Rue Léon-Gambetta (Toulouse)
rue de Toulouse, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La rue Léon-Gambetta (en occitan : carrièra Leon Gambetta) est une voie publique de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France. Elle se situe au cœur du quartier Capitole, dans le secteur 1 - Centre.
La fin de la rue Léon-Gambetta au niveau de la place du Capitole. | |
Situation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 36′ 12″ nord, 1° 26′ 32″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Haute-Garonne |
Métropole | Toulouse Métropole |
Ville | Toulouse |
Secteur(s) | 1 - Centre |
Quartier(s) | Capitole |
Début | no 3 rue Malbec et no 54 rue Peyrolières |
Fin | no 7 place du Capitole |
Morphologie | |
Type | Rue |
Longueur | 255 m |
Largeur | 10 m |
Transports | |
Modèle vide Métro | : Capitole (à proximité) |
Bus | Ville |
Odonymie | |
Anciens noms | Rue des Argentiers (XIIIe – XVIIIe siècles) Rue Sainte-Catherine (XVe – XVIIIe siècles) Rue des Balances (XVIIIe siècle-1885) Rue Nationale (1794) |
Nom actuel | 15 juillet 1885 |
Nom occitan | Carrièra Leon Gambetta |
Histoire et patrimoine | |
Création | avant le XIIIe siècle |
Protection | Site patrimonial remarquable (1986) |
Notice | |
Archives | 315553052836 |
Chalande | 301 |
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La rue Léon-Gambetta est une voie publique située dans le centre-ville de Toulouse, longue de 255 mètres. Elle naît au carrefour des rues Peyrolières, Jean-Suau et Malbec, connu autrefois comme la place Peyrolières. Elle se termine en débouchant sur la place du Capitole. Elle est prolongée au sud par les rues Peyrolières, des Couteliers, de la Dalbade et de la Fonderie jusqu'à la place du Salin, et par la rue Jean-Suau jusqu'à la place et au port de la Daurade.
La chaussée compte une seule voie de circulation automobile à sens unique, depuis la place du Capitole vers le carrefour des rues Peyrolières, Jean-Suau et Malbec. Elle est définie comme une zone de rencontre et la vitesse y est limitée à 20 km/h. Il n'existe pas de piste, ni de bande cyclable, quoiqu'elle soit à double-sens cyclable.
Enfin, la rue Léon-Gambetta est parcourue par le sentier de grande randonnée 86 (GR 86), qui va de Toulouse à Bagnères-de-Luchon, et le sentier de grande randonnée 861 (GR 861), qui va de Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges. Ils sont prolongés, au nord, à la place du Capitole, où ils ont leur origine, et au sud, par la rue Jean-Suau.
La rue Léon-Gambetta rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
La rue Léon-Gambetta est parcourue et desservie directement par la navette Ville. Elle se trouve à proximité des stations Capitole et Esquirol de la ligne du métro. À cette dernière marquent également l'arrêt les bus des lignes 1444 et L4L7L9 du Linéo.
Les stations de vélos en libre-service VélôToulouse les plus proches se trouvent dans les rues voisines : la station no 4 (15 rue Sainte-Ursule) et la station no 11 (2 place de la Daurade).
Le nom de la rue rend hommage à Léon Gambetta[1], homme politique français républicain, membre du Gouvernement de la Défense nationale et personnalité politique majeure de la Troisième République, né à Cahors en 1838 et mort à Sèvres en 1882.
Au Moyen Âge, elle était connue comme la rue d'Argentières ou des Argentiers, qu'elle devait aux artisans qui avaient profession de batteur d'or et surtout d'orfèvre (argentièr en occitan) qui l'habitaient. Ils profitaient de la présence des nombreux orpailleurs qui travaillaient au port des Viviers (actuel port de la Daurade) et triaient les graviers et les sables aurifères de l'Ariège et de la Garonne. À partir de la fin du XVIIe siècle apparaît régulièrement le nom de rue des Balances, qu'elle doit à une auberge à l'enseigne des Balances (ancien no 45). En 1794, pendant la Révolution française, elle devint rue Nationale, mais retrouva ensuite le nom de rue des Balances jusqu'en 1885, date à laquelle elle prit le nom de Léon Gambetta, à la suite d'une délibération du conseil municipal dirigé par le républicain Joseph Sirven[2].
Au Moyen Âge, la rue est une des importantes artères commerçantes de la ville. Elle relie la Porterie, au niveau de l'actuelle place du Capitole, au quai de la Daurade, un des principaux ports de la ville. De nombreux orfèvres, batteurs d'or ou « argentiers » installent leur boutique, donnant leur nom à la rue d'Argentières ou des Argentiers. Ils avaient par exemple la responsabilité de fabriquer les fleurs qui récompensent depuis le XIVe siècle les vainqueurs du concours des Jeux floraux[3]. Ils profitent particulièrement du travail des orpailleurs (aurpalhaires en occitan), qui travaillent nombreux au port des Viviers (actuel port de la Daurade)[4]. Entre les rues Peyrolières, Jean-Suau et Joseph-Lakanal, la rue Gambetta s'élargit, formant une place triangulaire, désignée au Moyen Âge comme la place Peyrolières. Elle avait son propre pilori avec carcan de fer, un ormeau et un puits[3]. En 1382, le cardinal Pierre de Monteruc, ancien évêque de Pampelune, ouvre le collège Sainte-Catherine (ou collège de Pampelune). On y accueille 4 prêtres et 20 boursiers, étudiants à l'université de Toulouse[5].
Après les incendies du et du , extrêmement destructeurs dans le quartier de la rue Gambetta[6], les maisons à pans de bois cèdent progressivement la place aux bâtiments en brique. La tradition commerçante se poursuit, mais l'ampleur des destructions permet aux élites locales de réunir de vastes emprises foncières pour faire bâtir leurs hôtels particuliers[7]. Au début du XVIe siècle, le marchand et capitoul Jean de Bernuy fait construire un des plus beaux hôtels toulousains. En 1566, son fils vend l'hôtel pour qu'on y ouvre un collège tenu par les Jésuites chassés de Pamiers par les protestants[8].
Au début du XIXe siècle, la municipalité engage des travaux afin d'améliorer la circulation et le commerce dans les rues de la ville. En 1815, le plan de l'architecte Urbain Vitry prévoit d'élargir la vieille rue des Balances. La rue est élargie, par la destruction de plusieurs immeubles entre la place Royale (actuelle place du Capitole) et la rue des Gestes (actuels no 44 à 56). Des immeubles sont reconstruits dans le style néo-classique (actuel no 24). Pour d'autres, les propriétaires se contentent de reprendre les façades pour se mettre au goût du jour (actuels no 9, 15, 21 et 23). Mais les transformations les plus importantes interviennent au nord de la rue, avec l'aménagement de la place du Capitole. Entre 1809 et 1812, de nouveaux immeubles sont élevés sur le côté sud de la place, sur les plans de l'architecte Jacques-Pascal Virebent[9]. Ainsi, le vieux collège de Pampelune est détruit en 1811[10]. Le côté ouest de la place, élevé entre 1850 et 1852 sur les plans de l'architecte Jean Bonnal, entraîne une modification du tracé de la rue des Balances et la démolition de plusieurs immeubles (anciens no 45 et 47, actuels no 8-9 place du Capitole)[11].
La rue connaît une activité croissante, liée à la proximité de la place du Capitole, devenue le cœur de la cité au XIXe siècle, et au passage des voyageurs. Au milieu du XIXe siècle, on trouve des départs de diligences sur cette place, mais aussi dans les rues voisines, et particulièrement dans la rue des Balances, comme dans la cour de l'hôtel de Maleprade (actuel no 43). Malgré le développement du chemin de fer et l'ouverture de la gare Matabiau en 1856, l'activité des diligences se poursuit jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale[12]. La rue est également traversée, dès 1863, par les services de transport en commun de la Compagnie des omnibus toulousains d'Eugène, puis de Firmin Pons, et particulièrement par une des premières lignes d'omnibus à impériale de la ville, qui relie la place du Capitole à la place Saint-Cyprien. Elle est remplacée, à partir de 1888 et jusqu'en 1907, par un tramway hippomobile Ripert, qui va de la place du Capitole à la place de la Croix-de-Pierre.
Cette activité favorise le développement des hôtels. Le plus ancien est l'hôtel des Princes, ouvert en 1807 dans la rue des Balances par un certain Bourrel[13]. Au milieu du siècle, on trouve également l'hôtel de Paris, devenu le Grand hôtel de Paris (ancien no 66, actuel no 7 place du Capitole)[14], mais aussi l'hôtel Domergue (actuel no 33)[15].
La rue conserve cependant un caractère populaire. Elle attire d'abord une foule de lycéens, qui se pressent au lycée de garçons, à l'emplacement de l'ancien collège royal. L'entrée principale se fait toujours par la rue des Balances et les lycéens utilisent la cour de pierre comme cour de récréation (actuel no 1). On trouve également de nombreux étudiants, puisque la faculté de lettres de l'université, reconstituée en 1808, s'est établie dans les murs du lycée (actuel no 1 rue Joseph-Lakanal), avant de partir dans l'ancien hôtel du Sénéchal (actuel no 17 rue Charles-de-Rémusat)[16]. Les étudiants de lettres se voient remplacés par les étudiants de la jeune faculté des sciences – ils ne sont alors pas même une centaine. Elle est établie en 1878 dans un laboratoire que l'ingénieur Léon Joulin fait construire dans le jardin du lycée, à l'angle de la rue Joseph-Lakanal. Ce n'est alors qu'une salle, équipée de paillasses à carreaux de faïence et munies d'une distribution d'eau et de gaz. De nouveaux bâtiments sont cependant élevés par les architectes Joseph Galinier et Jules Calbairac sur les allées Saint-Michel (actuels no 39-41 allées Jules-Guesde), où la faculté et ses 90 étudiants emménagent progressivement entre 1887 et 1888[17]. À partir de 1912, l'hôtel de Maleprade (actuel no 43) abrite également une école privée, l'école Sainte-Barbe, fondée en 1882 par l'abbé Pierre Soule dans l'hôtel de Sapte de la rue Joutx-Aigues (actuel no 3)[18].
Dans la deuxième moitié du XXe siècle, plusieurs immeubles insalubres et en mauvais état sont abattus, pour être reconstruits, généralement dans un style moderne utilisant un plaquage de brique sur les façades de béton (actuel no 39 et 41). À la fin du siècle, plusieurs opérations immobilières d'envergure permettent de remanier considérablement des immeubles anciens en résidences de standing, tel l'hôtel de Maleprade, devenu la résidence Le Parc du Capitole (actuel no 43).
Au tournant du XXIe siècle, la rue Léon-Gambetta conserve un visage vivant. Elle est bordée de plusieurs bars, cafés et restaurants qui étalent leurs petites terrasses sur les trottoirs, et de boutiques. Parmi celles-ci se trouvent plusieurs librairies, dont Ombres blanches, fondée en 1975, première librairie indépendante de la région[19]. De plus, entre et , dans le cadre des travaux menés dans le centre-ville par l'urbaniste Joan Busquets, la rue bénéficie de profonds réaménagements qui favorisent la place des piétons. Dans le même temps, la mairie soutient financièrement la rénovation des façades des immeubles[20].
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