Rue de la Fonderie
rue de Toulouse, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La rue de la Fonderie (en occitan : carrièra de la Fondariá) est une voie de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle traverse le quartier des Carmes, dans le secteur 1 - Centre.
Vue de la rue de la Fonderie depuis le carrefour de la rue Pierre-Brunière. | |
Situation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 35′ 42″ nord, 1° 26′ 36″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Haute-Garonne |
Métropole | Toulouse Métropole |
Ville | Toulouse |
Secteur(s) | 1 - Centre |
Quartier(s) | Carmes |
Début | no 12 place du Parlement |
Fin | no 1 rue de la Dalbade et no 2 rue Pierre-Brunière |
Morphologie | |
Type | Rue |
Longueur | 147 m |
Largeur | 8 m |
Transports | |
Modèle vide Métro | (à proximité) |
Tramway | (à proximité) |
Bus | Ville L466 (à proximité) |
Odonymie | |
Anciens noms | Rue des Toulousains (XIIIe – XVIIIe siècle) Rue des Minorettes ou Sainte-Claire (XIVe – XVe siècle) |
Nom actuel | 25 avril 1794 |
Nom occitan | Carrièra de la Fondariá |
Histoire et patrimoine | |
Protection | Site inscrit (1944, quartier parlementaire de la Dalbade) Site patrimonial remarquable (1986) |
Notice | |
Archives | 315552857634 |
Chalande | 21 |
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La rue de la Fonderie est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse. Elle naît au nord de la place du Parlement. Elle reçoit, à gauche, la rue des Moulins, presque au niveau de la petite place qu'elle forme avec la rue de la Hache et la rue de l'Homme-Armé. Elle donne ensuite naissance à la rue des Poutiroux, qui prolonge à l'est l'ancienne ruelle des Nonnains-Sainte-Claire (entre les actuels no 23 et 25), aujourd'hui fermée. La rue de la Fonderie se termine finalement au croisement de la rue Pierre-Brunière (no 2) et de la rue de la Dalbade (no 1). Elle est prolongée au nord par cette dernière jusque devant l'église de la Dalbade, puis par la rue des Couteliers jusqu'à la place du Pont-Neuf et la rue de Metz, puis par la rue Peyrolières et la rue Léon-Gambetta jusqu'à la place du Capitole.
La chaussée ne compte qu'une seule voie de circulation automobile en sens unique, de la rue de la Dalbade vers la place du Parlement. Elle est définie comme une zone de rencontre et la vitesse y est limitée à 20 km/h. Il n'existe pas de bande, ni de piste cyclable, quoiqu'elle soit à double-sens cyclable.
La rue de la Fonderie rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
La rue de la Fonderie est parcourue et desservie directement par la navette Ville. Elle se trouve à proximité des stations Carmes et Palais-de-Justice de la ligne de métro . Près de cette dernière, le long des allées Paul-Feuga, se trouve également le terminus des lignes de tramway . Elle se trouve également à proximité de la ligne du Linéo L4 du Linéo.
La station de vélos en libre-service VélôToulouse la plus proche se trouve place du Salin : la station no 48 (18 place du Salin).
La rue tire son nom de la fonderie de canons de la ville, installée dans la rue pendant la Révolution française, en 1794. C'est le peintre Vergnes, chargé par la municipalité révolutionnaire de Toulouse de renommer les rues de la ville, qui lui attribua ce nom[1].
Au Moyen Âge, au XIVe siècle, la rue porte simplement le nom de rue Toulousaine ou rue des Toulousains, d'une famille importante qui y avait vécu[2]. On trouve, à partir du XVe siècle, le nom de rue des Minorettes, rue Sainte-Claire ou encore rue des Nonnains-de-Sainte-Claire, qui renvoient à un couvent de sœurs franciscaines clarisses installé dans la rue dans la deuxième moitié du XIVe siècle. En 1794, pendant la Révolution française, la création d'une fonderie de canons dans les bâtiments de l'ancien couvent de franciscaines, et la volonté de supprimer les noms de rues qui rappellent des éléments religieux amènent au changement du nom de la rue[3]. Avec la rue de l'Écharpe, la rue de la Fonderie est d'ailleurs la seule des rues de Toulouse qui conserve le nom qui lui a été donné à cette date[1].
Au Moyen Âge, la rue de la Fonderie appartient au capitoulat de la Dalbade. C'est une des rues les plus importantes de la ville : parallèle à la Grand-rue (actuelle rue Pharaon), la rue des Toulousains naît dans le prolongement de la rue de l'Inquisition (partie ouest de l'actuelle place du Parlement) et de la porte du Château, la grande porte sud de la ville (emplacement de l'actuel no 1 place du Parlement). La proximité de cette porte explique en partie la présence de plusieurs auberges et hôtelleries qui reçoivent les marchands et voyageurs, telle l'hôtellerie de Saint-Christophe (actuel no 22) entre le XIVe siècle et le XVIe siècle, l'auberge du Cerf-Volant (actuel no 28) qui disparait peu avant 1478, et l'auberge à l'enseigne du Soleil (actuel no 32) au XVIe siècle[4].
La rue de la Fonderie suit le cours de la Garonnette – le petit bras de la Garonne – qui fournit l'eau à la population de la rue et vers laquelle descendent plusieurs ruelles, comme la ruelle des Nonnains-Sainte-Claire (entre les actuels no 23 et 25). Mais, au XIIe siècle, l'essentiel de l'activité marchande se concentre autour des boucheries de la ville, les « bancs de la Salvetat », qui ouvrent sur la place du Salin et sur la rue de la Fonderie (actuel no 6). La rue attire les marchands, tels Guillaume Dupont, qui se fait bâtir une maison à l'angle de la rue et de la place du Bocail (actuelle place du Salin)[5].
Au milieu du XIVe siècle s'installe un couvent de religieuses clarisses (actuel no 31), rattachées aux franciscains ou frères « mineurs », d'où le nom de « minorettes » qui leur est parfois donné (menoretas en occitan)[6]. Elles occupaient depuis 1246 un monastère hors des remparts de la ville, dans le faubourg Villeneuve (emplacement de l'actuelle place Wilson), qui avait dû être abandonné à cause des incursions des Anglais pendant la guerre de Cent Ans. En 1352, elles sont autorisées à établir leur couvent en ville et s'installent sur une emprise relativement étroite, depuis la chapelle jusqu'à la ruelle des Minorettes (aujourd'hui fermée par une porte, actuel no 1 rue de la Dalbade). L'entrée du couvent de Sainte-Claire du Salin, relativement austère, se trouve en revanche sur le côté, dans la ruelle Sainte-Claire (actuelle impasse fermée entre le no 23 et le no 25). L'espace occupé alors par le monastère porte le nom de coin de Sainte-Claire[7],[8]. Elles ont d'ailleurs leur four public, appelé le four des Minorettes[9].
À partir du XVe siècle, la proximité du Parlement attire des hommes de loi, des procureurs, des huissiers et des avocats. Quelques capitouls s'installent également dans la rue, mais ils sont encore peu nombreux[5]. Le grand incendie du détruit une grande partie du quartier de la Dalbade[10]. Progressivement, avec la multiplication des interdictions capitulaires de construire en bois, les maisons en corondage cèdent progressivement la place aux demeures en brique. Le quartier de la Dalbade connaît d'ailleurs, à la même époque, une évolution de sa population. L'aristocratie toulousaine, et particulièrement les élites parlementaires, fait construire de nombreux hôtels particuliers des deux côtés de la rue. Parmi ces demeures se signalent l'hôtel construit au XVIe siècle pour Gilles de Tiffaut (actuel no 18), procureur garde-sacs au Parlement et capitoul en 1534-1535[11], et, au siècle suivant, l'hôtel Margastaud (actuel no 15), construit vers 1681 dans le goût classique pour Vincent de Margastaud, avocat à la cour du Parlement et capitoul de la ville à trois reprises en 1681-1682, 1698-1699 et 1714-1715[12].
En 1658, le couvent des clarisses est presque entièrement reconstruit.
Pendant la Révolution française, les congrégations religieuses sont supprimées et le couvent des clarisses est fermé – il ne compte alors plus que trente-trois religieuses[6]. Les bâtiments deviennent biens nationaux. En 1793, ils sont dévolus à la fonderie de canons, qui était installée depuis le XVIe siècle dans la rue des Cordeliers (actuelle rue Antoine-Deville), face au couvent des Cordeliers[13],[14]. La guerre que mènent les armées de la République contre les États européens coalisés – et particulièrement l'Espagne – exige le développement des moyens militaires à Toulouse qui devient une véritable place forte[13] : la ville comprend alors un arsenal, avec un atelier de fabrication, des dépôts d'armes et un magasin à poudre dans l'ancien couvent des Chartreux (actuel no 21 rue Valade), une école d'Artillerie dans l'ancien couvent des Capucins (emplacement de l'actuel no 2 rue du Doyen-Gabriel-Marty) et une salle d'armes dans l'église Saint-Pierre-des-Cuisines (actuel no 12 rue de la Boule)[15], mais aussi un atelier de fabrication d'armes, fondé par le serrurier Joseph Bosc dans l'ancien couvent de la Trinité (actuels no 8-8 bis rue de la Trinité)[16], une poudrerie sur l'île du Ramier du Moulin du Château[17] et enfin un polygone d'artillerie pour l'entraînement du tir des canons (emplacement de l'ancienne Cartoucherie, actuels no 155-205 avenue de Grande-Bretagne)[18],[19].
En 1816, la fonderie de canons de Toulouse est agrandie. Elle bénéficie d'ailleurs de la réorganisation napoléonienne qui ne conserve que les seules fonderies de Douai, Strasbourg et Toulouse. Grâce à l'utilisation de nouveaux procédés et d'une forerie horizontale dessinée par Jean Abadie, la fonderie toulousaine devient même la première du pays[13],[20].
Au XIXe siècle, des travaux sont engagés afin d'élargir la rue, qui garde cependant sa physionomie générale.
En 1866, les trois fonderies de canons de Douai, Strasbourg et Toulouse sont supprimées, au profit de l'arsenal de Bourges, dont les procédés sont plus modernes. À Toulouse, les bâtiments trouvent rapidement une nouvelle destination : en effet, des établissements privés d'enseignement supérieur, autorisés depuis la loi du , sont fondés à Paris, Angers, Lille et Lyon. À l'initiative de l'archevêque de Toulouse, Florian Desprez, les évêques de treize diocèses du sud-ouest de la France[N 1] décident de soutenir la création d'une université catholique à Toulouse. Grâce à une souscription, l'Université catholique de Toulouse ouvre le dans l'ancienne fonderie. L'université, devenue Institut catholique en 1880, dispense des cours de droit, de lettres et de théologie[21],[22]. En 1877, des travaux sont effectués par l'architecte Henri Bach pour la restauration de la chapelle de l'ancien couvent des clarisses (actuel no 31) et pour l'aménagement des salles de classe. D'ailleurs, l'Institut catholique s'agrandit par l'achat des immeubles voisins (ancien no 25 en 1890 et ancien no 29 en 1895).
Durant l'entre-deux-guerres, l'Institut catholique connaît une phase d'agrandissement et de réorganisation. En 1933, l'architecte Pierre Fort réunit les bâtiments disparates de l'Institut en une seule construction.
Au XXe siècle, la rue de la Fonderie reste une rue calme qui conserve un caractère aristocratique. On ne trouve que peu de commerces et quelques cafés, particulièrement du côté de la place du Parlement, comme le café Émile (actuel no 5)[23].
Le , l'effondrement partiel d'un immeuble ancien oblige l'évacuation du quartier et la fermeture d'une partie de la ligne B du métro[24],[25].
Classé MH (1963, partie du rempart gallo-romain) et Inscrit MH (1996, fresque de la salle des Évêques et vestiges de la fonderie de canons situés dans le bâtiment ouest ainsi que dans les ailes en retour)[26]
L'Institut catholique occupe un vaste ensemble immobilier qui comprend plusieurs bâtiments, construits, remaniés et rassemblés à des périodes différentes, entre la rue de la Fonderie et l'avenue de la Garonnette. En 1352, les sœurs clarisses s'établissent : le couvent Sainte-Claire du Salin, construit dans la deuxième moitié du XIVe siècle, connait rapidement un grand succès auprès des élites locales et la communauté connait un fort développement. En 1658, le couvent est presque entièrement reconstruit. En 1793, après la dispersion des communautés religieuses, les bâtiments sont dévolus à une fonderie de canons et adaptés à leurs nouvelles fonctions. Progressivement, des parcelles contiguës sont acquises pour agrandir peu à peu la fonderie (actuels no 27 et 31). En 1866, son activité est pourtant supprimée et, en 1879, les bâtiments sont acquis par l'Institut catholique, fondé deux ans plus tôt. Ils sont agrandis par des achats successifs en 1890 (ancien no 25) et en 1895 (ancien no 29). En 1933, l'architecte Pierre Fort réunit les différents bâtiments en une seule construction.
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