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film américain de Martin Ritt sorti en 1961 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Paris Blues est un film américain réalisé par Martin Ritt, sorti en 1961.
Titre original | Paris Blues |
---|---|
Réalisation | Martin Ritt |
Scénario |
Walter Bernstein Irene Kamp Jack Sher Lulla Rosenfeld |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Diane Productions Jason Films Monica Corp. Monmouth Pennebaker Productions |
Pays de production | États-Unis |
Genre |
Film musical Comédie dramatique |
Durée | 98 min |
Sortie | 1961 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
À Paris, Ram Bowen, un tromboniste américain qui ne vit que pour le jazz, rencontre en allant accueillir à la gare Saint-Lazare le célèbre trompettiste Wild Man Moore, deux compatriotes; Lilian et son amie noire Connie, venues visiter la capitale durant quelques jours. En se rendant au Club 33, la boîte de jazz où joue Ram, les Américaines font la connaissance du saxophoniste noir Eddie Cook qui semble s'être établi à Paris pour fuir le racisme ambiant aux États-Unis. Les idylles respectives de Ram et Eddie avec Lilian et Connie vont remettre en question la vie artistique des deux musiciens, notamment celle de Ram qui, en pleine création, a obtenu un rendez-vous décisif avec un éditeur musical notable auquel il a envoyé sa composition Paris Blues. La déception de Ram, après son entrevue avec l'éditeur qui lui conseille de se perfectionner, et le grand amour qu'Eddie éprouve pour Connie, vont les convaincre de suivre les deux jeunes femmes aux États-Unis. Mais au moment de partir, Ram décide que c'est à Paris qu'il trouvera sa voie tandis qu'Eddie ajourne son départ, promettant à Connie de la rejoindre plus tard.
Dans le roman d’Harold Flender dont le film s’inspire, il n’est question que de la relation d’un musicien noir avec une institutrice noire en visite à Paris. Les producteurs demandèrent qu’on ajoute au scénario l’histoire d’un couple blanc. Selon TCM, bien que cela n’ait jamais été confirmé, la première intention de la production aurait été de mettre en scène une aventure amoureuse entre un homme noir et une femme blanche (ou vice versa), comme une partie du public s'est d'ailleurs exprimé dans ce sens à la sortie du film, disant que l'œuvre aurait ainsi été plus forte et l’histoire d’amour plus intéressante[2],[3].
Film nostalgique et représentatif du mouvement de la première avant-garde cinématographique dite aussi « impressionniste » qui, à l’orée des années 1960, évoque un Paris mythique en noir et blanc de parti-pris : Saint-Germain-des-Prés, ses existentialistes (Marie Séoul, patronne du club, rappelle Juliette Gréco et Le Tabou), sa vie de bohème (Ram Bowen) ou marginale (le guitariste drogué Michel Duvigne). Point de carte postale de Paris vue par un Américain, l’action se déroule par un froid automne, raison de plus pour s’attarder dans la cave où le jazz coule à flots et profiter de son ambiance chaleureuse et endiablée : on pense à Boris Vian avec sa « trompinette », à Miles Davis ou à Sidney Bechet. Les protagonistes célèbrent « l’âme de Paris » : Eddie dit à Connie que ce qui compte « ce n’est pas ce que l’on voit de la ville, mais son atmosphère » ou Lillian qui, en ouvrant la fenêtre en face des toits, déclare à Ram que « Paris ressemble exactement aux peintures qu’elle en a vues ». Si l’on identifie Notre-Dame de Paris, le temps d’une nuit glaciale, ou les Champs-Élysées, battus par les vents, il faut avoir été « impressionné » par Paris pour reconnaître ses Halles d’autrefois : livraison d’un cageot de victuailles ou Eddie et Connie aux prises avec les fils de gruyère de la traditionnelle gratinée à l’oignon dégustée dans un troquet au milieu de la nuit... L’épilogue est éloquent : à la gare Saint-Lazare, les afficheurs recouvrent l’immense image du musicien Wild Man Moore par une publicité pour les publications Larousse car, derrière cette anthologie figée de noms illustres, artistes ou intellectuels, se cachent des êtres humains qui ont souffert et aimé, et que Paris a aimé, et qui ont fait sa légende...
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