ans, Sidney Poitier quitte le sud pour s'installer à New York où il exerce différents métiers pour subvenir à ses besoins. Après un bref passage dans l'armée comme employé dans un hôpital pour vétérans, il auditionne pour la troupe de l'American Negro Theater (en) fondée à Harlem par le dramaturge Abram Hill (en) et l'acteur Frederick O'Neal. Recalé une première fois, il travaille durant six mois pour perdre son accent et parfaire sa technique et parvient à l'intégrer. Il est repéré par un directeur de casting durant une répétition et décroche un petit rôle dans une production de Lysistrata à Broadway, s'attirant de bonnes critiques[20].
À la fin de l'année 1949, il se voit offrir un rôle dans La porte s'ouvre (No Way Out) de Joseph L. Mankiewicz[20].
Nommé pour l'Oscar du meilleur acteur en 1958 pour le film La Chaîne (The Defiant Ones), il remporte cette récompense en 1964 pour Le Lys des champs[22]. Il devient ainsi le premier acteur noir à remporter ce prix[23].
Sidney Poitier a joué au cours de sa carrière dans une cinquantaine de films et en a réalisé une dizaine.
Sidney Poitier meurt le dans sa résidence de Beverly Hills à Los Angeles à l'âge de 94 ans[24],[25],[26], des suites d'une crise cardiaque[27]. Il est inhumé au Western Cemetery de Nassau, aux Bahamas[28].
Après un mariage avec la danseuse Juanita Hardy de 1950 à 1965, avec qui il a eu quatre filles, Sidney Poitier épouse l'actrice Joanna Shimkus le . De cette union naissent deux filles, Anika Poitier et l'actrice Sydney Tamiia Poitier.
Sidney Poitier a milité pour le mouvement américain des droits civiques[29],[30].
En , il est nommé ambassadeur des Bahamas au Japon. Il est également ambassadeur des Bahamas auprès de l'UNESCO[31].
En 1974, Sidney Poitier est fait chevalier-commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (KBE)[32], ce qui lui confère le titre et le prédicat de « Sir » (les Bahamas, membre du Commonwealth, étaient encore une colonie britannique quelques mois auparavant).
Le , il est fait docteur honoris causa en beaux-arts de l'université de Miami[33]
En 2006, en déplacement au Festival de Cannes, il est promu commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres[34].
En , il fait partie des seize personnalités à recevoir des mains du président des États-Unis Barack Obama la médaille présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile américaine[35].
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