La partie située entre les rues Saint-Martin et Beaubourg était nommée, dès le XIVesiècle, «rue du Seigneur de Montmorency». La partie située entre les rues Beaubourg et du Temple était, en 1328, la «ruelle au Villain». Elle s'est nommée «rue Cour-au-Villain» avant de prendre en 1768 son nom actuel[1]
Elle est citée sous le nom de «rue Courtau villain», pour une partie, et «rue de Montmorency», pour une autre partie, dans un manuscrit de 1636 dont le procès-verbal de visite, en date du , indique: «pleine de boues et d'immundices».
Débaptisée pendant la Révolution française, la rue de Montmorency devient, jusqu’en 1806, la «rue de la Réunion[2]».
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La rue de Montmorency est assez représentative des rues anciennes du cœur de Paris. Elle y abrite une des plus vieilles maisons de la ville.
No10: s'y trouvait une imprimerie, La Ruche ouvrière, fondée après la Seconde Guerre mondiale par Yervant Aprahamiant (vers 1900-1972) qui était en étroite relation avec les libertaires espagnols, bulgares, italiens, français et russes, et plus particulièrement avec Nestor Makhno et Voline. L’imprimerie dont il est le gérant adopte la forme d'une coopérative ouvrière. De nombreux tracts, affiches, journaux, brochures et livres édités par les libertaires français, bulgares et espagnols y sont imprimés. Un incendie a détruit l'immeuble en 1980, et il a été reconstruit ensuite.
No16: y a vécu la famille Wulfman. Maurice Wulfman échappe à la rafle du en passant par la cave qui communiquait alors avec la rue Chapon.
No19 (ex-no13): Berthet et Peret, ébénistes, y travaillèrent de 1856 à 1864. Pierre Prins et Lucienne Prins y tinrent un magasin de parapluie familial où la communarde André Léo y fut cachée lors de la fin de la Commune avant d’émigrer en Suisse[3].
No51: maison de Nicolas Flamel, construite par Nicolas Flamel pour accueillir les pauvres, autrefois dite «au grand pignon». Bâtie en 1407 et classée monument historique, il s'agirait de la plus ancienne maison de Paris. À la fin du XVesiècle, on commença à écrire, faussement, que Flamel, libraire-juré de l'Université[4] était un alchimiste qui détenait le secret de la pierre philosophale, permettant de changer les métaux en or.
Des images gravées ont été mises au jour à l'occasion de travaux récents[Quand?]. Sur la façade de l'édifice, on peut encore lire cette inscription: «Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l'an de grâce mil quatre cens et sept somes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une paternostre et un ave maria en priant Dieu que sa grâce face pardon aus povres pescheurs trespasses Amen[5].»
Cette fondation pieuse comportait un mur pignon, aujourd'hui disparu. Les deux premiers étages subsistent et conservent leur décoration originelle: l'inscription gothique mentionnée plus haut, ainsi que les piliers moulurés du soubassement et les décors d'anges et de colonnettes. Sur les deuxième et cinquième piliers sont gravées les initiales «NF» en hommage au fondateur du lieu. Cette décoration semble être l'œuvre d'un graveur funéraire du cimetière voisin de Saint-Nicolas-des-Champs[6].
Cette maison a fait l'objet de nouvelles restaurations en juin 2007 et est de nos jours un restaurant. Elle était jadis occupée par deux boutiques.
Le roman Rhum de Blaise Cendrars a pour cadre une fonderie de briques au 14, rue de Montmorency.
La plupart des films de Joseph Morder ont comporté au moins une scène au no6, parmi lesquels L'Épicier en 1972, avec l'épicier Anser et l'acteur algérien Mohamed Zineh, Casa Morales, La Reine de Trinidad.
De récents[Quand?] travaux sur une façade mirent au jour une plaque de pierre portant cette inscription de la période révolutionnaire, elle fut rapidement dérobée[réf.nécessaire].
C'est par ces mots que les plus démunis étaient accueillis dans l'établissement charitable instauré par Nicolas Flamel, en 1407, à condition qu’ils récitent au quotidien deux prières pour les morts.
Marcel Aubert, «La maison dite “de Nicolas Flamel”, rue de Montmorency à Paris», in Bulletin monumental, t.76, 1912 (ISBN2869716796).
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Marcel Aubert, «La maison dite “de Nicolas Flamel”, rue Montmorency à Paris», in Bulletin monumental, t.76, 1912, p.305-318.
Catherine Brut et Valentine Weiss, «La maison de Nicolas Flamel, la plus ancienne demeure conservée de Paris», in Les Dossiers d'archéologie, no371, septembre-, p.50-54.
Lucien Lambeau, «La maison de Nicolas Flamel, située rue Montmorency, 51», in La Cité, t.17, 1918, p.126-143.
Philippe Plagnieux et Valentine Weiss, «Maison de Nicolas Flamel», in La Demeure médiévale à Paris, [répertoire sélectif des principaux hôtels], Paris, Archives nationales, 2012, p.72-74, et dans La Demeure médiévale à Paris, Paris Archives nationales, Somogy, 2012, p.135-137.
Étienne-François Villain, Histoire critique de Nicolas Flamel et de Pernelle sa femme, recueillie d'actes anciens qui justifient l'origine et la médiocrité de leur fortune contre les imputations des alchimistes; on y a joint le testament de Pernelle et plusieurs autres pièces intéressantes, Paris, G. Desprez, 1761, p.154-157.
Iconographie
Charles Lansiaux, La Maison de Nicolas Flamel, 1916, photographie, Département d'histoire de l'architecture et de l'archéologie de la Ville de Paris/Commission du vieux Paris.
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Archives Morlock - Forum des images.
Napoléon Chaix, Paris guide, 1807, Librairie internationale.