Rue Sainte-Ursule (Toulouse)
rue de Toulouse, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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La rue Sainte-Ursule (en occitan : carrièra de Santa Ursula) est une voie de Toulouse, chef-lieu de la région Occitanie, dans le Midi de la France.
La rue Sainte-Ursule vue de la rue Léon-Gambetta. | |
Situation | |
---|---|
Coordonnées | 43° 36′ 08″ nord, 1° 26′ 32″ est |
Pays | France |
Région | Occitanie |
Département | Haute-Garonne |
Métropole | Toulouse Métropole |
Ville | Toulouse |
Secteur(s) | 1 - Centre |
Quartier(s) | Capitole |
Début | no 1 place de la Bourse et no 1 rue Temponières |
Fin | no 38 rue Léon-Gambetta et no 2 rue des Gestes |
Morphologie | |
Longueur | 190 m |
Largeur | entre 4 et 9 m |
Transports | |
Modèle vide Métro | (à proximité) |
Bus | 44Ville (à proximité) |
Odonymie | |
Anciens noms | Rue de Falgar ou d'En-Falgar (XIIIe – XVe siècle) Rue des Trois-Roys (XVe – XVIIe siècle) Rue la Continence (1794) |
Nom actuel | début du XVIIe siècle |
Nom occitan | Carrièra de Santa Ursula |
Histoire et patrimoine | |
Création | avant le XIIIe siècle |
Lieux d'intérêt | Tour de Boysson Pavillon Mazar |
Protection | Site patrimonial remarquable (1986) |
Notice | |
Archives | 315556425629 |
Chalande | 313 |
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La rue Sainte-Ursule est une voie publique. Elle se trouve dans le quartier Capitole, dans le secteur 1 - Centre.
Elle est longue de 190 mètres, relativement rectiligne et orientée du sud au nord. Elle naît de la place de la Bourse, au carrefour de la rue du May et de la rue Temponières. Elle prolongé un axe formé au sud par la rue de la Bourse, la rue des Paradoux et la rue Saint-Rémésy. Elle se termine au carrefour de la rue Léon-Gambetta qui la prolonge au nord jusqu'à la place du Capitole.
La chaussée compte une voie de circulation automobile à sens unique, de la rue Léon-Gambetta vers la place de la Bourse. Elle appartient à une zone de rencontre et la vitesse y est limitée à 20 km/h. Il n'existe pas de piste, ni de bande cyclable, quoiqu'elle soit à double-sens cyclable.
La rue Sainte-Ursule rencontre les voies suivantes, dans l'ordre des numéros croissants (« g » indique que la rue se situe à gauche, « d » à droite) :
La rue Sainte-Ursule n'est pas directement desservie par les transports en commun Tisséo. Elle se trouve cependant à proximité immédiate de la rue Léon-Gambetta, parcourue par la navette Ville. Les stations de métro les plus proches sont, au nord, la station Capitole et, au sud, la station Esquirol, toutes deux sur la ligne de métro . Sur la place du même nom se trouvent également les arrêts de la ligne de bus 44.
Il existe plusieurs stations de vélos en libre-service VélôToulouse le long de la rue Sainte-Ursule ou des voies les plus proches : les stations no 4 (15 rue Sainte-Ursule) et no 288 (28 rue des Marchands).
La rue Sainte-Ursule tient son nom du couvent Sainte-Ursule, édifié à la suite de l'établissement, en 1604, des Filles de la Doctrine chrétienne de la Compagnie des Vierges de Sainte-Ursule – les Ursulines – par le cardinal et archevêque François de Joyeuse. Elles occupent à partir de 1608 un vaste bâtiment dans cette rue (emplacement des actuels no 11-13)[1],[2].
Au Moyen Âge, déjà au début du XIVe siècle, la rue est désignée comme la rue de Falgar (ou Falga) et En-Falga aux siècles suivants (carraria Falgarii, Falguarii ou de Falgario en latin médiéval)[3]. Il viendrait d'un habitant du lieu : l'hypothèse selon laquelle il serait un hommage à Raimond du Falga (1232-1270), évêque de Toulouse, quoique séduisante, est repoussée par Jules Chalande. Au milieu du XVIe siècle, on rencontre également le nom de rue des Trois-Roys, particulièrement pour la première partie de la rue, entre la place de la Bourse et la rue du May. En effet, depuis la fin du XVe siècle, une hôtellerie à l'enseigne des Trois-Roys se trouvait dans la rue (emplacement de l'actuel no 9). Au début du XVIIe siècle, on la désigne comme la rue des Trois-Roys-Vieux, pour la distinguer d'une autre rue des Roys, où se trouve une autre hôtellerie des Trois-Roys (emplacement de l'actuel no 18 rue Peyras). C'est au XVIIe siècle qu'on commence à utiliser le nom de rue Sainte-Ursule[4].
Au XVIe siècle, une salle de jeu de paume est ouverte dans l'hôtel de Cheverry (emplacement de l'actuel no 13). C'est un lieu de rencontre pour les élites toulousaines[5]. L'auberge des Trois-Rois, une auberge à enseigne privilégiée, s'y trouve à la même époque, entre le milieu du XVIe et le XVIIe siècle[6].
En 1604, Arnaud de Bourret, conseiller au parlement, et le cardinal et archevêque François de Joyeuse font appel aux Filles de la Doctrine chrétienne de la Compagnie des Vierges de Sainte-Ursule - les Ursulines. Ils s'inscrivent tous les deux dans le cadre de la Réforme catholique de la première moitié du XVIIe siècle, qui passe particulièrement par un effort missionnaire et par l'essor de l'enseignement[7]. Elles sont d'abord accueillies dans l'hôtel d'Arnaud de Bourret[8],[9]. Elles occupèrent à partir de 1608 l'ancien hôtel Cheverry (emplacement de l'actuel no 13)[1],[2]. Elles y fondent un pensionnat, où elles accueillent les filles de bonne famille, mais les cours qu'elles dispensent est ouvert à toutes les jeunes filles, même les plus pauvres. Leur enseignement s'appuie sur l'apprentissage de la « doctrine », c'est-à-dire de la religion catholique, mais aussi des rudiments de lecture et de couture[10]. En 1610, l'église du prieuré Saint-Martin leur est concédée par le prieur de la Daurade, Jean Daffis[11],[12]. À cette date, on compte 27 congrégées, et leur communauté ne cesse de croître[13]. Mais dans le même temps, elles sont confrontées à un problème institutionnel : en 1609, le pape Paul V leur refuse l'approbation papale, qui leur demande de se conformer aux règles d'un ordre religieux déjà confirmé, les contraignant donc à une clôture stricte – en contradiction avec leur vocation d'enseignement ouvert à des jeunes filles extérieures au couvent[14]. La congrégation ne reçoit l'approbation royale qu'en 1611, puis l'enregistrement du Parlement en 1612[15], mais elles rencontrent encore l'hostilité de plusieurs familles toulousaines[16]. Finalement, en 1614, le pape élève par une bulle leur congrégation en couvent de l'ordre saint Augustin, puis en 1616, les autorise par un bref à l'enseignement[17]. Le couvent se structure progressivement dans la première moitié du XVIIe siècle : le bâtiment le long de la rue Sainte-Ursule, accessible depuis la rue pour les élèves externes et depuis l'intérieur du couvent pour les religieuses et les élèves internes, abrite les salles de classe[18].
En 1789, les religieuses de Sainte-Ursule sont encore 48. En 1790, leur congrégation est supprimée et les religieuses sont dispersées. Les bâtiments du couvent deviennent biens nationaux. Ils sont acquis par un riche marchand de grains, Jean Mamignard, qui fait reconstruire et rénover une partie des bâtiments (actuel no 13)[19]. Au XIXe siècle, la rue Sainte-Ursule est ainsi au cœur d'une importante activité commerciale. Entre 1800 et 1889, la cour de l'ancien couvent des Ursulines est occupée par la Poste aux Lettres[19]. En 1826, une halle est construite au centre de cette même cour par les frères Cibiel, marchands de draps, qui y vendent leur production. À la même époque, l'auberge du Portail-de-Fer est un important relais de diligence tenu par Pierre Muratel (actuel no 8)[20].
Dans la première moitié du XXe siècle, l'activité industrielle s'accentue. En 1923, la halle des frères Cibiel devient le siège de la manufacture de confection de Félix Saint-Sernin. Plusieurs imprimeries s'installent dans la rue : vers 1920, c'est l'Imprimerie moderne (actuel no 22) et, vers 1930, l'imprimerie Castellvi, qui occupe un immeuble à l'angle de la rue Tripière (actuel no 6)[21]. Les commerces y sont toujours nombreux, en particulier de ceux qui sont liés à la confection comme Les Corderies de France (actuel no 21)[22] et Aux Bons Lopins (actuel no 17)[23], mais aussi une boutique d'engrais, la Nouvelle Foncière toulousaine (actuel no 6)[24], un commerce de laines, Solando (actuel no 16)[25]. On y trouve également des cafés et des restaurants, comme le restaurant Marseillais (actuel no 19)[26] et le Grand Café Central, devenu le café-restaurant du Grand Soleil en 1930 (actuel no 15)[27]. Il existe même une école commerciale, l'école Barthès, dirigée vers 1920 par Mme Paca-Campi[28]. C'est aussi une rue très passante et encombrée, puisque la municipalité décide, en 1926, de la mettre en sens unique, de la rue Léon-Gambetta vers la place de la Bourse[29].
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