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roche sédimentaire composée essentiellement de carbonate de calcium (CaCO3), et en quantités moindres de carbonate de magnésium (MgCO3) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les calcaires sont des roches sédimentaires, tout comme les grès ou les gypses, facilement solubles dans l'eau (voir karst), composées majoritairement de carbonate de calcium CaCO3, mais aussi de carbonate de magnésium MgCO3. Ces roches carbonatées ont une grande importance du point de vue géologique et économique.
C'est en France, en Suisse et en Belgique, la roche la plus courante qui compose autant des montagnes (Alpes, Jura, Pyrénées) que des plaines (Champagne), bassins (Bassin parisien) ou des plateaux (Jura, Larzac, Poitou-Charentes). Le calcaire est reconnaissable par sa teinte blanche et généralement la présence de fossiles.
Il se forme par accumulation, principalement au fond des mers, mais parfois en milieu lacustre, à partir des coquillages et squelettes des micro-algues et animaux marins. Il se forme aussi par précipitation en milieu continental.
Le carbonate de calcium se forme dans les milieux aquatiques (le plus souvent dans l'eau de mer). Il résulte de la précipitation d'ions dissous. Cette précipitation suit la réaction :
Cette précipitation est facilitée par les organismes à coquille ou carapace (mollusques, oursins, coraux, algues planctoniques, etc.), par la respiration des êtres vivants, ou par le brusque dégazage des eaux.
Les calcaires peuvent se former en milieu continental (tufière, stalactites, stalagmites), lacustre, ou (le plus souvent) en milieu océanique.
Il existe plusieurs modes de formation des roches calcaires, ou roches carbonatées :
Pour des usages dans le bâtiment et les travaux publics, les caractéristiques mécaniques des calcaires sont importantes, d'autant que très variables. Les calcaires peuvent être différemment adaptés selon les usages auxquels ils sont destinés (il n'y a aucune commune mesure entre un marbre et une craie). On les soumet à divers essais : la résistance à l'usure par frottement mesurée par l'essai Micro-Deval en présence d'eau et l'essai de résistance aux chocs (aptitude à se casser) par l'essai Los Angeles[1]. Les pierres calcaires sont souvent de couleur blanche.
Le calcaire peut être identifié car il peut être attaqué par les acides tels que l'acide chlorhydrique en solution, l'acide éthanoïque ou acétique contenu dans le vinaigre ou encore par l'acide tartrique (il forme alors du tartrate de calcium et du CO2). L'hydrogénocarbonate étant une base, il réagit avec l'acide chlorhydrique en solution selon l'équation :
Par définition les roches carbonatées contiennent plus de 50 % de carbonates en poids. Les calcaires purs sont composés d'au moins 90 % de calcite. Les principaux autres constituants sont les minéraux carbonatés de type aragonite « avec, dans les variétés impures, la dolomite et l'ankérite (dolomite ferreuse)… Dans les types passant aux roches détritiques, on trouve des éléments allogènes non carbonatés : quartz, feldspaths, micas, argiles ; on peut trouver aussi des minéraux authigènes : feldspaths, glauconie, phosphates, minerais de fer[2] ».
La calcite est le polymorphe d'origine secondairement géologique du carbonate de calcium. Le polymorphe d'origine primairement biogénique est l'aragonite (exemple d'aragonite : le squelette des coraux hermatypiques).
Au premier ordre, les microcristaux de calcite leur donnent une couleur blanche. Diverses impuretés peuvent néanmoins lui conférer des couleurs très diverses (teintes de jaune, gris, brun ou même noir) : les argiles qui peuvent piéger des hydroxydes de fer et oxydes de fer selon le processus d'adsorption, donnant des teintes allant de l'ocre clair, au jaune jusqu'au rouge, suivant leur niveau d'oxydation et d'hydratation ; les oxydes de manganèse et les charbons de bois colorent les calcaires en noir. D'autres impuretés ont des effets antagonistes : certaines favorisent la dissolution de la calcite (éléments métalliques, chlorures), d'autres augmentent la résistance à sa dissolution (présence de grains de quartz)[3].
« Les calcaires sont considérés comme impurs lorsqu'ils contiennent de 10 à 50 % de ces impuretés. Si cela dépasse 50 % on ne parle plus de calcaires (ou alors de calcaires gréseux, marneux, argileux, etc.) »[4].
L'action d'un acide sur le calcaire conduit à la formation d'un dégagement de dioxyde de carbone. Cette réaction effervescente est utile au géologue qui peut, sur le terrain, reconnaître une roche calcaire ou au pédologue pour déterminer qu'une terre contient du calcaire libre ou actif. Cette effervescence est modélisée par la réaction acido-basique suivante (mise en évidence par le dégagement de bulle de dioxyde de carbone qui trouble l'eau de chaux)[5] :
Cette transformation chimique est fréquemment utilisée dans les cours et travaux pratiques de biologie, de géologie ou de chimie pour mettre en évidence la dissolution de carbonate de calcium (expérience de l'œuf cru qui rebondit[6], effervescence du calcaire, des coquillages, du corail et des écailles de moules, expérience du bâton de craie d'écolier qui mousse)[7], la présence de calcaire dans un sol[5].
La concentration en ions calcium (et magnésium) dans l'eau potable ou dureté s'exprime en « degré français ». Un degré correspond à 4 mg/l de Ca2+. Il n'y a pas de teneur maximum réglementaire.
La présence de calcaire dans l'eau ne présente pas d'inconvénient pour la santé lorsqu'on la boit, en ce sens qu'il apporte une supplémentation en calcium et ne cause par ailleurs pas de dommage. Cependant, il a un effet néfaste sur la peau, qu'il assèche, et constitue une source de complications (irritations, voire eczéma, psoriasis, etc.). De plus, une dureté trop élevée peut être source de désagréments à l'usage (entartrage, difficulté à faire mousser le savon, linge rêche). Il est possible de baisser cette dureté de l'eau avec un adoucisseur d'eau ou une station de traitement de l'eau. Les eaux distribuées dans la plupart des régions calcaires de France sont dans ce cas (Bassin parisien, Causses du Quercy, Préalpes, Piémont pyrénéen).
Les géologues ont créé des classifications fondées surtout sur la structure des roches carbonatées, ce qui nécessite souvent l’emploi du microscope, ou au moins d’une forte loupe. Ils utilisent aussi une nomenclature pratique fondée sur les caractères les plus marquants[8] :
Lorsque le calcaire est chauffé aux environs de 900 °C dans des fours à calcination (fours à chaux), il prend l'apparence de pierres pulvérulentes en surface — chimiquement parlant de l'oxyde de calcium — appelées chaux vive. Cette chaux vive réagit vigoureusement avec l'eau pour produire la chaux éteinte ou hydroxyde de calcium. Des suspensions de chaux dans l'eau (eau de chaux) répandues sur les murs (chaulage) réabsorbent le CO2 de l'air et les couvrent d'une couche de carbonate de calcium.
Selon le type de calcaire, celui-ci est plus ou moins résistant et plus ou moins soluble dans les eaux acides. Ces phénomènes de dissolution des calcaires, via circulation des fluides dans les diverses fractures et cassures, sont appelés phénomènes karstiques (grottes, dolines, pertes, aven, etc.). Le calcaire ainsi dissous peut se reprécipiter sous forme de stalactites et stalagmites dans les grottes.
Les roches de calcaires sont utilisées :
Un m3 d'eau potable demande de 50 à 200 g de chaux afin de précipiter les métaux lourds et les boues.
Il s'agit :
Le calcaire calciné produit de la chaux dont les usages sont multiples.
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